[25/09/2003] Löwenherz

Participants
– Sylvain, nouvel adhérent de l’association Les Ludophiles, super intéressé par tous ces jeux allemands qu’il découvre,
– Sébastien, nouvel adhérent également, qui trouve que les boîtes de jeux sont vraiment splendides,
– Sandie, nouvelle adhérente motivée, qui ne se laisse pas faire lors des négociations, qu’on se le dise joueurs de Löwenherz 😉
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Nous avions tout prévu. Ce soir, nous voulions faire découvrir, à l’assemblée des joueurs présents, les fleurons des productions allemandes actuelles. Et c’est donc tout  naturellement que Lolive lance une partie de Puerto Rico, pendant que je m’attelle à l’explication des règles de mon jeu favori : Löwenherz. Bien entendu, nous jouerons avec les 2 aménagements de règles, en passe de devenir nos standards de jeu, c’est à dire :
– Une action Rénégat ou Alliance n’est exécutée que si le joueur réalise effectivement l’action sur laquelle il se positionne,
– Les cartes Parchemins sont immédiatement révélées lorsqu’elles sont choisies et les points de victoire marqués aussitôt, afin de ne pas réserver de surprise désagréable pour la fin de la partie.

Chacun prend les composants d’une couleur
: en l’occurence, Sylvain choisit les châteaux et chevaliers rouges,
Sébastien les gris, Sandie les violets et votre serviteur les orangés.
Les règles sont expliquées en une vingtaine de minutes,
simulation de cas à l’appui, et la partie peut débuter sur
le coup de 22h30, avec le placement initial des châteaux et chevaliers
de manière libre, sur un plateau standard (ABCDEFG).


Sur le devant, la fameuse partie de Löwenherz de ce soir, alors
qu’au fond se déroule une bien sympathique partie de Puerto Rico…

Le début de partie est gentillet, et,
à ce petit jeu, Sylvain et Sandie, puis Sébastien et Sylvain,
y vont de leur ducat symablique pour laisser l’autre placer des frontières
qui arrangent les deux joueurs. Je ne me mêle pas trop à
ce type de négociation, car je sais combien est important de capitaliser
au maximum de l’argent et, si possible, de renforcer avec des chevaliers
le futur royaume sur lequel on pense s’appuyer.
Et c’est vrai qu’il est plus difficile de s’entendre avec ses voisins
quant au placement des chevaliers…

Le coin supérieur gauche du plateau
(jonction B et C) est le théâtre des premières réelles
constructions de royaumes, ceci sous l’impulsion de Sandie et Sylvain,
et de votre serviteur pour parachever le travail (c’est à dire
fermer mon royaume une fois qu’il est bien costaud ;-).


La situation évolue… pour le royaume orangé, le seul
à avoir poursuivi son effort dans cette zone par rapport à
la photo précédente. Ce royaume constitue maintenant une
base très solide (5 chevaliers) pour continuer sa progression…

Puis, pris d’un souvenir cruel qui me remonte
à la mémoire, malgré mes 20 points d’avance, je me
décide à tenter de clore un second royaume, afin de diversifier
mes sources de points de victoire et en augmenter le capital.
Ce sera donc un royaume clos avec 3 frontières, situé à
la jonction entre C et F, qui se fermera bientôt. Et ce, malgré
des craintes de ma part, puisque le dit-royaume est relativement faible
(un seul chevalier au moment de la clôture, bien que j’ambitionne
de jouer un rénégat le tour suivant sur une action de placement
de chevalier).


Le second royaume orangé que je tente de construire se situe
tout en haut de cette photo, entre le royaume rouge (2 chevaliers et bientôt
3) et le royaume gris (3 chevaliers)…

C’est alors que je procède à
un virage à 180 degré en décidant purement et simplement
de laisser tomber ce second royaume pour me consacrer à 100% à
mon premier royaume. Je mets donc les bouchées doubles et réussis
ainsi une fantastique progression dans le centre du plateau, dérobant
collines et villes à qui mieux mieux, tantôt appartenant
à un joueur, tantôt non encore attribuées.
Cela me réussit nettement mieux et mon score s’envole.

Cliquez pour agrandir !
La configuration finale du jeu


La configuration initiale de la partie…

Le placement initial, visible ci-dessus,
réserve d’inévitables conflits, surtout qu’à l’exception
d’un château gris, tous les éléments ont été
placés près des bords. Nous avons tous au moins une zone
potentiellement intéressante (j’en ai même deux !), mais
la partie révélera que, finalement, nous ne nous battrons
pas forcément sur celles-ci…


Les 3 premiers royaumes de la partie : un solide et ouvert de couleur
orangé et un solide mais enfermé de couleur violette (3
chevaliers), ainsi qu’un petit mais ouvert de couleur rouge (1 chevalier)…

Ce royaume orangé, que je renforce
patiemment et que j’étends doucement chez mes voisins, devient
véritablement le pivot du jeu : base militaire, affichant une
certaine force de dissuasion, tout comme centre d’expansion puisque
situé à proximité du centre du plateau. Très
stratégique comme position…

Sylvain joue une carte Alliance afin de
ne pas être pris pour cible par… Sandie (royaume violet adjacent
à son royaume rouge), alors qu’il aurait peut-être dû
atrendre que mon puissant royaume le touche pour la jouer contre moi.
Erreur de jeu, à mon humble avis, car Sandie ne le menaçait
pas à un tel point.
Dans tous les cas, il est clair que mon royaume orangé fait peur
et que mes adversaires préfèrent m’ignorer plutôt
que d’imaginer me combattre sur cette terre. Autre erreur.


Les négociations commencent à prendre du volume, ce
qui n’est pas pour me déplaire, même si, ici, Sylvain et
Sandie discutent pour s’arranger plutôt que pour rivaliser véritablement…

Une fois que mon second royaume est fermé,
je marque 12 points, bien conscient que, dans la foulée, Sylvain
s’en approprie une partie non négligeable, me faisant perdre
5 points (2 cases volées plus 2 case mortes).
Le problème réside dans le fait que mon rénégat
joué dans la foulée, aditionné d’un chevalier supplémentaire,
ne suffit pas à contenir la fougue de mes voisins, qui se ré-approprient
les dits-chevaliers et me ruinent littéralement dans cette zone
!
Je me retrouve avec un royaume misérable, de 5 cases exactement
et mon avance au score a fondu (moins de 10 points à ce moment
de la partie sur le second).


La situation se clarifie lorsque j’ai accepté dd’abandonner
mon petit royaume du haut et que je suis reparti en guerre au centre
du plateau avec mon royaume initial…

La partie va bientôt arriver à
son terme, et Sandie ne me contredira pas si je dis qu’elle n’attendait
que ça, épuisée et pressée de rentrer dans
sa maison (il est tard). Le roi mettra un grand moment à mourir,
mais succombera quand même au tout dernier moment, lors de la
sortie de la dernière carte en lettre E.
A ce moment précis, il ne fait aucun doute sur l’issue de la
partie, même si Sylvain aurait pu tenter un « gros » coup
en toute fin de partie : immensément riche, il pouvait s’octroyer
le placement de 2 chevaliers lors de l’avant dernier tour, puis un chevalier
et une expansion chez moi lors de l’ultime tour, brisant en deux mon
royaume en forme de tunel labyrinthique… Il m’expliqua par la suite
qu’il me jugeait intouchable. Je lui ai rétorqué qu’il
saurait pour la prochaine fois que rien n’est jamais vraiment établi
dans Löwenherz et qu’il faut se méfier jusqu’au tout dernier
moment.

Décompte final
Je remporte cette partie avec le score record de 68 points,
devant Sébastien avec 38 points, Sandie avec 34 points et Sylvain avec
29 points.
Le détail est le suivant :

Score avant décompte
(dont parchemins)
Collines
Total
Sylvain
23 (0)
6
29
Sébastien
34 (0)
4
38
Sandie
30 (3)
4
34
Ludo le gars
62 (9)
6
68

Débriefing
Il était trop tard, beaucoup trop tard, pour attaquer une partie de Löwenherz
avec des débutants, qui plus est pas trop habitués aux jeux à
l’allemande… Mais j’assume ce choix, certain de leur avoir fait découvrir
un jeu exceptionnel, même si la fin de partie a été un peu
précipité si l’on souhaitait la finir. Je leur reproposerai certainement
un samedi lors d’une journée thématique, il est vrai que le temps
imparti s’y prête mieux.

Au niveau du jeu, de multiples enseignements aujourd’hui, ou, au moins, des
bribes de sentiments, que je livre en vrac :
– Il ne faut jamais tergiverser lorsqu’un joueur s’installe solidement dans
la partie : soit il faut l’attaquer frontalement, en se renforçant en
chevaliers et en usant de rénégats, soit en mettant une alliance
entre les royaumes afin de freiner son expansion à ses dépens.
En tout cas, il ne faut pas le laisser tranquille, sous prétexte qu’il
est trop puissant, car ce serait difficilement surmontable par la suite.
– Il faut veiller à réussir ses négociations : soit on
vise vraiment l’action et auquel cas il faut être prêt à
y mettre le prix (mais dans ce cas en mise cachée pour que l’argent aille
à la banque), soit il faut faire « cracher » l’adversaire en
lui soutirant le maximum d’argent sans qu’il le mette à la banque.
– Il ne faut pas négliger les parchemins, une fois passé la première
moitié de la partie, surtout si vous réussissez à en prendre
2 sur 3, car cela rapporte des points non supprimables et pouvant creuser l’écart
avec ses adversaires.
– Existe-t-il une sorte de stratégie gagnante ? Oui et non. Oui, si l’on
joue avec des joueurs débutants ou occasionnels, et celle-ci semble consister
à créer un royaume unique surpuissant, ouvert vers l’extérieur
et à s’étendre de partout sur le plateau. Non, si l’on joue avec
des joueurs plus assidus, car ceux-ci ne vous laisseront pas tranquille et vous
perdrez très probablement de manière significative la partie (attaqué
de toute part, votre beau royaume va se désagréger au profit de
joueurs ayant diversifié leurs acquisitions de points e victoire).

Depuis longtemps je voulais écrire quelques lignes sur la tactique et
la stratégie dans Löwenherz. C’est chose faite, même si j’espère
bien affiner mes réflexions lors de mes futures parties de ce jeu exceptionnel.
Une question pour la route, d’ici la prochaine partie : lorsque l’on joue une
action « Placement d’un chevalier et expansion d’une région »,
peut-on faire une expansion d’une case, placer un chevalier sur la case en question,
puis s’étendre à nouveau d’une case ?
A vos souvenirs… ou vos avis 😉

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