L’un des jeux sortis pour Essen 2015, ou en passe de l’être puisque les livraisons Kickstarter sont sur le point d’être acheminées, me faisait vraiment de l’oeil : Loop Inc.. Le thème, celui des voyages dans le temps pour de l’argent, me parlait à mort, moi qui suis un très grand fan de la BD homonyme : Time is Money, ils voyagent dans le temps pour de l’argent (Fred et Alexis). Allez, une petite image, juste pour le plaisir :
Le jeu en lui-même, bichonné par son éditeur Gryphon Games, n’a pas été facile à récupérer à Essen, sachant qu’ils n’avaient en tout et pour tout que 20 boîtes ! Mais il me la fallait et je n’ai pas hésité à promettre d’en parler très rapidement sur mon site. Vous voyez, c’est chose fait 😉
Bonne lecture de ce compte-rendu d’une partie qui nous aura vraiment bien plu..
LOOP INC.
Il y a du matos dans cette boîte aux couleurs chatoyantes : un plateau central, des cartes et des jetons tout autour, sans parler des plateaux individuels. Certes, il n’y a que du carton, mais c’est fourni !Voici la ligne du temps, ou plutôt les deux lignes (la place manquait pour n’en faire qu’une). Sur chaque carte, il y a deux « sous » cartes chronologiquement placées. Dans le cours de la partie, on ira sur l’une ou l’autre, sachant qu’il faudra que notre machine soit équipée d’au moins les objets indiqués en-dessous. L’excédent occasionnera des déchets (pas bon ça). A noter que chaque joueur ne pourra se rendre qu’une seule fois sur chaque destination temporelle et que deux joueurs seulement ne pourront s’y rendre dans la même journée…Chaque joueur possède devant lui ses jetons symbolisant ses machines à voyager dans le temps qui sont envoyées dans le passé : on en a 1 pour le jour 1, 2 pour le joueur 2 et 3 pour le jour 3. L’idée est que le premier jour, on va prendre 3 cartes et envoyer une machine dans le temps. Le deuxième jour, on rejouera les 3 mêmes cartes assorties de 3 nouvelles (lesquelles pourront s’intercaler dans l’ordre immuable du premier jour) pour envoyer jusqu’à deux machines dans le temps. Le troisième jour, on rejouera les 6 premières cartes accompagnées de 3 nouvelles (encore une fois intercalables) afin d’envoyer trois machines dans le temps au maximum. Vous voyez la finesse du truc ? Sur la droite, les 3 jetons de publicité sur lesquels je reviendrai…Oh la belle assemblée que voici !!!! Pas moins de 16 ludophiles attablés en cette fin d’après-midi, dont notre table de Loop Inc. au premier plan. Nous y jouons donc à 4 joueurs : Jean-Luc avec les éléments rouges, Lucas avec les bleus, Tristan avec les jaunes et moi-même avec les verts.La preuve sur ma machine : elle a bien les trois objets requis et aucun en excédent, ce qui m’évite de prendre des PV de pénalités liés aux déchets…Mon premier voyage du jour 2 me conduit au Moyen-âge, sur les traces des Mayas en train de jouer à un jeu de ballon aujourd’hui disparu. Avant de m’y rendre, j’y avais placé un jeton de publicité (grâce à une carte de publicité choisie au deuxième jour donc), lequel m’avait réservé la première place en ce lieu. J’empoche donc 7 PV (de la carte) + 1 PV pour la publicité non mensongère. Une bonne destination : je la conseille ! Vous aurez noté, je pense, que des 4 objets requis sur la carte j’en avais déjà 3 sur ma machine n°1 (ben oui, il faut anticiper, hein…).En fin de premier jour (et ce sera la même chose en fin de deuxième jour), on ajoute 4 cartes d’anomalies temporelles : elles deviennent des cartes action qu’on peut choisir comme les autres. Leurs effets sont positifs mais bizarres. Je vous laisse les consulter…Nous sommes dans le troisième jour et je fais le choix de jouer en priorité les cartes de ma main, afin de passer rapidement ma carte de magasin qui se trouve en 5ème position (sinon, je risque fort de me ramasser une faille !). Et puis, disons-le, j’aurai le choix dans les autres cartes nouvelles ensuite, afin d’être sûr de pouvoir les jouer…La partie est terminée et voici les 9 cartes de Jean-Luc (celles qui sont inclinées sont les nouvelles du 3ème jour)…Les 9 cartes de Lucas…Les cartes de Tristan…Mes cartes, avec cette satanée carte Warp qui me fait prendre une faille !Voici la ligne du temps une fois la partie achevée, avec tous les jetons placés au-dessus ou en-dessous des cartes, voire dessus pour les voyages réalisés lors du dernier jour…
Oui, c’est bien à des voyages dans le temps auxquels nous allons avoir à faire… On voyagera dans toutes les époques du passé le plus lointain, -3 500 000 000 d’années, au plus récent, les années 1930 je crois (sans tenir compte des extensions fournies dans la boîte et nous envoyant dans le futur). Au niveau des graphismes, on aime ou on n’aime pas : nous on aime beaucoup !Au centre de la table, on a placé le plateau collectif, lequel est composé de trois zones : le garage (qui proposera des roues et des hélices), le magasin (avec des appareils photos et des filets) et l’armurerie (avec, sans surprise, des armures). Dans chaque lieu, figurent autant d’objets de chaque type que de joueurs. En-dessous, on a positionné les cartes actions disponibles : 9 de garage, magasin et armurerie (à 4 joueurs), puis déchets, publicité, échange et déplacement. Dans chaque pile, les cartes sont strictement identiques. Ce sont ces cartes, qu’on amassera sur la table qui devront être réutilisées dans le même ordre à chacun des trois journées que comporte la partie… Ca va commencer à piquer au niveau des explications…Mon plateau individuel : il représente mes trois machines utilisables avec autour de chaque « globe » les objets qui seront placés. Sur la gauche, ma première machine sera utilisable à chacun des trois jours, au milieu la seconde qui sera utilisable aux jours 1 et 2, et à droite, la dernière, utilisable uniquement lors du troisième jour. En-dessous, on positionne les éventuelles pénalités reçues : – 1 point par déchet (objet non requis sur une destination), 3 points pour une publicité non suivie d’un voyage et les jetons de failles spatiotemporelles (- 1 point pour un, – 3 points pour deux, – 6 points pour trois, élimination au-dessus !). Oui, ça va piquer…Mon premier voyage me mène à OK Corral en 1881. Je prouve que ma machine possède bien une armure, une hélice et une roue, ce qui me permet d’y envoyer ma machine du jour 1 et de gagner 5 PV sur la piste de scores. Attention : si un deuxième joueur veut venir faire le même voyage que moi, il pourra, mais devra prendre une faille spatiotemporelle. La flèche jaune servira à décaler les jetons de machines pour le jour 2.Avant de passer au jour 2, voici mes 3 cartes choisies pour le premier jour, dans l’ordre dans lequel je les ai jouées : garage, puis armurerie, puis garage. Je vais ensuite les empiler, sans en changer l’ordre du tout, et elles devront être rejouées telles quelles au jour 2 (en y ajoutant, quand bon me semblera, 3 nouvelles cartes).Séance prise de tête pour Jean-Luc. En effet, le jeu s’y prête pas mal, tant il faut anticiper ce qu’on fera les jours suivants, en se méfiant des destinations visées par les autres joueurs. Et, le pire, c’est qu’il faut faire attention aux dangereuses failles spatiotemporelles qui nous menacent : à chaque action non réalisée alors qu’on aurait due (même partiellement) ou deuxième sur une destination. A la quatrième faille, on est éliminé, alors il faut faire très attention…Les deux garçons cogitent aussi pas mal mais leurs prises trop massives de cartes de magasin les pénalisent : les failles spatiotemporelles se succèdent (Lucas a pris 4 cartes magasin en tout, contre 1 seule pour moi). Pour le moment, on a du mal à voir quand prendre des cartes des autres lignes, mais ça viendra…Je viens de pester contre un petit moment d’absence (il faut dire que Jean-Luc a tendance à ralentir la cadence des tours et j’en perds ma concentration) : j’ai omis d’attendre de jouer ma carte d’anomalie prise au jour d’avant (pourtant celle qui devait venir de ma main !) et, du coup, je vérifie si je vais pouvoir lancer une deuxième machine avant la fin du jour. Il me semblait que non et ça se confirme : ne pouvant en jouer l’effet, je vais prendre une faille (pas très grave, ça fera – 1 PV, mais ça frustre)…Les machines de Jean-Luc, avec une seule non envoyée…Et ses machines : 3 failles, le coup est passé très près, surtout que j’étais quasiment sûr qu’il en avait reçu 4…Et son plateau, avec lui aussi 3 failles et une publicité ratée (- 3 PV)…Mes machines à voyager dans le temps, avec deux d’entre elles malheureusement non envoyées 🙁 La faute aux manques de filets et appareils photos, pris d’assaut par mes adversaires au magasin…Petite vue de la piste de scores (originale !) sans avoir compté les pénalités liées aux jetons de failles spatiotemporelles…
Durée de la partie : 1 heure 30 minutes – Note de cette partie : 16 / 20
Scores :
Piste
Failles
Total
Jean-Luc (rouge)
27
-1
26
Lucas (bleu)
23
-6
17
Tristan (jaune)
24
-6
18
Ludo le gars (vert)
29
-1
28
Bilan synthétique :
On a beaucoup aimé – Le thème loufoque au possible et, forcément, attirant !
– La mécanique qui oblige à rejouer les cartes des jours d’avant : elle colle si bien au thème !
– La difficulté du jeu pour ne pas se faire éliminer : on s’y croirait !
– Le look des illustrations, très original, voire délirant parfois,
– L’humour sous-jacent dans les cartes et les règles,
– Les bonus offerts dans la boîte pour prolonger le plaisir…
On a moins aimé – La difficulté pour expliquer la règle la première fois (sans parler de sa première lecture…),
– Le carton total : on aurait aimé un peu de bois ou même de métal,
– Le chaos qui pourrait submerger le jeu selon les parties et les joueurs (à vérifier, je n’en suis pas sûr).
attention nous revoilà en 1889 !!!
Je me disais aussi: quel éditeur serait assez farfelu pour publier un jeu basé sur la BD 🙂