Le projet Gipf devait s’achever avec le dernier opus Pünct sorti en 2005. Et puis voilà : Kris change d’éditeur, passe par Smart Product avec qui il était à Essen, et voici que Tamsk, l’un des jeux du projet, se voit destitué de son rang et qu’il doit donc être remplacé ! Ni une ni deux, le sympathique auteur à la moustache se remet à l’ouvrage et nous sort Tzaar, un jeu extrêmement simple au niveau de ses règles mais qui paraît bigrement profond en terme de possibilités.
Rappelant pas mal Dvonn pour le nombre de coups possibles à chaque tour et la disposition des pièces, Tzaar sera-t-il un jeu aussi fin et passionnant qu’un Yinsh ou un Gipf ? Seules de multiples parties pourront le dire et un grand investissement pour progresser dans sa vision du jeu… Et comme il faut choisir entre affaiblir son adversaire et se renforcer soi-même, et bien on n’est pas, mais alors pas, arrivé du tout… Cette facette du jeu, qui fait penser à la grande subtilité de Yinsh (plus on est près de gagner plus on est faible), est celle qui me séduit le plus pour le moment.
TZAAR :
Nous avons opté pour le placement des pièces en mode tournoi : chacun place une pièce de sa couleur
à tour de rôle. Elise joue avec les blanches et moi les noires…. |
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Un tour chacun : en tant que première joueuse Elise ne réalise que la 1ère action (prendre une
pièce adverse de taille égale ou inférieure, et accessible) ; de mon côté, j’ai choisi de réaliser deux prises successives (2 tzaars car il y en a que 6)… |
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Poursuite de la partie et je m’aperçois qu’il n’est pas aussi aisé que ça de prendre rapidement les
6 tzaars adverses (en effet, Elise en a fait grimpé un sur une autre pièce et elle gère assez bien les empilements successifs pour ne plus être atteignable)… |
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Séance réflexion pour ma belle-soeur. Elle aussi a essayé de m’attaquer les tzaars mais elle a du
mal à aller chercher ma pile que j’ai aussi constituée. Notez que seule la pièce du sommet compte comme visible et si vous recouvrez de précieuses pièces et bien tant pis pour
vous… |
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Elise vient de jouer ses deux actions et je sais que c’était son dernier coup : elle me laisse
l’opportunité de prendre ses deux derniers tzaaras, son 9ème étant dans une de ses piles… |
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La partie s’achève très rapidement et elle ne nous aura pas transcendée. Certes, on aurait dû se
relancer immédiatement sur la revanche, mais nous n’avions pas le temps de le faire (ah, ces fêtes de Noël, toujours en train de courir… 😉 |
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Bilan synthétique :On a aimé
– La simplicité extrême de la règle de prise : case adjacente ou la première pièce d’une ligne adjacente,
– Le choix de la seconde action : doit-on effectuer une seconde prise (ce qui semble une bonne idée pour le moment) ou se renforcer (en s’empilant) ?
– La pureté du mécanisme qui semble offrir pas mal de profondeur au jeu.
On a moins aimé
– Le très grand nombre de possibilités dès le départ, ce qui donne l’impression que les premiers coups pourraient être quasi-inutiles ou aléatoires,
– Le manque de fun et de repères du jeu, comparé à Yinsh (mon préféré de la série, certainement le plus évident pour débuter),
– La moindre qualité du matériel de cette version spéciale éditée pour Essen. |
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Score de la partie :
Elise (blanc) : défaite par plus de tzaaras visibles
Ludo le gars (noir) : victoire
Note du jeu (sur cette partie) : 15 / 20 |
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Je suis d’accord avec toi pour le début de partie. J’ai un sentiment dans le style "Babylone". Quoiqu’en y réfléchissant, Dvonn est un (tout petit) peu dans le même cas. Peut-être qu’avec la pratique, on voit mieux le jeu venir, de plus en plus tôt.
Passe de bonnes fêtes de fin d’année.
Nicolas