Participants
– Vincent, qui se relance dans un Age of Steam presque un an après sa première partie,
– Julie, exactement dans la même situation que Vincent, mais qui en mange tous les jours vu que je n’arrête pas d’en parler 😉
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Après avoir découvert la carte de l’Angleterre la semaine dernière, il me tardait de manière irrépressible de tester l’autre côté du plateau, proposant la carte de l’Irlande, à pratiquer en groupe de 3 ou 4 joueurs (préconisation de l’auteur). Ayant réussi à réunir Vincent et Julie autour de moi, ce soir sera le grand soir : la première partie d’Age of Steam en Irlande !
Comme mes deux partenaires ludiques n’ont pas joué à ce jeu depuis une petite année, il me faut, tout d’abord, commencer par l’exposé de la règle de base puis des aménagements (assez nombreux) à celle-ci liés aux spécificités de la carte. Je les résume ici bas :
– Les actions à disposition subissent deux modifications substantielles : l’action Locomotive n’octroie pas le droit de « prendre » une locomotive automatiquement mais autorise à progresser de 2 locomotives si l’on ne convoie aucune marchandise durant le tour de jeu. L’action Urbanisation est remplacée par Désurbanisation qui autorise à retirer un cube du plateau (qui retourne dans le sac) avant la phase de déplacement des marchandises (système vicieux),
– Puisque l’action Urbanisation n’existe pas, aucune nouvelle cité ne pourra être créée (logique, mais il faut le dire…),
– Certaines cités (hexagones marrons) proposent des cubes au départ, mais ne seront plus alimentés pendant la partie et ne servent à acheminer aucune marchandise,
– Il n’y a que 8 cités en tout au lieu de 12 (3 sont bicolores bleue/rouge),
– Il est nécessaire de construire des liaisons maritimes pour atteindre les villes rouge/bleue (3 liaisons possibles) et jaune (2 liaisons possibles), pour le coût élevé de 6 $, mais on ne peut en construire qu’une seule à son tour de jeu,
– Certaines cases ne sont pas traversables (traits noirs infranchissables),
– La partie dure un tour de moins que la durée normale.
Voilà, en gros, les modifications importantes à connaître pour jouer dans cette configuration et j’avoue que je suis assez impatient de voir comment s’imbriquent ces mécanismes et si les villes marron, les villes bicolores et les liaisons maritimes apportent plutôt de la variété au jeu, ou de la linéarité (quasi obligation de faire ci ou ça).
Chacun prend une couleur de marqueurs (noir pour Vincent, rouge pour Julie et vert pour votre serviteur) et la partie peut débuter avec Ludo le gars en premier joueur, suivi de Vincent et Julie.
Décompte final
Vincent remporte cette partie avec un total de 71 points,
devant Julie avec 65 points et Ludo le gars avec 52 points.
Le détail est le suivant :
Piste de revenus
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Liaisons
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Titres émis
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Total
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Vincent (noir) |
28 (soit 84 PV)
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26 (soit 26 PV)
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13 (soit -39 PV)
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71
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Julie (rouge) |
27 (soit 81 PV)
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29 (soit 29 PV)
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15 (soit -45 PV)
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65
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Ludo le gars (vert) |
26(soit 78 PV)
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19 (soit 19 PV)
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15 (soit -45 PV)
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52
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Débriefing
Les parties d’Age of Steam se suivent et ne se ressemblent pas. Evidemment,
quand la carte change, le jeu ne peut pas être le même, mais ce
n’est pas seulement ça. On a assisté, ce soir, à la victoire
d’un joueur qui a eu le moins de liaisons marîtimes (1 seule), qui a terminé
avec 5 locomotives et non pas 6 et qui n’a pas vraiment réalisé
des acheminements très lucratifs et réguliers. Vincent a construit
sa victoire sur un joli contrôle du centre du plateau, couplé à
des blocages locaux de Julie (ville rouge/bleue notamment) et à un bon
dosage des enchères pour le tour de jeu. Le fait qu’il émette
moins de titres que Julie et moi et que, par suite logique, il ne se focalise
pas sur des actions ou des zones précises (faire ce que l’on peut avec
ce que l’on a, plutôt que payer cher pour faire ce que l’on veut), l’a
aussi bien servi dans sa démarche. Je me rends de plus en plus compte
que ce jeu requiert une certaine forme de patience et qu’il ne sert à
rien de s’emballer trop tôt :
– Payer cher pour jouer avant les autres, tôt dans la partie, n’apporte
aucune garantie de gains meilleurs (il n’est jamais certain qu’on en profitera
au maximum et il y a toujours quelque chose à faire pour les joueurs
suivants),
– Construire très tôt un réseau ambitieux met en avant un
certain panache, certes, mais s’apparente surtout à construire au-dessus
de ses moyens et est, à mon sens, une pure folie dans un jeu où
l’argent est très difficile à gagner. J’ai joué avec largesses
et j’ai bien failli terminer en banqueroute (être à 6 sur les revenus
au bout de 5 ou 6 tours est critique, surtout quand vous avez une pièce
en poche et déjà 18 $ de frais par tour !),
– Espérer des monopoles ou des avantages liés à la configuration
du terrain (montagnes, lacs, …) semble être une bonne idée, mais,
à l’usage, est-on certain que les investissements consentis seront rentabilisés
?
Bref, plus je joue à Age of Steam, plus je pense que la « bonne »
attitude est de laisser les autres s’étriper et essayer de faire au mieux,
en toute modestie, en jouant d’opportunisme et d’adaptabilité. Vincent
aujourd’hui, Thierry la semaine dernière (voir
le compte-rendu), ont gagné de la sorte.
Au niveau de la carte proprement dite, soulignons les enseignements suivants
:
– Les cités marrons sont chères à relier (souvent) et les
gains potentiels sont bien maigres (surtout si quelqu’un utiliser l’action désurbaniser
pour retirer un cube),
– Le choix des actions s’avère plus réduit et l’étroitesse
de la carte, ainsi que ses particularités (liaisons marîtimes,
traits noirs épais, villes marrons), oblige systématiquement le
premier joueur à choisir First Build,
– La rentabilité de son réseau semble plus tardive que dans le
jeu de base, et je ne sais pas pourquoi 😉
L’Irlande est donc une alternative intéressante
à la carte de base et, c’est vrai, que pour 3 ou 4 joueurs, celle-ci
convient bien mieux : on se taquine sans cesse, comme si on était plus
nombreux ! Nickel.