[08/01/2012] Die Burgen von Burgund

Et encore un jeu de Stefan Feld découvert aujourd’hui, certainement l’auteur qui m’aura le plus marqué et titillé ludiquement sur cette fin d’année 2011… Cette fois, c’est à Die Burgen von Burgund (Les Châteaux de Bourgogne en bon français) que je m’attelle, non sans avoir passé pas mal de temps à lire et à relire une règle pas très clairement rédigée (et bourrée, mais alors bourrée de chez bourrée à m’en piquer les yeux, de fautes d’orthographe !).
Le jeu est simple à la base (on jette deux dés et on réalise une action par dé, parmi quatre possibles) mais il regorge de tuiles illustrées avec des effets extrêmement variés ! Du coup, le jeu est nettement plus ardu qu’il aurait pu le paraître au départ…

 

DIE BURGEN VON BURGUND :

 


Magnifique boîte qui ne dépareille pas dans la splendide collection Alea. Quelle gamme quand même ! avec les 5 derniers jeux réalisés par le même auteur (Feld), j’avoue d’ailleurs
être assez sidéré par une telle régularité. A noter que, dans ce jeu peut-être encore plus qu’ailleurs, le thème s’efface bien vite au profit d’une mécanique qui tourne à la
perfection…

Le plateau collectif renferme les éléments que l’on peut se procurer lors du tour en cours : les tuiles hexagonales de terrains réparties autour de 6 zones chiffrées (de 1 à 6),
les tuiles carrées de marchandises qui transiteront, tour après tour, de la zone de gauche aux grandes cases des zones chiffrées au centre. A noter que la partie dure 5 phases de
5 tours chacune, d’où un total de 25 tours (il aime bien les élévations au carré cet auteur…).

Tristan, en tant que premier joueur, a jeté le dé blanc, lequel indique dans quelle zone chiffrée placer la première tuile de marchandise (la 4). Pour récupérer cette tuile sur son
plateau, par exemple, il faudra placer une tuile bateau sur son plateau, puis dans son domaine, puis récupérer le contenu de la zone carrée. Long et clairement à programmer…

A mon premier tour de jeu, composé de 2 actions, j’ai opté pour la prise d’un bateau dans une zone carrée et d’une mine dans une autre. Par la suite, il me faudra les ajouter à mon
domaine. A noter la présence des ouvriers à gauche, lesquels permettent de réguler le hasard des dés (une bonne trouvaille, offrant même presque trop de contrôle sur le hasard)…

Tristan me sidère totalement par sa capacité d’adaptation à ce jeu ! Il est déjà en train de programmer ses coups, en expliquant à vois haute qu’il a intérêt à commencer par
construire tel bâtiment, afin de prendre gratuitement une tuile de tel type qu’il placera en deuxième action, etc, etc, etc… Je n’en reviens pas !!!

A l’issue des 5 tours qui composaient la première phase de la partie, voici mon plateau individuel, où j’ai surtout axé mon développement sur les bateaux. La raison est qu’il me
semblait assez fort de pouvoir récupérer des marchandises, vendables par la suite, tout en décalant mon pion sur la piste d’ordre du tour (intéressant d’être premier quand même).

Le plateau collectif met en évidence la petite avance de Tristan (en noir) : 4 points. La mise en place de la phase 2 a eu lieu et on commence à jouer plus vite, le jeu se
fluidifiant assez rapidement au final…

Quel rusé calculateur ce fils ! Il m’aura clairement épaté ce soir et il n’a pas fini…

Fin de la deuxième phase, lors de laquelle j’en ai encore rajouté dans ma collecte de marchandises en terminant l’une de mes deux zones de rivière (d’où un joli bonus de points de
victoire : 8 car on est en phase 2 + 6 car la zone terminée est de taille 3). Je démarre aussi mes pâturages en décidant de vraiment cibler une seule espèce (les poules). Pendant ce
temps, Tristan réussit à étendre joliment ses châteaux, ses villes et ses patûrages…

Le plateau général au moment d’aborder la troisième phase, lors de laquelle il va bien falloir que je parvienne à revenir sur Tristan (8 points d’avance), même si, là, pour le coup,
il vient de me redoubler avec une grosse trentaine de points empochés sur une seule pose de tuile !!!

Bien, à mon tour de scorer : j’ai terminé l’ensemble de mes rivières, ce qui me permet de récupérer la grosse tuile de bonus (ligne du haut car on est deux joueurs : 5 points).
Ajouté au 6+6 points liés à la fermeture de la zone, je marque 17 points salvateurs sur ce coup…

Fin de la troisième phase et je me contente assez bien de mes gains : ma deuxième rivière terminée, plein de marchandises vendues, encore des poules dans mon grand pré et une
première ville terminée. Il va me falloir attaquer les tuiles jaunes de connaissance en prévision de la fin de partie…

Et voilà que Tristan accentue encore son avance au score (21 points à présent) en dépit de ma satisfaction ! Il faut dire que son développement est redoutable avec des enchaînements
de poses qui me font définitivement penser qu’il est nettement plus doué que moi dans la mise en oeuvre de combos de la mort qui tue…

« Et hop, là je fais ça, il se passe ça, je peux donc faire ça… » mais s’arrêtera-t-il à un moment donné ? En tout cas, même s’il ne s’en rend pas encore compte, il est en train de
passer à côté de trois éléments à mon avis fondamentaux : il néglige les tuiles de connaissances lucratives en PV pour la fin, varie trop les animaux placés dans ses pâturages et ne
profite pas du fait que je ne peux plus récupérer de tuiles de marchandises dans les zones carrées puisque je ne peux plus ajouter de bateaux…

Fin de la quatrième phase, lors de laquelle je reviens à fond dans la partie avec la pose de 3 tuiles connaissances et une nouvelle tuile de poules. Je ne sais pas si cela me
suffira pour être devant Tristan mais je ne peux pas faire bien mieux (à part les mines, peut-être, que j’ai négligées…).

Incroyable finalement : Tristan ne marque que 10 points lors de cette fatidique quatrième phase pour lui ! Du coup, je le dépasse au score et prends même une petite avance de 7
points, avant l’ultime phase de la partie…

Hop, avec un dé de valeur 1 rabaissé de 1 point pour passer à 6, je prends une église. Avec l’autre, de valeur 2 augmenté de 1 pour passer à 3, je prends une énormissime tuile de
poules !

Peu après je pose ma cinquième tuile de poules dans un pâturage qui me rapporte au final 35 points !!! En effet : 16PV pour les poules + 15PV pour la fermeture d’une zone de taille
5 + 2PV pour le bonus de phase + 2PV pour la prise de la petite tuile de pâturage …

Voici donc le plateau de Tristan une fois cette très belle partie terminée. Il a extrêmement bien joué, même s’il a souffert sur les deux dernières phases. Et il a réussi à ne
laisser libre que 10 cases hexagonales. Chapeau mon gone !

Mon plateau une fois la partie terminée, avec deux tuiles de connaissances, notamment, que je ne regrette pas d’avoir placées (la première me fait gagner 12PV et la deuxième
18PV)…

Petite vue du plateau collectif avant l’ajout des points du décompte final…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le côté taquin du jeu, qui oblige à réfléchir à toutes ses poses de tuiles (adjacence requise), surtout qu’il est souvent très profitable de clore des zones au plus vite !
– La notion de pose en deux temps avec la prise de tuiles à mettre dans la réserve avant qu’elles rejoignent le plateau,
– Les diverses stratégies qui doivent pouvoir se mettre en place,
– La tension hallucinante que j’imagine bien à 3 ou 4 joueurs au niveau de l’ordre du tour…
– La « patte » de l’auteur que l’on sent à tout bout de champ dans ce jeu.

 

On a moins aimé
– L’iconographie pas toujours très lisible, couplée de tons mal choisis (qu’est-ce que c’est que ce vert jaunâtre ???) et d’une règle bourrée de fautes,
– La presque trop grande facilité de faire ce qu’on veut grâce aux ouvriers,
– Un relatif manque de tension, parfois, à deux joueurs, lorsqu’en fin de phase il ne reste plus d’actions vraiment utiles.

 

Scores de la partie :

  

 

fin P1 fin P2 fin P3 fin P4 fin P5 March. Pépites Ouvriers Tuiles jaunes Total
Tristan (noir) 17 49 110 120 151 0+4+2 0 157
Ludo le gars (vert) 13 41 89 127 172 0+3+3 12+18 208

 

 

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20


Durée de la partie : 2 heures 15 minutes

 

 

 

 

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7 commentaires à propos de “[08/01/2012] Die Burgen von Burgund”

  1. je aprtage l’avais sur l’aspect terne du jeu, nénamoins il ne faut s’arrêter là, sous ses aspects abstraits, les chateaux est un très bon jeu : dynamique, interactif, tendu…qui devient addictif
    avec le temps (bon d’accord j’ai que 3 parties, mais une grosse envie d’y rejouer à la fin à chaque fois)..il me semble plus accessible que Trajan mais je me trompe peut être

  2. Jeu sympathique mais à mon avis pas le meilleur de Feld.

    Plaisant à jouer mais trop long, et une longueur qui n’apporte rien au jeu. Au final, le jeu est presque trop équilibré et toutes les stratégies se valent … c’est bien, mais d’un autre côté, la
    victoire se joue sur les deux derniers tours où il faut clairement un peu de chance au dé. Rien de très gènant tout ça mais voilà, c’est malgré l’interraction présente, un exercice de 2 h en
    solitaire …

  3. Salut !

    J’adore les jeux de gestion et ce jeu a été ma grosse claque en 2011.
    Autour de la table, 4 personnes pour aboutir à 3 convaincus et 1 « sceptique ». Ce dernier y reprochant le manque d’interaction. Ca tombe bien, le sceptique possédait la boite, je lui ai racheté
    immédiatement.

    Et je ne m’y étais pas trompé, quelques parties de plus et le jeu s’installait comme un de mes incontournables.

    Quelques mois plus tard, j’ai cependant un peu de mal à le ressortir. Ca demande un investissement certain des joueurs, et j’ai un peu la crainte d’avoir à  rééxpliquer ses mécanismes (et
    surtout d’oublier un des nombreux points de règles).

    -Aerlas- Lecteur silencieux depuis 2003.

  4. Jeu sympathique mais à mon avis pas le meilleur de Feld.

    Plaisant à jouer mais trop long, et une longueur qui n’apporte rien au jeu. Au final, le jeu est presque trop équilibré et toutes les stratégies se valent … c’est bien, mais d’un autre côté, la
    victoire se joue sur les deux derniers tours où il faut clairement un peu de chance au dé. Rien de très gènant tout ça mais voilà, c’est malgré l’interraction présente, un exercice de 2 h en
    solitaire …

  5. Salut !

    J’adore les jeux de gestion et ce jeu a été ma grosse claque en 2011.
    Autour de la table, 4 personnes pour aboutir à 3 convaincus et 1 « sceptique ». Ce dernier y reprochant le manque d’interaction. Ca tombe bien, le sceptique possédait la boite, je lui ai racheté
    immédiatement.

    Et je ne m’y étais pas trompé, quelques parties de plus et le jeu s’installait comme un de mes incontournables.

    Quelques mois plus tard, j’ai cependant un peu de mal à le ressortir. Ca demande un investissement certain des joueurs, et j’ai un peu la crainte d’avoir à  rééxpliquer ses mécanismes (et
    surtout d’oublier un des nombreux points de règles).

    -Aerlas- Lecteur silencieux depuis 2003.

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