[04/04/2008] ConHex X 2, Manhattan, Elefanten Parade

Les ludothèques de Villefranche ont 10 ans. Du coup, nous avons délocalisé notre soirée jeux du vendredi histoire de venir animer la soirée chez elles, et nous avons ainsi fait jouer quelques parents présents à des jeux d’adultes. Il n’y a pas foule foule mais on va quand même passer une soirée sympa, avec de petits en-cas et quelques breuvages gentiment mis à disposition par les charmantes hôtesses…
Au programme, en ce qui me concerne : deux petites parties de Conhex, en entame, avec Franck pour lui faire découvrir ce superbe jeu, puis ce sera Manhattan, le roi des jeux de
« vulgarisation » ludique, que je n’ai pas pratiqué depuis bien longtemps, et enfin une partie de Elefanten Parade, lui aussi un jeu dédié à la présentation du concept de jeu moderne. Ah, aussi, j’oubliais, une partie de découverte d’Ocean, un petit jeu Adlung que les ludothécaires avaient très envie de nous présenter (mais comme je n’ai pas le jeu, pas de compte-rendu malgré le fait que je l’ai emporté, il faut bien des critères non mais des fois… 😉

CONHEX X 2 :

Avec son matériel de
bois, Conhex est ce qu’on peut appeler un jeu somptueux…
Comme dans tout jeu
de connexion qui se respecte, il faut relier deux bords opposés du plateau. Ici, Franck joue les pièces foncées et moi les claires…
Il me semblait bien
que ce jeu titillerait Franck au point qu’il se fasse franchement plaisir ! Il faut dire qu’avec ce double système de prise de zone (les billes puis les rectangles de bois), on a
fort à faire au niveau réflexion tout en autorisant un certain calme paisible au truc…
Les positions sont
clairement centrales et on pourrait les croire assez similaires. En réalité j’ai déjà fortement pris l’avantage grâce à une avance sur chacune des cases à l’extrémité de ma ligne en
formation verticale…
Franck tente de
revenir mais il est bien conscient que la tâche est quasimment vouée à l’échec…
Après quelques
tentatives, Franck abdique, considérant à raison qu’il ne pourra pas m’empêcher de relier les bords… horizontaux du plateau !
Seconde manche à
nouveau entamée par Franck avec les pièces foncées…
Après 3 coups chacun
la structure globale du plateau se dessine…
Ouh ! Je suis moins
bien que sur ma précédente partie. C’est un peu ce que j’avais pronostiqué à Franck : lors de la première partie tu ne verras rien passer, mais à la seconde les choses
s’éclairciront nettement !
A cemoment du jeu, on
croit tous les deux que je suis revenu dans la partie. Mais c’est une grossière erreur car Franck a déjà quasiment assuré son angle supérieur (1 seule pierre lui manque) et il a
pratiquement rejoint le bord de gauche…
Vue générale de
l’ambiance ludothécaire à « Jeux de mômes »…
Configuration finale
du jeu lorsque nous réalisons que Franck relie l’angle de droite en haut, en plaçant juste une pierre…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel de jeu, véritablement somptueux,
– La simplicité extrême de la règle (2 minutes d’explication) pour une richesse notable,
– La profondeur du jeu et la stratégie à mettre en
oeuvre, qui rappellent le Go, en plus court et plus incisif.

On a moins aimé
– La relative trop rapide durée de jeu : on a à peine commencé que les positions induisent déjà la fin de partie.

Scores de la partie :

Franck (clair) : 1 défaite puis 1 victoire
Ludo le gars (foncé) : 1 victoire puis 1 défaite

Note du jeu (sur cette partie) : 19 / 20

Durée de la première manche : 15 minutes
Durée de la seconde manche : 25 minutes

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MANHATTAN :

Manhattan, c’est
fluide, fin, tendu, énervant… En bref c’est un condensé d’un excellent moment ludique. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas voyagé jusque là-bas et je m’embarque donc ce
soir avec plaisir avec Stéphanie, Fabien et Colette…
Une vue après un
tour de jeu. Stéphanie joue les pièces noires, Fabien les bleues, Colette les oranges et moi-même les turquoises. Ouhlala, je sens que ça va être tendu tendu ce jeu, quand je vois
que Fabien est déjà « monté » sur Stéphanie…
Blue Moon City en
haut, Manhattan à notre table, la soirée jeux adultes se déroulent plutôt bien ! On approche grandement du premier décompte puisqu’il ne reste plus que 2 pièces à chacun…
Une vue après le
premier décompte alors que Colette a pris le large au score, Stéphanie et moi fermant la marche. A noter que nous jouons évidemment avec la variante où seuls 3 quartiers sont
disponibles lors de la 1ère manche et qu’un nouveau le sera lors de chacune des manches à venir…
Fin de seconde
manche et si je ne remonte pas sur Colette, toujours à 5 points devant, je reviens très fort sur Fabien. Sur le plateau, l’acquisition de la plus haute a fait mes affaires puisque
je n’y étais pas vraiment impliqué…
Stéphanie se rend
bien compte qu’elle est de plus en plus larguée avec ses pièces noires. Certes elle n’est pas loin de la plus haute tour mais cela lui bouffe de l’énergie et du temps et elle ne
parvient pas à diversifier suffisamment ses positions pour revenir dans la partie…
Fin de troisième
manche et là les choses sérieuses se dessinent : je viens de souffler la plus haute tour à Fabien, in-extremis, pour un gain précieux de 3 points supplémentaires, ce qui me permet
de revenir à 2 tous petits points de Colette. Ca promet pour l’ultime manche, sachant que je suis mieux placé qu’elle et donc plus visible à présent…
La quatrième
manche est bien tendue de chez tendue, avec de rudes batailles pour conserver ses majorités et penser à s’implanter de-ci de-là pour quelques points supplémentaires discrets mais
fondamentaux…
Fin de la
quatrième manche avec un final spécial couinement : en effet, la pauvre Stéphanie est la dernière joueuse, ne peut plus espérer grand chose et se retrouve avec la possibilité
d’influer sur le nom du vainqueur ! C’est là que je me rends compte qu’on ne joue pas forcément pareil dans tous les lieux ludiques de France : il semble que se venger de quelqu’un
ou jouer par pur vice contre un joueur soit une possibilité défendable ici bas. Du coup, je me dois d’expliquer à mes partenaires de jeu que ce type d’attitude me choque
particulièrement, d’autant plus que Stéphanie peut engranger le même nombre de points sans désigner un autre vainqueur que celui qui mène actuellement. Après quelques palabres, et
avec le soutien de Fabien qui entend bien mes arguments, Stéphanie place son dernier bloc noir de manière à maximiser ses points mais sans influer sur le vainqueur. ouf ! L’honneur
est sauf ;-)))
Bilan synthétique :

On a aimé
– L’extrême simplicité de la règle et son immense interaction,
– La permanence des coups antérieurement joués (de manche en manche),
– Le choix de 6 pièces en début de manche et le changement de premier joueur (super équilibre à 4 joueurs = 4 manches),
– La main de 4 cartes à gérer : ne pas se retrouver avec plus de 2 cartes identiques n’est
pas si facile…
– La variante Croissance pour l’implantation progressive dans les quartiers.

On a moins aimé
– La peut-être trop grande interaction : si les autres joueurs se liguent, ou si les circonstances font qu’on joue systématiquement où certains voudraient jouer, on peut se
retrouver hors course sans l’avoir cherché.

Scores de la partie :

Manche 1 Manche 2
Manche 3
Manche 4 Total
Stéphanie (noir) 3 6 3 8 20
Fabien (bleu) 6 5 7 12 30
Colette (orange) 9 7 11 12 39
Ludo le gars (turquoise) 4 7 14 15 40

Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20

Durée de la partie : 1 heure

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ELEFANTEN PARADE :

La grande
parade des Eléphants est un très beau jeu, au doux look indien, dans lequel il va falloir ruser à chaque tour puisque la règle impose de déplacer un éléphant de 3 cases, un de 2
cases et un d’une seule case. Et comme on n’a que 2 éléphants chacun, forcément, on va bouger ceux des autres…
La mise en
place du jeu vient d’avoir lieu, à raison d’un éléphant par joueur placé chacun à son tour, puis la partie débute avec Franck (jaune) en premier joueur, suivi de Romain (rouge),
Yoann (marron) et moi-même (vert)…
Après un
tour de jeu, je ne peux que couiner comme un beau diable : l’un de mes éléphants a été banni des déplacemnts de mes camarades (ou quasiment) et du coup, la tâche s’annonce très très
rude pour moi….
Certains de
mes camarades de jeu pètent les plombs bien comme il faut ! Si vous jetez un coup d’oeil au plateau, vous ne pourrez pas ne pas remarquer l’écart hallucinant entre l’avant-dernier
éléphant et mon pitoyable éléphant vert. Et dire que je gâche mon déplacement 3 à chaque fois pour lui…
Le pétage de
plombs se poursuit et se répand…
Euh…
Vais-je avoir ma chance dans ce jeu ? Parce que là, à vrai dire, je ne peux strictement rien faire, je n’ai aucun moyen de réagir sinon parler, parler et encore parler, pour dire
combien je trouve la situation frustrante…
Les choses
peuvent encore empirer, la preuve ! Regardez bien en arrière-plan : vous le voyez le pauvre éléphant vert totalement distancé par ses congénères ? Cette partie est un véritable
cauchemar dans lequel je ne peux rien, mais rien, faire pour améliorer ma situation. Jamais vu ça…
Mes 3
partenaires se font plaisir, tant mieux pour eux, mais je pense pouvoir affirmer que ce jeu souffre d’un défaut notable dans son système : un joueur peut être totalement out sans
aucune possibilité de réaction et je suis vraiment surpris de cet état de fait…
La partie
est quasiment terminée et, juste pour m’énerver un peu je pense, mes camarades daignent enfin faire avancer mon dernier misérable éléphant…
La partie
est terminée et elle aura bien plue. Enfin, à moi, elle aura surtout révélé une incroyable situation. Mais bon, le jeu est toujours aussi élégant et agréable, heureusement…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel superbe : les éléphants de bois sont de petits bijoux et les troncs d’arbre bien sympathiques,
– L’obligation de déplacer à chaque tour au moins un éléphant adverse,
– La simplicité de la règle, la rapidité de la partie et sa fluidité qui destine ce jeu à un public familial ou aux démonstrations de jeux « modernes »
.

On a moins aimé
– La sale position de 4ème joueur si les adversaires laissent pourrir la position de l’un de vos éléphants,
– L’impossibilité de réagir dans certaines configurations de jeu (est-ce si fréquent cependant ?).

Scores de la partie :

Franck (jaune) : 7 troncs
Romain (rouge) : 4 troncs
Yoann (marron) : 5 troncs
Ludo le gars (vert) : 0 tronc

Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20

Durée de la partie : 30 minutes

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3 commentaires à propos de “[04/04/2008] ConHex X 2, Manhattan, Elefanten Parade”

  1. ConHex: j’ai apprécié de le découvrir. Après une partie d’entrainement, il est possible de rivalisaer avec Ludo :). Très bon jeu sans nécessiter autant d’expérience que le go pour faire une belle partie.

    Elefantenparade: meuuuh non, on ne pête pas les plombs! C’est juste la « règle » expliquée par Ludo (ne l’aurait-il pas inventée) ppur faire déplacer tous les éléphants de 1 case: il faut mimer la parade… Nous l’appliquons soigneusement et gaiement 🙂
    Ludo, tu aurais peut-être du laisser tomber ton dernier éléphant pour faire avancer l’autre de 3. Les batons à prendre sont seulement devant…
    A+ Franck.

  2. Je ne comprends pas bien le commentaire de Frank. La règle d’Elefantenparade stipule qu’on doit mouvoir 3 éléphants différents (n’importe lesquels), l’un de 3 cases, le deuxième de 2, le troisième d’1 case, dans l’ordre qu’on veut. Où la règle française (et anglaise, et espagnole sur boardgamegeek !) est fautive en revanche, c’est sur la mise en place du jeu.
    La règle allemande dit précisément :
    « Alle mitspielenden Elefanten werden vom Startgebäuden in beliebiger Reihenfolge aufgestellt. »
    Ce qu’on peut traduire par :
    « Tous les éléphants en jeu sont placés en file DANS UN ORDRE QUELCONQUE à partir du bâtiment de départ. »
    Il n’est nul par question de poser un éléphant à tour de rôle.
    Bref, le mieux est de placer les pièces dans un sac et de les tirer un pau au hasard.
    C’est ensuite au plus jeune de commencer.
    On multiplie ainsi ç peu près par 100 le nombre de combinaisons de dépar possibles, et le premier joueur n’est plus avantagé.
    Il est vrai toutefois qu’un éléphant peut fort bien se retrouver en rade, surtout si l’on joue en dernier avec un bestiau en queue de file.
    Pour pallier cet inconvénient, le traducteur espagnol de la règle propose cette intéressante variante : quand on passe sur une case forêt, on ne ramasse qu’un seul tronc d’arbre. On laisse une (petite) chance aux traînards.
    Pour obliger les éléphants à ralentir, on peut aussi convenir que le premier arrivé rempote 1 tronc d’arbre, le second 2, le troisième 3, comme à China Moon je crois.

    Pour ce qui est de Conhex, j’ignorais qu’il existât une version « dure » du jeu. Je croyais que c’était uniquement un jeu pour papier et crayon.

    Enfin il y a bout de temps que j’hésite à me procurer un exemplaire de Manhattan. Ce compte rendu a achevé de me convaincre que ce jeu ne serait pas déplacé dans notre ludothèque.
    Merci Ludo.
    Paulo.

  3. Merci de vos deux commentaires !
    Pour Franck, oui je pense que j’aurais eu intérêt à laisser tomber mon second éléphant, vous contraignant iansi à le faire avancer pour éviter d’être gêné avec les rivières. Mais dans ce cas-là, je n’aurais eu qu’une seule chance pour avoir des troncs, et il est souvent utile d’avoir deux pachidermes à sa disposition…
    Pour Paul, la règle à laquelle Franck fait référence est celle de la grande parade : à son tour, si on le souhaite, on peut déplacer tous les éléphants d’une seule case au lieu de faire 1, 2 et 3. Le truc ajoutant du piment est l’obligation de mimer cette grande parade avec force grimaces…
    Pour Mahattan, oui, c’est un bon truc, notamment avec sa variante de Croissance. Et je viens de lire la variante King Kong ou Goetzilla et elles ont l’air très intéressantes… (sur le site jeuxsco pour les lire).

    A +

    Ludo

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