[03/11/2023] Path of Civilization

Les nouveautés d’Essen continuent d’être explorées sur mon site et c’est avec une certaine appréhension, au vu de l’imposant pavé que constitue ce jeu, que nous allons nous lancer aujourd’hui dans…Path of Civiliation !
La bête mesure 30 cm par 30 cm par 12 cm, avec un poids assez délirant et un matos de pure folie. Une dinguerie je vous dis…
Avant de vous laisser basculer, avec envie je l’espère, dans ce compte-rendu fleuve ultra-détaillé, je tiens à préciser que son auteur, Fabien Gridel, n’est autre que le célèbre ayatollah ludique Krazey, que je connais depuis 2002… Déjà co-auteur de Turing Machine, on voit qu’aujourd’hui il atteint sa plénitude créatrice… Bravo Fabien ! Et félicitations à l’éditeur, dont le sémillant belge à sombrero Cédrick Caumont, pour avoir réalisé un sans-faute éditorial juste bluffant…
Allez, bonne lecture…

PATH OF CIVILIZATION

Allez, cette fois, c’est du sérieux et du lourd : nous allons découvrir Path of Civilization ! Je précise que nous avons lu la règle ensemble, avant de jouer et que, une fois cette douloureuse étape effectuée, nous allons pouvoir nous lancer sans aucun questionnement de règles ! Point fort : la règle est très bien rédigée et de nombreux exemples aident à la comprendre…
Première édition limitée et numérotée…
Ça en jette au niveau look ! Ci-dessus, la frise du temps pour notre partie du jour, avec les deux premières étapes (cartes grises) juste pour démarrer en douceur, puis une alternance de cartes sur socles jaune (défi) et rouge (bataille), jusqu’à la neuvième manche où les deux auront lieu.
A noter que ces cartes ont été piochées au hasard sur un panel assez incroyable de quantité pour bien varier les parties…
Vue rapprochée des deux première cartes donc :
– La première indique combien de cartes grises de monuments doivent être placées en-dessous(et leur niveau) en fonction des manches,
– La seconde rappelle le déroulement de chaque manche, avec les lettres A à F reprises de partout sur les composants, pour une lisibilité vraiment maximale (bravo !).
Chaque joueur dispose d’un plateau individuel pour garder trace de l’évolution de sa civilisation.
On y trouve une piste de population (sur laquelle se trouve mon meeple vert), quatre zones horizontales au centre pour y placer des cartes de technologie actives, une autre zone en haut pour celle qu’on achètera à chaque tour, et, enfin, une zone en plein milieu, sur fond violacé, pour y placer un leader.
A droite, le très fonctionnel plateau double-couche permet de garder trace du développement de sa civilisation, selon 5 axes : culturel en vert, scientifique en orange, culte en bleu, militaire en rouge et industriel en marron.
Au centre de la table, figure une incroyable bibliothèque de technologies, sous forme de casiers du plus bel effet, colorés en fonction des axes de développement et des niveaux requis pour en acheter les cartes. Exemple : la carte Tyrannie en bas à gauche est verte, coûte 1 point de recherche vert (valeur en haut à gauche de la carte) et offrira immédiatement un bonus d’une progression d’une case sur la pite de population (inscrit sur le casier) ainsi que deux effets possibles lorsqu’elle rejoindra son pool d’actions en jeu (soit le gain d’un cube violet, soit la progression sur les pistes orange et marron).
Ne vous inquiétez pas, je vais tout bien ré-expliquer par la suite… 😉
Un autre plateau commun se nomme le plateau Philosophie. Chacun débute sur la case 0, mais, comme le jeu se veut asymétrique en fonction des civilisations incarnées, j’ai avancé d’une case et ai révélé les deux jetons de bonus d’en bas, conservant actif le premier (explosion = progression d’une case sur la piste militaire à découvrir ci-après).
La piste militaire, avec un meeple chacun, Leila ayant avancé elle aussi en fonction de ses petits bonus de départ liés à sa civilisation. Le meeple rouge correspond à la force extérieure, au niveau indiqué sur la prochaine carte rouge sur la frise du temps. En gros, il faudra la battre si on veut marquer des points lors des batailles…
La partie débute pour de bon !
Ci-dessus, nous réalisons simultanément la phase A qui consiste à placer 4 cartes sur les 5 obtenues au départ sur les zones de technologie actives. La dernière carte ? Elle est défaussée définitivement, d’où un premier choix vraiment important dès l’entame !!! La carte en question est placée sous le plateau, en haut à gauche…
Ensuite, nous allons enchaîner les phases B, C et D, lesquelles produiront les effets suivants :
– Phase B : récupérer les avantages de gauche de nos cartes de technologie placées au-dessus (donc aucun cube pour cette première manche),
– Phase C : avancée sur la piste de Philosophie si possible, puis achat d’une carte de Monuments puis de Leader si possible et souhaité par le joueur,
– Phase D : prise des avantages de la partie droite de nos cartes de technologie en jeu (une progression sur la piste bleue et une autre sur la piste orange pour moi).
Ensuite, vient la phase E, lors de laquelle on doit acheter chacun une et une seule carte de technologie. En ce qui me concerne, je recule de 1 mon cylindre sur la piste bleue pour acquérir cette carte de Culte, laquelle m’offrira de meilleurs gains à la manche suivante. Ce faisant, j’ai aussi un bonus indiqué sur le casier correspondant de la bibliothèque des technologies : un cube bleu !
Et voici, donc, la vue de fin de première manche, avec un matériel assez époustouflant vous ne manquerez pas de le noter !
Cette manche a duré maximum 10 minutes, ce qu’on a trouvé incroyablement court, surtout pour une partie de découverte et pour notre manière de jouer habituellement… Excellent point !
Ma progression sur la piste de Philosophie de la manche suivante est l’occasion d’expliquer le fonctionnement des coupelles colorées (carré bleu au premier plan) : en empochant des cubes bleus, en fait, pendant la partie, cela revient à placer des cubes à ma couleur (donc verts) dans cette coupelle bleue. Ce sont ces cubes que l’on peut dépenser, par la suite, pour réaliser des actions (donc, ici, je vais dépenser mes deux cubes pour avancer sur la piste de Philosophie).
C’est tout simple et vraiment ingénieux, toutes les coupelles fonctionnant de la même manière : la grise pour les monuments, la violette pour les leaders, la jaune pour les défis et la rouge pour les batailles.
Nous arrivons en troisième manche, celle où nous allons devoir relever le défi de l’écriture cunéiforme. Comment fonctionne un défi ? Allez, je vous explique ! 😉
Tout d’abord, tous les joueurs appliquent la première zone de la carte (donc gain d’un cube violet ou d’un bleu sur cet exemple). Ensuite, chacun comptabilise combien il a de cartes d’un type (vertes ici) auquel il additionne le nombre de ses cubes présents dans la coupelle jaune. cela lui donne un total : celui des ses points d’Histoire (prise d’autant de PV que ce total). Ci-dessus, Leila empoche ainsi 3 PV et moi 1 PV. Les cubes de la coupelle vont être retirés, puis chacun va diviser par 2 ses points d’Histoire pour placer dans la coupelle jaune (dans cet exemple) autant de cubes à sa couleur (1 pour Leila, 0 pour moi).
Compris ?
La partie se poursuit de manière incroyablement fluide en regard de la quantité assez incroyable de matériel, de cartes en tout genre, de règles à rallonge, …
On se régale et on essaie des trucs ! La prochaine fois, on aura une meilleure idée de comment bien faire…
Allez, au tour des batailles d’être expliquées sur cet exemple : pour chaque cube à sa couleur dans la coupelle rouge, on acquiert 2 points de puissance temporaire, auxquels on ajoute son niveau d’héritage militaire (la case atteinte sur la piste). Cette valeur est matérialisée par un cube placé en-dessous, sur la piste. C’est cette valeur qui est comparée à la force extérieure, ici de valeur 3, alors que Leila est à 2 et moi à 1.
Sur la carte ancrée sur le socle n°4, le premier niveau de récompense n’est donc pas attribué, Leila empoche le second et moi le troisième.
Compris ?
Leila développe une sacrée stratégie basée sur les monuments et les leaders : elle va pouvoir s’en offrir un de chaque c’est clair !
D’où viennent ces cartes étalées ? Tout simplement des cartes placées en-dessous des cartes de la frise chronologique en début de partie ! Tout se tient…
Vue générale alors que l’on est, à présent, en plein cœur de la 7ème manche…
On ne peut pas tout faire, évidemment, alors savoir si mon envolée sur la piste de Philosophie au détriment de l’acquisition de monuments et/ou de leaders sera rentable, pfff…
Je ne suis pas mécontent d’acheter la carte bleue Illumination, la plus chère de cette couleur !!!
La bataille de la huitième manche, remportée par Leila, suivi par votre serviteur… J’ai comme l’impression de me faire éclater…
Les deux dernières cartes de notre partie…
Je suis encore deuxième pour l’ultime bataille…
La piste de Philosophie une fois la partie terminée… A noter que le contenu de ces trois coupelles sera comptabilisé en divisant le total par 2 pour les PV…
La civilisation de Leila une fois la partie close (oui, je sais, elle n’a pas pris la bonne couleur d’éléments depuis le début, oui, je sais)…
Et ma zone, avec nettement trop peu de cartes pour espérer quoi que ce soit, ça me paraît clair…

Durée de cette partie : 1 heure 30 minutes – Note de cette partie : 16 / 20

Scores de cette partie :

Cartes de Technologie Philosophie Population Leaders Monuments PV Résidu Total
Leila (rose – Egypte) 11 6 0 12 9+12 39 4 93
Ludo le gars (vert – Maya) 8 21 0 0 2 31 4 66

Bilan synthétique :

On a beaucoup aimé
– La règle ultra-limpide, assortie d’exemples significatifs et d’une clarté sans égal,
– Les illustrations, même si réalisées par IA, car elles collent au thème et ont été pensées par les développeurs du jeu,
– La bibliothèque des technologies, bluffante avec ses casiers, très pratiques pour la partie et le rangement,
– La durée de jeu, même pour une partie de découverte : 1 heure 30 minutes !
– Le nombre de cartes différentes pour la frise chronologique,
– Les choix cornéliens de la carte de technologie à défausser par manche,
– L’impression qu’on peut mener pas mal de stratégies différentes

On a moins aimé
– Le côté presque trop imposant pour un jeu donné en 20 minutes par joueur,
– L’impression de naviguer à l’aveugle pour le moment…

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4 commentaires à propos de “[03/11/2023] Path of Civilization”

  1. Merci Ludo pour ce premier CR.
    J’espère que tu verras dans tes prochaines parties que la courbe d’apprentissage est là et que la progression n’en est que plus satisfaisante.
    Force à toi ! Ton adversaire a l’air redoutable ! 🙂

  2. Ce jeux risquent de cristalliser le débat émergeant des IA utilisées pour illustrer un jeu. Ok la je ne parle pas du gameplay ni des sensations de jeux …. quoique. Mais j’avoue que de mon coté j’ai un peu de mal. Ca ne retire en rien bien sur à la qualité du jeux et ici c’est un choix de l’éditeur. De mon coté j’avouerai que je suis assez opposé à cette pratique. Deja pour le simple fait que ces IA ont ete nourries avec le travail de précédent artistes bien humains eux. Ok on pourra me répondre que tout artiste s’est inspiré et s’est nourri du travail de ses prédécesseurs mais qd meme …. L’IA n’apporte rien de nouveau elle ne fait qu’une synthèse. Et forcement ce qui me dérange le plus est le risque de voir disparaitre le métier d’illustrateur avec associé a ca l’uniformisation et l’absence de créativité. Bref un vaste débat qui risque d’alimenter pas mal la petite communauté de joueurs et qui je l’avoue n’a rien à voir avec la qualité mécanique de ce jeu…. J’aimerai bien avoir ton avis si tu en as un sur ce sujet et bien sur si tu veux le partager…. En tout cas tjs un grd bravo pour tes comptes rendu et c’est rigolo de voir grandir tes enfants au fil du temps et au travers de vos parties….

    • Bonjour,
      Il est certains que les IA pour illustrer des jeux de société peuvent générer des réflexions / animosités …
      Cependant, je prends le travail sur Path of Civilization comme une sorte d’expérience, avec de vrais choix artistiques, …
      Je le place même en point positif en fin de compte-rendu !
      Ensuite, bon, savoir si cela peut faire disparaître le métier d’illustrateur, je n’y crois guère. Un peu comme les stations services automatiques ou les caissiers dans les supermarchés. Certes, cela provoque des changements dans le quotidien des métiers mais je ne crois pas que ça les détruise vraiment.
      Et puis, pour les illustrateurs, combien se servent déjà de logiciels pour retoucher / renforcer certains aspects de leur travail ? Ça y ressemble un peu, non ?
      Bon, voilà mon point de vue à deux balles 😉

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