[21/03/2008] Attila, Edison & Co, Isabelle & Isabeau

Toujours dans l’esprit de ressortir des vieilleries bien appréciées par le passé, j’avais emporté dans ma grosse besace un certain Attila ce soir. Je suis donc ravi d’avoir pu y retrouver des sensations franchement agréables. Ensuite, grâce à un échange avec Matthintheweb, je propose à mes acolytes de se transformer en inventeurs fous au travers de Edison & Co, un jeu très injustement décrié un peut partout sur le net. En jeu en équipe, franchement, on a apprécié. Enfin, nous terminerons notre soirée par une partie de découverte de Isabelle & Isabeau, fraichement reçu, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on s’est retrouvé plutôt pas trop enthousiastes sur cette affaire…

ATTILA :

Les 6 peuples nordiques
vont bientôt déferler sur l’Europe, au travers de nos intérêts respectifs (êt le mieux placé dans chaque peuple lorsque des décomptes de majorité auront lieu). Joué à 3 joueurs ce
soir, cette partie d’Attila a donc lieu dans sa meilleure configuration…
Petite vue du plateau
alors que nous avons chacun joué 2 fois. A noter que je suis le seul, curieusement, à avoir encaissé mon influence à chaque tour, Olivier et Sylvain préférant, une fois chacun,
placer deux marqueurs sur le plateau…
Première guerre de cette
partie, en France, provoquée par votre serviteur. 5 marqueurs sont en conflit pour rester en place : 2 bleus, 1 gris, 1 noir et 1 jaune. Ceci dit, tout se jouera en fonction des
cartes que nous sommes susceptibles de miser face cachée pour renforcer l’une ou l’autre de ces peuples…
Et bien, on ne mégote
pas en ce début de partie puisque nous misons en tout pas moins de 5 cartes. Comme je suis le joueur actif, je serai le seul à refaire ma main immédiatement. Bilan des courses :
gris et noir vont être éliminés de la province puisque moins nombreux que jaune et bleu…
Comme ce 4ème siècle ne
comporte qu’un seul marqueur de paix, il n’y en plus et nous procédons donc au premier décompte de la partie. Voici le résultat de celui-ci, et le moins que l’on puisse dire c’est
que je n’ai pas été très fin dans son déclenchement (je suis le joueur vert)…
Bonne ambiance auour de
la table avec un jeu très séduisant qui nous titille bien comme il faut : de la stratégie, de l’opportunisme, du placement, de la gestion de main de cartes, …
Nouveau conflit,
provoquant l’épuisement des marqueurs du 5ème siècle, d’où un second décompte en vue. On commence à voir comment le jeu s’accélère, en raison du plus grand nombre de cases
d’influence parcourues pour chaque placement de pion, alors que, paradoxalement, il y a de plus en plus de marqueurs de paix…
Le second décompte
permet à Olivier de passer devant Sylvain et moi, avec 2 points d’avance (jaune). Tout se jouera sur les décomptes à venir mais il semble que la position d’Olivier sur le tableau
d’influence soit plutôt avantageuse…
Sylvain prend beaucoup
de plaisir sur ce jeu même s’il aura cette phrase terrible une fois la partie terminée : « Et voilà, c’est encore un de ces jeux où on a l’impression de contrôler ce qu’on fait alors
qu’en fait il y a plein de hasard » ! Sic…
Petite vue rapprochée
pour admirer le matériel. Cette photo est trompeuse : on croirait presque que gris, rouge, jaune et vert sont les peuples les plus présents sur le plateau alors qu’en fait c’est
noir qui caracole en tête (bleu n’est pas très loin)…
Oulhalha ! Olivier vient
de prendre le large de manière superbe lors du 3ème décompte : 13 points d’avance sur Sylvain et 14 sur moi ! Il va pouvoir essayer d’accélérer la fin de partie, histoire d’assurer
sa victoire (genre : épuisement d’une couleur de peuple ou montée en haut d’une colonne d’influence)…
Une vue du tableau
d’influence juste après que j’ai procédé à une évaluation de ce que je pouvais faire : clore le jeu en montant en haut de la colonne noire. Même si Sylvain ne venait pas de me
doubler dans la colonne grise, je n’avais aucun intérêt à arrêter la partie car j’accusais toujours un retard d’une petite dizaine de points sur Olivier (ultime décompte de fin de
partie compté)…
Ultime conflit de cette
partie, lancé par moi-même, suite à un déroutant retournement de situation final : Sylvain a créé l’avant-dernier conflit et je peux donc clore la partie sur l’épuisement des
marqueurs de paix, au grand dam d’Olivier qui voulait à tout prix éviter le décompte qui va suivre. Comme je suis finalement en tête sur le fameux peuple noir, il craint que je
revienne dans la course…
Une vue finale du
tableau des influences…
La partie vient de s’achever et on peut dire que je couine un poil, car je termine à 1 petit malheureux point d’Olivier, cet ultime décompte n’ayant pas suffi à me le faire dépasser. A noter qu’il ne faut pas s’attarder sur la position des marqueurs de scores de cette photo, une erreur d’appréciation des règles nous ayant conduit, à tort, à réaliser un double décompte en fin de partie (nous avions compris qu’un second décompte allait avoir lieu alors qu’en fait le premier n’a pas lieu puisque la partie doit s’achever immédiatement après le placement du dernier marqueur de paix, c’est-à-dire avant les points). Merci loic, sur TricTrac, pour la précision…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel de jeu, vraiment agréable à manipuler
,
– La fluidité de l’ensemble et la grande richesse, pourtant, des mécanismes,
– Le rythme qui se crée dans la partie, avec l’accélération des guerres et paix, en dépit de moins en moins de marqueurs,
– L’obligation de jouer en fonction de sa main de cartes : à la manière d’un Euphrat & Tigris avec ses tuiles.

On a moins aimé
– L’ambiguïté de la règle sur le second décompte final qui ne doit pas avoir lieu.

Scores de la partie :

Fin du 4ème siècle  Fin du 5ème siècle
Fin du 6ème siècle
Fin du 7ème siècle
Olivier (jaune) 4  26 55 77
Lucarty (rouge) 9 24 42 70
Ludo le gars (vert) 6 24 41 76

Note du jeu (sur cette partie) : 17 / 20

Durée de la partie : 1 heure 15 minutes

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EDISON & CO :

Ah que voilà un jeu
décrié sur l’internet ludique, que ce soit en France ou à l’étranger ! Déclaré aléatoire et incontrôlable, très calculatoire sous ses faux airs de jeu de course, en bref on se
demande bien ce qui pourrait donner envie de découvrir cet Edison & Co…
En réalité, il se
pourrait bien que le matériel, très beau, et le jeu en équipe de deux soient les deux atouts de ce jeu très original. Nous nous y essayons, Olivier avec Léopold, et Sylvain et
moi-même, dans la version de base du jeu, à savoir celle où l’on doit favoriser certains prototypes avec des coefficients de pondération imposés : 3, 2, 1 et 0…
L’idée, qui séduit
immédiatement et qui marche nickel, est la suivante : le premier joueur (Léopold) joue une carte de l’un des 3 types (prototype, distance ou direction), puis je fais de même sur un
type non encore choisi, puis Olivier fait de même, mais c’est Sylvain qui déplacera le véhicule de son choix parmi les deux proposés sur la carte véhicule. En tentant d’avantager
notre prototype de valeur 3 ou 2, évidemment…
Pas encore peintes, les
figurines des prototypes sont malgré tout vraiment accrocheuses avec leurs détails et leur look totalement délirant. Ici, vous pouvez admirer la célèbre motocyclette à voile
(première à avancer), alors que les autres prototypes sont encore sur la ligne de départ : la fusée à vapeur, la voiture Zeppelin ou encore le rouleau propulseur. Tout un
programme, mon cher inventeur fou…
La partie a pleinement
démarré et les coups fourrés ont bien commencé. L’un des trucs sympas est de tenter de contraindre l’équipe adverse à déplacer de manière peu avantageuse l’un des prototypes qu’elle
doit favoriser. Jouissif…
Par un joli effet de
recul, la voiture Zeppelin, que Sylvain et moi-même tentons de favoriser, se retrouve sur une très lucrative case 8. Il va falloir se démener pour que les décomptes se multiplient
(cartes 2 de distance ou case de tâche d’huile)…
Petite vue générale
alors que Sylvain et moi commençons à prendre le dessus sur nos adversaires du soir : nos deux véhicules à favoriser sont sur de belles cases (6 et 8), alors que les 2 leurs (si on
ne se trompe pas) sont sur des cases ptoyables (1 et huile)…
Les scores s’étirent, ce
qui nous fait bien rigoler avec Mr Boggio : nous multiplierons le score des prototypes par le coefficient de chacun, d’où une très probable monstrueuse avance pour notre équipe…
Olivier n’en revient pas
: il n’a que très très peu d’options viables pour relancer la machine, alors que nous engrangeons points sur points…
Les oreilles de Léopold
doivent encore siffler car suite à une monstrueuse erreur de sa part, il semble que la situation de leur équipe devienne quasiment désespérée…
Le jeu est on ne peut
plus plaisant et on aimerait bien qu’il dure encore. Mais bon, la fin de partie, tout à l’avantage de Sylvain et moi-même, ne va pas tarder à survenir : dès qu’un joueur ne peut pas
jouer de carte valide.
La position des
marqueurs de score est sans équivoque, et seule une combinaison non prévue pourrait apporter un peu de suspense final (du genre : l’autre équipe doit favoriser le char à voile avec
un coefficient 3, alors que nous c’est 2)…
On améliore encore la
chose : nos deux prototypes essentiels se retrouvent sur deux cases 8 !
Pas de surprise lors de
la révélation finale des coefficients de chaque équipe…
La partie est terminée
et je peux vous dire que ce ne sera pas la dernière qu’on fera ! Excellent ce jeu de programmation en équipe. Franchement, dès que je rentre à la maison, je peins mes petites
figurines pour profiter encore plus de la beauté du matériel…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel de jeu, époustouflant et très tactile, avec des jetons pour rendre les parties toutes différentes,
– La simplicité et
l’efficacité de la règle de programmation, qui excelle à 4 joueurs associés par 2 : le jeu en équipe est rare et dans ce jeu, cela fonctionne très bien,
– La règle avancée, où l’on choisit ses coefficients librement, semble encore plus prometteuse,
– Le contrôle que l’on a sur le jeu, à la manière d’un Justinian, où l’on doit souvent penser à obliger ses adversaires à nous avantager.

On a moins aimé
– ? pour l’instant.

Scores de la partie :

Coeff 3 Coeff 2
Coeff 1
Coeff 0 Total
Olivier / Léopold 23 13 43 27 138
Lucarty / Ludo le gars 27 43 13 23 180

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20

Durée de la partie : 45 minutes

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ISABELLE & ISABEAU :

Dans ce jeu au look
moyen-âgeux, chaque joueur incarne un personnage dont la première lettre du prénom doit différer. En ce qui me concerne, ce sera Isabeau…
4 pioches sont
disposées au centre de la table et 4 défausses se constitueront petit à petit à proximité. Nous attaquons cette partie à 6, en commençant par Olivier…
Le but du jeu est de
constituer une famille de 6 cartes identiques (sur les 9 proposées dans chacune des 11 familles). L’originalité du jeu réside dans l’utilisation de 3 dés spéciaux, tant pour
désigner les 2 actions réalisables et le nom du joueur qui pourra lui-aussi agir pendant le tour du joueur actif (parfois lui-même d’ailleurs)…
Les illustrations sont
de toute beauté et on a bien le temps de les admirer, car finalement à 6 joueurs on ne joue pas si souvent que ça…
L’ambiance autour de
la table est bonne, pas de doute là-dessus, c’est un point positif pour un jeu de ce type…
Frénésie monastique
puisque les 9 cartes de moines sont déjà posées sur la table, mais devant 3 joueurs différents…
Pas mal de l’ambiance
résulte des résultats des dés : le personnage désigné par le dé est souvent Isabeau (moi), Louise (Sylvain), Astrid (Jérôme) ou Sophie (Romain), alors que Thierry (Marc) et
Eloïse (Olivier) se tournent les pouces…
Avec les actions qui
font piocher une carte dans la main d’un joueur, ou celles qui obligent à défausser des cartes, on a quand même du mal à contrôler des choses et cela ne convient pas tant que ça à
notre groupe de joueurs…
« Pourquoi moi ? »
semble encore s’insurger Olivier, lequel ne parvient pas à faire quoi que ce soit dans ce jeu…
Il faut pas mal de
place pour jouer à Isabelle & Isabeau et il faut accepter le côté très aléatoire du jeu : nom du personnage qui fera une action en plus, tirage des actions, pioche des cartes,
Une vue de ma zone
personnelle alors que j’ai 3 séries en cours (le maximum) et que je ne suis pas loin de la victoire : plus qu’une carte de la série du bas (j’ai déjà un joker dedans donc ce devra
être une issue de la pioche ou de la main d’un de mes camarades)…
Miracle ! Je pioche la
carte qui va bien et comme c’est la 4ème de ma main, je suis obligé d’en poser une sur la table. Devinez laquelle…
Vue de la
configuration finale de cette partie qui n’aura pas emballé les Ludophiles ce soir. Nous n’avons que rarement été pris d’excitation sur ce jeu, tout au plus lorsqu’on
a obligé un joueur à défausser l’une de ses séries pour poser une carte de sa main. Pas vraiment passionnant et très hasardeux, ce jeu ne correspond pas aux goûts ludiques de
notre groupe de joueurs réguliers. Ceci dit, il peut plaire si on est adepte des jeux rapides, d’attaque défense ou de collecte de cartes, car avec ses dés d’actions il est
assez original et assez esthétique…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le matériel proposé : jolies illustrations, jolis dés d’actions, belle boîte bien solide,
– Le fait qu’un autre joueur joue pendant le
tour du joueur actif, et que son action dépende du choix du joueur actif.

On a moins aimé
– Le côté vraiment aléatoire du jeu : personnage qui joue en plus, actions à réaliser, pioche de cartes,
– Le manque de passion dégagé par le jeu, une fois passé les deux premiers tours,
– Le manque de choix lorsqu’on est le joueur actif : une fois les dés jetés, ils sont évidents.

Scores de la partie :

Jérôme (Astrid) : 4 cartes
Romain (Sophie) : 3 cartes
Lucarty (Louise) : 3 cartes
Marc (Thierry) : 4 cartes
Olivier (Eloïse) : 3 cartes
Ludo le gars (Isabeau) : 6 cartes

Note du jeu (sur cette partie) : 10 / 20

Durée de la partie : 1 heure

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Une réponse à “[21/03/2008] Attila, Edison & Co, Isabelle & Isabeau”

  1. Bonjour à tous,

    Encore une fois merci à l’équipe de Ludo Le Gars pour avoir tester un de nos jeux!

    Cette fois l’avis émis est moyen, et je respecte cet avis puisqu’il est, comme à l’habitude, sérieux et étayé.

    Cependant, puisque Ludovic m’a proposé, de façon générale, de réagir, je souhaite faire les commentaires suivants:

    – les commentaires positifs sont agréables à lire! Merci également pour les avoir faits, ça fait toujours plaisir!

    – vous n’avez pas aimé le côté aléatoire du jeu, chacun ses goûts; Bien que le jeu soit enlevé, d’ambiance agréable et plein de vacheries, la composante aléatoire peut déplaire. C’est certainement ce qui a amener votre deuxième remarque, qui vous est propre, à propos du manque de passion,

    – il y a beaucoup de tactique dans le jeu, et en cela je m’inscris en faux sur la dernière remarque à propos du manque de choix ou de leur évidence. Le joueur actif a, au moins 50% du temps, des choix soit difficiles à faire, soit pas du tout évident (dans le sens où il peut se tromper très facilement): mauvais ordre des actions, mauvais choix du personnage (et ces deux choix sont souvent inter-dépendants). Après plusieurs centaines de parties je peux vous affirmer que le jeu est très astucieux de ce point de vue et qu’il m’arrive à chaque partie de me tromper encore!…et de le réaliser après coup, cette erreur s’avérant souvent fatale.
    Je pense sincèrement que vous n’avez pas eu l’expérience de vous rendre compte de cet aspect combinatoire du jeu. Un peu plus de parties vous en révélerait la richesse des combinaisons, surtout si vous avez conscience de cet aspect du jeu. Lors des parties que je joue avec de joueurs novices, dans les salons par exemple, j’en fais constamment la démonstration.

    – je voulais partager des commentaires publiés dans d’autre sites ou magazines de jeu bien connus (dont je tairai les noms ici, mais dont je peux donner les références si vous le souhaitez):

    « Isabelle & Isabeau est un jeu de collecte qui ravira les amateurs d’extrême interactivité. »

    (site ludique, France)

     

    « Un jeu interactif, les trois dés rendent ce jeu passionnant. A première vue ce jeu semble moins profond qu’il ne l’est en réalité. Les cartes Joker et Veto l’enrichissent de surprises ! »
    (journaliste ludique, Allemagne)

     

    « J’aime beaucoup ce jeu. Isabelle & Isabeau se révèle un très agréable jeu de pose, très interactif et dopé par de nombreux rebondissements. La place laissée au hasard ne me déplaît pas dans un tel jeu familial. »

    (site ludique, France)

     

    «Thème amusant, très beau jeu, intéressant et interactif, un bon jeu pour la famille.»
    (journal ludique, Autriche)

    Quand j’ai parlé à Ludovic pour qu’il teste Isabelle & Isabeau, il m’a prévenu: Jet Set Casino était le jeu qu’il avait choisi de tester car il lui semblait plus proche de ses goûts. Malgré cela, Isabelle & Isabeau ayant un certain succès, j’ai insisté pour qu’il le teste…

    En effet, Isabelle & Isabeau est probablement un jeu trop « familial » dans le sens où sa (pas très importante mais non négligeable) composante aléatoire peut déplaire aux joueurs puristes plus axés sur des jeux plus déterministes/de stratégie.

    Mais comme il a été commenté plus haut dans la presse, la famille s’amuse et le jeu est intéressant pour la plupart des joueurs.

    Merci à Ludo Le Gars de m’avoir offert ce lieu d’expression, et merci encore pour votre considération envers nos jeux.

    Laurent Morelle

     

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