
City & Guilds est un jeu au thème moyen-âgeux que j’affectionne particulièrement. Dans la jolie boîte (à défaut d’être très solide et très bien collée), on trouve un jeu au look
de prototype, mais en y jouant on voit bien qu’on a affaire à un jeu parfaitement testé et donc édité… Une forte ressemblance avec Attila sera à noter durant la partie… |
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Le jeu a été mis en place et la partie va pouvoir débuter avec Amandine (violet) en première joueuse. Le plateau représente des rues et des quartiers, au sein desquels nous allons
implanter des guildes de 4 types : bougie (rouge), tissu (vert), pain (jaune) et forge (bleu). Attention : les couleurs n’ont rien à voir avec celles des joueurs ! |
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Après un tour de jeu, chacun a joué une tuile de sa main (parmi 3). Trois possibilités de pose :
– Une tuile de bâtiment avec la pose d’un pion sur la tuile et la progression d’une case sur la piste d’influence de la guilde en question (à gauche),
– Une tuile de bâtiment avec la pose de deux pions sur la tuile mais aucune progression sur la piste d’influence de la guilde,
– Une tuile de marché avec la progression de deux cases sur la piste d’influence de la guilde.
Tout un programme et des vrais choix… |
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Le jeu semble bien plaire aux 4 joueurs attablés. Simple d’abord, on n’a pas 36 solutions à son tour, mais la vraie finesse du jeu va bientôt se révéler à nous : les chaînes de
bâtiments d’une même guilde peuvent aller très loin, puisqu’elles ne sont pas arrêtées par les rues ! Ainsi, on dit que deux tuiles dans des quartiers différents sont adjacentes si
une rue les sépare. Très déconcertant… Dans le me^me ordre idée, nous ne serons pas très à l’aise non plus lorsqu’il s’agira de clôturer les premiers quartiers, car c’est bien là
que les points se marquent et comme on essaie toujours de s’avantager par rapport aux autres, on doit faire attention… |
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Pour l’instant, chacun joue ses pions de manière assez groupée, et certains (noir, rouge et jaune), se laissent aller à placer deux pions sur chaque tuile, parfois. De mon côté,
comme je sais que les pions sont limités et qu’il est important, probablement d’aller haut sur les pistes d’influence, je préfère opter pour plus de modération… |
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Rouge (Sylvain) vient me rendre une visite dans le quartier du bas, mais je garde la majorité dans ce quartier malgré ses 2 deux pions rouges, car je suis sur 2 bâtiments et lui un
seul. Le cube blanc indique que je suis premier, le noir, qu’il est second… |
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Sylvain vient de repasser premier dans ce dit-quartier, mais je place une tuile de bâtiment jaune sur laquelle je vais placer un 3ème pion et clore ainsi le quartier. Calcul des
points : 8 pour le quartier (forfait) + 2 par marché (ici : 6 points) + 5 par troubadour et par taverne (ici : 0 point), d’où un total de 14 points. Le premier (moi) marque la
moitié (c’est-à-dire 7 points) et le second (Sylvain) marque la moitié de cette moitié (c’est-à-dire 4 points). Comme nous ne sommes que deux dans le quartier, on ajoute chacun un
point… |
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Ensuite, on comptabilise les points pour les guildes (pas forcément dans la même chaîne) : la guilde verte totalise 5 tuiles et la jaune 3 tuiles, donc c’est la guilde verte qui est
comptée. On consulte la piste d’influence verte, et on y voit que le premier (joueur vert = moi) marque 4 points (forfait), le second (rouge = Sylvain) 2 points (forfait) et qu’il
n’y a pas de troisième. Bilan : j’ai encaissé 12 points et Sylvain 7 (erreur sur la piste de scores, corrigée par la suite). Avouez qu’il y a là de quoi dérouter les joueurs.. |
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La partie a progressé et deux nouveaux quartiers ont été décomptés, confortant mon avance au score, mais cela va vite changer car je ne suis pas du tout présent dans les 5 quartiers
restants… |
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Ambiance tendue autour de la table, mais partie très plaisante,quoique un peu diffcicile à anticiper : on imagine encore assez mal le décompte final qui fera intervenir la fameuse
longueur des chaînes… |
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Jacques-Olivier ferme un nouveau quartier, alors que sa dulcinée est à une case de votre serviteur sur la piste de score… |
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La partie approche vraiment de son terme, puisqu’un seul quartier reste à clore. Tout a changé au niveau des scores, comme en atteste la position de chaque marqueur (je suis
dernier, je suis dernier !)… |
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Dernier quartier clôturé, plutôt à mon avantage (cube blanc), mais au niveau des guildes, je vais couiner sans parler du décompte final : 1 point par tuile connectée + un bonus lié
au nombre de quartiers reliés (1 3 6 10 15 21 28 36), seuls les 3 premiers par piste d’inluence étant récompensés (moitié, moitié de la moitié, moitié de la moitié de la
moitié)… |
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Petite vue finale juste avant le dernier décompte de quartier et le décompte final. Précision pour les joueurs attablés avec moi ce jour-là : on avait oublié de décompter cet ultime
quartier (les photos en attestent) et c’est chose réparée dans le compte-rendu. Je n’en reviens pas d’ailleurs (cela m’avait considérablement désavantagé)… |
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Bilan synthétique :
On a aimé
– L’enchaînement rapide des tours de jeu, qui se limité à la pose d’une tuile et éventuellement à un décompte,
– Le système viiceux de l’influence : soit on joue beaucoup de pions, mais du coup on a moin d’influence, soit on en joue peu, mais du coup on a moins de chance d’avoir des
majorités.
On a moins aimé
– Les couleurs choisies pour les joueurs = les mêmes que celles des guildes,
– Une certaine lourdeur dans la lecture du jeu : chaînes de tuiles connectées, majorités dans les quartiers, …
– Une certaine froideur d’ensemble et un thème totalement absent. |
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Scores de la partie :
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Piste – pions |
Guilde bleue |
Guilde verte |
Guilde rouge |
Guilde jaune |
Total |
Lucarty (rouge) |
42-0 |
4 |
4 |
0 |
2 |
52 |
Jacques-Olivier (jaune) |
55-0 |
2 |
2 |
12 |
5 |
76 |
Amandine (violet) |
36-0 |
7 |
0 |
6 |
0 |
49 |
Ludo le gars (vache) |
43-2 |
0 |
8 |
3 |
3 |
55 |
Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20
Durée de la partie : 1 heure
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Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les critiques faites sur Dominion :
– Dominion n’est pas un « simple jeu de cartes », c’est un jeu bien plus riche que des centaines de jeux de plateau
– Il n’y a que la comptabilisation des actions qui pose réellement problème, et il y a un moyen très simple de le gérer : quand une carte donne des actions bonus, on pose les cartes action correspondantes dessus. Deux cartes chevauchent un Village ou un Festival, une seule pour les cartes à +1 Action. Quand on a fini de jouer ses actions, on fait rapidement le compte des bonus de pièces et d’achats, qui ne posent pas vraiment de problème de comptabilisation.
Ça fait plaisir de voir qu’Imbrix et Equinox sont appréciés par ici aussi.
Ces deux petits jeux que j’ai acquis dès leur sortie sont un ravissement. Je les ai personnellement relogés dans de petites boîtes plates en métal (type boîte à cigare) pour pouvoir réellement les emporter partout.
Il faut bien jouer une dizaine de parties pour commencer à ressentir la profondeur tactique des jeux (on se fait facilement piéger à Imbrix, par exemple) mais c’est tellement vite sorti et rangé qu’il n’y a aucune raison de s’en priver (surtout pour 10 euros).
Pour moi, l’énorme force de Dominion, c’est de combiner des parties rapides, une énorme fluidité (le temps de défausser ses cartes et c’est déjà son tour, il n’y a aucune attente) avec un jeu riche et accessible.
S’il faut commencer à manipuler de petits pions à chaque fois qu’on joue une carte, j’ai bien peur que l’atout des parties rapides et fluides ne s’envole.
Et tu admettras que taxer un jeu de « simple jeu de cartes » a de petits relents désagréable de condescendance, même si ce n’était pas voulu au départ. Personne ne dira d’Age of Steam qu’il s’agit d’un « simple jeu de plateau » parce qu’il n’y a ni cartes ni illustrations, ou du Go qu’il s’agit d’un « simple jeu de pions ».
Concernant le débat hasard ou bluff de Nuggets, je pense que c’est comme tous les jeux de bluff: si on commence à connaître ses adversaires on peut anticiper ce que fait l’autre, puis l’autre anticipe qu’on anticipe donc fait autre chose etc… Dans ce cas le hasard n’est plus vraiment présent. Perso je pense que c’est un grand classique que tout le monde devrait posséder, mais je n’aime guère le look de sa version fantasy « Armadira », encore pire que l’ancienne qui fait très proto. La belle version finale de Nuggets reste à sortir!
Merci de ce retour sur un compte-rendu de partie qui date de… 14 ans !!! 😉
En effet, ce jeu Nuggets est vraiment un excellent jeu, très abstrait et élégant, épuré. Je l’aime beaucoup. Votre commentaire me donnerait presque envie de lancer des fouilles archéologiques pour aller le rechercher dans ma ludothèque et y rejouer ! 😉
A quand une réédition sublimée par de beaux composants et/ou un thème plausible ?