Kaivai faisait partie, jusqu’à ce vendredi, des quelques gros jeux de 2005 que je n’avais pas encore eu la chance de tester. Ce problème est résolu, à présent, et j’avoue que si ce n’est la durée de la partie que l’on a pu trouver longuette, le reste du jeu fut tout simplement excellent… Un vrai condensé de bonnes idées et de fluidité, comme on aimerait en voir plus souvent !
Pour informations techniques, sachez que nous étions 3 à jouer, tous débutants, avec une lecture de la règle en entame (une bonne heure…) et que nous avons joué plus de 3 heures ensuite ! Du gros calibre, donc, mais pas si compliqué que ça : tellement logiques, les situations de jeu obligent à bien réfléchir mais pas à se prendre la tête au niveau règles. Toujours sympa, donc…
KAIVAI :
Vincent (bleu) : 23 (7 sur la piste + 12 décompte de cottages + 4 décompte de villages)
Lucarty (rouge) : 44 (16+26+2)
Ludo le gars (vert) : 43 (12+22+9)
Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20
La mise en place de ce jeu implique que chacun des joueurs, à tour de rôle, positionne sur le plateau 2 cottages à sa couleur, dont au moins un port individuel (le second peut être soit un port individuel, avec bateau, soit un port collectif, utile pour gagner des points d’influence, soit un tombeau des Dieux, utile pour pêcher sous les meilleurs ospices divins)… |
Une fois le premier tour passé, la situation est encore bien étrange : on ne mesure pas trop l’intérêt de telle ou telle construction et ce n’est pas parce que j’ai été le seul à placer un tombeau au premier tour que j’en ai vraiment tiré un bénéfice (Vincent et Sylvain avaient opté pour un port collectif chacun). A noter que d’ores et déjà on adore la phase de choix des actions, qui s’avère vraiment tendue à souhaits… |
Le jeu, qui se construit progressivement, est éminemment stratégique, avec des îles qui grossissent de plus en plus et des coûts pour s’y installer de plus en plus prohibitifs. Ajouter à cette gestion immobilière, les choix liés au type de cottages et à la place souhaitée dans le tour de jeu (enchère à la New England), et vous constaterez sans mal que le jeu est très très riche… |
Vincent semble interroger Sylvain sur sa maîtrise apparente du jeu : en effet, ce dernier a déjà une dizaine de points d’avance sur nous et ce n’est pas l’envoi par le fond de 2 bateaux rouges, brillamment organisé par Vincent, qui y change quoi que ce soit. En même temps, je sais bien que les comptes seront faits à la fin et qu’engranger des points trop tôt n’est pas forcément la meilleure affaire à faire (on devient une cible tentante et on est donc plus exposé que les autres)… |
Mon plateau individuel en cours de partie, ce qui permet de mesurer le nombre de paramètres à gérer : la zone du haut contient la piste d’enchères, celle-ci influant sur le coût de construction de chaque cottage et les capacités de déplacement des bateaux ; la zone centrale indique la bonification permanente de déplacement ; la zone du bas est celle de l’état de conservation (de 5 très frais à 1 presque avariés) des poissons et coquillages amassés (monnaie du jeu)… |
Plus la partie avance, plus on se rend compte que la zone aquatique se remplit et que de véritables couloirs se créent de partout, obligeant à de bonnes capacités de déplacement. A noter que Sylvain mène toujours au score,mais que son influence sur le jeu ne paraît plus aussi claire (j’ai par exemple 4 bateaux en jeu, ce qui n’est pas le cas de mes adversaires)… |
Une vue de la situation finale, juste avant les 2 décomptes liés au nombre de cottages et aux majorités dans les villages. Il faut savoir que j’ai bien dû réfléchir 30 minutes lors du dernier tour avant de prendre ma décision du placement de mes 4 bateaux (nécessaire pour assseoir ses majorités mais coûtant 1 précieux jeton d’influence pour être réalisé)… |
La partie est terminée et les décomptes opérés (sans ajout de jetons d’influence par les joueurs). On voit que Sylvain gagne d’un point ! comme quoi ma phase de réflexion déjà mythique était pertinente : cela s’est jouée à moins que rien… Bravo à Sylvain et vivement la prochaine (on pense aller plus vite, en tout cas il le faudra car sinon le jeu perd quand même de sa saveur : le temps tue un peu le plaisir)… |
Une excellente partie, dommage que ce fut si long, à ré-essayer très vite. Ah si, un autre bémol : la taille de la boîte absolument impossible à ranger ! On se demande pourquoi ils n’ont pas plié le jeu en 4, surtout qu’elle est loin d’être pleine à ras bord cette foutue immense boîte rouge…
M’enfin, ce sont de bien petits détails en regard de l’équilibre impressionnant de ce jeu, édité par des inconnus et conçu par un auteur non moins inconnu…
ce ne sont pas des inconnus puisque l’année dernière (Essen 2004) leur petit stand vendait 2 petits jeux plaisants et rapides que j’avais traduits
DESPERADOS et HATZ FATZ
je suis surtout surpris qu’en 2005 ils aient fait un jeu si complexe et long
mais puiqu’il est bon …
bravo à Anselme et Helge
Le père Marco et sa science ! Il sait tout le bougre… Dire que je n’avais pas poussé mes recherches pour voir leurs antécédents ludiques, je vois que j’aurais dû…
Merci de ta réaction Marc et de ton pertinent éclairage… ;-)))