Participants
– Loïc, alias Deepdelver, qui se colle avec talent à l’explication de la règle : pas d’ambiguïté, on va pouvoir jouer correctement,
– Thierry, en quête de gros jeux et qui va, là, être servi 😉
– Vincent, grand spécialiste des jeux riches,
– Paul, qui devrait soutenir la comparaison avec son pote Vincent, pour sa première visite chez les Ludophiles,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Voici, voilà, LE jeu de la journée, LA nouveauté d’Essen incontournable pour aujourd’hui : le très prometteur Princes of the Renaissance de Martin Wallace. Tous les joueurs attablés sont ravis d’avoir l’opportunité de tester cette nouvelle création, qui semble, de prime abord, à la fois riche, complexe, variée et bien ancrée dans le thème qu’elle incarne.
Loïc, ayant déjà pratiqué ce jeu une fois sur Paris, se lance dans l’exposé des règles, tandis que nous participons à la mise en place des éléments du jeu, une phase indispensable mais alors franchement fastidieuse : une centaine de tuiles à classer et étaler comme il faut sur la table, cela demande du temps et du boulot ! Au niveau des règles, chacun comprend assez vite comment le jeu va tourner, même si la multiplicité des voies pour gagner des points de victoire est déroutante : que faire, pourquoi et quand ?
Chacun obtient une tuile famille (au hasard) et prend connaissance de son avantage particulier. En ce qui me concerne, par exemple, ma famille D’Este me permet de bénéficier d’un bonus de 1 point, tant en attaque qu’en défense, à condition d’avoir une tuile Artillerie devant moi.
|
|
Décompte final
Vincent remporte cette partie avec un total de 44 points,
devant Paul avec 37 points, Ludo le gars avec 30 points, Thierry avec 26 points
et Loïc avec 24 points.
Le détail, critère par critère, est le suivant :
Puissance des villes
|
Or collecté
|
Influence collectée
|
Lauriers
|
Artistes avec PV
|
Marchands bonifiés
|
Total
|
|
Loïc |
12 (7+5)
|
0 (22)
|
0 (10)
|
0
|
12
|
0
|
24
|
Thierry |
21 (7+7+7)
|
3 (42)
|
0 (14)
|
0
|
2
|
0
|
26
|
Vincent |
20 (7+5+5+3)
|
0 (23)
|
0 (12)
|
21 (6)
|
3
|
0
|
44
|
Paul |
22 (7+5+5+5)
|
6 (46)
|
0 (14)
|
1 (1)
|
0
|
8
|
37
|
Ludo le gars |
11 (3+3+3+2)
|
0 (35)
|
4 (17)
|
15 (5)
|
0
|
0
|
30
|
Débriefing
Une grosse partie et un résultat
qui ne nous surprend pas le moins du monde : Vincent a été en
bonne position pendant un grand moment et il ne semblait pas vraiment en mesure
d’être rattrapé. Le seul résultat étonnant est le
relativement mauvais classement de Thierry, tant il paraissait bon sur les ors
et les influences collectées, tout en ayant 3 tuiles villes parmi les
plus élevées. Bizarre.
Vincent a bâti sa victoire sur la guerre, tout comme moi, mais sa technique
a fonctionné mieux que la mienne pour deux raisons :
– Il avait une attaque bien meilleure que ma défense et quand il était
attaquant contre moi, il m’explosait. J’aurais dû trouver les moyens de
bonifier encore ma défense ou l’empêcher de devenir attaquant lors
des batailles (en misant plus d’influence que lui quelle que soit les villes
concernées).
– Il a misé sur les « bonnes » villes en complément de
ses lauriers, au contraire de votre serviteur qui après avoir fait baissé
la valeur de la ville bleue n’a jamais réussi à la relever suffisamment
(j’étais, en outre, le seul intéressé pour ce faire…).
Le jeu est très intéractif, chacun ne pouvant
pas faire abstraction de la situation des autres. Il est utile d’être
impliqué dans des configurations avec d’autres joueurs (villes, pape,
…) afin de ne pas être seul pour défendre telle ou telle cause.
Il est bien meilleur que ce soit un autre joueur qui use ses points pour augmenter
la valeur d’une ville qui vous intéresse aussi (artiste de bonification
de villes surtout).
Il semble que la stratégie basée sur les guerres fonctionne bien
(elle ressemble à celle des éléphants dans Tadsch
Mahal : le premier laurier rapporte 1, le second 2, le troisième
3, etc…), mais il ne faut pas négliger les villes sur lesquelles on
mise.
La stratégie basée sur les marchands, qu’a tenté Paul,
paraît nettement moins convaincante, surtout qu’il faut être solide
pour acquérir de multiples tuiles de marchands (à l’or) tout en
s’octroyant au moins une des deux tuiles artistes oranges qui les bonifient.
En effet, sans l’une de ses tuiles, la stratégie est ruinée. Et
avec une seule, elle ne rapporte guère. Même avec les 2 tuiles,
cela n’est pas mirobolant : 8 points pour Paul, alors qu’il a collecté
4 marchands ! Bonjour l’investissement…
Le pape n’a pas un rôle accessoire du tout, je dirais même qu’il
est crucial lorsque certaines guerres se déclarent en fin de partie.
Il vaut mieux l’avoir avec soi que contre…
En revanche, les cartes trahison paraissent un peu limitée surtout quand
on sait qu’elles obligent à jouer une action pour l’achat. On en a une
seule par tour, alors la gâcher pour acheter une tuile qui servira peut-être
jamais… J’en ai, pour ma part, acheter une seule à mon dernier tout,
ne pouvant pas faire grand chose d’autre d’intéressant (j’aurais pu tomber
sur la tuile qui permet de provoquer une nouvelle guerre, dans l’idée
d’obtenir un nouveau laurier).
Solide et sérieux, Princes of the Renaissance devrait
plaire aux « gros » joueurs qui aiment les jeux où les points
de victoire s’acquièrent de diverses manières. En revanche, je
en pense pas qu’il plaira à tout le monde, et certainement pas à
ceux qui sont allergiques aux jeux d’enchères et/ou aux jeux alambiqués.
Pour ma part et celle des joueurs qui l’ont testé aujourd’hui, ce jeu
s’est révélé très intéressant et a été
franchement apprécié.
Martin Wallace est vraiment l’un des auteurs qui sort de très grands
jeux en ce moment. Chapeau !