[29/05/2004] Méditerranée

Participants
– Charles, spécialiste de ce jeu, pour y avoir beaucoup joué deux ans auparavant,
– Sandie, qui se sent attirée par ce jeu au thème fort,
– Catherine, copine de Sandie, qui a la chance d’incarner le rôle du turc dans cette partie, rôle qu’elle espérait endosser,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Attention : grand moment ! En effet, possédant de très nombreuses parties au compteur, je n’avais pas joué à ce jeu depuis près de 3 ans, c’est à dire avant la création de mon site internet. Ceci signifie donc qu’aucun compte-rendu de partie ne figurait jusqu’alors au catalogue du site, alors que Méditerranée est certainement le jeu sur lequel j’aurais eu le plus de choses à dire, en regard du nombre de parties jouées avec Julie, dans des configurations 2 joueurs très très tendues à chaque fois. Dans le passé, d’ailleurs, Julie jouait régulièrement le Valencien tandis que j’incarnais le Turc, et nous n’avions testé le jeu à 4 joueurs qu’à une seule reprise, tout comme le jeu à 3 joueurs. Autant dire que pratiquer Méditerranée ce soir constitue pour moi un grand moment ludique. Dommage, simplement, que Julie ne fasse pas partie des joueurs attablés (je risque d’en entendre
parler pendant quelques semaines, du fait que j’ai rejoué à ce jeu sans elle…).

Je m’attelle à l’explication de la règle, alors que Charles m’avait fait croire qu’il pourrait s’en charger (grand coquin !). Au bout d’une grosse demi-heure la partie peut enfin débuter, avec une répartition des rôles réalisée au hasard : Charles jouera le Gênois, Sandie le Vénitien, Catherine le Turc et moi-même le Valencien. La partie débute donc sur le coup de 22h10.


En fin de premier tour de jeu, chacun s’est montré pacifique,
suivant ainsi ce que j’avais conseillé : ne pas se montrer belliqueux
trop tôt, au risque de s’éliminer soi-même ainsi que
le joueur attaqué…


Sur cette vue, on peut admirer au premier plan l’une de mes galères
chargée d’or et de bois, prête à se rendre à
Alger, avant de rejoindre Valence…


Charles le puissant gênois en pleine action : assez bien implanté
sur le plateau, il entame une phase de conquête qui le conduira
notamment à me reprendre le port de Tunis en fin de partie…


Une vue générale du plateau, toujours aussi difficile
à étudier. Nous sommes en fin du tour 5 et les choses vraiment
sérieuses vont commencer : Charles possède 2 grosses galères
à Tripoli, prêtes à investir sa voisine Tunis, les
joueuses vénitienne et turque continuent leurs balades commerciales,
quant à moi, un peu trop téméraire certainement,
je m’adjuge le contrôle des pierres précieuses à Cyrena
en acceptant de perdre ma galère pour pouvoir débarquer…


Une vue rapprochée du combat qui se prépare dans le canal
vénitien, mettant aux prises une galère vénitienne
avec 2 marins, une galère turque avec 4 marins et 1 galère
gênoise avec 3 marins…


Le sud de l’Italie est la cible e bien des convoitises lors de l’avant-dernier
tour : Sandie s’y rend pour livrer une épice, puis Charles la rejoint
avec de l’or et je me colle au groupe avec une pierre précieuse.
Etant dernier joueur et sachant que seules 2 places restent vacantes dans
ce port, j’ai l’idée d’éliminer la galère des 2 marins
de Charles avec ma galère de 4 marins pour vendre son or à
sa place et le priver de revenu. Mais il sera dit que les dés sont
vraiment contre moi ce soir : le combat élimine nos 2 galères
laissant Sandie bien tranquille pour réaliser sa vente ! Ma seule
consolation sera d’avoir eu raison de combattre l’autre galère
de Charles présente au port de Tunis (2 marins également),
car, ainsi, il n’a plus de bateau et aucun revenu avant d’attaquer le
dernier tour…


Un poil fatiguée, Sandie a du mal à rentrer dans le
jeu, alors que Catherine réalise ici la phase déplacement
de ses galères marchandes. A ce stade de la partie, les denrées
rares se répartissent comme suit : Charles et moi possédons
solidement un port d’or chacun, Catherine contrôle fébrilement
celui des pierres précieuses, et les ports d’épices sont
à la merci de Sandie et Catherine…


Une vue générale de la situation
au tour 3, malheureusement difficilement lisible, où l’on peut
malgré tout repérer mes 2 galères sur la même
case à Alger, les 2 galères de Charles en position identique
en Sicile, l’une des galères de Catherine à Cyrena (port
unique des pierres précieuses) tandis que l’autre se trouve à
Rhodes (entrée du canal turc), celles de Sandie se trouvant à
Alexandria (port d’épice en bas) et l’autre à l’entrée
du canal italien à Corfu…


La main de Catherine en train de déplacer
l’une de ses galères chargée d’or (achetée 200
ducats seulement auprès de Charles) et de pierres précieuses.
Soucieuse d’essayer de compléter sa capitale, elle livrera toutes
ces denrées à Istanbul lors de ce tour de jeu…


Catherine tente ici de s’imiscer dans le canal
vénitien, sous l’oeil inquiet de Sandie qui se demande ce que
signifie cette incursion : va-t-elle essayer d’attaquer sa capitale
ou veut-elle juste commercer son bois ? Dans le doute, Sandie lui interdit
le passage à l’aide de l’une de ses galères et un combat
aura donc lieu dans la foulée, en compagnie de Charles ayant
eu la même idée que ces dames…


Une vue du bas du plateau, alors que je suis
premier joueur, à un moment où il est visiblement clair
que Charles va l’emporter, notamment en raison de sa prise récente
de Tunis à mes dépens et de mon manque de perspicacité
dans mes choix : pourquoi être venu protéger d’une aussi
grosse galère ma vile de Cyrena ?

Cliquez pour agrandir !
Une vue de la situation finale du jeu, alors
que le dernier tour aura permis à Sandie de m’empêcher
de partir en guerre avec l’une de mes deux galères (j’en ai renconstruit
une in-extremis) présente à Alger. Mon autre galère,
assez lamentablement, perd un combat pourtant tout à faut jouable
contre le port de Modon, qui plus est incomplet. Avant que les décomptes
ne s’opèrent, bien malin qui peut prédire le nom du vainqueur
entre Charles, qui a perdu beaucoup sur la fin, Sandie et Catherine,
ces dernières s’étant montrées pacifiques au possible
et nous gratifiant d’une toute dernière surprise de derrière
les fagots…

 

Décompte final
Durée de la partie : 2 heures 30 minutes – Mise en
place du jeu : 10 minutes – Explication des règles : 30 minutes
Sandie remporte cette partie avec un total de 29 points, devant Charles avec
26 points, Catherine avec 24 points et Ludo le gars avec 22 points.
Le total, décompte par décompte, est le suivant :

Capitale contrôlée
Capitales complètes
Grands ports complets
Petits ports complets
Ports incomplets
Ducats
Total
Charles
10
0
10
2
4
0
26
Sandie
10
0
5
4
3
7
29
Catherine
10
0
0
4
2
8
24
Ludo le gars
10
0
5
6
1
0
22


Débriefing
Oui, oui, vous avez bien vu : Sandie et Catherine ont économisé des sommes de folie durant la partie pour marquer respectivement 7 et 8 points dans cette catégorie, ce qui correspond à un capital de 3500 ducats pour Sandie et de 4000 ducats pour Catherine !!! Franchement, je n’avais jamais vu ça sur ce jeu, d’autant plus que leurs positions sur le plateau laissait plutôt croire qu’elles étaient moyennement bien placées.
Chapeau bas à l’une comme à l’autre pour cette performance de haut vol. Bien entendu, la performance est d’autant plus impressionnante en ce qui concerne Sandie, puisque cette dernière réussit à remporter la partie grâce à cette économie substantielle.

Au niveau des enseignements post-partie, il est clair que nous avons appris que mettre de l’argent de côté pouvait s’avérer payant, même si cela se déroule au détriment du développement des flottes ou des possibilités de commerce. Il est certain que Sandie et Catherine n’ayant accusé que très peu de pertes ont ainsi eu que peu d’investissements à mettre en œuvre et qu’il leur a été possible de mettre de l’argent de côté, à notre nez et notre barbe (n’est-ce pas Charles…).
D’autre part, je pense que cette partie s’est quand même déroulée de manière peu conventionnelle, avec une paix cordiale entre le Vénitien et le Turc, ce qui a eu pour effet de favoriser leur croissance, au détriment des 2 autres joueurs qui ont été contraint tantôt de s’affronter l’un l’autre, tantôt de réagir et de sortir de leur baie pour aller chercher plus loin quelques denrées. Comme Sandie n’a pas attaqué vraiment le Turc, il fallait bien que quelqu’un d’autre s’en charge pour éviter que ce joueur prenne trop d’avance. Résultat : ce ne sont pas du tout des affrontements classiques auxquels on a assisté. Pour ma part, ne
voir qu’un seul combat contre le port de Cyrena relève de l’irréel et je m’en veux encore d’avoir dépensé autant d’argent inutilement (enrôlement de marins à chaque tour et placement d’une galère de défense juste devant avec 5 marins à son bord).
Ajoutons un point crucial sur cette partie : le dé a montré toutes ses limites ce soir, et particulièrement lors des combats que j’ai mené en tant qu’attaquant. En effet, sur les 5 combats que j’ai organisés, j’en ai remporté un seul de manière valable, alors qu’à chaque fois j’étais en position d’avantage numérique assez substantiel. J’avoue que ce hasard pernicieux m’a fait perdre mon sang-froid sur la fin et que cela a contribué à me laisser vraiment un goût amer à l’issue de la partie…

Méditerranée, l’un de mes jeux préférés, restera vraiment comme un monstre sacré ludique pour moi, mais que, finalement, je crois préférer pratiquer à 2 joueurs, notamment pour 2 raisons précises :
– On ne peut jamais se faire de cadeau lorsque l’on n’a qu’un seul adversaire,
– On a beaucoup plus le temps de construire quelque chose puisque le nombre de tours est alors de 12 au lieu de 8 à 4 joueurs et 10 à 3 joueurs.

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