[17/02/2008] Dames, Container, JetSet Casino

Deuxième journée à Cannes, et trois comptes-rendus de parties au programme. Le premier détonne par son classicisme : le jeu de Dames ! Mais bon, on est à Cannes quand même… Ensuite, une partie du très attendu Container, mais la déception est à la hauteur de cette attente. Enfin, JetSet Casino, un jeu de gestion de main de carte et d’optimisation de déplacement assez réussi même s’il nous a semblé extrêmement tributaire de sa mise en place et qu’il faudra le revoir dans un autre contexte. Hop, c’est parti !

JEU DE DAMES :

Attendant le retour de Thibault, parti bronzer sur la plage ;-), nous nous adonnons à une partie de
jeu de Dames, histoire de faire au moins un jeu classique lors du week-end. Romain et Sylvain d’un côté,Franck et moi de l’autre…
La partie est vraiment sympa alors que nous n’avons pas rejoué à ce jeu ancestral depuis des
années. D’ailleurs, nous jouons encore avec la règle du « Souffler n’est pas jouer », et c’est peu dire que cela a bien faire marrer le jeune prodige des dames qui trainait dans le
coin…
La partie est intéressante et ce malgré mon avance avérée…
Hop, une dame pour moi ! Mais elle sera de très courte durée, Franck me l’ayant laissée faire pour
mieux me la piquer dans la foulée…
La partie s’équilibrerait presque et je commence à douter malgré mes 2 pions d’avance…
Je crois pouvoir dire que c’est sur ce coup-là, sur ce piège-là, que je tue le suspense alors que
Franck était à deux doigts de la dame : c’est à lui de jouer et il est bien embêté. Je lui soufflerai finalement son pion de gauche puis prendrai son pion de droite avant de filer,
moi aussi, à la dame…
Malgra sa dame noire, Franck aura du mal à enrayer ma progression vers sa ligne de fond…
Dame pour moi, et avec 4 pions de retard, Franck abandonne…
Bilan synthétique :

On a aimé

– Le côté indémodable de ce jeu, abordable par tous, jouable en dilettante comme en joueur sérieux,

– Jouer à un classique, ça fait simplement du bien de temps en temps 😉

On a moins aimé

– Paraître has been en jouant avec des règles dépassées.

Scores de la partie :

Franck (noir) : abandon
Ludo le gars (blanc) : victoire

Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20

Durée de la partie : 30 minutes

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CONTAINER :

Container. L’un des jeux les plus appréciés au salon d’Essen, et pas uniquement parce que Miss
Canada présentait la chose (quoique…). Je l’ai acheté par la suite et il me tardait de le découvrir. Sur l’une des tables du Festival, hop nous nous lançons sur celui-ci à 5
joueurs…
Une vue de mon plateau individuel après un tour de jeu : implantation d’une seconde usine
(orange) et production. Ce jeu, au look de zone portuaire insalubre, détonne bien niveau matériel, avec ses bateaux en résine et ses nombreux marqueurs de bois…
Plongé dans la règle, le père Romain a déjà bien compris l’importance de faire grossir ses
infrastructures en vue de la suite du jeu : déjà 3 usines pour lui…
Chacun de nous dispose d’une valorisation différente des marchandises acheminées sur son île
centrale. Mais attention : la marchandise la plus représentée sera écartée donc gare, gare…
Après que j’ai vendu deux marchandises oranges à Sylvain (rouge), à partir de mon bateau qui
s’était approvisionné dans son magasin, lequel se l’était procuré dans mes usines (vous avez suivi ? 😉 , un autre bateau vient d’accoster pour vendre ses 2 marchandises marrons…
Et un troisième entrepôt pour votre serviteur, histoire de pouvoir stocker 3 marchandises dans
mon magasin. Toute la finesse du jeu consiste à faire fructifier son argent en achetant et revendant des marchandises, jusqu’à mieux alimenter son île que ses camarades attablés…
Une vue générale du jeu…
Sylvain réfléchit à la meilleure action à entreprendre sous les yeux de Romain…
Une nouvelle vue du plateau central des îles et on constate que deux joueurs ont pris une
certaine avance au niveau des marchandises : rouge (Sylvain) et turquoise (moi-même). A voir si cela se maintient sur la partie car il en faut des sous pour tout ça. A noter que je
viens de réussir le pari d’avoir une marchandise de chaque type, ce qui valorisera la deuxième couleur de ma carte (le blanc) à 10 au lieu de 5 par marchandise…
Encore une vue du plateau des îles et les choses ont bien changé : j’ai creusé mon avance (avec
11 marchandises). A présent, je dépasse Franck (jaune) et rouge (Sylvain). Attention, n’oubliez pas que la marchandise la plus représentée sera écartée et sachez que si on s’achète
à soi on paie à la banque, alors que si on accepte de vendre à un autre, on encaisse son paiement + la même somme de la banque …
Le jeu devient bien prise de tête mais surtout longuet, longuet, longuet. Il est clair que les
tours sont extrêmement répétitifs et que le temps que s’épuisent deux marchandises sur 5 est encore loin d’arriver. A noter que je sens le vent tourner car avec déjà le maximum
d’emprunts possibles (2 de 10), je suis condamné à vivre trouver le moyen de remonter la pente pour ne pa me voir pénaliser par des retraits de marchandises sur mon île..
Sylvain vient de rallier l’île avec un coquet bateau de 4 marchandises. Va-t-il vouloir se faire
de l’argent ou souhaite-t-il payer le prix fort pour placer ses marchandises sur son île ? En tout cas, ce ne sera pas moi l’acheteur, déprimé que je suis par la tournure des
événements : avec un stupide achat d’une cargaison noire blanche blanche, payée au prix fort (13 $), je suis à sec de chez à sec et très proche de la banqueroute ! Quel idiot !!!
Voici une vue des îles avant que je commence ma lente descente vers les enfers de la faillite.
Et pourtant, elle était belle ma croissance turquoise…
Les plateaux de Romain (noir), de Thibault (blanc) et de moi-même (turquoise), avec chacun ses
spécificités…
La lente dégénérescence a débuté avec la perte de 2 marchandises : une noire et une blanche,
choix de mon voisin de droite (Thibault)…
Deuxième tour de perte sèche avec Thibault qui me prive de deux nouvelles marchandises…
A la limite de la totale asphyxie, je dois un minime sursaut à Franck lequel a acheté mes
maigres productions (1 et 2 $), puis mes ventes au magasin (1 + 2 + 3 $) le tour suivant, lesquelles me permettent d’ambitionner l’achat puis la vente sur l’île de cette magnifique
marchandise noire, bien mise en valeur sur mon bateau. J’en tirerai 9 $ quand même…
Très discret ce tour-ci, Franck surprend tout son monde en déclarant que lui non-plus ne peut
plus payer ses intérêts d’emprunts et que je vais devoir  ponctionner son stock sur son île !!! Coup de théâtre, car nous étions lui et moi les deux les mieux placés au
score…Le bon samaritain se retrouve dans la mouise 😉
« Allô, Houston, nous avons un problème ». Et oui, le gros souci c’est que le salon va fermer ses
portes et que les gars commencent déjà à déambuler avec palettes et tout le toutim ! De plus, on commence à trouver le jeu franchement, mais alors franchement, long. Du coup, d’un
commun accord on stoppe la partie au stade où elle en était et tant pis si on ne peut pas désigner un « véritable » vainqueur…
Le plateau de Franck en fin de partie.
 

Le plateau de Sylvain en fin de partie…
 

Le plateau de Romain en fin de partie…
 

Le plateau de Thibault en fin de partie…
 

Le plateau de votre serviteur en fin de partie…
 

L’île centrale avant que ne soient retirées les marchandises les plus représentées…
 

L’île centrale avec les cartes de valorisation de chacun (attention, celle de Sylvain est à
l’envers)…
Bilan synthétique :

On a aimé

– Le matériel de jeu superbement réaliste par sa froideur finalement agréable,

– La simulation économique très bien rendue (trop ?),

– La très grande fluidité des tours de jeu,

– Le système d’acquisition sur l’île : soit on encaisse le double de la plus forte enchère, soit on paie soi-même la plus forte enchère.

On a moins aimé

– L’extrême répétitivité du jeu : le très gros point noir du jeu,

– La longueur démesurée de la partie,

– Les erreurs dans la règle : il est écrit que 3 marchandises doivent être épuisées pour mettre fin au jeu alors que c’est 2 (règle
anglaise),

– L’impression pas si plaisante de travailler et non pas de jouer.

Scores de la partie :

Franck (jaune) : 78 (6 en poche – 22 de prêts + 88 de barils + 6 de reste)
Lucarty (rouge) : 99 (45 – 0 + 48 + 6)
Romain (noir) :
104 (56 – 0 + 44 + 4)

Thibault (blanc) : 68 (26 – 11 + 50 +
3)
Ludo le gars (turquoise) : 60 (21 – 11 + 48 +2)

Note du jeu (sur cette partie) : 12 / 20
Durée de la partie : 3 heures (et non terminée)

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JETSET CASINO :

Alors qu’Isimat (nouvel éditeur lyonnais : bonne chance !) sort une grande fournée ludique (6
jeux), un seul d’entre eux me semblait proche de mes goûts ludiques : JetSet Casino. Du coup, dès la soirée du dimanche, hop une partie de découverte sur ce jeu au très joli
matériel (la carte est splendide)…
Ma main de départ : les villes de Pristina, de Constanta et de London, et deux moyens de
transport avec le petit avion et le petit bateau. Alors que le plateau laisse croire à un jeu de conquête et bien on a affaire à un jeu de gestion de main de cartes dans lequel on
doit réaliser des parcours sur la carte pour visiter un maximum de casinos (un par ville)…
L’ambiance est assez fatiguée et il n’est pas facile pour Thibault et Sylvain d’être super
opérationnels. Du coup, on aura droit à quelques moments difficiles…
Une vue en fin de première manche sur 4 (nombre de joueurs). La situation semble favorable à
Franck qui utilise au mieux ses implantations en Méditerranée et son gros bateau pour visiter les établissements de mer en mer…
L’une des phases sympas du jeu est celle du 7 et 1/2, une sorte de black jack qui se joue en
fin de manche pour tous les joueurs qui ont visité au moins un casino durant ce tour. L’objectif est de s’approcher le plus de 7 et 1/2, le vainqueur ayant droit à visiter un
casinon de la pioche en plus…
Une vue en fin de deuxième manche. La situation devient très très compliqué pour Sylvain et
moi, logés tous les deux en Europe de l’est avec très peu de moyens de transport compatibles. A noter que la phase d’échanges de cartes marche assez bien, à défaut d’être couronnée
de succès suffisamment souvent…
La position de départ est crucial, probablement trop d’ailleurs. En effet, si l’on est bloqué
dans une zone accessible aux seules voitures et/ou que les villes des cartes que l’on a ne sont pas desservies par des petits avions, et bien on est mal et pour un moment. Il faut
alors se montrer magnanimes lors des échanges et ne pas hésiter à passer même ses « gros » moyens de transport aux autres. On l’a mal fait, c’est clair (trop prudents et méfiants) !
Vue en fin de troisième manche : là j’ai couiné. En fait, le père Sylvain a refusé
catégoriquement de prendre une offre que je lui faisais pour le sortir de la mouise centrale (avec Dortmund et un avion), tout en m’offrant une porte de sortie à moi-même (une ville
et le gros avion). Plus rien ne sera possible pour lui comme pour moi. On se doit, je crois, de faire du donnant-donnant avec ce jeu et ne pas l’accepter ici nous aura tué tous les
2 (même si, OK, Franck était déjà très loin au score)…
La quatrième manche se déroule dans une ambiance particulière (voi ci-dessus). Ceci dit, je
pense que le jeu fonctionne bien, une fois qu’on a compris l’importance du positionnement initial et d’être plus conciliants lors des échanges…
Le dernier tour de 7 et 1/2 me voit récompensé d’un joli 7 et 1/2 tout pile ! Finalement
cette 4ème manche, jouée très amicalement avec Franck (beaucoup d’arrangements de cartes) m’aura été profitable : je remonte presque au niveau de Thibault…
Ultime vue du plateau et de la situation de jeu…
Bilan synthétique :

On a aimé

– La place du thème dans le jeu : les phases de 7 et 1/2 pimentent le jeu et ancrent le jeu dans son thème,

– L’intelligent et logique système de déplacement d’une ville à l’autre en utilisant un mode de transport adéquat,

– Le look des composants du jeu, très à l’allemande,

– La tchatche nécessaire et la perspicacité requise au moment des phases d’échange.

On a moins aimé

– L’impression d’être enfermé dans son positionnement initial,

– La puissance de la carte gros bateau dans une partie à 4 joueurs (une seule carte),

– La difficulté, lors des échanges, d’avoir des monnaies d’échange intéressantes avec ses partenaires de jeu.

Scores de la partie :

Franck (jaune) : 13 casinos visités
Lucarty (rouge) : 2 casinos visités

Thibault (bleu) : 8 casinos visités
Ludo le gars (vert) : 7 casinos visités

Note du jeu (sur cette partie) : 13 / 20
Durée de la partie : 2 heures

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2 commentaires à propos de “[17/02/2008] Dames, Container, JetSet Casino”

  1. Bonjour,

    Merci aux testeurs qui ont consacré du temps à Jet Set Casino!

    En tant qu’auteur de ce jeu j’ai beaucoup apprécié la qualité de l’analyse et des commentaires faits par Ludo le gars. C’est un « travail » de grande qualité!

    J’attends avec impatience l’ajustement de l’aspect négatif du bilan synthétique dès que vous aurez pu jouer une ou deux autres parties.

    En effet, comme il est évoqué par Ludo le gars, il faut une partie pour se rendre compte que:
    -  le choix de la première implantation est primordial pour la partie; il faut choisir une ville avec au moins un aéroport ou un port, sinon s’est l’enfermement décrit….Sur 4 cartes initiales le mécanisme du jeu permet ce choix (à 99% car ça reste un jeu avec des cartes!), mais il ne faut pas se tromper!
    – on ne va pas loin quand on cherche à garder les bonnes cartes pour soi; Jet Set Casino est un jeu avec une grosse partie deal, et dealer beaucoup permet de prétendre à la victoire. Donc il ne faut pas hésiter à sacrifier les bonnes cartes pour améliorer sa position peu à peu.

    Je n’ai pas bien compris le commentaire concernant la puissance du paquebot. De mon point de vue le paquebot n’est pas plus puissant que le Jumbo Jet. D’autre part, le mécanisme est tel que si on a bénéficié d’un Paquebot on est forcé de le céder aux autres joueurs. Sur ce point je crois que Ludo le gars n’a pas tout de suite saisi l’intérêt de dealer la carte transport. A confirmer…
    Je peux dire aussi que la voiture, même si elle semble moins puissante, est souvent une carte maitresse car elle permet d’aller dans toutes les villes; j’en ai eu l’exemple dans bien des parties gagnées grâce à la bonne utilisation de cette carte.

    En tout cas ça fait plaisir de lire une analyse approfondie qui de plus ne se veut pas définitive mais laisse un champ à la compréhension/pratique future du jeu en évaluattion. Bravo!

    A suivre donc.

    Merci encore et à bientôt
    Laurent

  2.  Salut Ludo le gars

     Sympa ce commentaire de parties
    Bon,vous avez choisi  l’option   » souffler »  (qui n’a plus cours depuis ….euh  ….  1911)  mais bon, vous n’êtes pas les seuls à le faire encore. 
     » souffler n’est pas jouer »  voulait dire  »on ne joue pas  aux dames en soufflant des pions » mais a été  ( et est encore ) interprété   souvent par un  » on peut souffler et ensuite on n’ a pas fini son tour de jeu et on doit jouer »

    D’ailleurs dans les 2 premières photos, si c’est à lui de jouer,  Franck  a une combinaison ;
    Noir sacrifie son pion situé au centre, en l’avançant : le pion blanc le plus avancé est obligé de prendre en arrière et Noir ramasse 3 pions blancs et fait une dame.

    Si c’est à Blanc de jouer, il ne faut surtout pas qu’il avance son pion pour aller faire une dame car il y a des pièges terribles derriere qui lui ferait probablement perdre   son avantage. Blanc doit préalablement s’occuper de son gruyère de pions blancs défensifs où il y a un peu trop de trous.

    Sur la photo 5 , Franck a raison de réfléchir avant de jouer, il doit parer une combinaison de Blanc  qui en avançant le pion blanc le plus à gauche perd 3 pions , en gagne 2  mais déborde imparablement.

    A mon avis Franck a ses chances dans le cas d’une revanche   😉

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