[06/04/2007] Guatemala Café, Portobello Market, Stupide Vautour !

Hippodice est le concours allemand qui récompense les auteurs de jeux outre-Rhin, et qui correspond en gros à notre Boulogne-Billancourt national. Chose étrange, bizarrerie
de notre soirée, nous en jouerons deux ce soir et, qui plus est, les deux premiers récompensés en 2006 ! J’ai nommé Guatemala Café, deuxième et édité par Eggertspiele, et Portobello Market, premier et édité par Schmidt. Du très prometteur donc…
Pour clore la soirée, une ch’tite partie du toujours fun Stupide Vautour, Ah, et puis aussi mais sans compte-rendu, une partie de découverte en ce qui me concerne de Polarity. A ce sujet, je remercie d’ailleurs l’un des 4 daltons Gondard-Mary, Averell François, pour son sens de l’équilibre magnétique 😉

GUATEMALA CAFE :

Dans Guatemala Café, on va essayer de produire 5 sortes de cafés différents et d’en tirer un
profit substantiel : argent et renommée. Cela ne vous rappelle rien ? Un petit air de Puerto Rico de par son thème, c’est clair ! La première particularité, qui le distingue de son
aîné, concerne la structure même du matériel : deux grands plateaux communs et aucun plateau individuel. D’autre part, pas de rôle ici, pas plus que de bâtiments administratifs.
Donc, à part le thème…
Une vue après un tour de jeu (initié par Romain) : le plateau en arrière plan permet de
choisir les investissements à faire (fabriques, travailleuses, navires) ou les types de café à produire (1 sac parmi 5 couleurs possibles), alors que le plateau au premier plan
représente la zone de culture proprement dite, avec sur la droite les ports où s’amarrent les navires qui partiront livrer le café en Europe. Pour l’instant, violet (Thierry) et
jaune (moi-même) avons placé 2 fabriques chacun…
Les premiers décomptes ont eu lieu et c’est orange (Romain) qui s’en tire le mieux. Il faut dire
que Sylvain et moi avons plutôt misé sur le long terme, sur la gauche, avec une enfilade de cultures de café roux comportant 2 navires de la même couleur au port. Quand ça va
décompter, ça va chiffrer !
Romain fait son choix d’investissements : on se doit de souligner la parenté de Drôles de zèbres
(voire de Pueblo) sur ce système de choix, puisque un pion se promène tout autour du plateau des inevstissements et qu’on se doit de le faire avancer de 1 à 3 cases à son tour pour
choisir jusqu’à 3 éléments dans la rangée pointée. Finesse du jeu : le coût dépendra de l’endroit où seront placés les éléments…
Au tour de Sylvain (remarquez les lunettes classieuses 😉 d’effectuer ses choix. Si on ne
souhaite pas investir, on doit prendre un sac de café et décompter la couleur concernée. Le gain, pour le joueur, est de 8 centavos et tous les joueurs produisant de ce type de café
encaisseront de la renommée, à raison de 1 point par travailleuse de la même couleur, multipliés par 2 si un navire est au port et relié par une route, par 3 si 2 navires y sont,
voire par 3 si 3 navires attendent. On défausse alors un navire.
Une fois le décompte effectué, le sac concerné est ajouté, à rebrousse chemin, le long de la piste
des scores, rapprochant les marqueurs des joueurs de la fin de partie. Puis le joueur ayant orchestré le décompte doit remplacer le sac par un de sa réserve personnelle. Tout
l’art est de choisir un sac d’une couleur qui nous intéresse, mais pas trop tôt (les décomptes seront faiblards) ni trop tard (la partie peut se terminer avant que nos décomptes
n’aient eu lieu). A ce petit jeu, Romain s’en tire nettement mieux que Sylvain et moi, car nous avons trop attendu pour lancer des décomptes roux…
L’une des mes stratégies de jeu aura été de placer 2 fabriques sur les emplacements les plus chers
(6 centavos) car ceux-ci étaient aussi les plus proches des navires amarrés au port. Le souci, c’est que je n’en ai pas bénéficé car je n’ai pas su lancer de décomptes blanc ou roux
alors que j’aurais dû le faire. Clairement…
Thierry, pensif, s’en tire plutôt à son avantage, talonnant Romain au score mais sentant bien que
ce dernier est serein. Il faut dire qu’il a très bien anticipé la fin de partie, se payant le luxe de lancer 3 décomptes successifs, engrangeant ainsi 24 centavos et moult points de
renommée. Précisons que ce ne sont pas les blocus (blocage de décomptes) qui changeront la donne.
Le plateau des investissements est pratiquement vide, preuve en est que nous n’avons plus de route
à y ajouter depuis quelques tours déjà. Romain nous aura bien roulé dans le café, empêchant Sylvain et moi-même de lui revenir dessus au bénéfice d’un décompte roux ou deux…
Le marqueur de Romain progresse inexorablement vers le sac de café le plus proche. La partie
semble définitivement jouée, surtout que Thierry marque systématiquement moins de points que Romain…
Fin de partie extrêmement frustrante pour Sylvain et moi-même, recalés à 25 et 27 points ! Ceci
dit, un seul décompte roux et je revenais à 7 points de  Romain, ce qui me laisse penser qu’à un ou deux décomptes près, la partie se terminait de manière vraiment différente.
Et je ne dirai pas que c’est ainsi dans tous les jeux : ici on on sent clairement que cela se joue à pas grand-chose…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le thème du jeu, son matériel, son look général, bref : son aspect en lui-même
– Le système de choix des éléments d’investissement
– Les routes qui partent des ports et qu’il faut faire monter jusqu’à ses fabriques
– Le faux choix de l’action à accomplir à son tour : on est parfois contraint de lancer un décompte parce que les finances manquent
– Choisir le meilleur moment pour remplacer des sacs de café peu intéressants pour soi par ceux qu’on a dans sa réserve : ni trop tôt ni trop tard
– L’impression qu’on aura plein de choses à essayer lors de la prochaine partie

On a moins aimé
– Le manque d’immersion de la règle : un vrai effort aurait dû être fait pour thématiser celle-ci (la notion de cycle de production / vente aurait mérité d’y figurer
explicitement)
– Un seul décompte fait ou non fait semble trop important dans le verdict de la partie et le nom du vainqueur (un peu le sentiment de : tout ça pour ça ?)
– L’accélération de la partie, résultatnt de la progression des sacs de café et des décomptes de plus en plus lucratifs, n’est pas la plus agréable qui soit.

Scores de la partie :

 

 

Romain (orange) : 39
Lucarty (bleu) : 14
Thierry (violet) : 22
Ludo le gars (jaune) : 12

Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20

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PORTOBELLO MARKET :

Un faux air des Aventuriers du Rail n’est-il pas ? Mais en fait cela n’a rien à voir du tout !
Dans Portobello Market, il faut marquer un maximum de point, ceux-ci étant gagnés lorsque ses propres boutiques sont placées dans des ruelles lucratives où des clients réputés
viendront faire leurs emplettes. Le système de décompte, bien vicieux, marche comme suit : quand une ruelle sera pleine de boutiques ET qu’elle aura un client à chaque
extrémité, elle sera décomptée avec des bonus en cas de citoyen(s) rose(s) ou de lord noir…
Après un tour de jeu : Thierry a placé 3 boutiques jaunes dans une même ruelle, j’ai fait de
même en face de lui, puis Romain en a placé 2 bleues dans 2 ruelles proches, avant que Sylvain en ajoute 3 rouges réparties sur 2 ruelles. L’un des points forts du jeu concerne le
Bobby (le pion bleu foncé) car celui-ci, outre le fait de désigner les 3 ruelles où peuvent être placées de nouvelles boutiques, peut passer d’une ruelle à l’autre en sautant
par-dessus les boutiques et en demandant un droit de passage si le joueur qui fait ce déplacement n’est pas majoritaire dans la ruelle sautée…
A mon troisième tour, je choisis de placer mon jeton d’action 2 (marqué également X2) dans un
quartier où je possède 5 boutiques autour. Une petite erreur de règle me fait marquer 24 points au lieu de 10 (nous avons multiplié la valeur de chaque boutique par 2, au lieu de
considérer simplement le nombre de boutiques fois 2). J’ai pris un jeton 3 en remplacement.
Ca cogite bien et le jeu est très plaisant : on tente d’optimiser ses coups et on sent bien que
cela va aller très très vite ! On peut remarquer, sur cette photo, que j’ai été placer 3 boutiques à proximité de Romain, dans de ruelles isolées, avant de faire revenir le Bobby
dans les rues les plus chargées. Pour l’instant, je me dis qu’ils n’ont qu’à se débrouiller pour l’isoler à nouveau.
Le tour suivant, je change de manière de faire : je ramène le Bobby dans cette zone verdissante
et je le laisse en plan, espérant que mes camarades vont me dédommager pour le faire bouger. On remarque la présence d’un client rose (un citoyen) que j’ai posé sur une place proche
de mes boutiques…
Thierry hésite sur l’endroit où mettre le dernier client, sachant qu’il ne reste plus que le
lord, client noir, à ajouter. La partie s’achevant à la fin du tour où un joueur a placé toutes ses boutiques, on ne devrait pas en être bien loin (il m’en reste 4 et mon seul jeton
d’action disponible est le 4 justement)…
Et voilà l’endroit où Thierry place le lord : je ne pouvais pas mieux rêver ! Je vais donc clore
la partie dans la foulée, en jouant mes 4 boutiques dans les ruelles avoisinantes, après avoir fait revenir le Bobby dans ce coin…
Et hop ! 4 boutiques vertes de plus et la partie s’achèvera dans 2 joueurs (Romain et Sylvain).
Ils vont tenter de scorer un max mais ils seront quand même assez loin…
Avec son grand pouvoir d’aspiration des dernières boutiques, le lord est un client de choix et le
fait que la partie s’achève dans la foulée de son placement est à souligner. Sur le plan des derniers décomptes, il reste simplement à évaluer les ruelles partant du lord et non
encore décomptées (manque de boutiques)…
Bilan synthétique :

On a aimé
– L’excellence du matériel du jeu : plateau, boutiques, clients, Bobby, tout est vraiment splendide et contribue au plaisir du jeu
– Le système de passage du Bobby d’une ruelle à l’autre
– Les engorgements de certaines ruelles alors que d’autres restent désespérément vides : que faire, où aller et quand ?
– Le pouvoir aspirant du lord : on se sent bien dans le thème
– L’absence de hasard (si l’on excepte la pioche des clients)
– La fluidité extrême du jeu et sa durée hyper courte

On a moins aimé
– Sa durée peut-être trop courte pour la profusion de matériel (mais on peut en refaire une !)
.

Scores de la partie :

 

Romain (bleu) : 62 (76 avant le correctif lié à l’erreur de règle)
Lucarty (rouge) : 70 (76 avant le correctif)
Thierry (jaune) : 66 (72 avant le correctif)
Ludo le gars (vert) : 88 (102 avant le correctif)

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20

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STUPIDE VAUTOUR :

Après des années de disette vautourdesque, voici le Stupide Vautour qui ressort ! Un petit
jeu de bluff pur idéal pour clore une soirée…
Un exemple de coup invraisemblable : Romain va encaisser le pire vautour du jeu (valeur -5)
car il a joué la plus faible carte (un 11 quand même)…
Mais le coup le plus invraissemblable arrive présentement : convaincu de ne pas pouvoir
rivaliser avec mes camarades je joue ma plus faible carte (un 1) et le plus abracadabrant se produit puisque mes acolytes jouent la même carte (le 15) la plus forte du jeu ! Du
coup, ils s’éliminent, et je remporte la plus grosse souris (la 10) avec mon 1 !!!
La partie est terminée et voici mon butin, alors que je peux dire que je jubile quand même
bien comme il faut, surtout de voir Romain aussi mal en point ! Excellente partie…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Encore un jeu aux règles limpides et exemplaires : on en redemande !
– Le look des cartes qui va bien avec la stupidité du thème (des vautours et des souris) et le fun généré par ce jeu sans prétention

On a moins aimé
– ?

Scores de la partie :

 

 

Lucarty (rouge) : 21
Romain (bleu) : -9
Ludo le gars (vert) : 28

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20

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