[04/10/2003] Café International

Participants
– Julie, qui me propose une partie d’un jeu ce soir,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Déniché en brocante durant l’été, Café International est l’un des Spiel des Jahres les moins attirants qu’il me restait à découvrir. J’avais même hésité à le prendre, c’est dire…
Finalement, nous retenons ce jeu ce soir, plus parce que la durée semble raisonnable que par choix ludique. Nous pourrons ainsi en parler à l’avenir, car ce jeu est quand même un grand classique.

Nous lisons la règle et procédons à la mise du
jeu. Simplissime, ces manipulations ne prennent pas plus du quart d’heure,
ce qui est une prouesse quand on connaît le temps à consacrer
à l’épluchage d’une nouvelle règle en temps normal.
Aucun point particulier ne vient nous perturber, si ce n’est une interrogation
forte sur l’utilité de jouer des tuiles au bar (malus, malus,
quand tu nous tiens…).


Julie ne dort pas, je vous l’assure…

Nous entamons rapidement la partie et Julie
est désignée par le sort comme première joueuse,
avec l’autorisation de ne placer qu’une seule tuile à une table
(exception de début de partie).
Puis nous enchaînons les tours de jeu, avec de sympathiques réflexions,
du genre :
– Je ne peux pas placer cette tuile ici, car sinon elle pourra mettre
celle-ci et clore une table de même nationalité,
– Je dois jouer ces deux tuiles comme ceci, afin de marquer beaucoup de
points ce tour-ci et clôturer telle autre table le tour suivant,

– …
Le seul problème que nous ressentons vient de la pioche cachée
et du caractère visible des tuiles en notre possession : impossible
de prévoir vraiment ce qu’il vaut mieux faire et impossible de
surprendre son adversaire puisqu’il connaît votre jeu actuel.


Il est fort curieux que ces messieurs italiens n’accueillent qu’une
seule de leurs concitoyennes à leurs tables…


Une mise en évidence de la difficulté progressive de
placer toutes ses tuiles : les tables turques ne peuvent accueillir plus
qu’une femme turque et les tables mitoyennes ne peuvent plus accueillir
d’hommes turques : celui qu’il me reste est destiné au comptoir
du café international…

Le dernier tiers de la partie se résume
à un jeu de pioche et de défausses quasi-systématique
au comptoir, puisque les places se font rares et sélectives aux
tables. Julie, à ce petit jeu, s’en sort nettement mieux que moi
et elle prend une avance confortable au score.
Dans le même temps, nous expérimentons la jouabilité
des jokers et nous constatons que ceux-ci ont deux fonctions majeures
:
– Ils permettent de retarder quelques échéances,
– Ils peuvent ruiner des espoirs de gains importants en étant placés
sur la dernière chaise d’une table qui aurait été
d’une seule nationalité.


Une photo rapprochée du comptoir alors que celui-ci commence
à accueillir de très nombreux consommateurs…

La partie arrive à son terme (enfin
!) en raison d’une occupation totale des chaises autour des tables.
Puis le décompte final est fait, en tenant compte des 5 points
de pénalité par tuile encore en main (10 pour un joker).


Ma main de départ ne fait pas beaucoup rire : 2 italiens, mais
strictement identiques (où sont les belles italiennes ???), et
un couple anglais affreusement parodié, sans parler de la Greta
allemande que je tenterai d’éviter à Essen 😉 …


La preuve : elle place un prince indien sur l’une des deux tables concernées…

Lorsque Julie réussit à constituer
une première table (l’Inde) de nationalité unique, elle
hésite quant à prendre son droit de ne pas reformer sa main
à 5 tuiles. Bonne question, en effet, mais vu que nous sommes à
peu près au premier tiers du jeu, cela semble un peu prématuré
(moins de choix pour la suite de la partie) et peu rentable (économie
de 5 points en fin de partie). Elle décide donc de reconstituer
sa main en totalité, et je ferai la même chose quelques tours
plus tard.


On me croirait presque concentré… Incroyable non ?

Plus la partie avance, plus nous nous rendons
compte que le comptoir sera la clé du jeu. Même si mon avance
en points est d’une quinzaine en milieu de partie, Julie revient très
fort sur moi, d’autant plus que je suis contraint d’envoyer au comptoir
nombre de mes consommateurs. Comme les bonus ne s’appliquent qu’aux 5
premiers sièges, il est clair que Julie ne me laisse pas les prendre
tous et que je me retrouve rapidement à engranger malus sur malus,
pendant qu’elle utilise des jokers qu’elle a piochés.


Une vue générale du jeu, alors que le comptoir est très
peu peuplé au contraire des tables de consommateurs…

Les tours s’enchaînent alors à
très grande vitesse, avec une grande et bien réelle frustration
: même si le jeu n’avait rien d’exceptionnel jusque là, il
demeurait sympathique, mais, à présent, il devient très
décevant avec une part de hasard phénoménale et un
intérêt nul.

Cliquez pour agrandir !
La configuration finale du jeu.

Décompte final
Julie remporte cette partie avec un total de 72 points (82
– 10) devant Ludo le gars avec 56 points (66 – 10).

Débriefing
Disons le tout net : la partie s’est déroulée en deux temps et
deux contrastes incroyables :
– Les 2 premiers tiers ont permis de faire preuve d’un peu de tactique et ont
été plaisants, même si on joue à très court
terme (immédiat),
– Le dernier tiers s’est résumé à un jeu de hasard pur
et s’est révélé sans aucun intérêt (je pioche
mal, je pleure, je pioche bien, je me gausse).

Café International ne sera pas franchement re-pratiqué souvent
ici. Non pas que le jeu soit mauvais, mais parce que celui-ci semble non fini,
avec une situation de jeu qui frise la bêtise en fin de partie. Le jeu
est d’abord mécanique puis il devient absurde.
Spiel des Jahres en 1989 ? Bon, cela date un peu OK…

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