Participants
– Julie, qui choisit ce jeu pour son thème alors que je doute qu’elle apprécie le mécanisme…
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
J’avais joué à Sankt Petersburg à 4 joueurs et à 3 joueurs, il me restait donc à le découvrir
à 2 joueurs et comme Julie a préféré tester celui-ci plutôt que Dos Rios ce soir, et bien ce sera donc l’occasion.
Je lui explique la règle en quelques minutes, puis nous attaquons la partie en prenant nos couleurs fétiches : rouge pour Julie et vert pour moi.
La mise en place des 4 premières cartes fait la part belle aux
trappeurs (2 cartes), aux bucherons (1 carte) et au bergers (1 carte).
Le hasard fait que, au premier tour, je commencerai pour la phase des
Artisans, Julie commencera pour les phases Bâtiments et Nobles et,
enfin, je commencerai pour la phase des cartes spéciales. Puis,
nous intervertirons les rôles pour les tours suivants…
Julie se rend compte que les décisions à prendre sont
loin d’être évidentes et que ce jeu est assez séduisant
: quelle est la vraie valeur des choses ? quelle hauteur de cartes poser
devant soi ? faut-il miser sur l’argent ou les PV ?…
La partie progresse tranquillement et il est bien agréable d’avoir
le temps de faire les choses et de ne pas avoir l’impression que le jeu
va s’arrêter avant d’avoir commencé (habituel dans les jeux
d’aujourd’hui). Ici, Julie remplace un de ses Marchés par un Théâtre
(que je venais de laisser sur le plateau) ce qui déterminera clairement
ses intentions futures : poser un maximum de Nobles (cartes oranges) puisque
le théâtre rapporte un rouble par carte orange présente
devant soi…
Un phénomène délirant se produit lors de cette
ârtie : alors que l’on approche grandement de la fin de partie,
aucune carte spéciale de Noble n’a vu le jour et Julie commence
à se demander si elle réussira à me doubler grâce
à la diversité de ses Nobles placées devant elle.
Avouons que ce tirage de 3 cartes spéciales (observez bien la photo)
a de quoi faire frémir ! En tout cas, il me convient bien puisque
je réussirai à en prendre 2 sur les 3 et à égaler
Julie sur les PV acquis grâce aux artisans (elle en marquait 2 par
tour jusqu’alors)…
Le dernier tour de jeu est un moment d’anthologie : possédant
les 2 Observatoire, Julie essaie de piocher 2 fois dans la pile Cartes
Spéciales lors de la phase de Bâtiments, afin de placer des
Nobles non encore possédés dans son domaine. Mais le hasard
continue à se montrer pénible (pour elle 😉 puisqu’elle
n’en tire aucun et ce malgré le fait qu’aucune carte de ce type
ne soit sortie de toute la partie !!!
Lorsque la phase des Cartes Spéciales se déroulent, elle
aura la possibilité d’en acheter 2 (photo ci-dessus), mais il faut
dire qu’elle aura bien mérité ses acquisitions, ayant acheté
plus que de raisons des Nobles en double lors la phase précédente,
histoire de laisser un maximum de cases vierges…
|
A l’issue du premier tour, nous avons chacun 2 cartes artisans (logique)
et 2 cartes bâtiments posées et 1 en main (pourquoi pas
?) mais Julie possède déjà une carte Noble devant
elle (je préfère essayer d’axer mon développement
sur les bâtiments et sur les PV gagnés au fur et à
mesure). Précisons que les cartes que nous avons déjà
en main sont lourdes à poser et que l’on mettra du temps l’un
comme l’autre pour les poser sur la table…
Cette photo illustre parfaitement mon degré
d’inconscience : ma main de cartes, pleine à craquer, contient
2 Bâtiments de valeur 14 et 17 et un Noble de valeur 18, sans
qu’aucune de ces cartes ne soit plaçable sur une carte déjà
posée…
Une photo prise quelques instant plus tard, dans
une période où Julie domine largement sur les Artisans
et les Nobles et que maintiens ma faible avance grâce aux points
de victoire acquis sur les Bâtiments (mon record, à ce
niveau : 47 PV encaissés lors du dernier tour uniquement sur
les Bâtiments)…
L’un des jolis coups de cette partie : je possède
les 2 cartes Bistrots ci-dessus permettant de payer 2 roubles pour acquérir
1 PV, ce qui peut m’autoriser à payer un maximum de 20 roubles
pour gagner 10 PV. Mais, comme je sais que Julie a beaucoup d’argent,
je préfère acheter la carte Caserne de pompiers (à
droite) pour 11 roubles qui me rapportera 3 PV. Je pourrai donc en dépenser
encore 14 pour marquer 7 PV, ce qui portera mon total à 10 PV,
comme précédemment, en ayant juste perdu 4 roubles au
passage (je possède la carte Menuisier qui permet de payer 1
rouble de moins par bâtiment construit). L’intérêt
est clairement que Julie ne pourra pas s’offrir ce bâtiment et
qu’elle perd, ainsi, 3 PV…
Une vue générale du jeu, très
étendu de chaque côté, une fois cette belle partie
terminée et que Julie a brillamment remporté alors qu’elle
n’avait jamais été en tête une seule fois dans la
partie…
|
Décompte final
Durée de la partie : 2 heures et 15 minutes – Mise
en place du jeu : 5 minutes – Explication des règles : 15 minutes
Julie remporte cette partie avec un total de 182 points devant Ludo le gars
avec 172 points.
Le détail est le suivant :
|
Points de victoire
|
Nobles
|
Argent
|
Total
|
Julie |
130
|
45
|
7
|
182
|
Ludo le gars |
144
|
28
|
0
|
172
|
Débriefing
Quelle belle partie ! Surtout que Julie a apprécié ce jeu et que
je n’aurais pas misé un rouble sur cette hypothèse avant que la
partie ne débute…
Sankt Petersburg est un jeu qui se joue très bien à 2, dans une
configuration qui offre de multiples avantages, dont celui, déjà
abordé plus haut, de laisser le temps aux joueurs de développer
leur domaine, ce qui est vraiment agréable. Le jeu est certes très
tendu financièrement, surtout que l’on a proportionnellement plus de
cartes proposées à la vente par joueur et que l’on est sans cesse
tenté d’en acheter encore plus ou de les mettre dans sa main. Il est
clair que si on ne prend pas une carte, on sait qu’on la laisse à son
adversaire et cela est fort embêtant le plus souvent (je me mords encore
les doigts d’avoir laissé la carte Théâtre à Julie,
elle qui avait déjà beaucoup d’argent et qui, surtout, n’aurait
peut-être pas autant misé sur les Nobles sinon…).
Très agréable, Sankt Petersburg n’est pas pour autant un jeu
« grand public » dans le sens où il faut sans cesse penser combinaison
de cartes, gestion d’argent et que l’on calcule à qui mieux mieux. Mais
Sankt Petersburg est un jeu qui se bonifie avec les parties, apportant son lot
de choix cornéliens et qui permet de passer un vraiment bon moment. Peut-être
l’un des jeux qui me plaît le plus, finalement, parmi les excellents jeux
sortis ces dernières semaines…