Participants
– Jérôme, participant occasionnel de nos soirées jeux, mais dont la manière de jouer se révèle très subtile,
– Julie, dont le thème du jeu de ce soir est clairement fait pour elle,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
De toutes mes dernières acquisitions, les Princes de Florence demeure l’un de ceux qui me tente le plus de tester, tant le thème, le matériel, les mécanismes et l’auteur me séduisent. Ce sera chose faite ce soir, à 3 joueurs seulement, et je m’en réjouis
par avance…
N’ayant procédé qu’à une lecture diagonale de la règle avant l’entame de cette partie, nous nous astreignons à une lecture exhaustive de celle-ci, ce qui s’avérera, certes long, mais au final, parfaitement clair. Ainsi, après une heure d’étude et de mise en place, nous pouvons nous mettre dans la peau d’une famille de mécènes à la Renaissance. Jérôme choisit la famille rouge, Julie la verte et Ludo le gars la grise.Suivant les dires de Jérôme et Julie, il leur faut 2 ou 3 tours pour bien saisir les mécanismes du jeu. De mon côté, je suis désolé d’avoir immédiatement mesuré l’importance des éléments. Ainsi, lors de la première phase d’enchères que je lance, je récupère pour 200 florins un saltimbanque, en me disant que cette acquisition a le mérite de me garantir des points de valeur artistique quelle que soit l’oeuvre produite. Cet investissement devrait donc être rentable. Julie, toujours lors de ce premier tour, s’approprie une forêt, ce qui devrait, selon toute vraisemblance, lui permettre de réaliser la plus belle oeuvre d’art de ce tour inaugural. Jérôme, enfin, investit dans la présence d’un artisan dans son domaine. Lors de la phase d’action, je choisis de ne pas créer d’oeuvre, étant assur de ne pas remporter les 3 points de renommée consécutifs à l’oeuvre la plus réussie. Jérôme a moins de scrupule et en crée une, tout comme Julie qui, sans surprise, gagne les points de renommée correspondants… |
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Les tours suivants me confortent dans l’idée Je m’occupe également de glaner chacune La partie se poursuit dans un climat de réflexion |
Le 5ème tour de jeu se révélera être le véritable détonateur de la partie et il restera comme l’un des plus tactiques : Jérôme est le premier joueur et il ne produit pas d’oeuvre durant sa phase d’action. Julie n’en réalise pas non plus. Aussi, alors que je me préparais à réaliser une oeuvre de valeur 18 (avec le Dramaturge que Jérôme a déjà joué), je me ressaisis en utilisant l’un des personnages de ma main (un Apothicaire) en lui faisant réaliser une oeuvre au rabais (15 points). Je comprends alors qu’il n’est pas nécessaire de produire une oeuvre mirifique si vous êtes le seul à créer ! Ainsi, je conserve la possibilité de produire une oeuvre de qualité au prochain tour.Les 6ème et 7ème tours sont réglés dans ma tête et je ne vois pas comment Jérôme et Julie vont pouvoir me dépasser : j’ai 2 personnages qui vont pouvoir produire, sans autre investissement, une oeuvre chacun de valeur élevée. Julie, puis Jérôme, tente bien le tout pour le tout en investissant dans une carte de renommée, mais cela paraît être un peu tard.
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Jérôme choisit une carte bonus en milieu de partie |
Lors du dernier tour, je pousse le vice jusqu’à proposer aux enchères une carte de recrutement que Jérôme puis Julie me laisse prendre pour 200 florins (ils sont fous ces florentins !!!). A l’aide de cette carte, je réalise une phase d’action époustouflante : je recrute le Théologien de Jérôme, lui fait réaliser une oeuvre de valeur 18 (soit 9 points de renommée immédiats) puis réalise une seconde oeuvre d’art avec l’Ecrivain, couplé à une carte bonus rapportant autant de points que le nombre de personnages que j’ai déjà joués (donc 6 points), oeuvre qui sera sacrée chef d’oeuvre de la soirée avec 28 points de valeur artistique ! 14 points supplémentaires de renommée sont immédiatement marqués par votre serviteur.La partie peut se terminer, je ne vois pas comment les cartes de renommée de Julie et Jérôme pourraient modifier le résultat final. |
Le domaine de Ludo le gars en fin de partie : les 3 libertés, 3 saltimbanques, un lac, un parc, deux bâtiments |
Le domaine de Julie en fin de partie : une liberté, 3 artisans, 2 saltimbanques, une forêt, 5 bâtiments |
Le domaine de Jérôme en fin de partie : 2 libertés, 2 artisans, 2 forêts, un lac, un parc, 3 bâtiments |
Décompte final
Je remporte la partie avec un total de 69 points, suivi
de Julie avec 57 points et Jérôme avec 34 points.
Débriefing
Que dire de plus sur ce jeu qui n’aurait été
mentionné lors du déroulement détaillé de cette
partie ?
A mon humble avis, il me faut lister les quelques considérations stratégiques
que nous avons pu identifier :
– Les saltimbanques se révèlent être un investissement très
lucratif, quel que soit la stratégie développée par la
suite,
– Il est pertinent de tenter d’attirer des personnages proches en terme d’aspirations
créatives. Ainsi, il est judicieux de réunir les personnages qui
apprécient les même bâtiments, afin de minimiser les constructions
de ceux-ci (gain de place, coût moindre, …),
– Les libertés semblent devoir être achetées rapidement,
car rien n’est pire que d’en être privé 😉
– Les artisans ne sont pas essentiels sauf dans le cas d’une stratégie
axé sur les bâtiments et les cartes de renommées dans ce
même sens,
– Les cartes de recrutement, trop peu perçues comme intéressantes
par Jérôme et Julie, sont en réalité très
puissantes : un personnage ainsi débauché ne vous aura rien coûté,
vous aurez pu le choisir en connaissance de cause, et, en plus, ce recrutement
ne compte pas pour une action ! Pourquoi se priver alors ?
Une fois de plus, Kramer
nous livre là un jeu exceptionnel, édité par un professionnel
du jeu, qui propose une gamme pour adultes d’une qualité inégalé.