[20/02/2010] Big Shot

Big Shot est un jeu d’Alex Randolph, un grand Monsieur du jeu de société moderne. Véritable jeu de spéculation très épuré (« Mais combien vaut vraiment ce lot d’immeubles actuellement ? Et combien pourra-t-il valoir plus tard ? »), à base d’enchères où l’on investit son capital en espérant le faire fructifier au mieux, ce jeu très simple est en réalité très fin mais difficilement contrôlable. Une sorte d’El Grande dans le milieu des investissements immobiliers. Un bon jeu particulièrement vicieux et retors (« N’ai-je pas plus d’intérêts à placer les cubes des autres plutôt que les miens propres ?)…

 

BIG SHOT :

 


On l’aura compris à la vue de la couverture de la boîte : ce sera tout pour le pognon, rien que le pognon ! Pour ce faire, chacun investira dans des lots immobiliers de valeur
indiquée mais pouvant être, pour certains, doublée. Ensuite, on ajoutera l’argent restant en main et on soustraiera le montant des inévitables emprunts contractés…

Le plateau représente la ville dans laquelle nous opérons, le tour du plateau étant parcouru par un pion prospecteur orange indiquant quel lot de 4 cubes est vendu ce tour-ci aux
enchères. Ainsi, au premier tour, 2 cubes blancs (Anne), 1 jaune (Yohel) et 1 noir (moi-même) sont proposés. Qui va les acheter ? Et pour les répartir comment sur le plateau ?

Anne achète le lot pour 3 petites pièces et décide de positionner 1 cube blanc dans le lot d’immeubles de valeur 20, 1 autre dans le lot de valeur 21, 1 cube jaune dans lot de
valeur 9 et 1 cube noir dans l’autre lot de valeur 9…

Entre chaque set de 4 cubes vendus, le prospecteur est avancé de 1 à 6 cases selon les caprices du dé. Ensuite, on recommence une enchère jusqu’à ce qu’un lot d’immeubles atteigne 7
cubes placés, ce qui entraîne son attribution finale…

Yohel s’est démené financièrement pour acheter ces 4 cubes (2 blancs, 1 jaune et 1 rouge) car il s’assure ainsi le gain du quartier de valeur 20 tout en en privant Julie si c’était
elle qui avait acquis le lot…

Si Julie avait acquis le lot précédent, elle aurait placé 2 cubes blancs + 1 rouge sur le quartier 20 et l’aurait remporté puisque jaune et blanc auraient chacun eu un total de 3
cubes (annulation) et elle juste 1 tout seul…

Nous allons attaquer le 7ème tour avec le déplacement du prospecteur. Les positions sur le plateau sont claires et nettes sur les lots à priori les plus lucratifs, comme le 20 et le
21 sont déjà attribués. En ce qui me concerne, j’ai misé petit à petit et ne vais pas tarder à finir le travail, sur les lots 16 et 17, moins convoités et pas beaucoup moins
lucratifs…

Voilà le fameux lot 17 déjà en poche et le 18 assuré (4 cubes dessus, il sert donc de poubelle avec 3 places restantes inutiles). Ce qui fera la différence, au-delà du plateau,
c’est la capacité de chacun à ne pas trop emprunter car les modalités sont terribles : le premier coûte 1, le second 2, le troisième 3, etc… Et en fin de partie, il faudra déduire
10 pour chaque…

Il ne reste plus que deux sets de cubes à répartir et la lutte va être sévère en bas à droite entre Yohel, qui se verrait bien acquérir le X2 ainsi qu’un des deux quartiers voisins
restants, et moi-même qui ne veut surtout pas le voir revenir ainsi dans la partie. Au niveau des emprunts, Anne en a 4, Yohel 4, Julie 4 et moi-même 3…

Plus qu’un set de cubes pour le dernier tour. Ce n’est pas Yohel qui a eu le lot précédent, c’est Anne, laquelle a réparti les cubes d’une manière qui me convient bien (je n’avais
rien à en espérer de toute façon, mais au moins ni Julie ni Yohel n’en profite). Ce qui est bien, c’est que Julie et Yohel ont pris un 5ème emprunt…

La dernière enchère a été remporté par Julie pour 12, sachant que je n’aurais pas dit non à son acquisition (je suis allé jusqu’à 11). Mon gain potentiel était de 10 ou 11, donc
aucun vrai intérêt à aller plus haut, sachant que j’aurais dû emprunter pour le faire. Julie, en revanche, a bien positionné ses cubes et s’est adjugé le 11 du haut X 2, ce qui est
pas mal, ainsi qu’un 11 à droite. Mais c’est quand même cher payé, comme en attesteront les scores finaux… Comme quoi, aucun de nous quatre ne sait vraiment bien gérer son argent
;-)))
Bilan synthétique :

On a aimé
– Les possibilités tactiques liées aux sets de cubes acquis : qu’est-ce qu’un bon set ? que faire des cubes adverses ? sur quels sets se concentrer ? combien payer par rapport à
ses espérances de gain ? Autant de questions restées sans vraie réponse,
– Le système d’emprunts, vicieux au possible, puisque plus en emprunte plus on paie cher. Serait-ce ça le surendettement ?
– La fausse impression que pour gagner il faille avoir les plus beaux quartiers. Gagnera, souvent, le plus économe, capable ceci dit de payer cher à un moment clé du
jeu
.

 

On a moins aimé
– L’impression que la contrôlabilité du jeu est quand même assez limite et qu’elle dépend beaucoup des actions des autres joueurs. Si l’un d’eux se laisse aller à ne pas trop
réfléchir, ça peut rapidement aboutir à un jeu chaotique, voire énervant…

Scores de la partie :

Anne (blanc) : 2 (40 de quartiers + 2 en main – 40 d’emprunts)
Yohel (jaune) : -11 (29+10-50)
Julie (rouge) : 3 (51+2-50)

Ludo le gars (noir) : 14 (33+11-30)

Précision : nous avions tous 10 de capital au départ, ce qui indique que Anne a perdu 8 sur l’ensemble de la partie,  Yohel 21
et Julie 7 alors que j’ai accru mon capital de 4.
Pas super forts ces investisseurs du samedi soir… 😉

Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20

 

Durée de la partie : 1 heure

 

 

———————————————————————————————————————————————–

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


sept − 3 =