[02/02/2003] Dschunke

Participants
– Gaël, réputé commerçant et habile manipulateur, à qui l’habit d’acheteur devrait convenir à merveille 😉
– Jérôme, autre membre émérite de la confrérie de Ludo le gars & Co,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Dschunke est le jeu que j’ai failli rapporter d’Essen, et dédicacé par l’auteur s’il vous plaît, mais que finalement je n’ai pas rapporté car au bout d’un moment il convient d’arrêter d’acheter des boîtes et encore des boîtes. J’ai craqué pour l’achat en France, il y a peu. Et au vu de la partie de ce soir, je ne le regrette absolument pas. Mais laissez-moi vous raconter comment s’est déroulée cette fameuse partie de découverte…

J’expose rapidement à Gaël et
Jérôme les règles de ce jeu, tout en essayant d’illustrer
par des situations de jeu les cas rencontrés. En effet, Dschunke
présente la curiosité d’être difficilement imaginable
en dehors d’une mise en oeuvre réelle.
En une quinzaine de minutes, nous sommes mûrs pour attaquer notre
partie, et nous devinons déjà pas mal de subtilités
de ce jeu.


La fameuse jonque rouge du premier joueur et la pile de marqueurs noirs
servant à noter les denrées déjà vendues au
marché (cartons marrons à l’arrière)…


Une vue rapprochée du plateau lors du 3ème
tour de jeu : le marchand retourné sur la jonque de droite met
en évidence mon enrichissement : 7 yuans…

Jérôme et Gaël semblent
miser beaucoup sur l’argent collecté. Et, lorsque nous annonçons
une première fois notre richesse, ils sont au coude à coude,
alors que je suis franchement à la traîne. Cet état
de fait ne m’inquiète pas, notamment car j’ai pris une carte d’action
spéciale me permettant de réaliser une action complémentaire
sur la jonque violette : revenus. Je l’utilise le tour suivant, ce qui
m’enrichit d’un coup de 14 yuans ! Les pendules sont remises à
l’heure…


Cette vue rapprochée permet de voir la confortable présence
de rouge sur les jonques marron et blanche, et ma présence tout
à fait calculée sur la jonque grise…

Le jeu approche de son terme et je pense tenir
le bon bout, malgré l’alliance ouverte entre Gaël et Jérôme
pour me faire chuter depuis qu’ils se sont rendus compte que j’étais
visible dans les 5 jonques.
Ils réussissent d’ailleurs, lors du dernier tour, à recouvrir
ma seule caisse visible dans la jonque orange, et ils n’en sont pas pu
fiers… C’était sans compter sur ma judicieuse carte d’inversion
de palettes, qui me permet, in-extremis, de déplacer l’une de celles
que j’ai sur la jonque violette et de la déposer, tranquille, sur
la jonque orange.
J’entends encore leurs cris de dépit !


La situation finale du jeu


Les protagonistes semblent fatigués. C’est indéniable,
certes, mais ils ne vont pas tarder à se laisser emporter par
la richesse du jeu…

Le placement initial et l’attribution de
la couleur de chacun laisse entrevoir les nombreux tests qu’a dû
subir le jeu avant sa commercialisation : équilibre, répartition
homogène, …
Jérôme jouera avec les palettes rouges, Gaël les jaunes
et moi les vertes.

Le premier tour de jeu est intéressant
puisque nous nous rendons compte de la nécessité d’anticiper
le tour suivant, voire les suivants. L’anticipation doit se faire sur
le chargement des jonques (afin d’espérer piocher plus de cartes
de denrées et/ou récupérer plus d’argent), ainsi
que sur le nombre de cartes de denrées en main afin d’espérer
remporter plusieurs phases de marchandage.
Séduisant, donc, mais diablement difficile à analyser
dans l’instant.

Je décide de concentrer mes efforts
sur les cartes spéciales (marchandise piochée en plus)
et le placement de palettes dès l’entame sur une jonque (celle
des légumes) afin de bénéficier de plus d’argent
et de plus de cartes lorsque les marchands correspondants y passeront.
Cette tactique initiale est relativement payante, puisque je ramasse
très vite 7 cartes de légumes grâce au jeton Aide.
Par la suite, je récupérai 7 yuans sur la même jonque,
ce qui me convient.
Au passage, j’ai noté que dans la pile de cartes spéciales
consultées se trouvait une carte très intéressante
pour la fin de partie : bonus de 12 en cas de présence de 5 caisses
sur la jonque grise et de 2 sur la blanche. Vu l’importance de la jonque
grise et que j’avais prévu de m’y installer confortablement,
je prendrai cette carte lorsque le temps sera venu de travailler pour
la fin de partie. En effet, je ne pense pas qu’il faille trop tôt
placer ses palettes, car elles risqueraient d’être recouvertes
avant la fin.


La concentration est élevée mais le jeu n’est pas prise
de tête…

Lors de la seconde partie du jeu, je poursuis
ma stratégie d’implantation sur l’ensemble des jonques, tout
en collectant le maximum de cartes spéciales (cartes d’acquisition
de denrées et de bonus final, mais surtout une carte permettant
d’échanger la position d’une de mes palettes dans la perspective
de la fin de partie).
Je tente aussi de dépenser le maximum de cartes de denrées,
car elles ne servent qu’à collecter des yuans et il est temps
de se constituer un pactole.
Gaël passe par toutes les couleurs possibles, car je réussis
systématiquement à miser une carte de plus que lui lors
de la phase de marchandage !
En revanche, Jérôme me cause de gros soucis avec sa carte
lui permettant de remporter toutes les égalités : impossible
de le contrer ce gars-là !


Une vue rapprochée de la situation finale…

Mais ce n’est pas fini, et je tente encore
plus, en arrachant la denrée donnant droit à une carte
spéciale, avec l’idée de récupérer une autre
carte de bonus. En effet, ayant de nombreuses caisses visibles dans
toutes les jonques, peut-être réussirais-je à dénicher
une seconde carte qui corresponde…
Je ne trouve pas mon bonheur, tant pis. Il ne fait quand même
aucun doute sur l’issue de cette belle partie.

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 83 points, contre
72 à Jérôme et 64 pour Gaël. Le détail est le
suivant :

Argent collecté
Bonus dû aux cartes
Bonus dû aux caisses visibles
Total
Jérôme
52
8
12
72
Gaël
48
8
8
64
Ludo le gars
46
12
25
83

Débriefing
Magnifique jeu que ce Dschunke ! Il a littéralement emballé aussi
bien Jérôme, que Gaël, que votre serviteur.
Le jeu se prête bien aux stratégies multiples et cela est une réelle
qualité. Il permet de tenter des coups, souvent, et de ne jamais être
passif, puisqu’il convient d’anticiper à chaque instant et de se poser
des questions du genre : »Combien vaut vraiment cette denrée proposée
en marchandage ? ». A ce petit jeu, d’ailleurs, nous avons été
amusés de constater des choses incroyables : les 2 seules denrées
misées sont les plus faibles, la dernière denrée ne s’adjuge
qu’en 3 tours, … Et oui, le côté très vicieux de la règle
qui dit que toute carte misée est perdue même si vous ne remportez
pas la denrée, oblige à réfléchir et à ne
pas miser à tort et à travers !

Les cartes spéciales sont intelligentes, puisqu’elles renforcent le
jeu sans l’appauvrir par un chaos imprévisible. Lorsque vous choisissez
d’investir pour acquérir une carte spéciale, vous le faîtes
en connaissance de cause, et en général, vous ne choisirez pas
la même carte selon que vous la prenez en début de partie (pour
rentabiliser les cartes d’acquisition de plus de marchandises) ou en fin de
partie (cartes de bonus selon la configuration actuelle).
Soulignons, d’ailleurs, le superbe système de choix : vous prenez un
tas de cartes parmi les 4 et vous en choisissez une seule. Vous avez tout intérêt
à vous souvenir du contenu de chacun des paquets ainsi consultés,
dans l’objectif de récupérer en fin de partie des cartes bien
précises. Très bien fait.

Remarquable par sa simplicité et sa fluidité, soutenu par un
matériel de grande qualité, Dschunke est vraiment une belle réussite,
dans la catégorie des jeux de taille intermédiaire : ni petit
ni gros, idéal pour 1 heure intensive.
Un petit reproche ? Allez… mettons qu’il ne se joue qu’à 3 ou 4 et
que c’est vraiment dommage de ne pas pouvoir le sortir très souvent.

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