[19/12/2008] Vineta, Hab & Gut, Ave César

Soirée ludophile ce soir, en entame des vacances de Noël, et c’est donc bien agréable ! Au programme, 3 parties différentes avec une déception et une excellente surprise :
Vineta : à la lecture des règles, on sent bien que ce jeu sera chaotique, mais autant que ça, on n’aurait pas cru…
Hab & Gut : une excellente première impression d’un jeu de bourse qui a eu son petit succès à Essen cette année et qui devrait ressortir souvent par chez moi
Ave Cesar : parce que les grands classiques ne meurent jamais 😉

Je réalise que les deux nouveautés découvertes ce soir, ce sont des Winning Moves, tiens c’est drôle. Hop ! C’est parti pour les parties !

VINETA :

 


La boîte de ce jeu est tout simplement splendide : j’adore ce look moyen-âgeux à la Carcassonne, avec des tons de marron bien agréables. La règle est très bien rédigée, le système
de jeu, bourré de bluff, semble sympa. On a hâte d’y goûter à ce Vineta…

La mise en place du jeu est assez longue, avec le positionnement des 9 morceaux constituant l’île de Vineta (slyme puzzle) et le placement, maison par maison à tour de rôle des 30
maisons utilisées sur cette partie. Très réussi graphiquement, ce jeu l’est aussi au niveau de la qualité de ses composants…

Les 5 joueurs attablés ce soir vont tenter de sauver un maximum de leurs maisons et d’éviter la disparition du quartier qui leur est attribué. Le truc, c’est qu’on ne connaît pas la
couleur des adversaires, ni leur quartier, et qu’il y a une couleur à personne. Mmmhh… ça sent le Heimlich & Co ce jeu, ou le Mont Saint Michel…

Au bout de 3 manches, lors de chacune desquelles on a tous joué une carte d’action (face cachée simultanément puis révélée à son tour), le morceau de l’île, en bordure de la mer
Baltique, qui totalisera la plus forte vague, sera rayée de la carte. Ici, on voit que c’est le grand morceau du bas et qu’avec lui vont disparaître pas moins de 3 maisons…

En cours de deuxième tour (sur 8, pour que 8 morceaux soient éliminés), je tente de l’amputer d’une manche en jouant une carte -1. Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis le
meneur sur ce quartier qui va disparaître et que j’aurai donc le droit d’empocher une maison parmi celles qui auront coulé. Mais Fabien ne l’entend pas de cette oreille et sa carte
(visible en haut) lui permet de défausser une carte d’une série et il élimine la mienne ! Bouhhh, toujours pas de maison empochée pour moi (1PV par maison en fin de partie)…

Vue de dessus. On remarquera que les joueurs sont identifiables de suite, avec Fabien L. en bas, Jacques à gauche (inimitable 😉 Sylvain en haut, Fabien A. à droite. Quant à moi je
suis derrière l’appareil !
Quel commentaire passionnant, n’est-ce pas…

Très concentré sur son affaire, Fabien L. tente de sauver son quartier du naufrage. Comme on a intérêt, évidemment, à couler en priorité les quartiers du tour (car ils rapportent 7
points à leurs possesseurs), et qu’on le soupçonne de défendre le dernier encore en lice, et bien il se méfie le bougre…

La lutte est âpre mais finalement le quartier qui sera retiré est celui du haut, où les maisons sont couchées. Dans ce quartier, mis en quarantaine par Sylvain (aucune maison ne
peut en être retirée), on perdra donc 7 maisons. Mon souci, c’est que je n’ai pas misé sur la série de cartes et, du coup, je n’en gagnerait aucune une fois de plus…

Le plateau se vide et s’évide et cela est plutôt joli ma foi. Le mécanisme est plaisant mais on commence à bien sentir que l’on ne va bientôt plus contrôler grand-chose, entre les
cartes pour ajouter ou retirer une manche, celles pour déplacer des maisons, d’autres pour défausser des cartes de séries en cours, voire en raison d’une perte d’intérêt pour
plusieurs joueurs lorsque leur quartier a été coulé et qu’il ne reste plus de maisons, ou presque, à leur couleur…

La main de cartes d’un joueur est constitué de 7 cartes et il faut savoir gérer selon ce qu’on envisage de faire : ajouter une nouvelle carte dans une série pour renforcer une vague
ou jouer une carte action pour changer la configuration du jeu. Mais comme on doit la jouer simultanément, on ne peut pas répondre directement à une action d’un autre joueur.
Déstabilisant…

La bataille fait rage et on notera la présence d’un quartier vert non encore coulé et désolidarisé du reste de Vineta : le quartier de Fabien L. On va s’en occuper…

Voilà, le grand quartier vert est tombé et il ne reste plus que le centre de l’île. A noter que, à ce stade du jeu, je n’ai empoché que 2 maisons, j’ai perdu toutes mes maisons
violettes sauf 2 et mon quartier a été coulé ! Super…

Plus que 3 quartiers en jeu et on assiste alors à des changements sans fin de la situation. Le quartier de gauche, mis en quarantaine par moi-même et menacé par Sylvain (chat rouge)
et épaulé par Fabien L., est en conflit avec celui de droite menacé par Fabien A. soutenu par Jacques. Lequel sera effectivement rayé de la carte dans quelques instants ? Dur à
dire, car avec une vague de 4 contre une vague de 5 et une multitude de perturbations possibles, on ne peut strictement rien prévoir…

Quand je vous disais que c’était assez délirant ces vagues de plus en plus grosses ! On voit donc que le quartier qui va disparaître est celui de droite avec une vague de 17 contre
14 pour l’autre. Comme les deux cartes +7 ne permettent pas de prendre des maisons, nous ne serons que deux (Jacques et moi) à en empocher et cela fera 3 chacun d’un coup ! Pas
mal…

Jacques tente de justifier je ne sais quoi à propos du dernier conflit en jeu : lequel des deux quartiers résistera aux assauts délirants des vagues ?

13 pour la vague de gauche contre 9 pour l’autre, mais rien n’est fait et tout peut encore changer. A noter qu’on a tout à fait intérêt à placer des cartes dans les deux séries…

Les effets délirants des cartes action encore illustrés ici : pas moins de 3 manches supplémentaires pour ce tour-ci, soit 6 au total ! Mais non finalement. Pourquoi ? Tout
simplement parce qu’un autre joueur jouera une carte -1 ce qui réduira le nombre de manches de 1 et on en fera donc 5 en tout. Ouhais, trop bien…

Ma main de cartes me fait couiner car je ne peux pas jouer une seule carte vraiment intéressante : si je joue mon 4 à gauche, comme il n’y a qu’une maison, cela ne change rien, si
je le joue à droite, je m’élimine ma dernière maison violette.. Quant aux cartes action, j’en ai un peu marre en fait…

Et voilà la fin du conflit et son issue est fatal aux 4 maisons de droite…

Oh ! La seule pauvre petite maison bleue, abandonnée en plein mer Baltique…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel du jeu et ses illustrations, de la grande classen, quoi !
– Le système sympa et fun d’une île qui se brise au fur et à mesure de l’avancée de la partie,
Les pictogrammes sur les cartes action, bien utiles et bien faits.

On a moins aimé
– Le total non-contrôle sur l’évolution de la situation : tout simplement hallucinant !
– Le manque d’écart sur les points de victoire : 1PV par maison collectée, puis 2, 4 ou 7 si on garde son quartier (un seul à la fin, donc un seul joueur au mieux), et enfin 3PV
pour chaque maison restante à soi (une seule en tout ce soir),
– Le manque de richesse stratégique. Exemple : à moins d’avoir soi-même un quartier extérieur à défendre, on se doit de tous les couler pour s’assurer que personne n’empochera
7PV…

Scores de la partie :

Fabien L. (rouge) : 5 (5 maisons)
Jacques (vert) : 9 (9 maisons)
Lucarty (bleu) : 13 (10 maisons + 1 maison en vie)
Fabien A. (jaune) : 9 (9 maisons)
Ludo le gars (violet) : 8 (8 maisons)

Note du jeu (sur cette partie) : 12 / 20


Durée de la partie : 1 heure 30 minutes

 

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HAB & GUT :

 


Hab & Gut est un jeu de spéculation dans lequel on doit tirer le meilleur profit de 6 denrées en les achetant au meilleur cours et en les revendant au plus haut, mais il faut
tenir compte des oeuvres de charité en écartant quelques titres de temps en tmeps, histoire de ne pas être le plus radin, sous peine d’élimination (à la Cléopâtre). Réjouissant en
ces temps de crise…

La meilleure idée du jeu, masi alors vraiment bonne, est que l’on joue les cartes placées devant son voisin de droite et son, voisin de gauche, et jamais les siennes ! Du coup, il
faut être vigilant car peut-être que ce n’est pas vous qui jouerez celle qui vous fait de l’oeil, mais l’autre voisin… A quoi servent ces cartes ? Très simple : à faire monter
ou descendre des cours des denrées…

Une vue des cours actuels (au départ les denrées étaient toutes sur 40)…

Séance cogitation pour Sylvain car il faut aussi acheter des titres parfois, mais lesquels, à quel prix et combien ?

Lors de mon premier tour de transaction, je claque pas mal d’argent pour acquérir deux titres blancs et un vert, convaincu que ce sont des placements rentables. En effet, en
observant les cartes placées sur les chevalets, on peut presque prévoir l’évolution des cours jusqu’à la fin de la manche (sur deux).

Fin de première manche très bientôt, les chevalets étant presque entièrement vides. A noter que nous avons joué chevalets tous visibles et que cela marche très très bien car si on
peut presque tout prévoir, il y a « presque ». En effet, on n’est jamais sûr que les cartes d’une même couleur seront jouées à leur plein pouvoir, puisque à chaque tour on en joue une
à plein et une réduite de moitié….

Partie bien tendue et jeu très élégant et innovant. A surveiller ce Carlo Rossi, l’auteur, qui avait déjà commis le très bon Alchemist…

Sylvain s’apprête à jouer une carte jaune à plein et jouera ka dernière carte de mon chevalet en réduit dans la foulée. Fin de manche.

Lors de la fin de manche on calcule le montant des titres mis sur le plateau individuel de chaque joueur et on reçoit le montant de la banque au cours actuel : une blanche pour
Fabien L. pour 195, une marron pour Sylvain pour 35 et un vert pour moi pour 45. C’est en fin de seconde manche (de 4 tours) que le joueur totalisant le moins sera éliminé…

Nouvelle distribution de 8 cartes par chevalet, après remélange de l’ensemble des cartes. Avec cette information complète qui apparaît sous nos yeux (la règle dit qu’on ne voit que
le chevalet de gauche et de droite), on se plaît à échaffauder des plans et à tenter d’anticiper les meilleurs coups à tenter…

Les denrées rouge et blanche sont vraiment au-dessus du lot, avec des cours très élevés. D’ailleurs, je ne vais pas tarder à vendre du blanc (pour disposer de plus de liquidités et
être bien sûr de gagner le meilleur profit) et à offrir du rouge à mes oeuvres de charité…

Bien tendu dans sa gestion financière, ce jeu se joue « tout seul », dans le sens où on prend un plaisir immédiat à le pratiquer et qu’il respire la fluidité et l’élégance. Très bien,
franchement…

Matériel sympa et fonctionnel, voire même surdimensionné par rapport au besoin : chevalet ? plateau individuel ?

Grosse fin de partie avec un moment assez difficile : lorsque je place ma carte rouge sur mon plateau individuel, je me dis que Sylvain, qui a déjà rajouté une carte sur le sien, va
pouvoir m’éliminer, probablement, s’il en joue une autre (c’est lui qui clôt la manche). Mais il ne le fait pas, et ouf…
Bilan synthétique :

On a aimé
– L’élégance et la fluidité du système de jeu,
– Le fait de jouer des cartes communes à certains joueurs : très original et fort riche en tension,
– L’élimination si on n’est pas assez bon avec les plus démunis : s’enrichir oui, mais savoir se montrer généreux avec les pauvres !
– Le fait de jouer une carte à plein et une carte réduite : cela fait grandir encore le jeu dans sa dimension tactique,
– La pureté de ce jeu de spéculation qui semble très réaliste avec 3 bouts de règles,
– Le matériel de jeu, de superbe qualité
.

On a moins aimé
– Peut-être le manque d’informations dans la version proposée dans la règle (seuls deux chevalets visibles par joueur).

Scores de la partie :


Fabien : 435 (225 en cash + 210 de titres, 315 pour les pauvres)
Lucarty : éliminé. 585 (255+330, 245 pour les pauvres)
Ludo le gars : 540 (0+540, 255 pour les pauvres)

Note du jeu (sur cette partie
) : 17 / 20


Durée de la partie : 1 heure

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AVE CESAR :


Pas besoin d’expliquer la règle et ça c’est très agréable. Petite partie donc, directement entamée, avec le char rouge pour Sylvain,
le bleu pour Vincent et le vert pour moi…

Bientôt un tour entier d’effectué et les coups bas ont déjà commencé à tomber…

Je passe devant César dès le premier tour et je ralentis l’allure comme un fou, au point de faire couiner Vincent, juste placé derrière…

Et il couine encore plus lorsque Sylvain s’imisce entre lui et moi…

J’ai tellement ralenti l’allure que ni l’un ni l’autre ne peut finalement passer devant César lors de ce premier tour…

Bonne partie, rigolades et délires collectifs. Un bon moment…

Lors du second tour, je ne peux pas empêcher mes petits copains de s’arrêter devant César, mais je me fais un point d’honneur de les gêner dès leur sortie…

Mes 3 dernières cartes comportent 2 fois la carte 6, que je ne peux pas jouer en tête… à moins que je prouve que je n’ai plus que ça. Ca va être vite fait, dès que j’aurai joué le
1. La règle ne dit pas ça (j’aurais dû attendre de me faire doubler), mais la fatigue, là, à ce moment-là, comment dire, on s’emballe et ce n’est pas grave ;-))).

Plus que 2 ou 3 cases et j’y suis…

Partie éclair jouée en 15 minutes. Bonne nuit les amis…
Bilan synthétique :

On a aimé
– La rapidité du jeu lorsque tout le monde maîtrise la règle,
– Le fait que ce jeu semble ne pas avoir vieilli du tout : toujours aussi méchant et incisif,
– Les coups bas que l’on peut mettre en oeuvre pour empêcher les autres de passer devant César
.

On a moins aimé
– ?

Scores de la partie :


Lucarty (rouge) : 2ème
Vincent (bleu) : 3ème
Ludo le gars (vert) : 1er

Note du jeu (sur cette partie
) : 15 / 20


Durée de la partie : 15 minutes

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4 commentaires à propos de “[19/12/2008] Vineta, Hab & Gut, Ave César”

  1. Salut Ludo,
    Je souris en lisant ton CR de Vineta parce que je possède ce jeu mais que je n’ai jamais osé le proposer en raison de son aspect cahotique. On le ressent bien en te lisant.
    Il est certain qu’un joueur ayant tiré un des quartiers extérieurs est quasi certain de ne pas pouvoir le conserver, ce qui nuit déjà à la partie. Je me demande d’ailleurs si on ne devrait pas enlever les 3 cartes extérieures (je n’ai aucune expérience du jeu une fois encore).
    Des fois, je me demande pourquoi Vineta est sur mes étagères, je l’ai acheté pour le thème original et la qualité du matériel après avoir vu des photos (c’est terrible internet !). Mais je me demande si j’y jouerais un jour…

    Si je peux me permettre, pour Ave César, comment joues tu une phase où tu ne peux pas te déplacer intégralement du chiffre indiqué par ta carte (tu as par ex. 2×4 et 1×5 alors que le char qui te précèdes est à 2 cases devant)).
    Est ce que tu ne bouges pas du tout ou bien est ce que tu te déplaces quand meme du nombre possible de cases pour coller au char devant toi ?
    Merci
    Ludiquement, Giludo

  2. Bonjour,

    J’ai un peu joué à Vineta, et avec le même raisonnement que vous, j’arrive à une conclusion totalement différente

    Le jeu est totalement chaotique, il est impossible de monter la moindre stratégie valable, encore moins de prévoir qui sera le vainqueur… et c’est ça qui est bien ! Il est totalement jouissif, et pour une fois ce n’est pas une compétition pour découvrir qui est le plus intelligent/chanceux/astucieux/etc.

    Les sensations ressemblent à celles d’un jeu coopératif, alors que nous sommes les uns contre les autres… Du moment qu’on est tous d’accord pour essayer des stratégies originales, parfois efficaces, souvent inutiles, qu’est-ce qu’on s’amuse ! Tout le monde en prend pour son grade ! C’est peut-être ça, être un dieu. Le matériel totalement immersif enrichit beaucoup cette expérience divine.

    Poutous aux dieux nordiques !

    18/20

  3. à titre perso j’ai découvert Vineta à 3 joueurs et on a plutôt bien aimé (pas mal d’alliance et de bluff à 3, le jeu nous étant paru assez controlable) il me semble que cette config ( voir celle à 4) devrait être la seule autorisée…à 5 et 6 je n’ai jamais joué mais je pressens effectivement le gros bordel…
    à mon avis à réessayer à 3 (en plus c’est plus court)

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