Participants
– Vincent, avec qui je n’avais pas joué depuis des lustres et un certain Die neuen
Entdecker en janvier 2002,
– Philippe, un habitué des soirées FONA à la Maison des Jeux de Saint Fons,
– Jeff, l’une des sympathiques personnalités de la Maison des Jeux,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
La Maison des Jeux de Saint Fons accueille une fois par trimestre les membres de l’association FONA, en soutien pour la lutte contre le cancer, pour une grande nuit du jeu dont les bénéfices sont intégralement reversés à cette cause. J’apprécie tout particulièrement de venir à cette manifestation car celle-ci est l’occasion de faire une B.A. tout en disposant d’un cadre très convivial pour s’adonner à notre passion favorite : les JdS.
Je suis venu, ce soir après mon après-midi Mamba au Voxx, avec 2 boîtes dans musette, dont Trias l’une des nouveautés que j’ai rapportées d’Essen il y a un mois 1/2. Il me tardait d’essayer ce jeu, dont le thème de la survie et de l’évolution me plaît toujours autant, et dont j’avais traduit la règle en français peu de temps auparavant.
J’expose les règles de Trias, en faisant
attention de ne pas créer d’ambiguïté dans la tête
des joueurs, notamment en ce qui concerne les décomptes qui surviendront
dans la partie.
Chacun choisit sa couleur de pions : Philippe les bleus, Vincent les rouges,
Jeff les violets et Ludo le gars les jaunes. Et c’est parti, avec une
entame réalisée par Philippe, suite au placement initial
de 2 troupeaux par personne sur la Pangée. A ce sujet, seul Philippe
place ses troupeaux à proximité des 2 mers intérieures,
qui ne nous avait pas franchement attirées Vincent, Jeff et moi.
Une vue rapprochée du plateau, lorsque la bataille fait rage
pour obtenir des majorités sur ce bloc particulièrement
fragmenté…
Le jeu tourne rapidement en un affrontement
terrible entre Philippe et moi, à propos du grand bloc où
il est tout seul. Je déplace des tuiles afin de le recoller à
l’un des blocs où je me trouve, et lui, dans la foulée,
redéplace la même tuile contre son bloc pour l’isoler à
nouveau. Sachant qu’il faut toujours éloigner du pôle sud
les tuiles retirées, cela devient de plus en plus ardu…
Dans le même temps, Vincent s’octroie
une position avantageuse à l’aide de très nombreux pions
rouges, et de manière relativement répartie. A mi-parcours,
il semble le mieux placé pour l’emporter, si Philippe ne parvient
pas à conserver seul son grand bloc.
Jeff voit ses effectifs souffrir, la faute à des tuiles capricieuses
qui se dérobent fréquemment sous ses troupeaux. Petite anecdote
: il choisit de conserver sa carte initiale jusqu’à la fin de la
partie… Allez comprendre pourquoi, nous n’avons aucune explication,
mais cela fournit un sujet de discussion régulier…
|
Lors du premier tour de jeu, alors que la Pangée ressemble
encore à un super-continent, en un seul bloc terrestre…
Lors des premiers tours, chacun tente de
se reproduire en masse, et, de mon côté, je tente de briser
la Pangée le plus rapidement possible et d’engranger le maximum
de points lors des décomptes intermédiaires.
Vincent semble essayer de multiplier ses effectifs, Philippe de séparer
au plus vite le bloc où il se trouve seul et Jeff d’être
présent sur le plateau en minimisant les nages.
Vincent me faisant remarquer que j’allais devoir apprendre à
nager, car nombre de mes troupeaux se retrouvent dans l’eau suite à
sa dérive de tuile… Le coquin !
|
La configuration finale du plateau : la Pangée
n’est plus qu’un ensemble difforme de blocs terrestres éclatés…
|
La fin de partie approche et les positions de chacun se clarifient. Philippe,
qui a définitivement réussi à isoler son bloc du
bas, devrait l’emporter devant Vincent, qui ne possède plus que
2 troupeaux de disponible.Jeff réussit un coup fumant en jouant sa carte initiale (enfin
!) et lorsqu’il pioche en phase 4 du tour de jeu, il tire la carte de
météorite, comme il l’avait annoncé ! Les choses
vont peut-être changer…
Chacun dispose alors d’un dernier tour de jeu, mais sans dérive
possible et avec seulement 2 points d’action.Cet ultime tour ne modifie pas grandement la configuration, et Vincent
mesure alors que son manque de pions en réserve aurait pu lui jouer
des tours si le jeu avait duré un tour ou 2 de plus… |
Décompte final
Vincent remporte cette partie avec un total de 24 points
(7 + 17), suivi de Jeff avec 19 points (5 + 14), et de Philippe et Ludo le gars,
chacun avec 15 points ( 7 + 8 pour le premier et 10 + 5 pour votre serviteur).
Débriefing
Les scores finaux nous surprennent un peu ! Rendez-vous compte : autant nous
savions que Vincent avait réussi à placé beaucoup de pions
et que cela le plaçait favorablement pour les majorités, autant
la remontée de Jeff était imprévisible. Et que dire du
score de Philippe ! A trop se concentrer sur le grand bloc du bas, en lutte
avec moi-même, nous avons été dépassé dans
tous les autres blocs et cette stratégie a fait l’affaire de nos 2 autres
adversaires.
Alors, comment est-il ce jeu ? Franchement, Trias nous a bien plu. Tous les
participants l’ont trouvé esthétique et fin, et la dérive
des plaques a été saluée pour son réalisme. Les
autres joueurs de la Maison des Jeux ont périodiquement quitté
leur table pour venir nous questionner sur Trias, qui les attiraient. C’est
un signe.
Au niveau des règles, nous avons opté en amont pour l’autorisation
de passer sur le pôle sud, voire s’y arrêter, ce qui n’est pas explicitement
dit dans la règle. Nous avons jugé que le pôle sud se comportait
comme une steppe (capacité 3).
Deux erreurs de jeu ont été commises, malgré toute l’attention
que nous avons porté sur le jeu :
– Lors de la phase 1, il n’est possible de faire dériver une tuile d’un
bloc qu’à la condition de posséder au moins un troupeau sur ce
bloc.
– Lors des décomptes intermédiaires, seuls les blocs se séparant
du pôle sud sont à décompter, et non pas tous les blocs
qui se séparent par la suite à partir d’un bloc déjà
distant du pôle. Aïe…
Un excellent petit jeu, très réussi, rapide à jouer et
très subtil. Un must, sans hésitation, qui doit réserver
de très belles parties, très différentes, grâce à
la modularité du plateau.