[15/03/2003] Adel Verpflichtet

Participants
– Anne-Marie, ma belle-mère, en phase de découverte par elle-même des jeux de société « modernes »,
– Jacques, mon beau-père, dans la même situation et motivé par le challenge,
– Sophie, la sœur de Julie, qui n’en est plus à son premier jeu,
– Julie, qui, après avoir joué à plein de jeux de Knizia et Kramer, est en train de découvrir ceux de Teuber (Entdecker, Löwenherz, Barbarossa, …),
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Voici plus d’un an que nous n’avions pas joué à Adel Verpflichtet, ce qui m’a contraint à préparer la règle dans l’après-midi, convaincu que ce jeu serait celui que mes beaux-parents allaient souhaiter essayer… Bien joué, il est effectivement choisi au détriment de Chinatown et de Nomadi !
Ce soir marque une étape importante dans la pénétration du jeu de plateau germanique sur le sol français. Rendez-vous compte : mes beaux-parents en situation de découverte, il ne fallait pas les décevoir…

Ayant préparé des aides
de jeu individuelles
dans l’après-midi, afin de faciliter l’apprentissage
des actions possibles suivant si vous êtes à la salle des
ventes ou au château, je distribue mes petites fiches et je subis
alors un courroux violent : « Mais c’est illisible, c’est écrit
beaucoup trop petit, et bla et bla et bla… ». Dépité,
je me résigne à faire abstraction des ces outils de soutien
ludique, afin notamment d’éviter des éborgnements probables
dus à la prise de recul nécessaire des acteurs pour lire
leur fiche… Et oui, on n’a pas tous les jours 20 ans ;-))))))

Une fois la mise en place effectuée
et les règles décortiquées, nous nous lançons
pour de bon dans la partie. Jacques prend le pion bleu, Anne-Marie le
violet, Sophie le beige, Julie le rouge et votre serviteur le vert.


La partie est commencée depuis peu et la mère et la fille
choisissent le lieu de leur prochaine action. On notera, au passage, la
ressemblance avec Julie…

Par la suite, je commence à m’inquiéter
de deux paramètres : Julie, Jacques et Sophie parviennent à
se constituer de bien belles expositions grâce à des mains
de cartes redoutables. Je vais devoir remédier à cet état
de fait, en jouant de préférence unj voleur au château
afin de dérober des oeuvres aux autres joueurs. Et c’est là
qu’Anne-Marie me poignarde : elle expédie mes 2 voleurs au cachot
en moins de 4 ou 5 tours, ce qui réduit considérablement
mes marges de manoeuvre futures…


Julie et Sophie exposent leurs oeuvres sous le regard dubitatif du
beau-père…


Une vue rapprochée du plateau à la grande époque
de la fuite en avant de Sophie et de Ludo le gars, ce dernier tentant
de rallier le banquet au plus vite…

Il ne reste plus beaucoup de tours à
jouer et les positions semblent claires : soit Sophie soit Jacques l’emportera,
tout dépendra de la valeur de leurs expositions respectives. Mais…
n’oublions que Julie, même si son retard est hallucinant, dispose
certainement de la plus belle exposition. Une trouble-fête en quelque
sorte, qui va probablement servir d’arbitre entre Sophie et son père.


Cette vue rapprochée est trompeuse : le pion bleu est en réalité
sur les talons du vert, qui peut contempler ses 2 pauvres voleurs en prison…


Je distribue les cartes colorées de chaque joueur en précisant
que chacun dispose des mêmes valeurs globales (total de 13 pour
les voleurs, pouvant s’obtenir avec un 1 et un 12, tout aussi bien qu’avec
un 4 et un 9)…

Le jeu débute par une propension
à jouer des cartes de salle des ventes pour Anne-Marie, Jacques
et Julie, alors que Sophie et moi tentons de jouer le château
afin d’exposer rapidement nos oeuvres et avancer ainsi sur le parcours.
Rappelons qu’il n’existe que deux manières d’avancer, et que
toutes les deux se déroulent dans le château : exposer
ou jouer un détective qui réussit sa mission.
En quelques tours, Sophie et votre serviteur ont ainsi réussi
à prendre une avance confortable au score.


Par moments on se demande si l’on n’est pas tous un peu fou : 5 voleurs
joués en même temps ! Bilan : un tour pour rien, car les
voleurs ne se volent pas entre eux…

Au niveau du parcours de jeu, deux pions
éprouvent des difficultés colossales pour se mouvoir :
Julie et Anne-Marie ne les déplacent que très rarement.
Heureusement pour ma belle-mère, sa position peu avantageuse
(5ème puis 4ème) lui permet d’avancer d’un nombre de cases
important pour ces 2 choix judicieux de détective.
Julie, quant à elle, ne décolle pas, ce qui peut s’expliquer
par le fait qu’elle n’expose jamais ses oeuvres, préférant
s’en procurer toujours plus. J’ai bien insisté sur le fait que
posséder un egrande exposition était intéressant
pour le bonus final (8 cases), mais qu’il convenait malgré tout
de se rapprocher du banquet, car, à ce rythme, elle finira dernière…

Jacques devient très menaçant
dans la suite du jeu : beaucoup de cartes en main et un pion relativement
avancé sur le parcours. Il fond littéralement sur mon
pion qui ne dispose de plus beaucoup de ressources pour se déplacer
: peu d’oeuvres et un détective qui a peu de chance de capturer
des voleurs à présent et qui ne permettrait d’avancer
de 2 petites cases (rang : 2).
La situation empire à vue d’oeil, car chacun a bien compris maintenant
qu’il est préférable de jouer une carte château
pour tenter d’avancer. Dur, dur…


Sophie avance encore son pion, alors que l’on aperçoit celui
de Jacques, au fond, dans le coin avant la dernière ligne droite…

Sophie réussit à entrer la
première au banquet et chacun expose alors sa plus belle suite
de cartes. Comme on le pressentait, Julie, bien que loin derrière,
s’adjuge les 8 cases de bonification, Jacques prenant les 4 autres,
ce qui ne lui suffit pas pour rattraper complètement Sophie.


La configuration finale du plateau

Décompte final
Sophie remporte brillamment cette partie en parvenant sur
la deuxième place autour de la table du banquet, son père terminant
à 2 cases, Ludo le gars à 5 cases, Julie à 10 cases et
Anne-Marie à 15 cases.

Débriefing
Sympathique mais très difficile à appréhender, Adel Verpflichtet
reste un jeu accessible aux « non joueurs ». En ce sens, il me semble
qu’il a parfaitement atteint son but et que chacun a apprécié
cette partie bien réussie. La remontée fulgurante de Jacques restera
dans les annales, tant il était parti de loin pour me doubler et échouer
à 2 petites cases de Sophie.

Ce jeu requiert, bien entendu, de savoir anticiper ce que vont faire les autres
joueurs. Il peut également se jouer en dilettante, en choisissant ses
cartes au feeling, en espérant ne pas être contré trop vite,
soit par un chèque plus élevé, soit par un détective
zélé, soit par un voleur indélicat.
Le jeu se veut rapide, dynamique, aucun temps mort n’a lieu, tout au plus peut-on
le qualifier de répétitif car il se résume à choisir
une carte 1 puis une carte 2, puis on recommence après avori résolu
les actions.
Il est très difficile de planifier quoi que ce soit, mais il semble qu’il
faille investir assez tôt dans les œuvres d’art pour pouvoir exposer
à son gré par la suite et contre-carrer les voleurs éventuels
grâce à des détectives judicieusement joués. En plus,
ce faisant, notre pion doit se trouver en arrière et donc avancera de
manière confortable si le détective réussit.
En fin de partie, il convient d’exposer le plus souvent possible afin de rejoindre
le buffet en temps utile.

Un jeu très fun et agréable, même son caractère
répétitif et déconcertant peut freiner des sorties trop
fréquentes.

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