[03/10/2002] Müll & Money

Participants
– Julie, chef d’entreprise où le profit est roi, au détriment des valeurs… 🙂
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
En guise de jeu fin et de durée raisonnable, nous choisissons Müll + Money pour notre soirée. N’ayant pas joué à ce jeu depuis plusieurs mois, nous pensons pourtant nous y remettre vite. Erreur… il nous faut 15 bonnes minutes pour nous rafraîchir la mémoire, car elle en recèle des subtilités cette règle !
D’ailleurs mentionnons tout de suite les points de règles qui nous avaient échappé lors de nos premières parties et que nous allons appliquer ce soir :
– Les cartes ne sont jamais tenues en main, mais posées sur la table devant le joueur. La notion de mémorisation disparaît en conséquence.
– Procéder à une innovation coûte 5 millions et non pas rien du tout, ce qui devrait ré-équilibrer recettes et dépenses et faire durer le jeu plus longtemps. A voir.

Le début de partie est passionnant avec une remise en route somme toute rapide et un réel plaisir à jouer. Julie ne tarde
pas à être mise en difficultés, puisque dès le second tour, après achat de matières premières, elle ne peut pas régler ses salaires !!! Incroyable, non ?
Afin de lui prouver ma compassion (sic…), je poursuis ma manœuvre qui consiste à l’empêcher de produire, et donc à ne pas gagner beaucoup d’argent (excepté les ventes, mais dans ce cas là, je la laisse acheter même pour 1 million…).Je tente de baser ma stratégie de jeu sur une diminution des besoins en matières premières, afin de ne pas être contraint d’acheter des tonneaux et des tonneaux et des tonneaux. Et puis, franchement, Julie remplit son silo à ras bord, alors, laissons la faire…

En quelques tours, la partie prend une physionomie qui ne la quittera
plus : Julie est envahie de matières premières, mais ne
parvient pas à récupérer des cartes de production
; et de mon côté, je produis beaucoup, et je pollue bien
comme il faut (5 à chaque tour…), et en subissant les aléas
inévitables mais très répétés de la
carte Alerte.

Je ne tarde pas à devoir prendre, à mon tour, un crédit
pour payer mes salaires, et en profiter au passage pour faire une nouvelle
innovation, mais dans la gestion des déchets cette fois !.


Record absolu : en à peine 2 tours, Julie
se retrouve acculée à prendre une carte de crédit…
On la félicite !

 


Sur cette vue rapprochée, on se rend compte
de mon effort (en bas) pour limiter mes besoins en matières premières.
Dans le même temps, le silo de Julie (en haut) est tellement plein
qu’il disparaît sous les tonneaux !


Mon entreprise est obligée d’investir dans le recyclage des
déchets, car la carte Alerte m’a dans le collimateur…

La suite de la partie met en évidence l’importance colossale de
payer 5 millions pour lancer une innovation dans son entreprise : le nombre
de tours est plus imortant, donc la carte Alerte sort plus souvent, les
innovations sont plus rares (notamment dans les déchets) et donc
les effets de la croissance sont plus faibles (recul du pion usine sur
le plateau commun).Puis, la partie évolue, avec des productions de plus en plus fréquentes
pour Julie et une poisse chronique de ma part avec la carte Alerte qui
me contraint à posséder 3 crédits à rembourser
! Je parviens miraculeusement à en rembourser 2 en 2 tours grâce
à deux cartes expert salvatrices.
De son côté, Julie possède une entreprise équilibrée
et une gestion pragmatique de ses déchets lui permet de ne pas
être prise trop souvent en flagrant délit de pollution.

La fin de partie est extrêmement tendue et je sens que la victoire
peut m’échapper, alors qu’il me semblait globalement maîtriser
le jeu.
A l’entame d’un nouveau tour, j’ai la possibilité de choisir une
carte de croissance qui aurait pour effet de stopper la partie. J’hésite
longuement, car même s’il me semble être un peu devant, je
n’en suis pas tout à fait sûr, surtout qu’un autre lot me
fait les yeux doux : production et corruption notamment. J’opte pour la
solution d’abréger la partie, en misant sur le fait que lors de
l’alerte finale l’ammende ne sera pas trop élevée.


L’entreprise de Julie en fin de partie : la main d’oeuvre et le besoin
de matières premières ont été un peu minimisés,
afin de réduire régulièrement les coûts (salaires
surtout), et la gestion des déchets s’est améliorée
de manière fulgurante

L’entreprise de Ludo le gars en fin de partie :
produire beaucoup sans polluer et en économisant les matières
premières. En revanche, on ne lésine pas sur la main d’oeuvre
(il y en a qui doivent se tourner les pouces, sacrebleu !)

Décompte final
Julie est déclarée Manager de l’année
avec un total de 49 points contre 45 pour votre serviteur. Le détail
est le suivant :

Usines
Services
Argent
Total
Julie
18
21 (3, 3, 15)
20
59 – 10 (crédit) = 49
Ludo le gars
19
31 (1, 15, 15)
5
55 – 10 (crédit) = 45

Débriefing
Ah… Autant ce jeu pouvait sembler un peu fade à
2 joueurs dans la version que nous jouions jusqu’alors, autant là, il
est excellent ! L’intéraction est permanente et il faut bien se garder
de s’enflammer et de se voir trop beau (et oui, ça m’est arrivé…).
La victoire ne se dessine qu’au tout dernier moment, et un choix malheureux
peut ruiner une partie : je n’aurais pas dû choisir le lot clôturant
la partie, car je manquais de revenus pour contrer Julie.

Ce jeu est un pur bonheur,
et même si le thème est malsain, les mécanismes sont plaisants
et on est prêt à tout pour empêcher son (ou ses) adversaire(s)
de suivre sa stratégie. L’argent que Julie a perdu en remplissant son
silo sans pouvoir produire fut une mémorable illustration des possibilités
de blocage que l’on a dans ce jeu.

Une dernière remarque
pour dire que le fait de devoir prendre un crédit n’est pas dramatique,
tant il paraît impossible que vos adversaires s’en passent. Alors, tant
qu’à faire, autant le prendre pour une bonne raison et cumuler les avantages
(innovation, achat de matières premières, …).

Un excellent jeu, chaudement
recommandé…

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