Participants
– Julie, qui aime bien les soirées-découverte de « petits » jeux,
– Sophie, qui n’est pas la plus enthousiaste du monde au moment de tester ce jeu,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Le Jeu d’Albert est un jeu hors norme de ma ludothèque à l’allemande. Curiosité évidente, ce jeu, dont la boîte en bois du Jura préfigure d’un jeu délicieusement ringard (sic), est une variation sur le thème de l’épuisement d’une main de nombres et de la combinaison de chiffres. Pas de quoi exciter Sophie, qui se montre disons réservée à l’idée de rentrer dedans… De mon côté, ce jeu me titille par son style particulier et je n’hésite pas très longtemps à lui consacrer la soirée d’aujourd’hui.
J’explique donc les règles à appliquer, en pointant du doigt une ambiguïté de celles-ci : lorsque l’on utilise la possibilité de recoller le contenu de 2 bases, cela compte-il comme un coup ou cela s’inscrit-il dans un coup ? Bon, nous tranchons assez rapidement pour dire que même si l’on veut recoller deux bases ou doit jouer un nombre de sa main et que la suite ainsi constituée permet de rejouer.
Manche 1 |
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Scores Ludo le gars remporte la première |
Manche 2 |
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Scores Julie remporte la seconde manche |
Manche 3 |
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Scores Ludo le gars remporte la troisième |
Décompte final
Ludo le gars remporte cette partie avec un total de 27 points,
devant Julie avec 9 points et Sophie avec -6 points.
Débriefing
Le Jeu d’Albert m’a bien plu, ainsi qu’à Julie, alors qu’il n’a visiblement
pas convenu à Sophie. La raison avancée par elle est que ce jeu
est franchement prise de tête ! J’avoue rester sceptique devant cet argument,
surtout que Sophie a l’habitude de jouer à des jeux autrement plus prise
de tête, à commencer par Bazaar
ou Twixt, pour rester dans le registre
des jeux abstraits. Enfin…
Je pense que ce jeu est assez fin, au delà du simple aspect plaisant
à pratiquer, et qu’il comporte une bonne dose de tactique, non détectable
de prime abord. Vous avez pu visualiser ci-dessus deux tactiques élémentaires,
mais je peux vous dire que de multiples autres se rencontrent en jouant.
Exemples :
– Parfois, il est possible de créer plusieurs suites d’affilée
dans le même tour. Faut-il se presser ? Bien sur que non, car ce faisant,
on libère des bases que vos adversaires vont se faire un malin plaisir
d’entamer sur des valeurs qui les intéresse. Donc, en cas de possibilités
de faire plusieurs suites (à condition d’être le seul dans ce cas),
il convient de prendre son temps, ce qui, en plus, limite le nombre de bases
utilisables (surtout par vos adversaires).
– Une tactique qui fonctionne bien et que j’ai découvert sur la fin est
celle où l’on craint de se faire prendre une suite en cours, alors qu’on
a deux valeurs en main qui se suivent et qui conviendraient bien. Exemple détaillé
: les cases 10, 11, 12, 13, 14 et 15 sont libres (alors que les cases 9 et 16
sont occupées). Une base contient la valeur 13 et j’ai en main les valeurs
11 et 12. Si je joue, naïvement, le nombre 12 collé au nombre 13,
il est fort probable que l’un de mes adversaires terminent la suite en jouant
le 14 (quel coquin !). Alors comment faire, pour ne pas attendre indéfiniment
et que l’un des joueurs fasse la suite 13, 14 et 15 ? La solution consiste à
jouer la valeur 11 sur une autre base. Comme j’ai la valeur 12 en main, aucun
risque que quelqu’un ne la joue. La seule possibilité immédiate
est que l’un des joueurs joue un 10, mais ce n’est pas grave, alors que je suis
bien obligé d’espérer que personne ne jouera de 14 tout de suite
(lui-même craignant vraisemblablement l’arrivée du 15 et si c’est
lui-même qui l’a, il ne peut poser les deux dans le même tour).
Lorsque mon tour revient, je joue tranquillement mon 12 contre le 13 et je recolle
le 11 issu de l’autre base. Nickel..
Ce jeu est donc un jeu qui tourne bien, où on peut réfléchir
comme on le souhaite et qui se déroule avec plaisir. Bravo Albert 😉