[14/12/2002] König der Elfen

Participants
– Yvan, nouveau trentenaire et Roi de la fête (sera-t-il également sacré Roi des elfes ?),
– Coline, co-organisatrice de cette soirée d’anniversaire,
– Philippe, ami de mes hôtes de ce soir, que je retrouve à chaque soirée qu’ils organisent,
– Olivier, pôte caladois de nos années lycées, que je n’avais pas vu depuis environ 5 ans…
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Initialement, c’est une partie de jeux de rôles qui aurait dû avoir lieu ce soir. Mais, la fatigue d’une rude journée d’anniversaire 😉 aidant, ni Yvan, ni Coline, ne se sentaient d’attaque pour mettre en route cette partie qui aurait constitué un véritable retour aux sources pour votre serviteur : 10 ans sans JdR !
A défaut, je propose de sortir König der Elfen de ma musette, en vantant la thématique séduisante de ce jeu et la réputation sans faille de son auteur : Alan Moon, déjà  récompensé par un Spiel des Jahres pour Elfenland.
Je relis la règle dans mon coin, afin d’être en mesure de l’exposer sans filet à mes amis.


Coline (de dos), avec Philippe a sa gauche, suivi d’Olivier et d’Yvan, lors de l’analyse de leur main de cartes en phase de construction…

Lorsque la phase de déplacement s’enclenche,
tous les joueurs prennent conscience de la nécessité d’anticiper
les positions des villages et de la difficulté à réaliser
un tour complet de tous les villages de la table. Chacun récolte
quelques pièces d’or, tout particulièrement les veinards
qui ont pû placer des voleurs aux endroits appropriés.

La seconde manche débute de manière
légèrement différente (moins de villages placés
rapidement dans son propre royaume), puisque chacun comprend l’intérêt
d’acheter ses 3 cartes autorisés le plus rapidement possible (plus
de choix avant de construire).
Cependant, cette tactique attentiste trouve ses limites lorsque certains
joueurs, dont votre serviteur (désolé…), placent des villages
encombrants dans les royaumes adverses. Certes, il est toujours possible
de supprimer des villages de son royaume, mais cela revient à dépenser
des pièces d’or et à perdre du temps.

La phase de construction de cette manche se
révélera la plus longue de la partie, car c’est lors de
celle-ci que nous comprenons les implications du placement des villages,
des obstacles et des cartes voleurs et or. La phase de déplacement
qui s’ensuit n’est qu’une formalité.

Nous constatons de plus en plus que le tirage
des cartes est terrible s’il ne s’avère pas conforme à ses
attentes. Par exemple, Coline a disposé d’un superbe jeu lors de
la première manche et d’un jeu netement plus quelconque lors de
la seconde. De mon côté, je n’ai pas pu mener à bien
une tentative de gain important à cause d’un tirage désastreux
: j’avais 3 cartes radeaux en main et j’envisageais de passer deux fois
sur mon village océanique, à la condition de piocher un
nouveau radeau. Le problème, c’est qu’en 4 tentatives + 3 achats
je n’en ai pas tiré un seul… Qui plus est, mes adversaires ont
placé un monstre marin m’obligeant à utiliser mes 3 radeaux
pour passer une seule fois dans mon village…


Olivier, le banquier, distribue les revenus d’Yvan lors de la phase
de déplacement de celui-ci…

Les manches 4 et 5 sont très intéressantes,
car nous essayons diverses tactiques de jeu.
Yvan économise ses cartes lors de la quatrième manche, ce
qui lui permet de réaliser un tour complet lors de l’ultime tour.
De mon côté, je reproduis ma tactique d’aller-retour dans
mon royaume sur un village lucratif, en prenant plus de garantie (économie
en manche 4) : je place un désert chez moi, avec une carte or dessus,
puis je garde en main 2 cartes demi-tour et une carte escorte me permettant
d’éviter les effets de l’obstacle placé par un adversaire
et du voleur ici présent. J’ai en main 4 cartes de wagons troll
nécessaires pour faire un aller-retour, il me manque donc seulement
le moyen de passer sur un village désert pour effectuer le dernier
passage, synonyme de revenus formidables. En 5 échanges cartes
+ 3 achats, je ne parviens à tirer une seule carte parmi celles
qui convenaient : dragon, licorne et wagon troll ! Incroyable et extrêmement
frustrant !!! Je me résous donc à n’effectuer qu’un seul
aller-retour alors que la tactique semblait excellente…

Le jeu s’achève sur le fameux baroud
d’Yvan qui réalise un magnifique tour complet, lui procurant un
bonus de 10 pièces d’or. Il faut dire que sa ruse aura été
de ne placer aucun village dans son royaume afin de minimiser le nombre
de villages à visiter. Il dut supprimer le seul village qui s’y
trouvait, et même si Coline en avait placé un nouveau il
l’aurait supprimé de la même manière…

Nous choisissons chacun un symbole de blason
coloré et nous classons nos 10 cartes initiales. La première phase de construction de la première manche (sur 5) va donc débuter…

Yvan, désigné comme premier
joueur, place un village dans son royaume, ce qui incite chaque joueur, excepté votre serviteur un peu sceptique sur l’intérêt d’une telle action, à faire de même lors de leur premier tour. Chacun réfléchit longuement à l’avantage
de poser un obstacle ci ou là, de placer une carte Or dans tel village ou de construire d’autres villages chez soi ou chez les autres…
Cette première phase de construction atteint des sommets de durée
: près d’une heure, ce qui signifie déjà que la
partie va franchement dépasser la durée prévue
: 45 minutes !!!


Coline en phase de réflexion avancée, alors que Philippe
semble se délecter d’une carte intéressante qu’il est
prêt à jouer…


Une vue rapprochée de mon royaume, lorsque je pense avoir
trouvé une bonne tactique : un village océanique (valeur
7) surmonté d’une carte or avec mon blason, et une carte demi-tour
dans ma main afin de passer 2 fois sur mon village…

Le jeu se poursuit avec de plus en plus
de passion, chacun étant maintenant très à l’aise
dans les mécanismes. Les manches sont plus rapides, plus incisives
et plus calculées. En effet, nous attendons maintenant le tout
dernier moment pour révéler ses intentions : les villages
déserts et océaniques ne se placent qu’en fin de phase
et sont pris d’assaut par les voleurs et autres cartes or des joueurs.
Nous commettons des erreurs de jeu : Coline, qui avait la possibilité
de faire un tour complet se retrouve bloqué à un village
du but lors de sa phase de déplacement !
Nous rions beaucoup et nous tentons d’influencer le jeu du joueur actif
: « Si tu ne joues pas un obstacle, il va bla bla bla », car
il est bien connu qu’un obstacle joué par un adversaire vous
permet d’économiser l’un des vôtres, surtout si la zone
de placement ne figure pas dans vos visites de ce tour…


L’ultime manche, vue de la position d’Yvan, où l’on distingue
à gauche mon royaume composé d’un village de désert,
une carte or, un voleur et un obstacle…

Décompte final
Yvan est sacré Roi des Elfes avec un total de 96
pièces d’or, suivi de Coline avec 81 pièces d’or, d’Olivier avec
74 pièces d’or, de Philippe avec 66 pièces d’or et de votre serviteur
avec 64 pièces d’or.


Débriefing
Cette partie de König der Elfen nous aura fait découvrir un jeu
subtil et intéressant, avec une thématique sympa et un matériel
de qualité. Nous avons tous apprécié le jeu, même
si la durée de la partie s’est fortement dilaté : plus de 3 heures
effectives de jeu !!! Surréaliste…

De multiples enseignements sont apparus, parmi lesquels la certitude que le
jeu est quand même très aléatoire (si vous ne piochez aucun
voleur ou carte or, dîtes au revoir à une possibilité de
victoire…) et le sentiment qu’il existe une stratégie gagnante : les
cartes or, escorte et demi-tour à jouer dans son propre royaume, en plusieurs
exemplaires si possible, sur des villages lucratifs (préparation en 2
ou 3 manches). Après une visite sur le boardgamegeek,
j’ai effectivement constaté que d’autres joueurs avaient eu la même
conclusion et qu’il convenait d’aménager une variante. Ils proposent,
par exemple, de n’autoriser qu’un maximum de 14 cartes en main (défausse
des autres) ou d’interdire de jouer une carte escorte en complément d’une
de ses propres cartes or. Cette dernière option simule le fait que l’escorte
prend à son compte la moitié des gains.
Le jeu nous a également montré que l’option de suppression de
villages dans son royaume est nettement trop puissante.

Au final, nous avons passé un superbe moment de jeu, et chacun s’est
accordé pour dire qu’il faudra remettre ça au plus vite. C’est
bon signe et cela permet de juger de la qualité de König der Elfen.

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