[28/03/2008] El Capitán

El Capitán est l’édition revue et corrigée de Tycoon, un jeu de Wolfgang Kramer paru dans les années 90 et auquel j’avais donné sa chance en 2002 avec Jérôme : lire le compte-rendu. Le jeu, à l’époque, semblait prometteur, avec son système de déplacement à deux vitesses et son thème bien présent (l’installation de chaînes d’hôtels dans diverses villes du monde). Seuls le look de la boîte (affreux) et la relative platitude du jeu à 2 joueurs nous avait laissés sur notre faim.
Qu’allait-il advenir de cette réédition haute en couleurs ?
Alors voilà, en quelques mots, ce que nous avons ressenti de cette partie :
– Le look général est somptueux bien que très sombre et pas toujours lisible de l’extérieur (bravo Mac Doyle),
– Le système de jeu est très fluide et agréable,
– La partie fut longue et on a eu l’impression qu’elle s’est jouée sur 3 fois rien (j’y reviens en détails dans le compte-rendu en images ci-dessous)

Allez, hop, je vous raconte tout ça !

EL CAPITÁN :

Oh, le joli look
sombre et aventureux de cette boîte de jeu !
Oh, le thème bizarrement choisi pour le mécanisme associé !
Je ne sais pas ce qui est le plus important : le look des composants ou le thème convaincant ? A chacun de voir…
Une vue de la
situation après le premier tour de jeu : chacun s’est déplacé vers une ville portuaire différente et y a installé un premier comptoir. A noter que Romain, Marc et Sylvain ont
placé celui-ci sur la deuxième case de la piste alors que Vincent et moi l’ont placé sur la première…
Les tours de jeu sont
fluides et s’enchaînent assez rapidement, globalement. Ici, Sylvain (rouge) choisit d’acheter une carte de déplacement indiquant le nom d’une ville (accès direct mais plus cher que
les cartes avec un itinéraire), sous les yeux de Vincent (bleu), lequel s’évertue à dépenser le moins possible dès qu’il joue (c’est sa stratégie de jeu !).
Une vue de ma main de
cartes alors que je choisis comme stratégie de départ d’acheter toutes les cartes 1 qui sortent, même si je ne peux pas m’en servir de suite, afin de minimiser mes dépenses lors des
déplacements futurs. Par exemple, avec la carte Tanger – Tunis, je pourrai aller de Tunis à Tanger ou l’inverse, ce qui pour 1 pièce n’est pas très onéreux…
Vincent déclenche
la fin de première manche sur cette action bizarrement choisie de sa part : placement de son dernier élément (un comptoir) sur la piste d’Alexandrie. Le problème c’est que cela ne
lui rapporte aucun point de victoire (pas de revenu) mais en offre joyeusement 4 de plus à Marc (jaune), majoritaire sur les comptoirs et 2 à Romain (blanc), second majoritaire…
Une vue en fin de
première manche alors que nous procédons au premier décompte : nombre de villes où l’on est présent avec ses comptoirs + majorités (première et deuxième) de présence ville par ville
+ valorisation des forteresses présentes dans les villes où beaucoup de comptoirs sont implantés. Chacun rembourse tous ses emprunts (à noter que Sylvain a beaucoup hésité car cela
le fait repartir avec 0 en caisse).
Deuxième manche et
anticipation maximale de ma part : ici ma main de 4 cartes va s’enchaîner à merveille pour placer comptoirs sur comptoirs dans les villes suivantes : Athina, puis Marseille, puis
Venezia, puis Tunis, puis enfin Napoli. Je suis très bien placé pour la course au placement d’au moins un comptoir par ville (gain de 15 de bonus pour la fin de partie)…
La seconde manche
péchera par une certaine lenteur de déroulement. Ainsi, alors que nous partions pour un jeu de 1 heure 15 à 1 heure 30, nous nous rendons compte que cela va plutôt se jouer en 3
heures ! Dur, dur…
Les villes se
remplissent de plus en plus de comptoirs et les premiers à disparaître sont ceux placés en queue de piste lorsqu’un nouveau vient recouvrir une case sombre. Ce système, très
ingénieux, marche super bien et incite à bien calculer son coup si l’on ne veut pas se retrouver absent d’une ville ou perdre bêtement une majorité (il est toujours possible de
repasser derrière pour reconstruire gratuitement son comptoir mais cela prend du temps, une carte de déplacement et une action entière)
Les gains rapportés
par la présence dans chaque ville sont exponentiels et il faut vraiment en tenir compte…
La seconde manche
vient de s’achever et je couine pour ne pas avoir réussi à placer ma seconde forteresse. En plus, comme Sylvain est encore le moins riche, il reste premier joueur et je suis donc le
dernier à jouer et vais souffrir du non placement rapide de mes 2 forteresses sur les quelques emplacements restants… Au niveau des revenus, je vire en tête avec une petite avance
sur Romain (7 pièces), mais une grosse sur mes autres adversaires (23 sur Marc, 32 sur Vincent et 40 sur Sylvain)…
Rajout d’une
forteresse verte à Constantinople, ville qui était la plus riche de comptoirs en fin de manche 2 et dont les points de chaque forteresse étaient d’autant que les points de la
première majorité (c’est-à-dire 16 quand même). Je passe donc un peu tard mais on verra bien sur le troisième décompte…
La manche s’accélère
car on n’a plus besoin de passer à la banque pour contracter des emprunts, tellement nos finances se sont améliorées en fin de seconde manche. Je suis moyennement serein car je
passe trop de temps à Marseille, me battant pour la majorité dans cette ville et en commettant certainement une erreur grotesque en ne prenant pas la dernière place de forteresse
que Marc va venir s’adjuger en douce. En même temps, j’étais un peu obnubilé par la récupération de la première majorité à mon principal adversaire : Romain.
Avant-dernier tour et
je couine bien comme il faut, mais sans râler car c’était après tout légitime de la part de Sylvain : il vient de placer un second comptoir rouge à Venezia, rejetant un second
comptoir vert au centre, et me faisant perdre la bagatelle de 24 points sur coup ! En effet, je ne suis même plus deuxième alors que j’étais premier ! Toute la question qui se
posera à moi dans la foulée, puisque Vincent va clôturer la partie juste après, ce sera de savoir si je dois revenir ici-même pour reconstruire un comptoir et redevenir deuxième.
Vue finale de la
partie après que j’ai passé 5 minutes à essayer de voir quel joueur je devais gêner le plus sur mon dernier tour et dernière action de cette partie. J’avais 3 choix viables, sans
compter les frais de déplacement éventuels pour me rendre dans les villes et j’ai choisi le dernier sans être certain de sa pertinence :
– Reconstruire un comptoir à Venezia, comme expliqué plus haut, afin de redevenir deuxième (j’encaisse 9 points de plus et fais perdre 10 points à jaune et 1 point à blanc),
– Placer un comptoir à Tunis, pour passer de deuxième à premier (j’encaisse 9 points de plus mais dois dépenser 2 pour le comptoir, donc 7 de gains, et fais perdre 6 points à blanc,
mais donne 1 point à rouge),
– Placer un comptoir à Constantinople, pour prendre la deuxième place à blanc et éliminer bleu de la ville (j’encaisse 7 de plus, mais dépense 2 pour le comptoir et perds 1 pour la
forteresse, donc gains de 4, et fais perdre 3 points à rouge, 8 points à blanc et 15 points à bleu).
Qui gagne ? Le jaune bien sûr !!! Et c’est bien ce qui nous conduira à discuter le bout de gras pendant 20 minutes au moins, car on pense tous les 5 que jouer 3 heures pour que tout
se joue sur une désignation du vainqueur de cette manière n’était pas le plus valorisant et intéressant du jeu. Certes, le système est très plaisant, très malin, extrêmement
vicieux, mais comme au final tout le monde peut gagner lors du dernier tour, et bien on est un peu désemparé au moment de choisir ce que l’on doit faire et sur qui taper…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le look sombre et très travaillé des composants du jeu,
– Les très nombreuses subtilités à la Kramer : coûts des comptoirs liés aux ports atteints, les cartes de déplacement de deux types, l’élimination des comptoirs en queue pourtant
utiles pendant longtemps, la décroissance des villes si trop de comptoirs s’y installent, …
– Les alliances de circonstance que crée le
lien entre forteresse et comptoirs,
– La fluidité du système de jeu, très agréable à pratiquer et extrêmement vicieux (on adore !).

On a moins aimé
– Le thème très peu adapté au système de jeu, nettement moins convaincant que celui d’origine,
– La longueur de la partie, même si on a dû exploser les normes ce soir,
– Le fait que tout le monde puisse gagner et qu’il soit très difficile de savoir sur qui taper au dernier tour, lorsqu’une seule action d’un joueur peut changer autant de choses
(un peu l’impression du : tout ça pour ça),
– La relative inutilité des deux premiers décomptes en regard des scores finaux : avec 27 points d’avance sur Marc en fin de second décompte, j’accuse un retard final sur lui de
18 points !
– Trop de points marqués lors du dernier décomptes : on marque entre 51 % et 72 % de son score lors du dernier décompte (selon les joueurs) !

Scores de la partie :

Fin manche 1 Fin manche 2
Fin manche 3
Bonus de présence Total
Lucarty  (rouge)
0 40 140 0 140
Vincent (bleu)
13 48 123 5 128
Romain (blanc) 17 73 160 15 175
Marc (jaune)
13 57 179 0 179
Ludo le gars (vert) 9 80 151 10 161

Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20

Durée de la partie : 3 heures 15 minutes

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