Participants
– Jérôme, roi de l’enchère à la criée, sur le port de la Rochelle,
– Gaël, adepte des chants gaillards du type « Sont-ce les filles de la Rochelle… »,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Christophe Berg m’avait fait tester son prototype quasi-définitif de ce jeu lors du salon du jeu de Toulouse les 22 et 23 mars de cette année, et j’avais vraiment été séduit par les mécanismes proposés : enchères descendantes puis montantes et gestion des clients. Lorsque j’ai reçu la petite boîte par la poste en ce début de semaine, j’avoue avoir eu hâte de le mettre en pratique à domicile, en compagnie de mon cercle de joueurs réguliers.
Donc, juste après notre réunion de bureau pour l’association Les Ludophiles, je suggère une partie de l’Encanteur, histoire de se détendre un peu avant que chacun regagne ses pénates.
Bien joué, Monsieur le Gars…
Pour la mise en place du jeu à 3 joueurs,
nous devons écarter 1 type de client (soit 2 cartes) et les 2 poissons
associés (ardoises et cartes objectifs). Une fois cet ajustement
effectué, nous pouvons rentrer dans la partie, sachant que Gaël
et Jérôme éprouvent toutes les peines du monde à
analyser comment anticiper les gains…
Et oui, il est clair que ce jeu ne brille pas par sa facilité d’analyse
avant la première partie et qu’il faut y avoir joué au moins
une fois pour comprendre l’enchaînement des actions et les répercussions
sur les gains.
Lorsque le premier tour s’entame, sous la
criée de Jérôme, nous devons nous positionner pour
un bouquet de crevettes et, visiblement, seul Jérôme se sent
concerné par ce met. Gaël et moi le feront monter un peu,
mais nous le faisons sans grande conviction, persuadés que la carte
objectif Crevette a été éliminée de nos paquets
respectifs…
Gaël, qui prend son rôle d’encanteur à coeur, nous
baratine pour une magnifique sardine…
La seconde manche débute avec Gaël
dans le rôle de l’Encanteur. Il tient son rôle à merveille
même si la fatigue doit le suivre, puisqu’il ne parvient pas à
emballer les ventes. Un autre vin blanc est proposé et Gaël
l’acquiert pour 13 (une folie pure : Jérôme en ayant déjà
1 et étant à 3 joueurs, son intérêt pour les
égalités paraît bien faible… en plus il ne se vendra
que 10 !).
A la fin de la manche, Jérôme
se retrouve avec 3 clients alors que Gaël n’en a plus qu’un. Jérôme
a déjà réalisé 3 objectifs sur 4, ce qui le
place en position favorable avant l’ultime séance…
La combinaison gagnante de Jérôme…
Gaël ne me suit pas dans les enchères
et Jérôme parvient à acheter un plateau de fruits
de mer, que du bonus pour lui, puis son fameux dernier poisson : le maigre
pour la somme rondelette de 18 (prix de départ de 3 !).
Sachant qu’il restait un maigre à la
vente, nous nous battons, Gaël et moi pour son acquisition, et je
remporte la dite-vente pour la somme non-négligeable de 17 !
Mais, ce faisant, je parviens également à réaliser
ma combinaison…
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Le jeu va pouvoir débuter : la réserve d’argent est
accessible pour tous, chacun dispose de 2 clients devant lui et les
2 cartes d’objectifs ont été écartées…
Lorsque les5 premières ont été
vendues, dont un vin blanc acquis par Jérôme en prévision
d’un futur tour, nous réalisons le service de nos clients puis
nous faisons « tourner » les clients insatisfaits
Cette opération, très ludique, permet à Jérôme
et Gaël de mieux comprendre le fonctionnement du jeu.
A l’issue de cette phase, Jérôme réussit à
étaler 2 cartes objectifs (crevette et langoustine), alors que
Gaël et moi n’en avons présenté qu’une seule.
L’un de mes clients, insatisfait, va procéder à une
tournée des autres restaurants dans l’espoir d’être mieux
servi. Il sera déçu, ce que j’avais anticipé, et
reviendra très justement devant mon estanco…
Cette très probable dernière
manche, est dirigée par votre serviteur qui fait valoir ses qualités
d’orateur, non pardon, d’encanteur !
Je mets Gaël sous pression, en lui spécifiant qu’il faut
empêcher Jérôme de réaliser le moindre achat,
pour qu’il ne puisse pas terminer sa combinaison. Bien entendu, et très
sportivement, je prêche un peu pour ma paroisse car, ce faisant,
j’aurai des chances de réussir la mienne 😉
Jérôme, roi des restaurateurs,contemple les étals
de chacun…
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Décompte final
Jérôme remporte cette partie avec un total
de 8 (combinaison de 4 + 2 de fruits de mer + 2 de bonus), devant Ludo le gars
avec 6 (combinaison de 4 + 2 de bonus) et Gaël avec 2 (2 cartes objectifs).
Débriefing
Le jeu a beacoup plu à mes invités, même s’il leur a fallu
au moins une manche pour appréhender le système de jeu assez déroutant.
Jérôme a gagné sans trop de difficulté, notamment
parce qu’il a bénéficié d’un coup de chance non négligeable
: Gaël et moi avons écarté les mêmes cartes (crevettes
et langoustine). Cela facilite les enchères…
Au niveau des enseignements de cette partie, je tiens à dire que le
jeu à 3 joueurs n’est vraiment pas conseillé pour l’Encanteur,
qui tourne merveilleusement bien à 4. Les raisons sont de plusieurs ordres
:
– Les écarts initiaux d’un type de clients réduit les possibilités
du jeu et, de fait, les coups sont plus prévisibles,
– Le nombre de cartes objectifs étant réduit à 4, on arrive
plus vite à ses fins, sans avoir besoin de plus de 3 manches,
– Le faible nombre de poissons vendus à chaque tour, 5, minimise la portée
des achats,
– L’argent n’est plus un problème : on en a largement assez (au vu de
cette partie),
– Les cartes spéciales sont en trop grand nombre, 3, et leur portée
est disproportionnée : le vin blanc perd de son intérêt
et le plateau de fruits de mer est trop puissant sachant qu’il y en aura certainement
un seul de vendu (3 manches).
On le voit, l’Encanteur à 3 joueurs n’est pas vraiment une réussite,
ce qui est franchement dommage quand on sait toute sa saveur à 4 et que
l’on est en mesure de se rendre compte de la qualité et de l’intérêt
de ce jeu. Je n’y rejouerais certainement pas à 3.