[18/04/2008] Kaivai

En 2005, à Essen, l’éditeur jusqu’alors inconnu Pfifficus nous propose une -très- grosse boîte rouge, avec un jeu de placement particulièrement malin et tendu : Kaivai. En 2006, on prend les mêmes et on recommence avec l’extension de ce jeu. Je voulais la tester ce soir mais après 2 ans sans jouer à Kaivai, il m’est bien difficile de l’attaquer d’emblée, surtout avec 2 joueurs débutants sur ce jeu. Du coup, assez sagement il faut bien l’avouer, nous nous lançons effectivement dans une partie de Kaivai, mais en version de base. En plus, j’accuse une certaine fatigue ce soir, au point d’avoir même du mal à expliquer la règle de base et de commettre, au fur et à mesure de la partie, boulette sur boulette !
Je préviens tout de suite : il fait bien mal à la tête ce jeu aux infinies possibilités…

KAIVAI :

Les îles polynésiennes
et leurs croyances en le Dieu Kaivai, celui qui est capable de manger l’océan, à savoir de le parcourir sans encombre dans toutes ses largeurs…
Le jeu vient d’être
mis en place avec le positionnement de 2 cottages chacun, juste après la première phase d’enchère lors de laquelle je me suis placé en dernière position pour pouvoir placer un
nouvel hexagone de culte et la statue du Dieu dans l’île où j’ai un cottage collectif (gain d’un jeton d’influence)…
Même si choisir le
placement du Dieu me semblait une bonne idée avec le gain d’un précieux jeton d’influence, je ne tarde pas à déchanter car être dernier est vraiment difficile : je suis contraint de
payer un jeton d’influence pour réaliser ma première action (construction d’un cottage) et du coup, mon gain initial est nul…
Fin du premier tour de
jeu : à l’exception de Romain qui n’a pas pu construire ce tour (le coût de chaque action est doublé à chaque fois qu’un joueur la prend !), nous avons tous 2 bateaux prêts à partir
sillonner les océans, en quête de poisson frais et de renommée…
Fabien et Romain en
pleine phase de réflexion : il faut dire que ce jeu n’est pas du genre léger avec un nombre incalculable de possibilités à chaque tour. Il y a 6 actions possibles, chacune étant
gratuite la première fois (placement d’un jeton d’influence depuis la banque), et le tout est de bien estimer celles que vos camarades veulent à tout prix réaliser. Si je vous dis
qu’en plus, c’est  ultra-tendu avec les jetons d’influence, vous aurez compris qu’on se prend bien la tête ce soir…
Mon bateau vient de
débarquer du poisson sur deux cottages adjacents à la tuile de culte de l’île. Sur le cottage jaune, appartenant à Fabien, ce dépôt s’apparente à une vente pour un gain d’un
coquillage de valeur 5 pour moi. Sur le cottage vert, qui m’appartient, mes deux dépôts s’apparentent à des offrandes faites au Dieu, ce qui se transformera en points de victoire
lorsqu’un joueur fera une célébration (une des 6 actions) sur cette île…
Fin du deuxième tour de
jeu : nous sommes à 1/4 du jeu (et oui, on ne jouera qu’en 8 tours, comme l’auteur le suggère dorénavant), et le moins que l’on puisse dire c’est que Sylvain a vraiment bien fait de
dépenser comme un fou au premier tour. En effet, il s’adjuge une substantifique avance, alors qu’au départ on aurait pu être sceptique sur cette débauche financière (influence +
coquillages)…
Fin du troisième tour de
jeu : l’avance de Sylvain se conforte et mes premières grosses boulettes se produisent ! Le truc très sympa avec la mise aux enchères de l’ordre du tour, c’est que le
montant misé (qui ne se dépense pas hein) indique également combien coûtera chaque construction à venir pour ce joueur (exemple : vous misez 7, une construction vous coûtera 7
coquillages) et conditionnera votre capacité de déplacement de bateaux (en général, pour avancer jusqu’à 5 cases il faut miser autour de 5). Tendu, tendu, ce système…
Fin du quatrième tour de
jeu : avec ses 3 bateaux et ses 2 tombeaux des dieux, Sylvain acquiert un développement inégalé. Il engrange facilement du poisson lorsqu’il pêche et il dispose souvent de 3 fois la
même action puisqu’il a 3 bateaux. Impressionnant. De mon côté, pour revenir sur l’influence, je n’ai réalisé aucune action et empoché ainsi 2 jetons d’influence…
Fin du cinquième tour de
jeu. Vous noterez que les 6 disques de droit (les actions faisables) commencent à avoir du mal à se remplir : 1, 1, 1, 1, 1 et 4 jetons d’influence. Seule la pêche semble donc
susciter les convoitises les plus fortes…
Sylvain réalise une
action lors du sixième tour, sous les yeux admiratifs 😉 de Fabien…
Mon plateau individuel
est lamentable : en n’ayant misé que 1 sur l’enchère, je ne peux me déplacer que de 1 case + 1 case grâce à mon augmentation permanente de 1. Et comme je comptais bien aller pêcher,
je vais être encore plus mal ! En plus, n’ayant pas vendu mes 2 poissons de valeur 5 au tour précédent, alors que je le pouvais étant le dernier en lice et pour un coût
d’une infuence, je ne vais pas pouvoir construire durant ce tour. Quel idiot quand même ! Vais-je continuer longtemps à faire des bourdes ce soir ?
Petite vue rapprochée de
la zone où je possède un maximum de choses : 2 bateaux, 3 cottages et 1 tombeau des dieux. Avec ma bêtise de l’enchère à 1, je ne peux même pas aller glisser un de mes bateaux
contre l’île où se trouve le Dieu (il me faudrait 3). Et du coup, je ne peux pas pêcher…
Fin du sixième tour : la
messe est dite, visiblement, en faveur de Sylvain. Il ne reste plus que deux tours et on ne voit pas vraiment comment le gêner, même en lui envoyant par le fond en de ses 3 bateaux
(celui qui le ferait perdrait 3 PV)…
Romain attaque le 7ème
tour en essayant de faire bonne mesure. De mon côté, je poursuis mon festival spécial grosses boulettes, en ne construisant pas tout de suite (j’estime que je suis le seul à pouvoir
le faire) et en faisant d’abord une célébration. Du coup, Sylvain construit pour 4 coquillages un nouveau cottage ! J’avais mal vu : il avait misé 2 à l’enchère et comme l’île visée
ne comportait que 2 tuiles, il pouvait construire avec son coquillage de valeur 4. Je suis vert de chez vert, car cette 3ème erreur monumentale m’empêche de construire par la suite
(je n’ai plus d’influence)…
Fin du septième tour. Il
n’en reste qu’un et Sylvain a encore accentué son avance avec un 4ème bateau sur le plateau (les autres n’en ont que 2 chacun)…
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Ah, ça il est content le père Sylvain, il nous entube, il nous malmène, il nous (censure)…
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Et voici la vue à l’issue du huitième et dernier tour de jeu : il ne reste plus que le décompte final sur les 8 îles du plateau, avec un curieux système de majorité sur et autour
des îles. A noter que, pour le moment, Romain fait illusion avec son marqueur bleu qui a dépassé celui de Sylvain sur la piste…
Voilà. Là, les choses
sont défintivement arrêtées et il n’y a aucune surprise, en dépit d’un système de majorité pas vraiment convaincant et susceptible de provoquer des chambardements : pour chaque
île non encore décomptée (après on la marque avec un ton d’influence), on additionne le nombre de cottages + le nombre de bateaux adjacents, couleur par couleur. Ensuite,
chacun peut miser des jetons d’influence avec une mise à poing fermé (jetons dépensés même si perdu). Pour marquer les points (1 par tuile de culte de l’île), il faut être
seul majoritaire. Le souci, c’est qu’on a que 0 ou 1 jeton en tout et pour tout de disponible à cet ultime moment du jeu…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le système d’enchère à triple effets,
– La dépréciation des poissons et des coquillages,
– Le coût des actions qui double à chaque fois qu’elles sont choisies,
– Le nombre très important de possibilités à chaque tour,
– La tension phénoménale sur l’influence et les coquillages.

On a moins aimé
– La difficulté pour gêner le joueur qui semble en tête et qui se développe proportionnellement à son avance (win to win ce jeu quand même),
– Le système de majorité sur les îles : je suis quasiment certain que si l’on garde ses jetons d’influence pour la fin, on risque de modifier de manière trop sensible les
majorités et, du coup, probablement désigner un autre vainqueur que celui qui aurait dû l’emporter,
– La relative longueur de la partie, même si ne jouer que 8 tours est déjà un aménagement intéressant.

Scores de la partie :

Piste de score Points liés aux cottages
Majorités
Total
Lucarty  (rouge)
9 16 7 32
Fabien (jaune)
6 8 2 16
Romain (bleu)
13 8 2 23
Ludo le gars (vert) 8 12 0 20

Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20

Durée de la partie : 2 heures 30 minutes

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