[26/10/2007] Hamburgum – Hamburgum

Hamburgum est LE jeu d’Essen 2007 pour les geeks. Autrement dit, il est celui qu’il faut avoir essayé pour étaler sa culture ludique et son goût pour la nouveauté à la pointe de la tendance… 😉  Fashion games victime en quelque sorte.
Si je me le suis procuré, c’est surtout parce que j’adore Imperial et Antike, et qu’à ce titre, je souhaitais voir comment Mac Gerdts avait fait évoluer son système de jeu qui utilise toujours sa fameuse roue d’actions. On n’aura pas été déçu sur ce point : la roue est bel et bien là, mais elle n’est pas mise au service d’un nouveau jeu de conquête/gestion. Dans Hamburgum, on a affaire à un vrai jeu à l’allemande pur, plus près de Caylus que de tout autre jeu. A ce titre, en ce qui me concerne, je reste un peu sur ma faim, car ce qui faisait l’originalité de Antike (un peu) ou d’Imperial (surtout) c’est cette simplicité et cette fluidité magistrales. Ici, dans Hamburgum, on est dans un jeu prise de tête, pas ambiance pour deux sous, et, au final, nettement moins original que ses glorieux ainés.
Ceci dit, attention, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : le jeu tourne nickel et il plaira vraiment beaucoup aux inconditionnels des jeux de gestion où l’on doit tout bien programmer sans faire d’erreur…

HAMBURGUM :

Fin du premier tour de jeu : seul Sylvain a ajouté quelques points à son attribution initiale
(+5 points en raison d’une donation à St. Nicolaï). Les autres ont joué, dans l’ordre du tour : production de bière pour votre serviteur, production de sucre pour Franck et
construction de bateau pour Vincent…
Dans ce jeu, il convient prioritaitement de faire des donations aux églises afin de les
construire : cela rapporte du prestige tout de suite ou plus tard lorsque seront combinées les tuiles reçues et les positions sur le plateau (nombre de citoyens, de bateaux, de
bâtiments, …).
Oulhaha… je suis déjà largué au score, surtout qu’en tant que premier joueur au premier tour
je me suis bien senti pénalisé : 1 seul point de prestige et 10 thalers pour commencer, alors que Sylvain, par exemple, a démarré avec 4 points de prestige et 40 thalers…
Ma première donation à une église s’explique : au lieu de me ruer sur une tuile de donation
rapportant 5 ponts de prestige, j’ai opté pour la seconde donation à St. Michaelis et j’occupe ainsi une position assez centrale qui me permet de construire deux bâtiments de
production : bière et sucre. C’est Franck qui couine…
La partie ne démarre pas vraiment sur les chapeaux de roue, les tours sont assez lents, et cela
bien que le système de roue favorise les décisions rapides. La raison ? Clairement parce que si on oublie un arrêt sur une case de la roue, il faudra attendre un tour complet de
roue pour y revenir et que cela demande en moyenne deux tours de jeu, c’est-à-dire que l’erreur peut être presque fatale… Bien entendu, et comme dans les autres jeux de la gamme,
on peut payer pour parcourir plus de 3 cases de roue, mais là les coûts sont prohibitifs : 1 point de prestige par case !!! Qui a vraiment envie de le faire souvent ?
L’une des meilleures trouvailles de cet Hamburgum : les marchandises (bière, sucre ou tissu)
seront d’autant mieux vendues (et donc d’autant plus rentables) qu’ils seront vendus à l’exportation. Pour ce faire, il faut utiliser ses bateaux, présents dans les zones de
mouillage du port. La finesse est que, par bateau, on ne peut convoyer qu’un type de marchandise et que le nombre de caisses ne peut excéder la valeur du mouillage. Ainsi, par
exemple, Sylvain peut convoyer 3 caisses d’un type et 1 caisse d’un autre (voire le même). Deuxième subtilité : par mouillage, il peut y avoir au maximum qu’un nombre de bateaux
inférieur ou égal au nombre de joueurs. Ensuite, les bateaux glissent vers la mer, c’est-à-dire qu’après  mouillage 1, ils disparaissent…
Et voilà la première église complétée, oeuvre magistrale de Vincent qui réalise pas moins de 3
donations pour cela : 1 brique 1 bois et 20 thalers pour la première, 1 brique 1 bois et 40 thalers pour la deuxième, et enfin 1 brique 1 bois 1 cloche et 60 thalers (car 6 citoyens
bleus en jeu) pour la troisième…
St. Michaelis vient de recevoir sa belle figurine d’église afin de symboliser l’achèvement de sa
construction. A noter que Vincent vie d’empocher 3 tuiles de donations et qu’il décide de ne pas les marquer tout de suite : en effet, la seule restriction est de ne pas en
avoir deux du même type non marquées…
Une vue générale de la situation, alors que deux groupes de joueurs se dessinent : Franck et
Vincent filent en tête, Sylvain et moi restons derrière. Sur le plan des stratégies de jeux, il est amusant de constater que Sylvain possède une usine de production de chaque type
(1 tissu, 1 bière et 1 sucre), que j’en ai 2 (1 bière et 1 sucre), que Franck en a 2 du même type (2 tissus) et que Vincent n’en a aucune…
La réflexion s’intensifie et le jeu commence à nous faire bien mal à la tête. Notons la couleur
locale de Franck, lequel se délecte d’une bière allemande directement importée de Germanie…
Les tuiles de donations commencent à descendre, mais pas aussi vite qu’on l’aurait supposé. En
effet, et comme Vincent nous l’a prouvé, il est tout à fait envisageable de réaliser 3 donations en même temps pour la même église. Du coup, qui a vraiment envie de ne laisser que 2
ou 3 tuiles sur une église ?
Deux nouvelles églises complétées : St. Petri par Franck (tuiles vertes), puis St. Catharinen
(tuiles jaunes) par Sylvain. Concernant cette dernière, notre surprise fut de taille : Sylvain aurait eu tout intérêt à terminer St. Nicolaï mais il achève celle que visait Vincent
et/ou Franck : du coup, le jeu se tend encore un peu car peut-être cette action, courageuse, va-t-elle relancer la partie ?
A mon tour de compléter une église, celle de Marien Dom (tuiles roses), pour un gain en points
de victoire (car je marque des tuiles), assez intéressants mais quand même trompeur (je n’ai quasiment plus rien à marquer) : je rejoins le groupe de tête en m’intercalant entre
Vincent et Franck…
Sylvain réalise de nouvelles donations, après que Vincent a terminé l’avant-dernière
église, et il achève donc la dernière église de la partie : celle qu’il aurait dû/pu faire quelques tours plus tôt, c’est-à-dire St. Nicolaï. On va pouvoir compter les scores,
mais aucune surprise n’est à attendre de ce côté-là, tant Vincent nous aura dominé sur cette partie…
Une vue finale de la zone des bateaux, avec encore un hollandais voalnt (orange) qui occupe une
place dans le mouillage n°1. Egalement visibles les cours de vente des marchandises : 80 thalers par caisse de bière (jaune), 70 thalers pour une caisse blanche (sucre) ou verte
(tissu).
Les 6 figurines églises ont rejoint le plateau de jeu et chacun d’entre nous disposent de plus
ou moins de citoyens. Ceux-ci sont placés sur les bâtiments effectivement construits par les joueurs : usines de production, bâtiments spéciaux ou officiels…
Ultime vue générale du plateau, avec les tuiles de donations à présent toutes marquées (face
cachée), ce qui aura eu tendance à emballer les scores, sans que Vincent ne tremble vraiment. Dans ce jeu de course, très calculatoire, il aura décidément su nous montrer qu’il est
possible de ne quasiment jamais produire et de s’enrichir quand même pour faire des donations aux églises. Bravo !
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le superbe renouvellement de la roue : l’auteur a su créer un jeu totalement différent des 2 opus précédents
– La fluidité générale de l’ensemble et sa relative simplicité au niveau des règles
– Les deux faces du plateau, offrant de belles perspectives de parties

On a moins aimé
– La prise de tête très marquée et l’enchaînement des actions à prévoir : très (trop ?) allemand pur pour moi
– Le manque de lisibilité des paroisses des églises sur la face Hambourg
– Le manque d’originalité et de fun de ce jeu, comparé aux deux premiers opus de l’auteur

Scores de la partie :

Piste Thalers Caisses Total
Franck (jaune) 66 3 (390) 0 (0) 69
Vincent (bleu) 77 0 (0) 0 (1) 77
Lucarty  (rouge) 48 0 (20) 1 (2) 49
Ludo le gars (vert) 52 0 (20) 3 (7) 55

Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20

———————————————————————————————————————————————–

4 commentaires à propos de “[26/10/2007] Hamburgum – Hamburgum”

  1. Il y a une chose que je n’ai pas compris dans ton CR. Quand tu dis qu’on ne peut pas avoir plus de 2 marqueurs du même type non marqués, tu parles du symbole (z.B. 1 pt par donation) ou de la couleur (soit pas plus de 2 donations non marquées par église) ?

    Lors de ma partie, c’était 2 par église, et à lire ton CR, c’est plutôt 2 par symbole.

  2. Salut Loic,
    Merci de ta réaction. Oui, c’est bien deux tuiles de chaque type qui ne doivent pas être non marquées en même temps (pas de la même couleur). Pour t’en convaincre, jette un oeil en page  10 de la règle gentiment traduite par Ludigaume.
    As-tu aimé le jeu ?

    Au plaisir de te voir par chez nous : première thématique le 1er décembre !!!

    Ludo

  3. Mauvaise lecture des règles donc. Cela dit, ça ne change pas grand’chose.

    Oui j’ai bien aimé. Plus qu’Imperial en tout cas.

    Pour cette fois, je ne viendrais pas à la thématique. Peut-être une prochaine.

  4. Rétroliens : [Incontournables] Les jeux de l’année 2007 |

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


huit − = 1