[01/04/2003] Löwenherz

Participants
– Delphine, qui tente toujours d’assortir la couleur de ses pions à celle de ses cheveux de feu,
– Carole, qui travaille avec Delphine au magasin du Roi de Coeur dans le 8ème à Lyon,
– Vincent, qui aura ainsi testé les 2 versions de Löwenherz,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Il fallait que je teste cette nouvelle version de Löwenherz, tant j’en apprécie la première version et tant je crains que le jeu soit appauvri dans celle-ci. Bien entendu, afin de jouer de manière très objective, je ne parle pas de la première version et de mes réticences aux 2 joueuses de la table. Vincent, quant à lui, avait eu l’occasion de pratiquer le Löwenherz de 1997 à ma table, ce qui va lui permettre de voir les différences entre les 2 jeux.
J’expose rapidement les règles, limpides et très simples dans cette version, et nous prenons chacun nos pions : Delphine les éternels rouges, Carole les bleus, Vincent les blancs et votre serviteur les oranges.

Le jeu démarre très rapidement,
puisqu’on a affaire, quand même, à une tablée de joueurs
habitués. Les tours s’enchaînent à grande vitesse
et les frontières se placent de manière plutôt poussive,
puisqu’à son tour de jeu on ne peut exécuter qu’une seule
action : réalisation d’une carte ou vente de l’une d’entre elles
pour récupérer de l’argent. En fait, une fois sur deux environ,
nous sommes contraints de vendre une carte pour récupérer
des sous sous, ce qui ne précipite pas les constructions…


Carole vient de vendre une carte au marché et récupère
l’argent correspondant : la valeur fixe inscrite en bleu sur la carte…

Afin de m’adjuger la ville du roi, je suis
obligé de me montrer très sévère avec les
pions rouges de Delphine, comme en témoigne la photo ci-contre.

De leurs côtés, Carole, mais
surtout Vincent, s’en sortent à leur avantage, et Vincent parvient
à créer le premier domaine clos. L’avantage indéniable
et immédiat est qu’il percevra des revenus à chaque tour,
ce qui devrait lui éviter de vendre une fois sur deux au marché.
D’où un gain d’action très éloquent.

Me rendant compte que plus le jeu avance,
moins les cartes sont intéressantes (rapport action-investissement)
pour les mêmes réalisations, je me rue sur celles du marché
encore disponible au lieu de piocher dans la pile de cartes cachées
(il vaut mieux payer 3 pour placer un chevalier ou étendre son
domaine, que de payer 4…).


Delphine, en grande réflexion sur la meilleure action à
réaliser, alors qu’elle vient de prendre la dernière carte
de la pioche …

Lorsque Delphine prend la dernière
carte de la pioche, nous mesurons l’intérêt d’avoir conservé
un peu d’argent pour pouvoir réaliser les quelques actions qu’il
nous reste en main.
Je parviens à jouer une carte pour placer 2 frontières,
clôturant un domaine nouveau sur le haut du plateau, ce qui m’apporte
une avance marquante, alors que le jeu avait été très
serré toute la partie.
Ni Vincent, ni Carole, ni Delphine, n’ont les moyens de réagir
vraiment, surtout que juste avant, j’ai joué une carte de Rénégat,
me permettant de renforcer mon domaine central, tout en affaiblissant
les forces voisines (celles de Vincent qui était menaçant).


La configuration initiale du jeu, une fois que nous avons placé
chacun nos 3 châteaux et le chevalier associé…

Sachant que les mines rapportent des revenus
aux joueurs à condition d’en posséder de plusieurs types
dans nos domaines, chacun essaie d’en emprisonner le maximum et le plus
vite possible. Dans la même logique, la ville du roi rapportant
à elle-seule 5 points de victoire, alors que les autres villes
n’en rapportent que 3, je consacre mes efforts sur l’encerclement de
celle-ci, en dépit de difficultés géographiques
(elle est en plein centre du plateau).


Une vue rapprochée du plateau où l’on visualise la
ville du roi que les forces oranges s’apprêtent à dominer
via un domaine, en devenir, assez puissant…

Le jeu progresse très rapidement,
puisque nous arrivons dans les cartes estampillés D sans que
nous ayons beaucoup agi sur le plateau : quelques domaines, quelques
revenus dus aux mines, quelques conflits et intimidations pour les expansions
ou le vol de mines adverses, mais rien de très passionnel ou
de très valeureux.

Cliquez pour agrandir !
La configuration finale du jeu

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 24 points (dont
5 points obtenus car joueur le plus riche), devant Vincent avec 19 points (dont
3 points car seconde richesse), Delphine avec 15 points (dont 3 points car seconde
richesse) et Carole avec 15 points également mais moins riche que Delphine.

Débriefing
Alors voilà, nous avons joué à Löwenherz version 2…
Voilà, voilà…
Qu’en dire ? Voici mon sentiment et le ressenti des autres
participants :
– Le jeu est froid et répétitif : nous n’avons guère l’occasion
de surprendre.
– Le jeu est terminé avant d’avoir commencé : nous n’avons pas
eu le temps de nous chamailler, la pile de cartes cachées s’étant
épuisée très vite et les domaines finalisés assez
tard.
– L’interaction est minimale : exceptée la possibilité
d’éviter de vendre au marché une carte qui servirait à
un autre joueur, nous n’avons pas vraiment vu comment jouer pour embêter
les adversaires. Certes les conflits sont possibles, mais vu que les alliances
sont éternelles et les cartes Renégat surpuissantes, il est très
difficile d’aller bien loin dans cette voie.

– Le système de revenus associés aux mines est une idée
intéressante, nous en avons débattu.
– Les scores n’ont pas été assez différenciés pour
que chacun puisse comprendre sa position finale : pourquoi ai-je gagné
? Vincent était nettement plus riche avant les 3 derniers tours (cartes
jouées sans piocher) et au final je finis première richesse du
jeu, par accident, ce qui me fait marquer 5 points et Vincent en marque 3. Si
ses positions étaient inversées, ma victoire aurait été
de 1 petit point donc tout à fait contestable et aléatoire…

Bref, sans épiloguer pendant des heures, je tiens
à dire que cette version de Löwenherz ne constitue pas un mauvais
jeu en soi, surtout pour les personnes qui ne connaissent pas la première
mouture. Cependant, pour ceux qui pratiquent avec bonheur le Löwenherz
de 1997, il m’étonnerait fort qu’ils prennent vraiment du plaisir dans
cette version trop rapide, trop simpliste, mais surtout trop peu interactive.
On se demande pourquoi un auteur comme Klaus Teuber perd son temps et sa crédibilité
à abîmer un jeu comme Löwenherz qui était franchement
excellent dans sa version originale…
Déçu, oui.

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