[29/01/2011] A Castle for all Seasons, Puerto Rico

Retour à nos soirées ludophiles, avec l’envie particulière, ce jour, de jouer à des gros jeux, ou en tout cas, à des jeux moins light qu’habituellement  joués à Saint Just. Du coup, fort de cette envie, et en pensant néanmoins au public pressenti pour être là ce soir, je place dans ma besace plusieurs boîtes envisageables, c’est-à-dire que je vois mes enfants pratiquer. Dans le lot, sur les deux parties auxquelles je m’inscrirai ce soir, figureront A Castle for all Seasons, A l’Ombre des Murailles en français, un jeu Eggert Spiele que j’avais depuis deux ans sans avoir réussi à en faire la moindre partie, et Puerto Rico, qu’on ne présente plus, histoire de faire toucher du doigt aux chouettes locales ce qu’est la crème du jeu
allemand moderne…

 

 A CASTLE FOR ALL SEASONS :

 


Magnifique boîte et matériel splendide, voilà de quoi passer un excellent moment ! Dans ce jeu, on essaie d’acquérir de la renommée en participant à la construction d’un château
médiéval. Tout l’art est de savoir doser ses gains, entre points de victoire (renommée), ressources amassées (pour construire) et argent collecté (nécessaire pour placer des
artisans)…

Au début de la partie, tous les édifices du château sont des chantiers, représentés par des tuiles jaunâtres disséminées sur le plateau. Le rendu est très sympa. En bas, on trouve
les 5 chargements de ressources (sable, bois, argile, pierre et argent). Sur la gauche, figure la tour de garde, laquelle recueillera des ressources à chaque fois que le marchand
est joué…

Au premier tour de la partie, et ce sera de même pour les suivants, chacun joue, face cachée, une carte de sa main, parmi celles qui lui restent. Elle sont révélées simultanément et
le pouvoir des personnages est appliqué dans un ordre prédéfini ( à la Citadelles ou Kreta). Ici, Tristan, Maitena et Béatrice ont joué le Messager, pour glaner 8 thalers, alors que
j’ai misé sur un Ouvrier, pour récupérer une pierre, un argile et un bois. Comme un personnage permet de chaparder des ressources aux ouvriers, j’ai pensé qu’il valait mieux le
jouer avant que cela ne risque vraiment de se produire…

Béatrice est la première à réaliser une construction, lors du deuxième tour de jeu, en utilisant à son tour un Ouvrier. Elle dépense un sable, un bois et une pierre, pour une
valeur de 8 en ressources (1+2+5) et retire du chantier une tuile de tour. Comme c’est un Ouvrier qui lui a permis de construire, elle est récompensée par des points de victoire, à
hauteur de la moitié de ceux indiqués sur la tuile, soit 3 PV. Si elle avait construit avec le Tailleur de pierre, elle aurait empoché la totalité des PV, si elle l’avait fait avec
le Maçon, elle aurait empoché de l’argent…


Après avoir collecté quelques ressources au premier tour, j’ai opté pour le placement d’un assistant auprès du Marchand au deuxième tour, histoire de glaner beaucoup de pierres
lorsque mes petits camarades viendront aussi s’y placer. Au troisième tour, je penserai à récupérer mes 8 thalers grâce au Messager…

Soucieux de construire les plus gros bâtiments du jeu, Tristan s’empare du chantier de la grande porte qu’il vient de réaliser avec un Ouvrier (gain de 5 PV contre un paiement
de 18 points de ressources). A noter qu’il ne peut pas se placer dessus avec un artisan, les cartes Ouvriers ne le permettant pas (seules les cartes Maçon et Tailleur de pierre en
offrent la possibilité)…


Petite vue des scores de chacun, alors que Maitena a pris de l’avance en ayant construit le bâtiment le plus lucratif au niveau des PV : le puits (10 PV pour un paiement de 12
points de ressources)…

Vue générale alors que nous avons tous été premier joueur une fois, c’est-à-dire que nous sommes en fin de 4ème tour de jeu. Seule Maitena a déjà joué son Architecte afin de
reprendre en main toutes ses cartes (et récupérer au passage 5 PV par bâtiment construit dans le même tour)…

Mon capital impressionne mes adversaires (et moi aussi, il faut bien le dire !). En même temps, je suis tellement convaincu qu’il faut profiter au maximum du pouvoir de chaque carte
jouée que je ne compte pas gaspiller mon Tailleur de pierre sans construire deux bâtiments et placer deux artisans… Il me faudra bel et bien de la ressource et de l’argent !

Voici donc mes deux premières constructions de cette partie : je construis deux tours et place un artisan sur la grande porte (2 PV par tour construite en tout à la fin de la
partie) et un autre au marché (possibilité de convertir 2 thalers contre 1 PV en fin de partie). Avec un gain immédiat de 12 PV, je reviens clairement dans la partie…

Le retrait des tuiles de chantier laisse apparaître de magnifiques constructions effectivement réalisées. Seules deux d’entre elles sont déjà présentes en début de partie : le
marché (deux places à coût de 6 thalers) et la forge (une place à 10 et une place à 6 thalers). Maitena s’est d’ailleurs placée sur la forge, car elle a dû estimer que marquer 1 PV
par argent transformé allait être rentable (je suis plus sceptique, on verra à la fin).

Je cogite pas mal, à moitié de partie environ, pour détecter les constructions les moins risquées lorsque l’on n’a pas les moyens de venir se placer dessus immédiatement et
lucratives malgré tout. Du coup, j’opte pour la réalisation d’un chantier concernant la maison des domestiques, me rapportant 14 PV pour un paiement de 18 points de ressources, tout
en offrant 3 cases pour se placer plus tard (à coût sensiblement égal). Bien sûr, je me bâtis une petite tour en plus…

Béatrice et moi avons optimisé à fond la gestion de notre main de cartes, puisque nous avons passé toutes les cartes avant de jouer notre Architecte !

Il ne reste plus que 3 tours et 1/2 et la partie est loin d’être jouée, puisque certains ont d’ores et déjà de sacrés potentiels de gains à la fin…

A l’aube du dernier tour. Béatrice est clairement en super position avec des artisans judicieusement placés : celui qui se trouve au donjon lui rapportera 3 PV par place d’artisan
laissée libre sur des bâtiments construits, donc actuellement 18 PV ! Les deux autres, placés sur la maison des domestiques, lui rapporteront 2 PV par chantier inachevé, donc pas
moins de 12 PV pour le moment…

Ce n’est pas le tour le plus long de la partie mais c’est le plus déterminant en terme de scores finaux. A ce petit jeu, avec ma carte Ouvrier jouée juste pour glaner encore
des ressources, histoire de rentabiliser au maximum l’artisan que j’ai placé au tour précédent sur le palais, je sais que je devrais marquer pas moins de 30 à 40 PV ! Mais Béatrice
ne marquera-t-elle pas plus ? Surtout qu’elle a très bien fait de jouer son architectepour encaisser moult points si nous construisons beaucoup ?


Voici les cartes jouées lors de cet ultime tour, avec un choix assez mauvais en ce qui me concerne, puisque j’avais mal compris la conversion de ressources au palais, pensant en
convertir plus de 5… Donc potentiel de gains égal à 5X5 = 25 PV. Bon, encore heureux que l’Ouvrier me permette de construire jusqu’à deux bâtiments en encaissant la moitié des
PV…

La partie est terminée et il nous reste à décompter les artisans placés sur les bâtiments. En ce qui concerne Béatrice, nous lui avons offert 20 PV avec 4 bâtiments construit mais
nous l’avons affaiblie quand même en lui laissant 5 cases d’artisans inoccupées (5X3 = 15 PV) et 2 chantiers inachevés (2X2 = 4 PV). Elle y a perdu, en tout, 11 PV lors de ce
dernier tour, mais a marqué 20 PV de plus. Dur, dur, les calculs…

La même vue générale, une fois le décompte effectué, avec les artisans couchés une fois comptabilisés. Les scores sont hyper serrés entre Béatrice et moi, puisque nous terminons à
70 PV chacun, le nombre de thalers nous départageant alors au profit de Béatrice !
Bilan synthétique :

On a aimé
– La qualité graphique du plateau et des composants du jeu, avec notamment le placement de tuiles jaunâtres que l’on retire progressivement,
– Les rôles vicieux de certains personnages : le Marchand pour son acquisition cumulée de ressources même quand les autres collectent (à la manière des impôts dans Alexandros) et
l’Architecte qui permet de marquer des PV sur les bâtiments construits par les adversaires (ah, sentir le bon moment…),
– Les gains différents selon si on construit avec le Maçon ou avec le Tailleur de pierre : cruel dilemme…
– Les deux faces du plateau, avec la possibilité, donc, de pratiquer le jeu dans des conditions hivernales plus difficiles,
– La valeur des resources que l’on doit cumuler pour atteindre la valeur des bâtiments : original et très tendu !
– La logique interne du jeu et sa grande fluidité.

 

On a moins aimé
– Les calculs incessants pour obtenir la valeur des bâtiments, surtout si de jeunes joueurs sont attablés, car on ne peut pas les laisser se dépétrer tout seuls avec les
hypothèses envisageables ou non.

 

Scores de la partie :

 

PV Bâtiments Total
Tristan (jaune) 49 2+6 57
Maitena (bleu)
34 9+8+13 64
Béatrice (rouge)
51 15+4 70
Ludo le gars (vert) 26 18+1+25 70

 

Note du jeu (sur cette partie) : 17 / 20

 

Durée de cette partie : 2 heures

 

 

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PUERTO RICO :

 


Puerto Rico ne vieillit pas. Et pourtant, ce jeu incomparable sorti en 2002 a été maintes fois source d’inspirations pour nombre de jeux plus récents. Il faut bien le dire : il
reste le meilleur dans son genre et ce ne sont pas Fabrice et Jean-Luc, ce soir, qui nous contrediront…

Aléatoirement désigné comme premier joueur, Tristan empoche une tuile d’indigo, tout comme moi, alors que Fabrice et Jean-Luc démarrent avec une tuile de maïs. En fin de premier
tour, les personnages suivants ont été choisis : Planteur, Intendant, Maçon et Producteur…

Comme souvent dans ce jeu, j’aime miser sur les gains procurés par le Marchand, donc je m’empare d’un petit marché. Mais, disons-le tout de suite, je sens super mal cette partie,
ayant l’impression d’être mal placé dans le tour, avec une tuile d’indigo qui me pèse plus qu’elle ne me procure de satisfaction, et sans arriver à entrer dans le bon timing…

Tristan, déjà bien fatigué, il faut dire que l’heure est assez avancée, adore ce jeu et c’est lui qui l’a choisi ! Fabrice, hyper motivé pour jouer à du plus lourd que
d’habitude, semble bien accrocher au système de jeu. La partie est donc très plaisante, même si, en ce qui me concerne, je ne parviens pas à trouver comment m’en sortir…


Mon plateau est assez pitoyable et totalement déphasé par rapport à ce qui est requis dans le jeu : je ne produis que deux marchandises, un maïs et un sucre, alors que mon indigo
est toujours aussi boudé par votre serviteur…

Tristan prend de l’argent en utilisant le pouvoir du Chercheur d’or, la fatigue l’empêchant de mesurer vraiment quel personnage serait le plus intéressant pour lui. Dommage…


Deux bateaux sont remplis, celui du maïs et celui de l’indigo, et c’est très clairement Jean-Luc qui en aura tiré le meilleur profit, avec de très fréquentes livraisons, lui qui
s’est spécialisé à fond dans la monoculture du maïs…

Mon plateau s’améliore un peu, mais ce n’est pas encoe le top, puisque mes productions se limitent toujours à un maïs et un sucre ! Je vais bientôt me lancer dans le café, mais pour
le moment, je vise le comptoir pour revendre une ressource au Marchand (le maïs) histoire de renflouer mes caisses en vue d’acheter la brûlerie de café puis, peut-être, un grand
bâtiment violet…

Revente d’un maïs au Marchand de ma part, suite à la prise de ce personnage par Fabrice, et vidage donc du marché. Je compte bien y vendre rapidement du café, et plutôt deux fois
qu’une !

Malgré la distribution de colons très régulière, surtout organisée par Fabrice et Tristan, la partie dure, dure et dure encore…

Ouf ! Voilà, j’ai vendu un café au Marchand pour un gain de 8 doublons, ce qui me permettra d’acheter un Hôtel de Ville (grand bâtiment violet). A noter que j’ai exporté un seul
cylindre de sucre au tour d’avant, pour ne pas me retrouver dans l’obligation d’expédier tout mon café (cela a d’ailleurs surpris sur le moment mes adversaires). Ensuite, je ne sais
pas si j’aurai le temps, ou non, de revendre un café, pour regagner de l’argent, utilisé pour acheter un second grand bâtiment violet, avant d’activer les deux… Il ne reste plus
que 2 ou 3 tours de jeu (colons)…

Argh !!! Fabrice choisit le Maçon alors que je n’ai qu’un potentiel de 8 doublons. Du coup, je ne m’offre qu’un mini-bâtiment violet, au cas où il y ait encore un tour. Mais
Jean-Luc prend l’Intendant, ce qui mettra fin à la partie quand Tristan et moi aurons joué. Tristan choisit le Producteur (alors qu’objectivement il aurait dû exporter son petit
cylindre de maïs), et dans la foulée, je me rabats sur le Capitaine et envoie pas moins de 6 cylindres de café (gain de 7 PV), Fabrice exportant 5 maïs, au nez et à la barbe de
Jean-Luc qui couine…

Le plateau final de Fabrice, avec pas mal de PV collectés en cours de partie et des bâtiments assez nombreux, mais pas de grand violet…

Le plateau final de Jean-Luc, qui a très bien rentabilisé sa manufacture (gain de doublons en cas de production) et qui a collecté une quantité très impressionnante de PV en cours
de partie. Mais, il n’a pas non plus de grand bâtiment violet…

Le plateau de Tristan, une fois la partie achevée. Il s’est clairement montré trop attentiste ce soir (la fatigue sans doute), ce qui limite sa construction de bâtiments à trop peu
pour espérer quoi que ce soit. C’est dommage, mais il n’a jamais démérité lors de cetet partie…

Mon plateau final et une grande frustration de ne pas avoir pu acheter un second grand bâtiment violet tout à la fin. Ca s’est joué sur trois fois rien. En regard de
l’ensemble de la partie, mon plateau est quand même vraiment peu lucratif et je vois toujours Jean-Luc l’emporter assez facilement…

Bilan synthétique :

On a aimé
– Le système de jeu, toujours aussi perçu avec une logique implacable et cohérente,
– La diversité des stratégies déployables.
 

 

On a moins aimé
– La durée un peu excessive ce soir,
– La difficulté pour trouver le bon timing en ce qui me concerne (c’est assez rare pour que je le souligne).

 

Scores de la partie :

 

PV Bâtiments Bonus Total
Fabrice 24 17 0 41
Jean-Luc 28 16 0 44
Tristan 21 8 0 29
Ludo le gars 18 16 6 40

 

Note du jeu (sur cette partie) : 17 / 20

 

Durée de cette partie : 2 heures 15 minutes

 

 

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