[19/02/2010] Assyria

J’avais tout préparé pour jouer à Power Struggle : lu la règle la veille, simulé quelques tours pour voir tout seul, et même installé la table de jeu, ce soir, avec tout le matériel pour 5 joueurs. J’avais donc bien tout prévu… ou presque !
En effet, j’avais omis de prévoir que les Ludophiles présents ce soir n’auraient peut-être pas envie de s’immerger dans un jeu sur le thème de l’entreprise, dans ce qu’elle a de plus détestable.
Du coup, c’est ballot, voire très ballot même, mais j’ai dû remballer ma boîte ! Non, sans blague…
Bon, histoire de découvrir quand même une petite nouveauté, nous nous lançons dans une partie à 3 joueur du nouvel Ystari, à savoir Assyria (encore avec le Y et le S dans le nom), un jeu du très sympathique auteur italien Emanuele Ornella. Je me colle à la règle, non préparée pour le coup, et nous attaquons la partie, difficilement, sur le coup de 22h15…

 

ASSYRIA :

 


Des tons jaune, ocre et marron, voilà exactement dans quoi nous allons plonger en attaquant notre partie d’Assyria. Et disons-le tout net : j’adore cette combinaison de couleurs
retenues pour le matériel, avec des pions oranges, rouges, jaunes et marrons pour les joueurs, le tout se promenant sur un plateau beige, tendance pastel, qui donne une bien belle
impression d’ensemble…

Comme nous sommes 3 joueurs, nous jouons sur un plateau réduit, délimité par la barrière constituée des pions jaunes. Le positionnement de départ est prédéfini et Thomas en orange
a choisi en premier, puis Pierre en rouge et enfin moi-même en marron. Nous avons tous posé une base de ziggurat, laquelle pourra accueillir un centre et un toit. Nous poserons,
par la suite, des huttes, d’autres ziggurats et même des puits…

Après avoir récolté les semailles du 1er tour (2 cartes chacun), nous avons réalisé la phase d’expansion, c’est-à-dire placé chacun 4 huttes connectées entre elles ou à notre
ziggurat, puis en avons nourri le maximum, à l’aide des cartes récoltées, en fonction de leur demande (indiquée sur l’hexagone). Ensuite, nous avons encaissé notre revenu (piste des
chameaux à gauche) et glané du prestige (piste des PV autour du plateau)…

Dès le premier tour, je construis un puits, à l’intersection de 3 hexagones avec mes huttes, sans toucher de ziggurat et pas entre les deux fleuves. Je gagne tout de suite 6 PV. Le
reste des PV provient de ses huttes placées entre le Tigre et l’Euphrate (2 PV par hutte), de celles placées en-dessous de l’un des fleuves et au-dessus de l’autre (1 PV par hutte)
et de ses ziggurats (1 PV par étage posé)…

Une fois dépensé notre capital de chameaux pour réaliser des actions, nous arrivons en fin de tour. Ce revenu de chameau est calculé en fonction de ses huttes sur les fleuves, pris
séparément : 3 pour la première, 2 pour chacune des autres. On peut garder des chameaux pour le tour suivant (c’est le cas de Thomas, ici, qui en a gardé 2)…

Le premier règne (sur 3) de cette partie comporte 2 tours de jeu (les suivants en auront 3 chacun). Nous sommes donc bientôt parvenus à la première crue du jeu, lors de laquelle
nous allons perdre toutes nos huttes positionnées sur les fleuves, mais profiter également des faveurs des dignitaires sur lesquels nous avons misé à Assur, ainsi que des points que
les Dieux nous octroieront en fonction des offrandes que nous leur auront faites…

Fin de deuxième tour, donc fin de premier règne, juste avant que la crue ne sévisse. On remarquera que la lutte a fait rage à Assur (à gauche), alors que les offrandes aux Dieux, en
haut, n’ont pas été très follichonnes. Pire : nous avons été vraiment minables au niveau des ziggurats, puisque personne n’a modifié ce qu’il avait au départ et que nous avons donc
qu’une base de ziggurat chacun…

Pierre m’aura bien fait couiner à Assur : il me double juste à la fin (influence de 7, contre 6 pour moi et 2 pour Thomas) et marque 7 PV (les cartes 4 et 3), contre 3 pour moi (on
a lnlenvé la plus forte) et 0 pour Tomas… Au deuxième règne, la lutte promet d’être encore plus chaude avec 3 tours de jeu. Pour mes 2 huttes sur le dignitaire rouge, je marque 4
PV, contre 1 à Pierre. Grâce au dignitaire du milieu, Thomas et Pierre récupèrent leur charrue (= nourriture joker). Personne sur le dignitaire du bas, donc pas de nouveau
chameau…

Lors du premier tour du deuxième règne, je ne tergiverse pas longtemps et construis rapidement la base de ma seconde ziggurat. Je suis persuadé que cela va me faire prendre de
l’avance au score (PV qui se cumulent) même si, pour le moment, cela m’affaiblit : je perds une hutte de valeur 2PV présente entre les deux fleuves. En même temps, je n’aurai plus à
la nourrir…

Pierre s’étend vers le nord à l’aide de ses huttes rouges, avec une petite idée en tête que nous détaillerons plus tard…

Ce deuxième règne, au coeur de la partie, voit un certain resserrement des positions au score et un meilleur développement financier de chacun. Ici, Pierre a réussi, le premier, à
disposer de 10 chameaux pour ses actions. On remarquera que Thomas, absent du dignitaire du haut lors du premier règne, s’y est placé rapidement…

Petite vue générale en fin de deuxième règne, juste avant que la crue n’opère. Avec mes 3 bases ziggurats, contre une seule pour chacun de mes adversaires, j’espère scorer pas mal,
et en tout cas ne pas prendre trop de retard sur eux (je n’ai qu’une hutte à Assur, alors qu’ils se sont livrés à une lutte sans merci)…

Petite vue rapprochée de cette lutte infernale, à laquelle, je l’avoue, il me plaît bien de n’avoir pas participé… Avec ma seule hutte, je vais pouvoir marquer 2 PV et
récupérer ma charrue. Tout à fait correct, surtout que j’ai ainsi pu investir mes chameaux dans d’autres actions…


La crue a sévi et nous attaquons le troisième et dernier règne avec 3 ziggurats et 1 hutte pour moi, contre 1 ziggurat et 2 huttes pour chacun de mes deux adversaires. Au niveau des
scores, mon avance tourne autour de 4 à 5 points…

Voici donc l’oeuvre de Pierre, préparée depuis deux tours : il a construit 3 puits successivement, en déplaçant ses huttes de manière groupée pour enfermer à chaque fois une
intersection valide. Bien joué ! Cependant, il avouera, post-partie, que cela l’a également considérablement gêné, l’empêchant de construire une nouvelle ziggurat en lieu et place
d’une de ses huttes… Ben oui…

Nous avons terminé les deux premiers tours du troisième règne et nous allons donc en attaquer le dernier. C’est lors du tour précédent que j’ai complètement séché mes copains : en
tant que 1er joueur, au lieu d’agrandir mes ziggurats ou d’en créer une nouvelle, j’ai opté pour un placement massif à Assur (2 huttes sur le dignitaire rouge). Du coup, je les ai
privés de leur seul moyen d’espérer revenir dans la partie…

Les semailles ont révélé des lots peu attractifs, à l’exception de celui sur lequel je me positionne (joker + 3 sels). Il va y avoir de la perte de huttes (famine) même avant
que la crue ne nous affaiblisse…


Nos revenus s’élèvent à 8 pour Pierre et moi, à 6 pour Thomas, le pauvre qui d’ailleurs s’est retrouvé largué lors de ce règne, quand il voulut construire une ziggurat qu’il ne
pouvait pas placer (perte de la hutte requise)…

La partie vient de s’achever avec l’ultime crue du jeu. A Assur, j’ai assuré (ah, elle était très facile celle-ci !) la première place, au grand dam de Pierre qui s’était beaucoup
investi pour tenter de me la ravir. Du coup, j’ai engrangé un gain substantiel de points de victoire en ce lieu (9 grâce à l’influence + 4 grâce au dignitaire rouge + 2 grâce à mes
revenus), sans compter mes nombreuses ziggurats, dont une avec un étage. La fin de partie, où les scores se sont donc bien distendus, m’a donc prouvé que j’avais eu raison de miser
sur les ziggurats au second règne. En revanche, nous avons tous convenu, post-partie, que cela aurait été encore mieux de faire monter dès le première une première ziggurat à son
niveau maximal, afin de la rentabiliser jusqu’au bout de la partie. Une partie réussie, sur un jeu un poil trop alambiqué à notre goût à tous les trois ce soir…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le look et les tons du matériel proposé, dans une palette de couleurs fort bien coordonnées,
– L’impression de développement progressif de son peuple, lequel souffre de famines selon un élégant système de vagues,
– Les choix, toujours cornéliens, car on a vraiment affaire à un jeu où l’on ne peut jamais, mais alors vraiment jamais, faire tout ce qu’on voudrait pendant son tour,
– Les nombreuses possibilités stratégiques qui ne demanderont qu’à être explorées sur d’autres parties
.

 

On a moins aimé
– Le côté trop alambiqué, surtout pour une partie de découverte, de marque des points de victoire : il aurait été bienvenu d’avoir un résumé indiquant le moyen pour gagner des
revenus et celui pour engranger des points de victoire, voire un exposé des impacts sur le long terme selon les actions jouées (ziggurat agrandie, ziggurat ajoutée, puits),
– Le manque de présence du thème et le côté un peu froid et austère du jeu, probablement parce que, déjà, la famine n’est jamais dramatique dans ce jeu…

Scores de la partie :

Thomas (orange) : 72 (12+31+26+3)
Pierre (rouge) : 73 (17+25+29+2)

Ludo le gars (marron) : 97 (20+27+44+6)

Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20

 

Durée de la partie : 2 heures 30 minutes

 

 

———————————————————————————————————————————————– 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


6 + = dix