[03/11/2008] Master Builder, … aber bitte mit Sahne

Et deux nouveaux jeux d’Essen découverts ce soir ! Deux !
Au programme, pour commencer, l’un des 3 nouveaux jeux de Wolfgang Kramer sortis pour le salon, à savoir Master Builder édité par Valley Games, un jeu sans prétention mais au matériel ambitieux où l’on incarne des bâtisseurs du Moyen-Âge, rivalisant d’ingéniosité pour devenir les maîtres bâtisseurs. Ensuite, pour clore cette soirée, et avec une relative insistance pour que Julie accepte, nous nous lançons dans le partage d’un fameux gâteau d’anniversaire… mais avec de la chantilly s’il vous plaît ! C’est aussi le titre de ce jeu : … aber bitte mit Sahne. Un excellent moment, relaté ci-dessous…

MASTER BUILDER :

 


Avec son look mi-impressionniste mi-naïf, la boîte de jeu est assez mignonne, dans la lignée des boîtes de SPlotter (je pense par exemple à celle de Bus). En tout cas, au vu de cette boîte, on a quand même bien envie d’essayer ce fameux Master Builder, d’autant
plus que l’intérieur de la boîte est du même acabit : tuiles nombreuses et joyeusement illustrées, thermoformage précisément adapté au contenu, …

Outre les tuiles de bâtiments en 3D, le jeu comporte une piste des salaires (avec le résumé des 5 phases de jeu de chaque round au centre), des billets de banque et des emprunts,
des cartes ouvriers (de 4 types : du moins qualifié en vert au plus qualifié en jaune), des cartes de contrat (pour l’instant face cachée, au nombre de 8 à 2 joueurs) et des
cartes de contexte économique (5 car 6 rounds maximum et aucune au premier round)…

La phase 1 du round 1 est très simple : à tour de rôle chacun embauche un ouvrier parmi les 4 visibles, jusqu’à en totaliser 5 en tout. Il faudra veiller à faire les bons choix :
qualification adaptée aux bâtiments à construire (les salaires en sont fonction : 1000$ pour les verts, 3000$ pour les violets, 4000$ pour les rouges et 5000$ pour les jaunes) et
pas trop de défauts rédhibitoires (1 à 3 lettres à gauche de chaque carte). Ensuite, en phase 2, on peut acheter des contrats aux enchères (3 au premier round) : ils sont au centre
de la table..

La phase 3 de chaque round est celle qui nous inquiète le plus par son côté aléatoire et totalement non prévisible : le tirage et l’application immédiate d’une carte événement. La
première qui nous tombe dessus est la suivante : tout ouvrier avec un défaut S doit être payé 3000$ de plus sinon il ne peut pas servir pour construire ce tour. Plutôt choc comme
effet ! En même temps, avec la possibilité de pallier cette défection (via un paiement), on n’est pas complètement à la merci de la carte…

La phase 4, celle de construction, se déroule de manière simultanée : chacun affecte ses ouvriers au morceau de bâtiment qu’il souhaite le voir construire. Mais ce n’est pas
toujours évident car en fonction de son niveau de qualification, il pourra ou non exécuter la tâche…

Une fois que nous avons fini cette phase d’affectation, les morceaux de bâtiments sont érigés en respectant un principe évident : les éléments construits doivent être stables (donc
au moins 2 parties, comme dans mon cas)…

Scrutez bien les morceaux du bâtiment ci-dessus : en minuscule, vous verrez qu’en bas à gauche de chaque morceau figure un pictogramme indiquant le niveau minimum requis pour
construire. A noter que, pour certains morceaux, il faudra utiliser plusieurs ouvriers en même temps (comme pour ma construction en cours)…

Nous sommes à présent dans le round 2 et aucun de nous n’a encaissé de paiement en fin de premier round (aucun bâtiment finalisé). Comme aucun contrat n’est sorti lors du round 2,
Julie est certaine de terminer sa construction actuelle à moins que la carte événement lui joue des tours… La voilà : aucun paiement en fin de round ! Argh, elle est raide
celle-là, on va être obligé de prendre des emprunts pour payer nos salaires…

Voici l’affectation de mes ouvriers pour cette phase de construction : je n’en termine aucune mais je sais que ce sera le cas des deux en fin de prochain round…

Petite vue en début de round suivant (le troisième), alors que Julie a réussi à acquérir le seul contrat mis en vente (ça fait peu). De mon côté, je commence à jongler avec les
licenciements, convaincu qu’avec le big encaissement qui m’attend (pour mes 2 bâtiments), cela devrait me permettre de prendre de l’avance en ayant moins de salaires à régler…

La carte événement du round 3 fait encore des siennes : l’un de nos ouvriers sera indisponible ce round pour cause d’accident du travail. Et il faudra bien payer les salaires…

Ces péripéties ne m’empêchent pas de terminer mes 2 bâtiments, pour un gain substantiel de 141 000 $ contre seulement 60 000 $ pour Julie. Et oui, de son côté, elle n’a pas réussi à
terminer son second contrat. Je peux remboruser mon emprunt illico !

Vue générale alors que je suis le premier joueur pour le 4ème round et que j’ai encore licencié du monde (mon marqueur de salaire est à 23 000 $ contre 30 000 $ pour Julie). Du côté
des contrats, va-t-on encore vivre une pénurie ?…

Non pas de pénurie sur ce tour, mais un seul maigre contrat que j’empoche (des murs). La carte événement ne me gêne pas franchement, et Julie non plus d’ailleurs, puisqu’elle nous
rapporte 5 000 $ pour l’un de nos ouvriers rouges (Foreman) lequel est réquisitionné par le Comte…

Le cinquième et avant-dernier round est l’un des plus attractifs en terme de contrats : 2 nouveaux sont mis en vente. C’est là que je commets une grosse erreur : je laisse Julie
acquérir le plus gros des deux pour 17 000 $ (mise initiale de 9 000 $ et gain visé de 90 000 $), en me disant que je n’aurais aucun mal à avoir le second (mise initiale de 76000 $
et gain visé de 70 000 $). Or, ma dame a vite compris qu’il me le faudrait coûte que coûte et elle me fait monter, monter, monter… jusqu’à 21 000 $ ! Heureusement qu’elle s’est
arrêtée là, car même à 38 000 $ (son capital actuel), j’aurais été obligé de le prendre…

Voilà le fameux bâtiment que j’ai acquis bien cher. Ceci dit, je ne devrais avoir aucun mal à le compléter et à encaisser certes 20 000 $ de moins que Julie, mais comme j’ai de
l’avance… Méfions-nous tout de même et n’oublions pas qu’il reste un round avec peut-être la mise en vente du dernier contrat…

La carte événement qui sort nous réserve encore des siennes : pas moins de 3 ouvriers sont hors service pour cette phase de construction ! En même temps, cela nous freinant tous les
deux, je ne suis pas certain qu’elle ne m’arrange pas en fait…

Vue générale de la situation alors que nous n’avons pas terminé notre bâtiment mais que j’y parviendrai sans souci lors du dernier round. D’ailleurs, je ferai le choix de licencier
3 ouvriers, histoire de minimiser mes salaires et faire totalement abstraction de l’hypothétique dernier contrat que Julie ne pourra pas acheter et réaliser non plus…

Ultime carte événement : deux ouvriers de notre choix sont out pour la phase de construction, mis KO par notre rebelle de service (défaut H), à moins de payer 3 000 $ par ouvrier.
En ce qui me concerne, je ne paie rien, n’ayant pas besoin de ces 2 ouvriers, mais Julie, elle, doit bien en conserver un. Hop, 3 000 $ en moins pour elle…

Dernière affectation pour les constructions et cela va plutôt vite car il n’y a rien à réfléchir…

Même si le carton épais choisi pour les morceaux de bâtiment est peu élégant, pas toujours bien collé et très odorant (la colle est à peine sèche dans mon jeu !), le rendu du jeu en
situation est on ne plus parlant : c’est bôôôôôô^!

Vue finale de la partie, alors que nous avons terminé nos derniers bâtiments, payé nos salaires (remarquez comme mon marqueur est bas comparé à celui de Julie) et encaissé nos
gains. Pour cette photo, nous avons même étalé tout notre argent sur la table…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le système d’enchère qui fonctionne très bien, même à deux (il rappelle la tension de Medici& Strozzi lorsqu’on doit achter coûte que coûte un contrat),
– Le matériel du jeu en situation et le système de rangement optimisé,
– Le système d’embauche / licenciement (à la Müll & Money) avec lequel on doit jongler si on veut maximiser ses profits,
– Les 4 couleurs d’ouvriers, avec leur niveau de qualification et la notion d’au moins « assez qualifié pour faire »
,
– Le côté léger du jeu, sympa donc pour le sortir pour faire découvrir le jeu « moderne ».

On a moins aimé
– Les cartes événements rendant le jeu difficilement contrôlable et anticipable, même si on est rarement complètement bloqué (possibilité de payer),
– Trop peu de contrats à notre goût, ce qui rendait les seuls sortants quasiment vitaux à chaque fois,
– Le matériel peu qualitatif : cartonnage choisi, pictogrammes trop petits, billets trop fins, …

Scores de la partie :

Julie : 62 000 $
Ludo le gars : 110 000 $

Note du jeu (sur cette partie) : 13 / 20


Durée de la partie : 1 heure

 

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ABER BITTE MIT… SAHNE :

 


La très appétissante boîte rose trône derrière les 5 gâteaux dont les 11 secteurs sont empliés. Et oui, vous avez bien lu : les gâteaux seront constitués de 11 secteurs !!! Un vrai
défi pour les « vrais » coupeurs de gâteaux ! Dans le jeu, il est certain que ce nombre premier n’a pas été choisi au hasard : on ne peut jamais proposer de parts égales quel que soit
le nombre de joueurs. Lorsque les 5 gâteaux auront été partagés, la partie s’achèvera et on fera les comptes entre ce qui aura déjà été mangé (chantilly) et les majorités sur le
reste (valeur inscrite sur les secteurs)…

Et voilà le premier gâteau, oeuvre de Julie qui va maintenant le partager en deux parts (et oui, nous sommes deux à table, miam !). Comme il y a 4 secteurs de chcoclat de proposés
(sur les 11 qu’il y a dans le jeu en tout), elle choisira d’en mettre 3 d’un côté et 1 de l’autre, histoire de ne pas faire 2 à 2. A noter qu’une grossière erreur a été commise :
les secteurs marqués 5 (airelles) ne devraient comporter qu’une seule boulette de chantilly, alors que ceux des prunes (marqués 9) devraient en avoir 2. On jouera quand même avec
ces secterus défectueux, tels quels…

Le partage de Julie vient d’avoir lieu et j’ai choisi de prendre la part du haut, celle où figure trois secteur de chocolat. Je mangerai presque tout, encaissant du même coup les
points de victoire liés aux boulettes de chantilly…

A mon tour de construire le second gâteau et de le partager dans la foulée. Avec ce système de majorité, il convient de ne pas forcément tout manger, certes, mais de ne pas non plus
garder tout visible, car sinon on perd des points bêtement. Exemple : chaque secteur de chocolat indique 3 boulettes de chantilly, donc si l’on en garde 4, on perd déjà 1PV…

Voici mon partage et c’est Julie qui choisira en premier. Elle prendra la part avec 6 morceaux et gardera visibles les 2 secteurs chocolatés, portant son total visible à 3 dans ce
type d’ingrédients. Dans l’autre part, je mangerai, une fois encore, presque tout…

Nouvelle constitution de gâteau de la part de Julie, alors qu’au premier plan on voit mes secteurs visibles (1 abricot, 1 fraise et 1 mûre) et au fond ceux de Julie (3 chocolats, 2
mûres, 2 kiwis et 1 prune verte)…

Voici le gâteau de Julie qu’elle va devoir partager. A noter qu’à son tour, on n’est pas obligé de prendre une part de gâteau. Si l’on préfère, mais à 2 joueurs cela me semble
déraisonné, on peut choisir de manger des secteurs d’un seul type initialement conservées visibles, et de jeter la part qui nous était promise…

Après que j’ai fait mon choix, et conservé visibles 1 fraise de plus, 1 prune verte et 1 kiwi, Julie encaisse les secteurs restants. Je commence à sentir que pour optimiser ses
gains, il faut savoir acquérir de petites majorités (exemple avec mes fraises, où je vais mener 2-0 ou 2-1)…

Avant-dernier gâteau, que je viens de constituer, et pour ne pas prendre de risque, je vais séparer les fraises en deux parts…

Julie a choisi d’encaisser la part la plus proche de moi (avec 5 parts seulement mais une précieuse mûre dedans). Qu’il est bon ce jeu (pas au goût bien sûr, même si on se
laisserait bien tenter à en grignoter une part ou deux ;-)…

Ultime gâteau de la partie, constitué par Julie, laquelle va le partager. Une seule fraise proposée, donc pas de boulversement à attendre de ce côté-là, en revanche tout est encore
possible sur les prunes vertes (3 chacun), les airelles (1-0 pour moi), les abricots (1-0 pour moi) et les dattes (0-0 pour le moment mais 2 de proposées)…

Voici le partage proposé par Julie et c’est donc à moi que revient le droit de choisir en premier. J’opte pour la plus grosse part, au premier plan, et m’assure la majorité sur les
abricots, tout en forçant l’égalité sur les dattes et en obligeant Julie à garder visible son secteur de prune qui va arriver pour elle…

Fin de partie et décompte des points en vue. Sur la table, les 4 secteurs de chocolat non consommés par Julie, pour un gain de 11PV quand même, lui font perdre de précieux points.
Mes fraises, en revanche, sont clairement avantageuses : gain de 10PV avec seulement 2 secteurs non consommés. Pour le reste, il va falloir voir ce que donnent les secteurs déjà
engloutis par nos bouches gourmandes…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le mécanisme de « je partage, tu choisis » poussé ici à sa plus simple expression et vraiment avec bonheur,
– La bonne jouabilité de ce jeu à deux joueurs, même s’il doit être bien différent à plus de joueurs, lorsqu’on peut, plus raisonnablement, manger plus tard des secteurs non
mangés auparavant,
– Le matériel du jeu, superbe, avec ses secteurs triangulaires déjà découpés dans la boîte
,
– L’envie de proposer une variante pour ce jeu : voir plus bas.

On a moins aimé
– L’erreur inacceptable sur le matériel proposé : les boulettes de chantilly des secteurs airelles et prunes vertes ont été inversées ! Heureusement que l’éditeur a décidé d’envoyer aux personnes lésées les secteurs réimprimés correctement : envoyer un mail à
Anne Matchoss.

Variante (à tester)
Au lieu que seul le premier joueur partage le gâteau (joueur A), tous les joueurs, à leur tour, vont pouvoir redécouper le gâteau une fois maximum. Ainsi, le joueur A doit le
découper en deux parts, puis le second joueur (joueur B) pourra redécouper une part, et ainsi de suite. Ensuite le joueur B choisira en premier, et ainsi de suite, en terminant
par le joueur A.

Scores de la partie :

Julie : 57 (38 en majorités + 19 en boulettes de chantilly)
Ludo le gars : 58 (22 + 36)


Restent dans la boîte : 2 secteurs de mûres

Note du jeu (sur cette partie) : 18 / 20


Durée de la partie : 20 minutes

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