[22/02/2003] Ponte Vecchio

Participants
– Sophie, à qui je souhaitais faire découvrir un type de jeu auquel elle n’est pas habituée,
– Julie, peu enjouée devant les jeux de mise et d’enchère, mais désireuse de toucher le Ponte Vecchio et les jolies boutiques,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
En seconde partie de soirée, je suggère un jeu rapide et original que François Haffner m’avait fait découvrir il y a près d’un an à la Maison des Jeux de Saint-Fons, et que j’étais ravi d’avoir dénicher à Essen à l’automne 2002 pour… 2 euros 50 neuf sous blister !!!


Une vue rapprochée permettant d’admirer la splendeur du matériel
: le riche seigneur se promène à son rythme sur le Ponte
Vecchio et s’arrête de temps à autres devant les boutiques
bleues (Julie), oranges (Sophie) ou vertes (Ludo le gars)…

Dès l’entamme je consacre beaucoup
d’argent à la construction de boutiques, dont les montants soint
compris entre 45 et 70 en règle générale. En effet,
je me dis que pour les rentabiliser, autant les construire le plus tôt
possible, surtout que tous les emplacements sont alors disponibles. Logique.
Sophie parvient à en construire plusieurs également, au
contraire de Julie qui éprouve les pires difficultés à
placer les siennes. Ne voulant pas enchérir trop haut, elle ne
construit rien et donc, en toute logique, aura des difficultés
fortes à gagner de l’argent par la suite, puisque le nombre de
boutiques est très corrélé avec les revenus alloués.

Le riche seigneur a tendance à rapporter
la valeur de la carte de la personne qui obtient le droit de déplacement.
Ceci me paraît normal lors du premier épuisement de notre
paquet de cartes de mise (valeurs de 10 à 100 de 10 en 10 plus
une carte spéciale toujours la plus basse et qui rapporte autant
d’argent que l’on a de boutiques sur le pont).
Je me doute que lors de l’étape suivante (deuxième paquet
de cartes), nous allons beaucoup plus utiliser la vente du droit de déplacement.


Les boutiques occupent quasiment tout le pont à présent
et le riche seigneur n’a que l’embarras du choix pour ses arrêts
réguliers, sauf sur cette vue précise dont j’explique la
subtilité ci-dessous…

Sophie, de par la disposition de ses boutiques
à l’extrémité du pont, a l’occasion de nous plonger
dans l’embarras (voir photo ci-dessus). Je m’explique :
– Si elle mise une petite carte (10 ou 20 par exemple), elle aura certainement
le droit de déplacer le marchand, et ne gagnera que la somme misée
puisque ni Julie ni moi n’allons être intéressés par
l’achat du droit (seules des boutiques oranges sont atteignables),
– Si elle mise une grosse carte (80 ou plus), elle n’aura pas le droit
de déplacer le riche seigneur, certes, mais n’aura même pas
besoin de procéder à ce déplacement puisque Julie
ou moi serions dans l’obligation de le faire à sa place, ce qui
lui rapporterait des revenus,
– Si elle mise une carte de valeur moyenne (40 ou 50), elle ménage
la chèvre et le chou et, même si elle ne déplace pas
le riche seigneur, elle sait qu’on le déplacera pour elle…
Comme quoi, certaines situations de jeu sont particulièrement instructives…


Ludo le gars fait avancer le riche seigneur lors du tour final…

Il devait être écrit que Ponte
Vecchio se révélerait frustrant lui aussi (voir la partie
d’Evo jouée précédemment
). Alors que je file
vers une victoire assez nette, à la surprise certaine de mes adversaires,
il faut que Julie et moi jouions 3 fois d’affilée les mêmes
cartes et que nos égalités ne soient pas départageables
: boutiques à équidistance du riche seigneur !!! Ainsi,
Sophie bénéficie du droit de déplacer le riche seigneur
3 fois d’affilée, sans contre-partie, avec des cartes misées
très élevées…

Je pense encore, malgré cette poisse
terrible, que je vais l’emporter d’un souffle, mais… je me trompe !

La partie débute très rapidement
car les règles sont très courtes à défaut
d’être très abordables (expliquer de manière claire
le principe de vente du droit de déplacement du marchand n’est
pas une mince affaire…).


Une vue générale du plateau et des réserves
des uns et des autres…


Le riche seigneur fait des allers-retours continuels sur ce pont…

Le droit de déplacer le riche seigneur
est nettement plus avantageux si vous parvenez à le vendre à
quelqu’un puisque, ce faisant, vous allez gagner plus d’argent que si
vous aviez réellement déplacé le personnage. En
effet, si vous misez une carte de 20 par exemple, et que cette carte
est la plus basse misée ce tour, alors vous gagneriez 20 ducats
si vous déplaciez le riche seigneur devant l’une de vos boutiques.
En revanche, si vous parvenez à revendre ce droit à quelqu’un
qui aurait misé sa carte 100, vous pourrez très certainement
recevoir 50 ou même 60 ou 70 de cette personne. D’où un
double avantage : vous gagnez une grosse somme en ayant misé
une petite carte et l’autre joueur en gagnera peu en ayant misé
une grosse carte. Subtil n’est-il pas…
Nous ne tardons pas, les uns les autres, à deviner les finesses
de cette règle et nous commençons à prendre du
plaisir en l’exploitant au maximum.


Il n’en finit plus de se balader ce riche seigneur !

Lorsque le tour final (11 déplacements
successifs du riche seigneur) se profile, Sophie est clairement positionnée
comme la future gagnante : plus de 500 ducats dans ses caisses, comme
elle se plaît à le montrer.
Et oui, mais c’est sans compter sur mes finances propres, qui sont au-dessus
de celles de Sophie mais personne ne s’en doute… Quant à Julie,
je ne sais pas trop quoi penser, car je la soupçonne d’être
beaucoup plus riche qu’elle veut bien le laisser croire.


La configuration finale du jeu

Décompte final
Sophie remporte cette partie avec un total de 850 ducats
(12 boutiques), contre 840 pour votre serviteur (10 boutiques) et 425 pour Julie
(8 boutiques).
Argh……
c’est quoi 10 ducats sur l’ensemble de
la partie ?

Débriefing
Cette partie de Ponte Vecchio a reçu des appréciations diverses
de la part de chacun d’entre nous :
– Julie l’a trouvé répétitif et peu passionnant, même
si le matériel est franchement superbe,
– Sophie ne l’a pas super aimé, même si elle ne connaissait pas
ce genre de jeu (enchère et mise),
– Votre serviteur a trouvé la partie sympa mais son amertume de fin de
partie ne l’aide pas à être objectif…

Il est certain que la caractéristique principale de ce jeu est la répétitivité
et la longueur de la partie. En outre, le principe de vente du droit de déplacement,
absolument génial, n’est pas du tout accessible et se montre difficile
à exploiter efficacement. A ce sujet, Sophie a souffert pour juger des
cartes à miser selon les situations. Comme quoi, ce type de jeu ne s’adresse
pas à tous les publics et requiert une certaine maturité ludique
pour être pratiqué comme il se doit (sans jouer ses cartes au hasard)
et apprécié à sa juste valeur (renforcement de l’aspect
psychologique et du bluff).

Je ne ressortirai pas Ponte Vecchio très souvent, mais lorsqu’il me
prendra de le poser sur la table, il faudra avoir soigneusement choisi le moment
et les joueurs pour le pratiquer. Ce n’est pas un jeu « facile », même
s’il est enfantin à jouer.

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