[26/11/2002] Waldmeister

Participants
– Gaël, naturaliste émérite,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Tester ce jeu d’Andreas Seyfarth inspire le respect et beaucoup d’attente quand on sait qu’il a, depuis, commis Puerto Rico

Je mets en place le jeu en attendant le père
Gaël, qui se fait attendre, mais nous avons l’habitude 😉
Les éléments sont nombreux et la mise en place est relativement longue (un gros 1/4 d’heure). Le résultat est impressionnant :
une multitude de petits tas de tuiles, des jetons par-ci, par-là, et des domaines individuels qui ne demandent qu’à se remplir.
Allez, allez, le père Gaël, tu arrives…

Une fois que mon hôte s’est installé,
je lui présente les règles de ce jeu, et il ne peut s’empêcher de pousser des exclamations du genre : « Oulha ! Qu’est-ce que ça va être ce truc ! » ou encore : « Ouh… Je sais pas où on va aller, mais on y va bien ! ».
Tout ça pour donner un peu l’ambiance pré-partie.


La situation en tout début de partie : chacun dispose de 2 hêtres,
2 épicéas, 1 plant de chêne et une graine de pin.
Les marqueurs de dommages présents sur les tuiles symbolisent les
atteintes polluantes des autoroutes et usines à proximité…

Le début de partie m’est extrêmement
défavorable : sur la première carte que je pioche parmi
les 2 que me propose Gaël, je subis la destruction immédiate
de mon plant de chêne. Dans la foulée, je me prends des dommages
sur mes arbres à l’aide de mes propres cartes ! Dur, dur, comme
entamme…
De son côté, Gaël jubile, persuadé qu’il joue
bien, le bougre 😉
En réalité, cette première phase nous fait prendre
conscience de 2 caractéristiques essentielles de ce jeu :
– La place du hasard est forte : si vous jouez une carte défavorable
devant vous, vous avez de fortes chances de la récupérer.
– Il faut savoir jouer des cartes qui sont défavorables à
l’adversaire et pas trop contraignantes pour soi. Ce n’est pas toujours
facile, et particulièrement en début de partie (domaines
équivalents).

La suite de la partie met en évidence
2 stratégies fondamentalement opposées : Gaël réduit
au maximum sa pollution, grâce à l’achat fréquent
de tuiles d’aménagement, tandis que je me résous à
agrandir au maximum mon domaine en plantant le plus d’arbres possibles.
Je ne perds pas de vue qu’un bonus est accordé en fin de partie
pour les joueurs qui réussissent à avoir un bois varié
(au moins un arbre de chaque type) ou équilibré (exactement
2 arbres de chaques type).


Une vue rapprochée de mon domaine : le graphisme est décidément
somptueux…

Je parviens à planter mon chêne
juste à temps et à déclarer dans la foulée
de l’été suivant sa transformation en arbre que le jeu se
termine. Dans l’intervalle, j’ai eu l’opportunité de faire venir
dans mon domaine deux animaux dont un lynx (animal le plus fort de valeur
12). Cependant, je choisis, prudemment, de ne faire venir dans mon domaine
que 2 animaux que Gaël possède déjà, pour le
cas où il parviendrait à me détruire plusieurs arbres
lors de son ultime tour et récupérer ainsi les animaux fuyants.
C’est tactique mais risqué, car je ne suis pas certain de l’emporter
malgré ma décision de clore la partie…


Après la partie, Gaël ne peut pas croire qu’il ait perdu
alors qu’il avait la certitude d’avoir très bien géré
son domaine…


La partie peut débuter : chacun dispose d’un domaine forestier
et les divers composants (graines, plants, arbres, animaux, aménagements
écologiques, marqueurs de dommages et pièces de monnaie)
sont accessibles au centre de la table…


Gaël s’apprête à extraire de
1 à 3 cartes de son jeu afin de les proposer face cachée…

Plus la partie avance et plus je suis contraint
de jouer sur le fil du rasoir :
– Beaucoup d’animaux car beaucoup d’arbres,
– Beaucoup de dommages car une pollution maximale,
– Des catastrophes naturelles répétées endommageant
encore mon domaine.

Gaël est nettement plus serein, à
l’exception de 2 instants cruciaux pour lui, lorsque je parviens à
abattre un de ses arbres juste avant l’été et lorsqu’il
subit par deux fois des chûtes de neige très importantes,
détruisant 3 ou 4 de ses arbres.

La fin de partie approche et il nous est
de plus en plus facile d’anticiper les changements de saisons et leurs
implications.
En ce qui me concerne, je dois planter un dernier plant de chêne avant le printemps afin qu’il se transforme en arbre, ce qui complètera
mon domaine avec exactement 2 tuiles de chaque type d’arbres.

Cliquez pour agrandir !
Le domaine forestier de Gaël en fin de partie : une pollution
très bien maîtrisée et de nombreux arbres. Les animaux
sont, en revanche, pas énormément représentés.

Cliquez pour agrandir !
Mon domaine en fin de partie : un domaine équilibré
(2 arbres de chaque), des animaux nombreux et lucratifs, mais surtout
une pollution démentielle qui m’aurait certainement été
fatale si la partie s’était prolongée d’un tour !

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 107 points contre
103 pour Gaël, soit un écart infime de 4 points ! Le détail
de la répartition est le suivant :

Tuiles d’arbres
Tuiles de plants
Tuiles de graines
Bois varié
Bois équilibré
Jetons animaux
Marqueurs de dommages
Total
Gaël
55
3
0
10
0
47
-12
103
Ludo le gars
60
0
0
0
20
59
-32
107
Total
115
3
0
10
20
106
-44
210

Débriefing
Waldmeister est un jeu curieux et passionnant.
Curieux, car le thème est très original et déroutant et
les possibilités sont nombreuses mais on se demande ce que l’on contrôle
vraiment (joue-t-on une stratégie parce qu’on l’a décidéou
parce qu’on y est contraint ?).
Passionnant, car l’évolution des domaines des joueurs est magnifique
et incite à la contemplation. On ne peut pas s’empêcher de penser
à Puerto Rico, même
si les mécanismes de jeu sont assez éloignés : extraction
de cartes d’action que les autres joueurs vont jouer (ressemblance très
forte avec Wild Life), marqueurs
de dommages et non pions de colons pour activer les tuiles (en quelque sorte,
rôles inversés), présence de jetons d’animaux sur les tuiles
d’arbres rapportant des points de victoire (aucune analogie). Donc, c’est un
peu pareil, mais assez différent quand même 😉

Nous avons beaucoup aimé ce jeu, persuadés
qu’il doit être excellent à plus de 2 joueurs, car alors, il est
possible de se liguer contre un joueur en tête (par exemple en le désignant
à chaque fois pour prendre une carte d’action) et de ne jamais prendre
de carte à son propre tour (en jouant exclusivement des cartes de dommages
par exemple).
A 2 joueurs, le jeu n’est pas mauvais, mais la configuration et l’intéraction
sy’prêtent quand même assez mal. Disons que cela nous aura permis
de tester ce jeu et d’imaginer combien il doit être riche, esthétique
et fort à 4 participants !

Je suis donc enthousiasmé par Waldmeister, même
si j’attends de vérifier que la part d’aléatoire rencontrée
à 2 joueurs s’estompe à 3 ou 4. Si tel est le cas, ce jeu deviendra
alors l’un des tous meilleurs de ma ludothèque et, dans tous les cas,
l’un de ceux que j’apprécierais de faire découvrir à d’autres
amateurs de jeux complexes, stratégiques et beaux. Tout simplement.

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