Participants
– Julie, qui se montre assez contente de rejouer à ce jeu de qualité après une année environ,
– Romain, qui est clairement ravi de découvrir ce jeu si réputé, le préféré de votre serviteur,
– Sylvain, qui a déjà joué à ce jeu à l’automne dernier mais qui a peine à s’en souvenir…
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Ce soir, c’était Löwenherz ou Fifth Avenue, mais comme les joueurs présents paraissent assez motivés, nous envisageons de débuter par Löwenherz et de poursuivre par le nouvel Alea.
Pour ma part, je suis ravi de ressortir ce jeu fabuleux, sur lequel j’attends une « grosse » revanche au mois de septembre lors des Rencontres du Web (voir la partie de l’année dernière).
J’explique les règles à l’ensemble des joueurs présents, même si seul Romain n’y a jamais joué pour l’instant, puis nous attaquons la partie, avec un placement aléatoire des plaques de terrain et un placement initial de nos 3 châteaux personnels :
Placement initial des terrains (+ ou – en sens horaire)
|
B -1/4
|
A +1/2
|
E -1/4
|
C -1/4
|
F +1/2
|
D – 1/4
|
Romain commence à placer son premier château rouge, suivi de Sylvain qui place son premier château violet, puis je place mon premier château gris et enfin Julie place son premier château jaune, et nous procédons de même pour les 2 suivants, avant que Sylvain soit désigné comme premier joueur du réel premier tour de jeu.
La mise en place initiale, dans l’ordre de gauche à droite et
de haut en bas.
Portion B : Sylvain, Romain ; portion A : Ludo, Julie ; portion E : Julie,
Romain ; portion C : Julie, Ludo ; portion F : Sylvain, Romain ; portion
D : Sylvain, Ludo…
L’une de mes 2 tactiques de jeu ce soir aura été de fermer
au plus vite l’un de mes royaumes puis de déferler sur l’ensemble
du territoire à partir de celui-ci. Plus que 2 murs de frontière
et mon royaume de la portion A sera cloturé…
Ca y est : mon royaume gris de la portion A est clôturé
et je viens de marquer mes 3 premiers points. Je ne suis donc plus au
taquet pour récupérer des murs de frontière et je
vais pouvoir me consacrer à l’acquisition des actions d’extension…
Malin ce Romain ! Il choisit l’action des murs de frontière
alors qu’il n’en a pas besoin mais qu’il est conscient que Julie sera
prête à payer fort cher pour réaliser l’action (elle
en a un besoin impérial pour m’empêcher de lui grignoter
son royaume jaune de la plaque E). Elle paiera 10 ducats, ce qu’elle juge
élevé mais ce que nous trouvons globalement assez réglo…
Ma deuxième tactique de jeu ce soir aura été de
m’adjuger les 3 cartes Rénégat de la partie, afin d’empêcher
mes adversaires d’en bénéficier et de posséder moi-même
de très lourdes menaces pour mes adversaires…
Une vue de la situation alors que nous sommes dans le déroulement
des cartes D et que l’heure devient bien tardive : il est 1 heure 30 et
voici déjà 3 heures effectives que nous jouons à
ce jeu !!! Une chose est claire : deux groupes sont à présent
constitués : d’une part Sylvain et Ludo aux alentours de 30-35
points et Julie et Romain aux alentours de 15-20 points…
Photo n°2 du moment clé de la partie : je viens de placer
mes 2 murs de frontière me permettant de fermer sereinement mon
royaume gros de la plaque D avec 4 chevaliers. Tremblez voisin violet,
je possède encore 2 cartes Rénégat que j’utiliserai
contre vous !
Le deuxième moment clé de la partie : alors que nous
jouons la dernière carte D et que Julie est troisième à
une quinzaine de points de moi (en avance de 4 ou 5 points sur Sylvain),
je choisis de miser sur l’action 2 murs de frontière et de jouer
une carte Rénégat en même temps. Julie mise sur la
même action et nous palabrons un très grand moment pour savoir
qui fera l’action. Ne parvenant pas à se mettre d’accord, nous
misons caché (je mets tout ce qu’il me reste) et je remporte le
droit de poser les 2 murs en question… absolument pas pour fermer mon
dernier royaume et celui de Julie qui lui aurait rapporté 22 points
! Elle est verte de rage et je prie pour que la première carte
E soit celle du roi mourant…
Une photo spéciale dédicace pour Sylvain : la case mine
qu’il a perdu en bas, à mon profit, me rapporte 1 point et lui
en fait perdre 1. Or, je gagne la partie d’un point… donc… ;-))))))))))
|
Tranquille, le café à la main, Sylvain est le premier
d’entre nous à marquer des points de victoire, en raison de son
choix du parchemin de valeur 5 dans la pile de 7 cartes des cartes politiques
et de notre aménagement de la règle qui veut que l’on
comptabilise immédiatement ces points de bonus sur la piste de
score…
Une vue générale de la belle tablée
de joueurs, rois de la négociation, de la mauvaise foi et de
l’analyse pour les autres lorsque l’on est pas concerné par les
tractations en cours. N’est-ce pas Sylvain…
Un peu plus tard, alors que nous sommes en plein
dans les cartes B, 3 royaumes sont clôturés : un pour chacun
excepté Julie qui rame pour parvenir à fermer celui situé
sur la portion E, directement sous la menace de mon royaume gris de
la plaque A…
Fait amusant vécu au moment de la transition
entre les cartes B et C : les deux cartes de décompte des mines,
celle de B et celle de C, sortent à la suite l’une de l’autre,
rapportant essentiellement des points à votre serviteur (2 fois
4) et à Sylvain (2 fois 3). Les scores sont clairs : Sylvain
continue de mener la danse mais est à présent sous la
menace de Julie et moi-même, alors que Romain est à la
traîne…
Hésitant, Sylvain vient de choisir de
renforcer son grand royaume violet de la portion F (4 chevaliers), alors
que ma négociation pouvait lui permettre de s’étendre
en haut (plaque B) et de prendre une avance de 11 points sur le deuxième
(Julie). A ce moment du jeu, Sylvain est clairement en position de force
avec 2 royaumes fermés que l’on ne peut pas attaquer du tout
puisque soient distants de mes royaumes puissants, soient adjacents
à des territoires non attribués ou à des royaumes
pauvres en chevaliers…
Photo n°1 du moment clé de la partie
: je viens d’échouer dans mon acquisition de 3 murs de frontière
et lors de la manche suivante il se présente une action en proposant
2. En rgardant bien la configuration, je suis le seul à me rendre
compte que je pourrai clôturer mon second royaume (plaque D) au
nez et à la barbe de Sylvain (que je clôturerai par la
même occasion) qui devrait se faire manger ses terrains par votre
serviteur…
Une vue zoomée d’une curiosité
de la partie : il ne me reste plus que 2 chevaliers extérieurs
au jeu alors que nous passons la dernière carte D…
Une vue de la configuration finale du jeu, une
fois que la carte « Le roi est mort » est sortie (en dernière
position). Lorsque nous comptabilisons les points, nous sommes effarés
de voir que c’est bel et bien l’utilisation de mes cartes Rénégat
contre Sylvain lors des 4-5 derniers tours qui a ralenti sa progression
et l’a obligé à se renforcer tout en perdant une case
de mine dans son royaume F en bas…
|
Décompte final
Durée de la partie : 4 heures 45 minutes – Mise en place du jeu : 10 minutes – Explication des règles : 30 minutes
Je remporte cette partie avec un total de 60 points (51 + 9), suivi de Sylvain avec 59 points (55 + 4), Julie avec 43 points (38 + 5) et Romain avec 35 points (30 + 5).
Débriefing
Toujours aussi excitant, ce jeu est un monument du jeu de société
moderne. Son seul défaut, pour certains mais pas pour moi, est qu’il
peut avoir tendance à s’éterniser si les négociations durent
un peu trop longtemps et il est vrai qu’une partie de près de 5 heures,
aussi tendue soit-elle, peut être difficile à assumer dans sa totalité.
Julie et Romain, surtout, ont eu un mal de chien à arriver au terme de
cette partie, notamment en raison d’un décrochage au score et d’une quasi-impossibilité
de revenir (ils ont aussi fait des mauvais choix mais bon…).
Quant à Sylvain et moi, on s’est clairement affronté dans un bien
bel esprit, avec de très forts moments ludiques et des instants de tension
très palpables. Quand je repense qu’à mi-parcours, il semblait
intouchable et qu’à force d’emmagasinement de cartes Rénégat,
de chevaliers et de ducats j’ai réussi à revenir pour finalement
le dépasser, je suis assez content d’avoir réussi à jouer
ainsi sur le long terme. Le fait, notamment, d’avoir stocké comme un
forcené les 3 cartes Rénégat du jeu m’a permis de l’affaiblir
considérablement au moment où il aurait eu envie de faire le trou
au score et il en avait les moyens le bougre. En effet, très finement,
il a réussi à me faire cracher l’ensemble de mes ducats en 3 ou
4 tours, alors que j’avais pourtant pris mes dispositions avec un capital maximum
de 52 ducats ! Heureusement pour moi, lors des 3 derniers tours, il croyait
que j’en avais encore un peu et il a eu un tout petit peu tendance à
gaspiller les siens, ce qui m’a permis de n’être plus autant à
sa merci à ce niveau-là.
En tout état de cause, ce jeu est vraiment grand et quand je repense
à la scène de la dernière carte D, au moment où
Julie voulait vraiment fermer son grand royaume central (ce qui la replaçait
dans la course), je me dis quand même que le jeu de société
moderne peut procurer de grandes sensations…