[23/11/2007] Fugger Welser Medici

Jeu rarissime par excellence, Fugger Welser Medici est-il un jeu jouable ? Sa réputation, contreversée, laisse entendre qu’il y a les adeptes et ceux qui le trouvent trop long et répétitif pour ce qu’il propose. Après l’avoir pratiqué ce soir, dans sa variante la plus abordable du jeu du commerce où il faut terminer le plus riche, force est de reconnaître que mon groupe de joueurs et moi-même nous rangerions plutôt dans le deuxième groupe, en ajoutant même qu’on l’a trouvé extrêmement hasardeux et lent, lent, lent. En clair, et bien que cela me crève le coeur de le dire tant je misais sur ce jeu de Doris & Frank (à la lecture de la règle, franchement, cela promettait beaucoup !) il semble que ce F W M ne soit pas la perle ludique méconnue, la gemme espérée, le bijou caché… Sniffffff…

FUGGER WELSER MEDICI :

Une vue de la mise en place du jeu : chaque joueur a placé sa maison mère, le fils de
la maison et un employé sur une ville de départ : Nurnberg pour blanc (Charles) et rouge (Sylvain), Augsburg pour jaune (Franck) et bleu (Vincent) et Florenz pour noir
(Philippe) et vert (Ludo). Commencez également à repérer les quelques marqueurs colorés qui sont positionnés sur certaines villes du plateau…
Les 4 premières affaires prévues sur le calendrier : 2 offres A(une à Hamburg et une
à Venedig) et 2 demandes N (une à Amsterdam et une à Antwerpen). A chaque affaire est affectée une couleur (vert, rouge, …) reprises sur 3 marqueurs identiques, lesquels sont
placés sur la carte d’affaire, sur la ville correspondante sur le plateau et sur le mois du calendrier où l’affaire aura lieu…
Après quelques tour, le marqueur de premier joueur, au premier plan, me revient. Sur le
plateau, la bataille est âpre pour rallier les villes revêtues d’un marqueur d’affaire au plus vite, en faisant un max d’économies et en prenant des risques calculés. Le matériel
est agréable à manipuler mais on commencéjà à se sentir un tantinet allergiques aux dés…
Après plusieurs tours passés à jeter dés sur dés et en étant victimes d’accident à
répétition, nous sommes obligés de reconnaître que seul Franck a réussi à atteindre la première affaire du jeu : à Anvers, il pourra donc vendre au prix le plus élevé ses 2 rouleaux
de tissus (1020 florins chacun) et sa barre de métal (1880 florins)…
Les discussions autour des dés commencent à se généraliser surtout lorsque ceux-ci ont
pour effet de réduire quasiment à néant toute tentative de rallier dans les temps une destination intéressante. C’est un comble que la vraie difficulté soit d’être présent sur les
villes et non pas d’estimer le juste prix d’achat ou de vente !
Une vue du calendrier alors que nous somme en décembre et que deux affaires de type A
(offres) sont à vivre en janvier/février et que bien peu d’entre nous auront réussi à atteindre les deux. A noter que décembre est aussi mois de paiement et qu’à ce titre
chacun peut embaucher un nouvel employé, ou virer le sien, puis régler son salaire annuel et les impôts locaux.
Nous serons donc 4 en course pour acheter des produits à Venedig et l’intérêt du jeu se
dévoile enfin : à combien acheter les 7 rouleaux de tissus proposés (500 florins minimum chacun) et les  4 sacs d’épices (900 florins minimum chacun) ? La file indienne
des pions indique l’ordre d’arrivée sur la ville et, en cas d’égalité de proposition d’achat notée secrètement, donne la préférence au joueur arrivé antérieurement…
Au premier plan, on aperçoit ma carte individuelle de stockage sur laquelle se
trouvent encore mon sac d’épices initial (case de maison mère) et mes 2 rouleaux de tissus (case de mon employé à chapeau pointu). Pas de nouveaux produit non plus. En d’autres
termes, après la réalisation de 4 affaires, je n’ai toujours pas réussi à vendre et acheter le moindre produit. Poussif, non…
Tous les joueurs concernés par une affaire se doivent de noter secrètement le nombre de
produits qu’ils veulent acheter ou vendre et le montant correspondant. Un bon moment d’estimation du juste prix… pour ceux qui sont présents !
Les très nombreuses cases du tableau de la feuille d’affaire individuelle servent à
conserver une trace des affaires antérieures, ce qui peut être intéressant pour se souvenir du prix payé à un instant t pour un type de produit…
Messe ! Messe ! Mais non on n’est pas à Essen : Messe veut dire que c’est la grande
foire annuelle (en mai) lors de laquelle de très nombreux produits seront vendus et achetés à Venedig (quelle concentration au sud !).
Comme on pouvait s’y attendre, la concurrence s’annonce sévère lors des phases
de ventes / achats ! Seul Sylvain est absent du débat. Pour info, sachez que je n’ai réussi à me procurer qu’un seul sac d’épices pour un montant de 1020 florins (le minimum
était de 860)…
Pour mieux se rendre compte de la sévère compétition qui a régné à Venedig lors de la
Messe, consultez un peu la liste des produits recherchés (5 rouleaux de tissus, 4 barres de métal et 3 sacs d’épices) et des produits disponibles (5 rouleaux de tissus, 2 barres de
métal et 4 sacs d’épices)…
Et une fois de plus, Sylvain s’apprête à lancer les 2 dés, sous le regard de Charles,
entre dépit et frustration de ne pas jouer à un vrai jeu de bourse. En effet, on passe 90% de son temps à lancer des dés pour tenter d’avancer alors que les meilleurs moments
sont bien ceux où on achète et vend…
Une vue générale qui révèle que, malgré le nombre maximal de joueurs attablés (6), il y
a trop peu de zones où se concentrent les représentants (exceptée la Messe mais là c’est normal car la ville de Venedig a été le théâtre de plusieurs affaires et les villes
alentours sont assez bien lôties également). Je n’imagine même pas comment le jeu doit être fade à 2 ou 3 joueurs ! Déjà qu’à 6, on n’a même pas réussi à réaliser la moindre
tractation entre joueurs présents sur la même case…
Petite vue des deux dernières cartes d’affaires de la partie : on pourra vendre 4
rouleaux de tissus, 1 barre de métal et 2 sacs d’épices à Wien, ainsi que 1 rouleau de tissu, 2 barres de métal et 1 sac d’épices à Bozen. Mais c’est toujours la même frustration :
encore faut-il réussir les bons jets de dés pour s’y rendre et avoir pu acheter les produits en question auparavant avec le bon représentant pour les revendre…
Oui, il y a de la déception dans l’air… On en arrive même à se demander si ce n’est
pas le type de jeu où il aurait mieux fallu attendre près de sa maison mère jusqu’à ce que sortent des affaires dans le coin, au lieu de s’épuiser à courir le pays à la recherche
d’hypothétiques profits…
Deux symboles de Fugger Welser Medici : deux dés qui vont probablement nous faire
cauchemarder la nuit prochaine et une figurine de premier joueur, splendide, à l’image de la qualité global du matériel proposé et de la finesse des mécanismes que laissait
entrevoir la règle. Mes camarades ont lancé la critique suprême : « On dirait un proto qui n’a pas été fini de tester ». Ils ne parlaient que de la gestion des déplacements, mais
bon…
Tandis que certains ne parviennent pas à faire évoluer leur plateau individuel (moi !),
d’autres, comme Sylvain, capitalisent à mort !
Lancer de dés en prévision pour Sylvain alors qu’il ne reste plus que 3 affaires à
résoudre : 3 ventes.
Les valeurs ennemies dans ce jeu sont le 2, le 3 et le 4. Ensuite, tout dépend de ce
que l’on visait comme nombre de cases de déplacement (de 1 à 3) et de son chargement.
Nous attaquons la dernière ligne droite, avec les 3 offres finales et après seulement
une année pleine de jeu (on a attaqué en mai de l’année précédente). Une seule Messe par partie, c’est vraiment trop peu pour rendre le jeu un poil plus jubilatoire.
Pour cette avant-avant-dernière vente, Franck est le mieux placé, suivi de Charles et
de Vincent. Au sujet de ce dernier, d’ailleurs, il s’en moque un peu car il n’a aucun prot à vendre comme les autres absents et non impliqués, qui n’auraient pour
beaucoup rien à y vendre !!!
Une vue finale de la partie, juste après l’ultime vente. On aura eu le mérite de
terminer cette très décevante partie, alors que, et c’est révélateur, j’avais même proposé à mes camarades d’abréger nos souffrances !
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le principe d’estimation du juste prix,
– La grande empoignade à la Messe annuelle,
– La carte événement qu’il ne fallait pas conserver sous peine d’être dernier dans chaque ville en cas d’égalité jusqu’à la fin de la partie (moyennant finances…),
– Le matériel du jeu, vraiment attractif,

On a moins aimé
– La gestion des déplacements qui oblige à jeter dés sur dés pour au final bouger ses pions d’une case seulement et de ne pas arriver au but dans les temps : infiniment trop
poussif,
– L’impression de ne pas jouer au jeu auquel on se destinait,
– Le manque de tension lors des affaires sur les villes : même à 6 joueurs on est soit absent, soit en manque de produits !

Scores de la partie :

Franck (jaune) : 14780 florins
Vincent (bleu) : 5660 florins
Philippe (noir) : 13360 florins
Lucarty (rouge) : 10120 florins
Charles (blanc) : 11620 florins
Ludo le gars (vert) : 9680 florins

à noter qu’au départ chaque joueur avait 9000 florins

Note du jeu (sur cette partie) : 10 / 20

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2 commentaires à propos de “[23/11/2007] Fugger Welser Medici”

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