Participants
– Jérôme, homme d’affaire en devenir ou escroc pur et dur ?
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Lorsque je propose de tester un jeu de Wolfgang Kramer, mes invités sont toujours partants, à force de devoir reconnaître que cet auteur est incontournable et que le résultat ne déçoit jamais.
Ce soir, ce sera donc Tycoon qui passera sur le billard, entre nos mains expertes à Jérôme et à moi…
Jérôme retourne une carte de vol charter afin d’en laisser toujours 6 de disponible…
La phase 2 démarre sur les chapeaux
de roues, car Jérôme se doit de rattraper le retard d’un
hôtel qu’il a par rapport à moi. Devinant ses intentions,
je maintiens le cap d’implanter le maximum d’hôtels, et notamment
dans la ville centrale en bas du plateau, très peu chère,
mais qui m’assurera la plus longue chaîne d’hôtels une seconde
fois. Dans la même logique, je construis une seconde usine dans
cette ville, ce qui doublera mes revenus dus aux usines ! Très
intéressant, mais certainement lié au fait que nous ne sommes
que 2 joueurs…
Par la suite, Jérôme tentera
de revenir dans la partie en empruntant massivement mais moins souvent
: cartes d’emprunts de 16 millions au lieu des emprunts de 10 millions
utilisées jusqu’alors.
Cela ne m’empêchera pas de clore à nouveau la phase par la
construction de mon douzième hôtel. Les revenus sont importants
: 77 millions pour Jérôme et 85 millions pour moi.
En fin de seconde phase, où nos implantations sont plus diversifiées,
même si la concentration sur une ville donnée semble payante…
La phase 3 laisse Jérôme dubitatif : il m’a certes éjecté
de Mexico, mais le résultat est bien faible au vu de mon OPA sur
Monaco !
La partie va parvenir à son terme,
grâce à une dernière implantation d’hôtel de
ma part dans la ville de Hong Kong, non pour glaner encore beaucoup d’argent
(Jérôme sera majoritaire) mais pour achever le jeu.
Les revenus de Jérôme, pour cette
phase, s’élèvent à 110 millions de dollars, tandis
que les miens se montent à 165 millions de dollars !
Qui est le gagnant 😉
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Les règles sont très rapidement lues et quasiment assimilées avant l’entame de la partie. C’est suffisamment agréable et rare qu’il convenait de le souligner…
Nous prenons chacun nos couleurs habituelles : Jérôme le bleu et le vert me concernant, et nous attaquons les premiers tours de jeu.
Ceux-ci sont rapides, extrêmement rapides même (moins de 1 minute par joueur !), puisque nous n’avons le choix finalement qu’entre 3 actions et que nous ne pouvons en réaliser qu’une ! Bien entendu, les déplacements de ville en ville sont en revanche illimités
(suivant les cartes de vols acquises).
Je tente d’axer ma stratégie selon
2 axes forts : me constituer un pécule initial en empruntant
avant de me déplacer (après tout on commence le jeu à
sa banque…) et acheter toutes les cartes de vol charter de valeur
1 million qui se présentent (les moins chères et me permettant
de me déplacer de proche en proche sur la carte et d’installer
des hôtels sur les villes visitées).
De son côté, Jérôme opte pour une stratégie
radicalement opposée : implantation rapide d’hôtels dans
la ville très lucrative de New York, retours fréquents
à sa banque et emprunts importants.
Avant que ne se close la phase 1 (suite
à l’implantation de mon sixième hôtel), je renforce
mon implantation sur la ville centrale du bas du plateau, et j’y installe
une usine, afin de dépasser Jérôme sur la plus longue
chaîne d’hôtels (mon usine est alors valorisée).
Lorsque le premier jour de paie survient, Jérôme acquiert
30 millions de dollars, ce qui est insuffisant pour rembourser la totalité
de ses emprunts (restent 32 à rembourser), tandis que je reçois
27 millions, ce qui me contraint de conserver un emprunt de 16 millions…
En fin de première phase, où l’on constate un jeu très
solitaire de part et d’autre…
La troisième phase va débuter
et déjà un choix crucial s’offre à nous : nous
avons l’un et l’autre la capacité de rembourser tous nos emprunts,
ce que fait sans hésiter Jérôme, se disant qu’en
payant ses dettes il s’enrichit en quelque sorte…
De mon côté, et bien que disposant de plus d’argent, je
pense qu’en conservant un emprunt, même surcôté,
je devrais éviter de revenir à ma banque lors de la phase,
ce qui peut me permettrait de placer une pression terrible sur Jérôme…
J’opte pour cette solution et je dispose donc de plus de 45 millions
de dollars à l’entame de la troisième et dernière
phase.
Cette phase est épique et dépensière
: les dollars s’écoulent de ma banque à vitesse grand
V mais se révèlent extrêmement destructeurs pour
le pauvre Jérôme, complètement dépassé
par une telle puissance financière : je m’installe confortablement
à Monaco en construisant hôtel sur hôtel et usine
sur usine ! La chaîne qui se constitue se présente, après
une bataille certaine avec Mexico, comme la plus longue du monde, et,
sachant que Monaco est l’une des 2 villes les plus lucratives, je me
garantis un retour sur investissements absolument phénoménal
: 3 fois 32 millions, soit 96 millions de dollars dans cette ville en
fin de phase !!!
Une ville de rêve pour des bénéfices colossaux
!
La configuration finale du plateau, en fin de phase 3…
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Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 149 millions de
dollars, tandis que Jérôme possède 78 millions de dollars.
Débriefing
Cette partie de Tycoon nous tout d’abord déroutée : nous avions
choisi ce jeu en le prenant, à tort, comme un gros jeu, bien long et
prise de tête. Au final, nous avons apprécié les mécanismes,
simmples mais efficaces, mais nous n’avons pas joué ce à quoi
nous nous attendions, et quelque part, cela est un tantinet frustrant…
Sur le plan du jeu, nous avons testé diverses stratégies, l’un
et l’autre, et celles qui ont semble-t-il bien fonctionnées sont celles
qui :
– Restreignent les allers-retours incessants à la banque,
– Favorisent des emprunts de 10 millions plutôt que
16 millions (trop lourds à rembourser),
– Se focalisent sur des déplacements courts en avion (charters de coût
1),
– Permettent une implantation rapide de ses hôtels,
– Concentrent certaines de ses infrastructures (hôtels + usines) dans
une ville lucrative (peut-être propre au jeu à 2…),
– Ne sont pas fermées à des aménagements dus aux cartes
disponibles (il peut-être utile d’acheter un vol régulier pour
utiliser le déplacement libre de x cases).
Tycoon est donc un jeu de placement très malin,
à défaut d’être séduisant, qui fait penser à
Manhattan de manière
très forte, mais avec ce petit quelque chose en plus que nous avons fortement
apprécié avec Jérôme.
Du bon Kramer, bien équilibré et très réaliste.