[18/10/2003] Stephensons Rocket

Participants
– Patcom, qui nous initie aux subtilités de son jeu favori du moment,
– Sébastien, qui s’apprête à découvrir un nouveau type de jeu : les jeux de train,
– Ludo le gars, votre serviteur, qui redécouvre Stephensons Rocket après une abstinence d’un an et demi.

Déroulement de la partie
Parmi les nombreux jeux des 3 K apportés aujourd’hui, pour la thématique du même nom, figure un certain Stephensons Rocket, du grand Knizia, et j’avoue que ce jeu fait partie de ceux que je voulais fortement ré-essayer après une très longue période sans le pratiquer. Le souvenir que ce jeu m’avait laissé, suite à la seule et unique partie à mon actif, est celui d’un jeu extrêmement riche, mais surtout extrêmement prise de tête et ambigu (gestion
du bord du plateau, principe de fusion des lignes, …). Néanmoins, ce n’est qu’en ré-essayant qu’une première impression peut se révéler correcte ou infirmée.
Donc, tous à bord de la Stephensons Rocket et rendez-vous dans 2 heures.

Patcom nous expose les règles de ce jeu, en s’aidant des fiches d’aides de jeux proposées par Rody (merci à lui 😉
Puis nous attaquons la partie, un peu plus rapidement d’ailleurs que l’autre table qui se lance dans une partie de semi-découverte de Die Fürtsen von Florenz.
Patcom prend les gares beiges, Sébastien les vertes et votre serviteur les marrons, puis le jeu débute avec Sébastien en premier joueur.

Les premiers tours de jeu ne servent, comme souvent, qu’à s’imprégner
des mécanismes et de l’imbrication des règles, mais, en
ce qui concerne Patcom et moi-même (qui avons déjà
joué à ce jeu), nous essayons d’appliquer une stratégie
précise. Il me semble que Sébastien fait de même,
ce qui montre sa grande capacité à appréhender
de nouvelles règles, et c’est une bonne chose pour notre cercle
de joueurs.


La partie est sérieuse, mais elle est très très
tendue. Patcom et moi nous battrons d’ailleurs longtemps pour la maîtrise
finale de la ligne rouge, que j’ai contrôlé pendant les 2/3
du jeu mais qui m’aura coûtée de nombreuses actions pour
en maintenir le cap devant les vétos répétés
du célèbre dijonnais…

Le jeu de Sébastien est de faire progresser
la ligne orange en plaçant moult gares sur son trajet. Cela fonctionne
bien, mais il ne prend pas en compte l’importance d’avoir saisi au moins
un jeton de chaque ville industrielle de ce parcours avangt que la ligne
l’atteigne. En effet, en jouant sur cette technique, j’ai gagné
beaucoup d’argent et de manière régulière pendant
la partie. Il aurait pu faire de même.
Patcom me paraît être le plus menaçant, car il alterne
entre venir taquiner Sébastien en bas et votre serviteur en haut,
ce qui lui permet d’accumuler de très nombreuses actions dans toutes
les couleurs. En revanche, ce faisant, il ne récupère pas
beaucoup d’argent pendant la partie, et cela me semble une erreur.
De mon côté, je ne sais pas pourquoi exactement, mais je
suis très confiant sur ma manière de jouer : en ayant de
l’argent régulièrement, je prends de l’avance et en variant
mes collections de jetons, j’en récupérerai encore après
la partie.

Cliquez pour agrandir !
La configuration finale du jeu.


La ligne rouge est ma ligne maîtresse, mais elle ne tardera pas
à être soutenue par la ligne violette et grise, afin de constituer
un pool de lignes puissantes sur le nord du plateau….

De manière générale,
les axes de jeu de chacun sont donc :
– Patcom : miser sur toutes les lignes, placer des gares sur une ou deux
lignes, cibler ses collections de jetons industrie pour être premier
sur celles-ci,
– Sébastien : miser sur une seule ligne, placer des gares sur une
seule ligne, cibler ses collections pour être premier sur celles-ci,
– Ludo le gars : miser sur deux ou trois lignes pour les faire fusionner,
placer des gares sur ces mêmes lignes, relier le maximum de villes
étapes pour emmagasiner régulièrement de l’argent
pendant la partie, varier au maximum ses collections de jetons pour être
au moins deuxième de partout.


Une vue générale du plateau illustrant très bien
comment le jeu s’est positionné : Sébastien au sud, Ludo
en haut et Patcom un peu partout…

Puisque la partie peut se terminer de deux
manières (plus de tuile de voie ou plus qu’une seule ligne sur
le plateau), je me décide à clore la partie lorsqu’une seule
tuile est présente dans la pioche. Je suis convaincu qu’en empêchant
mes adversaires de rejouer j’en tirerai un bénéfice.
Et c’est là que je réussis un grand coup : je prends un
jeton Tonneau dans la ville de Reading, ce qui me permet d’égaliser
avec Sébastien sur ce coup-là, à condition que cette
ville soit reliée par une voie. Or, la ligne orange est à
une case de cette ville. Je propose donc de diriger la locomotive orange
dessus, ce qui contraint Sébastien à accepter mon choix
ou à opposer son véto mais, dans ce cas-là, la ligne
orange et la ligne verte fusionneront, au bénéfice total
de Patcom !!! Dépité, Sébastien considère
qu’il vaut mieux accepter ma décision et la jeu s’arrête
sur ce sympathique moment 😉

Patcom se sent en position de gagner malgré
tout, mais je prends tout mon temps pour comptabiliser ma monnaie… Je
suis également très confiant (mais il ne s’en doûte
pas du tout, le bougre ;-))).

Décompte final
Je remporte cette somptueuse partie, avec un total de 78
000 livres, devant Patcom avec 73 000 livres et Sébastien avec 69 000
livres.
Le décompte général est le suivant :

Argent
Jetons
Jetons
Jetons
Jetons
Jetons
Ligne orange
Ligne verte
Ligne rouge
Total
en £
pass.
engre.
tissus
tonn.
Peaux
gares
actions
gares
actions
gares
actions
en £
Patcom
30
6
6
6
6
5
3
11
73 000
Sébastien
32
4
6
12
12
3
69 000
Ludo le gars
40
3
3
3
4
3
6
11
5
78 000

Débriefing
Superbe jeu ! Quel plaisir de le re-découvrir et dans ce contexte-là
! Vraiment, voir la tête de Patcom à l’issue de la partie est un
réel moment jouissif et je pense qu’il s’en veut encore de ne pas m’avoir
vu venir… C’est clair que son pote Stéphane, avec qui il est venu à
cette thématique, doit avoir raison quand il dit qu’il va en être
malade pendant plusieurs jours.. ;^))))
Au niveau de l’analyse de la partie, je pense avoir gagné celle-ci car
j’ai eu raison de miser sur de l’acquisition monétaire tout au long de
la partie. Il est clair que cette régulière rentrée d’argent
(liée à la fois aux villes étapes et aux jetons pris sur
une ville industrielle avant que celle-ci ne soit reliée par une ligne
de chemin de fer) est l’une des clés du jeu.
En même temps, l’autre technique qui a bien fonctionné est la répartition
des jetons de collection (en tout cas à 3 joueurs). En effet, en essayant
d’être au moins deuxième partout, cela garantit de sympathiques
revenus en fin de partie. Et cela se combine bien avec la prise de jetons avant
qu’une ville soit reliée.
Le troisième point qui m’a permis d’être en position de force est
d’avoir réussi à prendre a seconde place au niveau des actions
oranges à Patcom, en toute fin de partie. Il utilisait son véto
systématiquement face à Sébastien, jusqu’au moment où
celui-ci l’a laissé dépenser son avant-dernière carte action
orange. Dans la foulée j’ai allongé la ligne orange, me rapportant
une deuxième carte orange, puis une toute dernière fois lors de
mon dernier tour, portant mon total à 3 cartes, et donc devant Patcom
sur cette ligne-là. Si on regarde les scores, Patcom aurait marqué
6 de plus sur les oranges et moi 6 de moins, et il gagnait certainement la partie…
Un soupçon d’opportunisme ne fait donc pas de mal et il faudra s’en souvenir
!

Au niveau de mon souvenir vague de lourdeur de ce jeu, j’avoue que mis à
part les réalisations de fusion de lignes, pas franchement esthétiques
mais qui fonctionnent bien, nous n’avons pas été très gênés
par une quelconque lourdeur de jeu. La fluidité est bien là, et
ce n’est pas l’interprétation que l’on a dû faire de la règle
de ligne autonome qui change grand chose. Ceci dit, c’est vrai que si une ligne
arrive frontalement sur le bord du plateau, nous trouvons bizarre qu’elle puisse
être déclarée autonome… A vérifier.

Un vrai grand et beau jeu, l’un de ceux qu’il me tarde dès à
présent de ressortir…

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