Participants
– Jo, en visite dans la ludothèque de Ludo le gars qui fait le choix de barboter dans la rivière,
– Julie, qui apprécie ce jeu d’évolution, surtout qu’au niveau reproduction, elle s’y connaît la bougresse 😉
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Cela faisait des lustres que nous n’avions pas joué à Eaux vives, l’un des jeux les plus attachants de ma ludothèque, par son environnement décalé, et terriblement réaliste, mais surtout par l’âge de ce jeu (17 ans !) qui en fait un précurseur méritoire des jeux de survie et d’évolution.
Je relis la règle à haute voix, afin que chacun découvre ou re-découvre les mécanismes de jeu : 4 phases successives par joueur et par tour, la consommation
Le début de partie est très Bien qu’ayant énoncé en amont |
|
La suite de la partie est toujours aussi intéressante,
Le 14ème tour et le 15ème tour |
Ce qui est excellent dans ce jeu, c’est l’impression de vagues successives de développement des espèces : un accroissement notable des poissons de grande taille conduit à un affaiblissement des réserves de petits poissons, ce qui nous invite à planter des végétaux, mais trop de végétaux consomment trop de sels mnéraux, donc ils meurent, ce qui favorise une phase de poissons, etc… Nous subissons, tour à tour, les effets du manque de sels minéraux pour nos végétaux et cela est très frustrant…
La partie dure et dure encore… 12ème, puis 13ème, Julie subit la même vague d’extinction et, du coup, |
Décompte final
Je remporte cette très belle partie d’Eaux vives
avec un total de 16 pions, contre 15 pour Jérôme et 13 pour Julie.
Serré, serré…
Le détail des pions dans le ruisseau est le suivant :
Catégorie
|
Jérôme
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Julie
|
Ludo le gars
|
Total
|
P
|
12
|
7
|
9
|
28
|
C1
|
0
|
6
|
3
|
9
|
C2
|
0
|
0
|
1
|
1
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C3
|
1
|
0
|
0
|
1
|
C4
|
2
|
0
|
3
|
5
|
Total
|
15
|
13
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16
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44
|
Débriefing
Magnifiquement pensé, Eaux vives est un un petit bijou pour tous les
amateurs de jeux de stratégie dépouillé et agréable.
Quel plaisir de contempler l’évolution de l’écosystème
dans ce petit ruisseau, si paisible en apparence. Quel plaisir d’étendre
ses espèces en essayant de survivre au milieu de la loi de la nature
: je te mange, mais je sais qu’on me mangera plus tard. Même la grosse
truite de taille 4, à priori le plus gros prédateur, sait que
sa vie est éphémère et qu’elle sera bientôt transformée
en matière organique puis en sels minéraux et qu’elle alimentera
alors les végétaux, pour un nouveau cycle…
Le plateau, je le trouve joli. Les pions, c’est vrai, ne sont pas très
réussi et il est difficile de visualiser un seul coup d’oeil où
se trouvent les poissons de grande taille et les végétaux par
exemple.
En faisant abstraction du matériel, on ne peut qu’être admiratif
devant un tel chef d’oeuvre ludique. N’ayons pas peur des mots : Eaux vives
est une totale réussite,
fluide et formidablement inventive. Aucun jeu d’évolution actuel ne lui
arrive à la cheville, tant le thème du jeu et la mécanique
sont présents et limpides.
Il semble qu’aucune stratégie ne conduise systématiquement à
la victoire, mais il est vrai qu’il vaut mieux être le prédateur
au bon moment, c’est à dire lorsque vos adversaires vont vous nourrir
sans s’en rendre compte…
Le jeu se construit au fur et à mesure et on mise sur le long terme lors
des 7 ou 8 premiers tours. Après… c’est une autre affaire, sachant
que l’on ignore le gong de fin de partie, et on joue alors au coup par coup,
en tentant de placer des pions pour marquer des points immédiats, quitte
à ne pas assurer leur survie longtemps en cas de prolongation du jeu…
Un seul défaut à notre goût : l’ordre du tour, très
important pour ne pas se faire manger par ses congénères, tout
particulièrement en fin de partie, est fixe et un joueur placé
en première place (Jérôme) sait pertinemment qu’il subira
les foudres de ses adversaires avant que le jeu ne s’arrête. A l’inverse,
le joueur placé dernier (votre serviteur) maîtrise beaucoup plus
son destin puisqu’il lui est laissé la liberté de manger qui il
veut, afin notamment de doubler quelqu’un au score…
Il conviendrait d’aménager cet aspect, afin de permettre
la modification de l’ordre du tour. Un système de mises pourrait, à
mon avis, se révéler judicieux, pour au moins deux raisons :
– Chacun peut ainsi maîtriser sa position et donc ne peut plus invoquer
la malchance d’être premier joueur,
– Il est possible de jouer deux fois de suite : miser beaucoup pour se placer
dernier lors du tour T et premier lors du tour T+1. Dans certains cas, cela
peut être intéressant.
La question essentielle est de savoir quoi miser ? Nous y reviendrons.
Un excellent jeu, que je proposerai peut-être en téléchargement
un de ces jours…