Participants
– Romain, joueur noir, qui n’en revient pas de notre acharnement pour pratiquer ce jeu,
– Fred, joueur rouge, qui bave devant ce fabuleux jeu et qui y jouerait tous les jours,
– Ludo le gars, joueur vert, votre serviteur.
Déroulement de la partie
L’Italie était la dernière carte d’Age of Steam qu’il me restait à découvrir. Histoire d’y jouer confortablement, j’avais pris soin d’en confectionner une version full-color nickel, en 5 pièces assemblées, et d’imprimer sur carton fort les 7 tuiles supplémentaires concoctées en couleurs par Rody (http://jeux2rody.free.fr).
Fred et Romain installent le jeu tandis que je termine une discussion avec un visiteur, puis nous attaquons la mise en place des cubes (en veillant à ne placer aucun cube noir directement sur la carte) et j’expose les importantes modifications de règles que subit cette carte : les cubes noirs font perdre des points au joueur à qui appartiennent les liaisons empruntées, on ne peut plus urbaniser et l’action permet de remplacer deux cubes noirs par deux autres, l’ingénieur permet de placer une tuile gratuitement, les
liaisons doivent être complètes et on n’est plus limitée dans le nombre de tuiles plaçables, on peut émettre des titres n’importe quand, autant qu’on veut et ceux-ci sont moins pénalisants en fin de partie (-2 points au lieu de -3 points par titre)… On le voit, cette carte change considérablement la donne et il ne va pas être facile de s’inscrire dans cette nouvelle approche. Comme les titres peuvent être émis n’importe quand, on saute la phase 1 d’émission de titres et nous attaquons directement par la première enchère, en commençant par moi. La partie tant attendue débute…
La carte de l’Italie, toute en longueur, accueille énormément de métropoles, principalement dans le nord du pays où celles-ci sont très proches les unes des autres. Dans le sud, les distances entre les villes sont conséquentes, donc coûteuses, et sont plutôt réservées à un joueur unique (les accès sont franchement restreints pour les 2 villes les plus en bas)…
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Décompte final
Durée de la partie : 3 heures et 30 minutes – Mise
en place du jeu : 15 minutes – Explication des règles : 10 minutes
Ludo le gars remporte cette partie avec un total de 100 points, devant Fred
avec 57 points et Romain avec 51 points.
Le détail est le suivant :
Piste de revenus
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Liaisons
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Titres émis
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Total
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Romain (noir) |
27 (soit 81 PV)
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22 (soit 22 PV)
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26 (soit -52 PV)
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51
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Fred (rouge) |
31 (soit 93 PV)
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26 (soit 26 PV)
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31 (soit -62 PV)
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57
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Ludo le gars (vert) |
44 (soit 132 PV)
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30 (soit 30 PV)
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31 (soit -62 PV)
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100
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Débriefing
Cette partie m’a rappelé celle jouée en Scandinavie lors des Rencontres
du Web Ludique 2004, dans le sens où elle a été démesurée
: très tendue, avec des difficultés importantes (31 titres émis,
cela me scie !) et des contraintes très fortes sur la carte. En plus,
on est souvent à la merci des déplacements négatifs des
autres (un peu comme en Scandinavie avec le Ferry).
Globalement, cette carte est à mon avis l’une des deux moins intéressantes
car elle pêche par au moins 3 défauts majeurs :
– Les cubes noirs sont vraiment trop puissants en fin de partie et le joueur
qui les déplace fait beaucoup de mal à un autre (surtout si lui-même
est hors course pour la victoire) : si Romain avait pu déplacer un cube
noir sur 6 liaisons m’appartenant, il me faisait perdre 18 PV, mais comme c’est
Fred qui l’a fait transité par 4 de ses liaisons, il a perdu 12 PV !
Je ne vous cache pas que des écarts pareils en fin de partie, ce n’est
pas la joie… même quand cela vous conforte dans votre avance.
– Les contraintes liées à la géographie sont trop lourdes
: une carte aussi étroite ne peut pas accueillir des réseaux très
finement construits et on a tôt fait de se marcher dessus. En plus, je
pense qu’autoriser uniquement des liaisons complètes mais de longueur
non limitées est une fausse bonne idée, car couplée à
l’émission surprise de titres, on peut traverser la carte du nord au
sud en une fois si cela nous chante. Je ne suis pas convaincu par cette manière
de construire.
– Le troisième défaut est le plus important à mes yeux
: l’une des principales qualités du jeu de base est d’offrir un jeu de
gestion fine où il faut prendre des risques mais aussi assurer ses arrières
pour ne pas tomber en banqueroute. Ici, on éprouve un sentiment de liberté
qui ne convient pas très bien avec ce jeu : émettre des titres
n’importe quand, en quantité illimité et avec une pénalité
moindre en fin de partie, cela vous tue l’ambiance calculatoire du jeu et je
le regrette. En plus, comme il n’y a pas d’impôts dans cette version du
jeu, on a vraiment l’impression que l’argent est jetable par les fenêtres
(du train ?).
Attention, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : cette carte
est tout à fait intéressante et jouer une partie d’Age of Steam
est toujours un moment exceptionnel. Mais, lorsqu’on est habitué à
la qualité des 7 autres cartes (je mets la Scandinavie avec celle-ci),
on ressent un peu de déception après une partie sur l’Italie.
Mais je vous rassure, on oublie vite la déception pour savourer la qualité
ludique absolument phénoménale de ce jeu…