[10/08/2008] Key Harvest

En vacances, et même en temps normal d’ailleurs, j’apprécie souvent de pratiquer le jeu de société en dehors des plages horaires tardives de la soirée voire de la nuit. Preuve en est notre toute petite soirée de la veille, laquelle n’avait pas été à la hauteur des joueurs présents 😉
Alors, une fois le premier café englouti, je propose négligemment à mes camarades de jeu de se lancer dans une partie d’un jeu de taille correcte, pas un petit jeu de cartes d’apéro… Et comme Key Harvest est l’un des jeux sortis à Essen 2007 que j’apportais régulièrement lors de nos soirées ludophiles, et bien c’est pile poil celui que je suggère de pratiquer à mes chers amis plus matinaux que ma douce Julie… 😉
Et c’est ainsi que 3 jeunes touristes en vacances dans la Loire s’adonnent aux joies des cultures moyen-âgeuses et autres constructions médiévales !

KEY HARVEST :


Alors oui, bien sûr, le jeu est sorti en français, pour le même Essen d’ailleurs, mais la boîte française n’était malheureusement pas illustrée par Juliet Breese. Et comme j’adore
le look de Keythedral et consorts et ben… je me suis fendu de la version allemande plutôt que de la version française ! Non mais…

A la manière d’Acquire, le jeu offre à chaque joueur un plateau individuel dans lequel il va devoir investir dans les cases référencées les plus lucratives pour lui. Ici, on peut
voir mon plateau individuel en début de partie alors que j’ai eu, par tirage aléatoire, les tuiles E4 (production de blé) et B7 (production de légumes)…

Le plateau collectif comporte 3 grandes zones : les personnages citadins communs que l’on peut enrôler pour travailler chez soi (3 à gauche et 3 à droite), les 6 tuiles de champs
disponibles (ligne du bas) et les 10 emplacements centraux visant à recueillir les tuiles événements (à la 10ème, la partie s’achève)…

Thibault a bien du mal à accrocher à cette partie, alors que Sylvain et moi sommes à fond dedans ! Je trouve le jeu bien pensé, équilibré et assez vicieux pour un jeu à l’allemande
: on n’achète pas directement les tuiles de champs proposées car elles transitent par la zone de marché des joueurs avec un prix fixé dessus par le joueur pour l’acquérir (une sorte
d’enchère déguisée en fait)…

Exemple de combo que je suis en train de mettre sur pied au 1er tour :
Action 1 : je place mon ouvrier n°1 (un apprenti) sur la case A6, contre la case B7 et récolte ainsi directement, sans en retourner la tuile, un légume (cylindre vert)
Action 2 : je positionne la tuile champ A6 dans mon marché, en fixant son coût à 1 légume. Mon idée est de la récupérer le tour suivant et de la placer sur la case A6, ce qui aura
pour effet de me rendre mon apprenti lequel pourra être immédiatement replacé ailleurs.
Tout l’esprit du jeu est dans ces combinaisons à prévoir et à envisager ce qui arriverait si un autre joueur achetait la tuile tant désirée…

Et voici le résultat, après que mes camarades ont exactement réalisé la même combinaison d’actions ! Je fais des émules aujourd’hui… En même temps, je pense que nous sommes un peu
tendres sur ce jeu puisqu’aucun de nous n’a été gêner un autre joueur en lui achetant sa tuile visée. On remédiera à ça plus tard dans la partie et je dois dire que je commence même
à craindre pour la tuile B3 que j’escomptais bien prendre pour moi et que j’ai mis à 2 cylindres (1 houblon et 1 fruit). D’ailleurs, je fais plus que craindre puisque c’est Sylvain
qui se charge de me la subtiliser, moyennant le paiement des 2 cylindres requis (et en plus je récupère ma mise, soit 4 cylindres dans ma besace, ce qui n’est pas si mal et invite à
de nouvelles tactiques de jeu)…

Une vue de mon plateau individuel alors que je sais très bien où je veux aller : créer deux groupes de champs exactement de même taille, afin de maximiser mon score. En effet, et
c’est ce qui titille beaucoup le joueur dans ce jeu, chaque tuile du plus grand groupe rapportera 1 PV alors que chaque tuile du deuxième groupe rapportera 2 PV. Du coup, il faut
doser la taille de ses groupes à la manière des jeux de Knizia…

La première tuile d’événement vient de sortir et elle affectera, comme toutes les tuiles, tous les joueurs dans l’ordre de la table après celui qui l’a piochée. Cette tuile, donc,
en guise d’amuse-bouche, permet à chaque joueur de récolter un cylindre du type de champs non récoltés que le joueur a le plus. Ainsi, en ce qui me concerne, je récupère un cylindre
de mon choix (sauf marron), puisque j’ai une tuile de chaque…

Le matériel, de bonne facture et agréable à l’oeil, renforce clairement le plaisir de jouer. Alors en plus quand vous êtes en extérieur, par un beau soleil, et avec de bons amis, et
bien vous êtes vrai bien !

Une vue de ma situation personnelle : 9 cylindres derrière mon paravent (une bonne moisson), 1 marché accueillant une tuile de champ dont le prix est de 2 cylindres et un plateau
individuel qui commence à bien me plaire (un groupe de 3 champs et un autre de 2 champs, ça tend à l’équilibre tout ça)…

La première tuile citadin que je pose n’est pas la plus inutile de toutes… En effet, encastrée au sein de 4 tuiles de champs (condition de placement requise), elle me permet de
chiper une tuile de champ adverse isolée, en la payant 3 cylindres, et de la placer directement sur mon plateau…

Thibault en couine encore, lui qui se savait déjà loin au score et qui ne comprend pas mon geste. Moi si : avec sa tuile D2, j’espère bien connecter mon groupe de champs le plus
proche…

La partie se poursuit et il est bien difficile de savoir qui de Sylvain ou de moi-même mène vraiment au score…

Mon plateau individuel comporte à présent un groupe de 5 champs et un de 4 champs, avec un potentiel en D8 assez intéressant…

Ca c’est de la zone de marché !!! En effet, comptant sur la nécessité pour Thibault d’étendre ses champs pour espérer revenir dans le jeu, et sachant qu’il totalise un nombre
impressionnant de cylindres derrière son paravent, je fixe le prix du champ F4 à 4 cylindres. Sur la zone commune, on peut voir que plusieurs tuiles champs intéressent un peu tout
le monde : ça va se battre…

Grosse, grosse tension à présent alors que nous nous approchons de la fin de partie. A noter que Thibault m’a bel et bien acheté ma tuile F4 et que cela me permet donc d’être plus à
mon aise au niveau des cylindres et de pouvoir espérer payer un peu cher certaines offres adverses si elles en valent le coup…

Mon plateau individuel comportant une petite erreur de placement : deux ouvriers se touchent. Bon, en même temps, cette règle de non-voisinage est l’une des plus difficiles à
appliquer en continu : il est tellement facile de ne pas se rendre compte d’une erreur…

Le plateau de Thibault à l’orée des derniers tours : un groupe de 4 champs et un autre de 3 champs pour lui.

Le plateau de Sylvain au même moment : un seul immense groupe de 14 champs !!! L’ouvrier n°3, nommé contremaître prendra pour Sylvain tout son sens : il permet de défausser une
tuile champ, ce qui lui scindera son groupe en deux sous-groupes à peu près équivalents…

Mon plateau au même moment : un groupe de 8 champs et un autre de 7 champs. Cela me va bien, surtout avec les 2 personnages citadins placés (le régisseur utilisé plus tôt contre
Thibault et le bienfaiteur qui m’a permis de prendre une tuile de la zone commune et de la poser directement sur mon plateau)…

Il ne manque plus qu’une tuile événement et chacun joue sur ce qui est le plus urgent pour lui : placer un maximum de champs pour Thibault, scinder son grand groupe pour Sylvain
(après avoir placé son contre-maître) et tenter d’obtenir deux majorités sur les cylindres conservés pour moi (pour le moment, je pense miser sur les jaunes et les rouges)…

La dernière tuile événement a été piochée par Thibault et la partie va donc s’arrêter à la fin des deux prochains tours. Je joue le jeu de lui laisser dans ma zone de marché une
tuile champ fort lucrative pour lui et que je lui demande de payer en dépensant des cylindres jaunes et rouges surtout. Normalement, il devrait la prendre…

Thibault vient de jouer son dernier tour, nous allons donc pouvoir décompter tout ça…

Le plateau de Thibault une fois la partie achevée. Je couine de voir qu’il a pratiquement tous les cylindres que je n’ai pas !

Le plateau de Sylvain une fois la partie terminée et son seul cylindre rouge encore en sa possession me fait tiquer : je vais avoir du mal à obtenir des majorités de couleurs…

Ma zone individuelle et mes précieux cylindres, dont ceux que Thibault m’a effectivement remis en échange d’une ultime tuile au dernier tour…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le look du jeu, ses composants, son élégant système qui fait très famille avec Keythedral et ses ressemblances avec Acquire,
– La fixation du prix de chaque tuile au sein des marchés individuels,
– L’incitation à créer des groupes de champs tentaculaires plutôt que condensés, afin de créer des emplacements pour les ouvriers et les citadins,
– Les combinaisons à inventer, grâce aux nombreux mais logiques personnages, afin de jouer plus de 2 actions effectives pendant son tour
.

On a moins aimé
– Le routage un peu trop fort des tuiles puisqu’elles désignent un seul emplacement et qu’elles sont uniques,
– Le look un peu tristounet des plateaux grisés (mais ils sont bien lisibles…),
– Le hasard qui pourrait bien plomber la partie d’un joueur si la mauvaise tuile d’événement sort au mauuvais moment (pas eu le souci aujourd’hui, mais on le soupçonne).

Scores de la partie :

  Groupe 1
Groupe 2 Persos Cylindres Total 
Thibault (jaune) 9 2X3 13 1+1+1 31
Lucarty  (orange) 9 2X7 13 0 36
Ludo le gars (vert) 8 2X8 15 1+1 41

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20

 

Durée de la partie : 3 heures et 30 minutes
(mais on ne les a pas vues passer !)

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2 commentaires à propos de “[10/08/2008] Key Harvest”

  1. Eh bien, on aura fait une partie de ce bon jeu quasiment au même moment (cf sur mon site la journée du 2 août 2008).

    Je te contredis pour le sillustrations : seule la couverture est illustrée par Mike Doyle, pas le matériel.

    Un jeu un peu trop prise de tête tout de même.

  2. Salut Loic,
    Je sais bien qu’il n’y a que la boîte qui change, pas le matos, mais il y a aussin le titre (Demetra) et je me demande encore à quoi peut bien servir une telle hérésie : à perdre les éventuels acheteurs du jeu ?

    On a rejoué à ce jeu avant-hier et le côté « prise de tête » que tu signales s’est mué en un « côté chaotique » assez prononcé qui nous laissé un peu sur notre faim… CR bientôt 🙂

    Ludo

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