[11/01/2003] Müll & Money

Participants
– Sébastien, l’un des cousins de Julie, qui va nous montrer ce qu’est un chef d’entreprise 😉
– Christine, son épouse, qui avant de s’endormir va tenter de faire bonne figure dans ce jeu,
– Julie, ravie d’éviter une nouvelle règle de jeu ce soir,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
L’exposé des règles se fait dans la bonne humeur et de manière assez rapide, même si nos invités font leur grand baptême ce soir en ce qui concerne les jeux autres que le Monopoly ou Trivial Pursuit…
Ils saisissent relativement vite la mécanique du jeu, mais éprouvent des difficultés à imaginer comment cela va pouvoir se dérouler et quels choix ils devront faire, suivant les cartes proposées.

Le début de partie est fluide, Sébastien et Christine essayant
juste de comprendre l’effet de chaque carte et en prenant plus ou moins
aléatoirement un premier lot. Je m’efforce, pour leur intérêt
et celui de la partie, de préciser quels sont les lots les plus
cohérents, quitte à ce qu’ils les prennent avant Julie et
moi (Christine est première joueuse).Une fois passé le premier tour de jeu, les suivants s’enchaînent
très vite, et l’on ressent déjà le plaisir que Sébastien
et Christine prennent dans les choix à effectuer et les interactions
qu’ils détectent selon ce qu’ils choisissent d’accomplir (ventilation
des déchets chez les adversaires, vente de matière première,
…).


Ludo le gars doit choisir un lot de cartes, sans se faire distraire
par le barreau de chaise qu’il tient dans sa main droite…

Sébastien prend une avance très importante
et très rapide sur le tableau de croissance. Il faut réagir
avant qu’il ne puisse clore la partie en parvenant dans la colonne 20…
Je décide donc de faire preuve d’investissements dans mon service
de matières première, quitte à faire venir un expert
pour ça. Résultat : mon service de matières premières
parvient à son niveau maximal d’innovation en très peu de
temps, ce qui laisse planer un doute sur la possible victoire de Sébastien
s’il mène son entreprise à sa croissance maximale. D’ailleurs,
alors qu’il en a la possibilité, il préfère choisir
un autre lot… A sa place, j’aurai pris le risque de clore la partie,
car l’ensemble de son entreprise ne semblait pas assez développée
par ailleurs pour résister à plusieurs tours de jeu complémentaires.


Julie est consciente de la difficulté à revenir dans
la partie lorsque l’on manque de moyens…

La fin de partie est passionnante, chacun tentant d’optimiser
ses derniers tours, mais avec le risque de ne pas tenir compte de tous
les paramètres. Ainsi, Sébastien, en difficultés
depuis le milieu de partie, oublie que ce sera probablement le dernier
tour et il choisit un lot dans lequel se trouve une carte de vente. Qui
pourrait bien acheter ???
Dans la même logique, Christine ne se rend pas compte qu’il existe
un décalage entre ses besoins en personnel et ses effectifs réels.
Résultat : elle ne peut pas produire.
Juli n’est pas en reste, puisqu’elle achète à l’avant-dernier
tour 4 bidons de matières premières alors que son service
en requiert 5 et qu’aucune carte d’innovation ne se profile à l’horizon.

De mon côté, je pense avoir très bien
géré ma fin de partie, puisque lors des 3 derniers tours,
j’ai réussi à produire 3 fois, pour un total de 58 MF !!!
L’investissement en valait la peine.
Au niveau des déchets, je sais que l’alerte finale sera terrible,
mais on ne peut pas tout avoir 😉

Sébastien utilise sa carte de corruption lors de
l’ultime alerte, ce qui lui fait regretter de ne pas en avoir eu une en
cours de partie lorsqu’une alerte intermédiaire lui a occasioné
beaucoup de désagréments.
Julie n’est pas affectée par l’alerte, mais son emprunt de 10 MF
devrait lui revenir cher. Quant à Christine, discrète, elle
pourrait tirer son épingle du jeu, car même si l’alerte lui
coute 5 MF, elle n’a pas emprunté et ses finances sont mystérieuses…


Sébastien et Christine en grande réflexion
devant les lots de cartes proposées…


Ouhlalala !!! Une vraie posture de chef d’entreprise
mafieux…

Le jeu se poursuit donc pendant plusieurs
tours, ce qui permet à chacun de progresser dans son entreprise
:
– Julie optimise la gestion de ses déchets,
– Christine fait évoluer ses services de manière homogène,
– Sébastien tente d’agir sur ses besoins d’effectif,
– Ludo le gars souhaite acquérir des matières premières,
en un seul achat, afin de produire en masse par la suite (un seul bidon
par production), quitte à devoir gérer ses déchets
au coup par coup (traitement, dépôt chez les adversaires)
et à emprunter 10 MF pour espérer faire le trou.


Une vue rapprochée de mon entreprise lorsque mon service de
matières premières s’améliore…


La configuration finale du jeu…

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 41 points, devant
Christine avec 35 points, Julie avec 32 points et Sébastien qui ferme
la marche avec 30 points. Le détail est le suivant :

Usines
Services
Argent
Total
Christine
17
9 (3, 3, 3)
9
35
Sébastien
20
10 (3, 1, 6)
0
30
Ludo le gars
18
19 (1, 15, 3)
14
51 – 10 (crédit) = 41
Julie
19
14 (3, 1, 10)
9
42 – 10 (crédit) = 32

Débriefing
Müll + Money est un jeu qu’il fait toujours bon pratiquer…
En plus, avec des néophytes, ce jeu est très accessible, même
s’il faut en accepter le thème (là, aucun problème !) et
tenter de retenir les effets des cartes (difficile au début).
Sébastien et Christine ont franchement accroché à ce jeu
et, plus généralement, au concept de jeux modernes. Un bon point.

Sur le plan du jeu proprement
dit, je commence à avoir de très fortes convictions :
– Le service de matières premières est celui qu’il convient d’améliorer
le plus vite, si l’on souhaite minimiser ses achats de matières premières
par la suite (l’une des clés du jeu).
– Les cartes de vente de matières premières sont pratiques pour
s’enrichir lorsqu’on en récupère une. Il vaut mieux accepter de
payer un adversaire une fois (et une seule si l’on a su améliorer son
service de matières premières).
– Diminuer ses besoins d’effectif ne me paraît pas très intéressant
pour deux raisons précises. La première est qu’imaginer faire
des économies en payant un ou plusieurs salaires de moins ne tient pas
la comparaison avec les économies réalisées en diminuant
ses besoins de matières premières. La deuxième est que
pour être efficace il faut en outre acquérir des cartes de licenciements,
complémentaires à ces innovations. D’où des contraintes
de jeu peu propices à un développement rapide et optimal.
– Le service de diminution des déchets est intéressants mais doit
être optimisé en parallèle de productions fréquentes
pour rentabiliser l’investissement consenti. Or, si vous ne parvenez à
réduire aussi vos besoins en matières premières, vous allez
vite vous ruiner…
– Il convient, en priorité, d’améliorer un service à son
maximum afin de marquer beaucoup de points de victoire, au cas où le
jeu s’arrête prématurément.
– Une avancée rapide sur le tableau de croissance est également
souhaitable, surtout qu’au delà de la menace de clore la partie, vous
gagnez plus d’argent lorsque vous produisez, et c’est gratuit.

Au final, il me semble de
plus en plus évident qu’une tactique payante est d’innover au maximum
dans le service des matières premières, en achetant une seule
fois des bidons, en tentant d’aller vite sur le tableau de croissance et en
collectant des cartes de gestion de ses déchets afin de pouvoir continuer
à produire et à éviter les dangers de la carte alerte.
Quelqu’un aurait des objections à qualifier cette stratégie de
gagnante ?

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