[01/02/2020] Crystal Palace

Grosse découverte ludique cet après-midi, avec la sortie sur la table d’un des jeux qui a le plus buzzé à Essen 2019 : Crystal Palace.
Fraîchement reçu en version française, bravo et merci à Super Meeple, ce jeu est une sorte de grosse boîte avec une livret de règle très touffu de pas moins de 24 pages, sans compter les annexes elles-aussi bien denses, avec 4 pages en petits caractères ! Honnêtement, de prime abord, ça fait peur !!!
Je me suis visionné la règle en vidéo, en suivant ce lien que je vous conseille (bravo à Ludomaniaque, qui s’y est collé, pour sa clarté et son objectivité) et Fabrice, qui découvrira le jeu avec moi, également.

Franchement, nous craignions de jouer à une sorte d’usine à gaz, avec mille et une façons de scorer, sans avoir l’impression d’une logique interne au jeu, et, encore plus dommageable, en regrettant que le thème paraisse si artificiel…
Mais ça, c’était avant la partie !
Lisez le compte-rendu, fleuve de chez fleuve vous le verrez (43 photos commentées en détails !!!), et on en reparle après ! 🙂

CRYSTAL PALACE

La grosse, très grosse, boîte de Crystal Palace est déballée et nous allons attaquer notre partie de découverte à deux joueurs, Fabrice et moi…
Chacun dispose d’un plateau individuel, représentant une nation (la France pour moi, l’Espagne pour lui) avec des objectifs spécifiques indiqués à gauche : si je fais monter mon assistant, je pourrai marquer 1, 4 ou 7 PV si j’ai recruté 1, 2 ou 3 personnages. Pour Fabrice, ses objectifs sont différents et, du coup, nos manières de jouer seront différentes.
Le reste des éléments de ce plateau : la zone centrale où on va tenter de placer un maximum de tuiles pour éviter de se prendre des malus de -2PV à la fin, la zone de droite qui résume les actions possibles en plus de son tour, ainsi que sa progression sur la piste des journaux, et, en bas, le résumé du tour de jeu, phase par phase. Très fonctionnel !
Le reste du matériel, étalé sur la table, est constitué de 8 plateaux numérotés de 1 à 8, qui sont des lieux emblématiques de Londres et qui seront résolus dans l’ordre, ainsi que deux autres plateaux, celui du marché noir (en bas à gauche) et celui de la piste de buzz (le grand, en haut à droite)…
Chaque joueur dispose de 4 dés (des ouvriers !) qui ne sont pas lancés mais choisis : très belle originalité ! Ci-dessus, vous pouvez voir que j’ai opté pour deux dés de valeur 6, un dé de valeur 3 et un autre de valeur 2. Je vais payer un montant de 17 £ pour ces dés ! Sachant qu’on a, au départ, un capital de 40 £, je me demande si je ne flambe pas un peu trop…
Fabrice fait de même : il choisit la valeur de ses 4 dés et paiera, ensuite, le total en £. Comme nous n’avons jamais joué au jeu et qu’on ne voit pas bien où cela va aller, on ne mesure pas du tout combien on peut se permettre d’investir…
Il décide finalement de payer 12 £, avec ses 4 dés ci-dessus. Comme j’ai payé plus que lui, je suis premier joueur mais, lui, en revanche, obtient une compensation sous la forme d’un journal. Dans ce jeu, d’ailleurs, les monnaies / ressources sont assez nombreuses : buzz, journaux, £, niveau de revenu en £, ampoules et engrenages ! Pas simple, au départ, de savoir lesquelles sont les plus utiles…
Après avoir payé nos dés, nous les avons placés sur les lieux des plateaux, en respectant deux contraintes principales : nombre de places disponibles et valeur minimale de dé. Rien ne nous interdit de nous placer deux fois sur un même lieu d’ailleurs. Ensuite, on va résoudre les lieux, dans l’ordre de leurs numéros, en commençant par le dé de plus forte valeur, ou le plus à gauche en cas d’égalité. Parfois un bonus est offert au joueur, ou une pénalité à payer, ce qui est beaucoup moins rigolo…
En fin de premier tour, sur les 5 que comptera notre partie, j’ai recruté Rotschild en payant une ampoule et un engrenage, puis en payant son salaire de 3 £ puisque j’ai réussi à avancer d’un cran sur le plateau de Westminster (zone rouge de paiement de salaire en bas de sa carte). Le pouvoir de Rotschild est de me faire monter d’un cran sur la piste de revenu… après les avoir empochés en phase 6 !
La piste de buzz et celle de revenus ne sont pas du tout en ma faveur : avec ses marqueurs bleus, Fabrice est devant sur les deux ! En même temps, je me dis que je me mise sur le long terme et que, au pire, j’emprunterai de l’argent si nécessaire…
Et on repart pour le deuxième tour, en choisissant nos dés…
Oui, vous avez bien vu, à présent j’en ai 5, puisque j’ai décidé de miser sur l’acquisition d’un nouveau au tour précédent, au Port de Londres… Je réduis un peu la voilure, en terme de paiement, en me limitant, cette fois, à 15 £…
Nos dés ont été posés sur les lieux. Voilà, vous avez en gros le système de jeu, bien tendu, bien combotant et franchement agréable !
Je recrute Augustus W.N. Pugin, lequel va bonifier clairement mon plateau, notamment en revenu…
Et je poursuis ma progression à Westminster, convaincu que je dois, au plus vite, aller sur les case bleue ou noire pour payer 0 de salaire à mes personnages…
Troisième programmation de dés… A noter que je suis persuadé qu’il ne faut pas mettre de dé de valeur 1, car ils sont trop difficiles à placer ensuite sans avoir de pénalité. Donc, à mon avis, hein, simplement, il faut vraiment mettre des dés de valeur 2 au minimum…
Bon, voilà, ça y est, je suis contraint de prendre un emprunt de 10 £, lequel me fera perdre 9 PV à la fin de partie (gommant quand même le malus de 2 qui est ainsi recouvert). J’essaierai de le rembourser au dernier tour, ce qui me fera le retourner pour ne me faire perdre « que » 5 PV…
Et pendant ce temps, Fabrice, lui, se la joue à l’économie : aucun emprunt et des dés assez bas en valeur. Ci-dessus, un moment immortalisé où j’ai vraiment fait une grosse erreur en ne me plaçant pas tout de suite sur la Bank of England. En effet, je n’avais pas remarqué qu’un seul dé pourra s’emparer d’une des tuiles, lesquelles font monter le revenu de 5 unités (celle de gauche, à ce moment du jeu, est assez fabuleuse) ! Arghhh, j’enrage…
Nos dés ont été placés et on va résoudre les lieux. Je ne vous ai pas parlé de certains aspects du jeu : marché noir, petits jetons placés sur la piste de buzz, lien entre personnages et objets… J’essaierai, plus loin, mais ça fait beaucoup de choses…
Petite vue de la piste de buzz, avec les petits jetons placés par Fabrice pour remporter 2 PV en fin de chaque tour et par moi-même pour remporter 2 PV et soit 2 £ soit 2 progressions sur la piste de buzz.
Au niveau des revenus, avec son gain de 5 cases, Fabrice est juste devant moi : imaginez si je n’avais pas commis l’erreur sus-citée à la Bank of England…
Deuxième emprunt pour moi, mais belle progression sur la piste de mes objectifs à gauche (deuxième cran atteint) et plus que trois cases non complétées au centre, sans compter un joli stock de ressources et un sixième dé récupéré…
Mes chois de valeur de dés, avec un total de 18 £ à payer ! C’est à flux tendu cette affaire…
En plaçant tout de suite mon dé de valeur 6 sur le Patent Office, je sais que je vais pouvoir récupérer l’Absorbeur de son, lequel se combinera super bien avec Verdi, personnage que je vais recruter également…
Et, pendant ce temps, Fabrice fait du Fabrice ! 😉 😉 😉
Vue générale après la pose de nos dés pour ce quatrième tour sur 5. Je vais même pouvoir prendre une deuxième objet, le Livre audio, lequel me rapportera 8 £ une fois le brevet passé en version prototype…
Je décide aussi, ce tour, de sacrifier un de mes dés au Port de Londres, afin de récupérer 6 PV car on est en 1850…
Avec l’Absorbeur de son, je complète entièrement ma zone centrale, avec deux nouvelles tuiles…
Et voici la vue du plateau de la piste de buzz et de PV, sans oublier celle de revenu. Fabrice n’a plus que 2 PV d’avance sur moi, pour le moment, mais il n’a pas deux emprunts à rembourser, lui…
Vue du plateau de Fabrice avant que l’on attaque le dernier tour. Il a un emprunt qui lui coutera 8 PV s’il ne le rembourse pas, mais également beaucoup de cases centrales vides et aucune progression sur la piste de ses objectifs (liés au nombre de tuiles à effets immédiats qu’il a posées). Je ne le sens pas sur une bonne dynamique mon ami Fabrice…
Mon domaine au même moment, avec notamment mes 3 personnages recrutés (plus qu’un cran à monter sur la piste de mes objectifs).
On arrive dans le money time et Fabrice se prend un peu la tête… Et ce n’est pas fini, car, lorsque j’irai poser un dé sur le lieu n°6, le London Times, il ne comprendra pas comment je pourrais lui revenir dessus sur la piste de buzz ! Il mettra 20 minutes avant de placer son dernier dé !!!
Mes choix pour le dernier tour, avec un paiement de 15 £…
Les choix de dés de Fabrice pour un total de 14 £…
Vue générale de nos dés placés sur les lieux… Et, au final, Fabrice n’a toujours pas compris comment j’allais faire pour le titiller sur la piste de buzz ! 😉 En fait, malgré mes 5 cases de retard, il me semble que c’est jouable, en profitant de bonus, de ci, de là…
Je sacrifie un nouveau dé pour scorer 2 petits PV, mais c’est mieux que rien…
Il commence à être inquiet, Fabrice, car il voit bien que je suis déjà remonté sur la piste de buzz et qu’on finira, peut-être, à égalité dessus…
Ah ah… Je n’ai pas dit mon dernier mot !
Le marché noir n’accueille plus que mes assistants et cela me va bien, même si j’ai l’impression que Fabrice n’aurait pas dû négliger ce lieu vers la fin car il avait un personnage qui le bonifiait et, en plus, il y a au moins 2PV à se faire à la fin (bonus indiqué en bas)…
Vue générale une fois la partie achevée !
Et je termine devant Fabrice sur la piste de buzz, profitant de mes 2 crans de progression pour mon jeton placé sur la grande case en bas. Il couine… 😉 Et, du coup, je vais marquer 6 PV et lui seulement 4 !
Les éléments de Fabrice une fois la partie terminée, avec deux emprunts également (ci-dessus avant leur remboursement)…
Le plateau de Fabrice après le remboursement de deux de ses trois emprunts. A noter qu’il n’a pas réussi à monter sur sa piste d’objectifs.
Mes éléments, avant remboursement de mes deux emprunts…
Et après !
On va pouvoir passer au décompte final, avec l’ajout des PV gris des plateaux individuels et collectifs, sans oublier les PV négatifs des emprunts…

Durée de la partie : 3 heures 50 minutes – Note de cette partie : 16 / 20

Scores de la partie :

Piste Buzz Marché noir Plateau joueur Total
Fabrice (bleu) 87 4 0 1-18 74
Ludo le gars (noir) 86 6 3 7-10 92

Bilan synthétique :

On a beaucoup aimé
– Le plaisir ludique, assez intense, et pas si prise de tête que ça (même si on peut quand même se briser deux ou trois neurones),
– La montée en puissance du jeu,
– La bonne interaction, même à deux joueurs,
– Le look du jeu, notamment les cartes de personnages et les objets, lesquelles mettent davantage dans l’ambiance et le thème que la mécanique,
– Le côté « bonne surprise » après nos craintes initiales liées à la règle et au thème sous-exploité,
– L’envie d’y rejouer assez vite.
..

On a moins aimé
– Le thème quand même assez plaqué, surtout dans le fait de nommer des lieux pour les actions, et le manque de cohérence thématique,
– Le regret de voir posés moult plateaux sur la table au lieu d’un grand, voire un immense, élément que j’aime toujours autant dans un jeu…

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