[29/12/2006] Imperial, Méditerranée

Imperial restera comme mon gros coup de cœur de cette fin d’année : une grosse boîte, pleine de joli matos, un jeu « à l’ancienne » avec un système plus fluide tu meurs, une originalité et une élégance certaines, une envie d’y revenir comme peu de jeux le font, une histoire qui reste après la partie, … bref du tout bon qui me plaît beaucoup. On y rejoue donc dès notre première soirée en escapade post-Noël.
La suite de la soirée, histoire de rester dans le bassin méditerranéen et de montrer qu’on n’est pas des marioles, ce sera ni plus ni moins que Méditerranée, l’excellent jeu de Dominique Ehrhard, que Julie est ravie de repratiquer après plusieurs années sans le ressortir (en ce qui me concerne, je l’avais rejoué en 2004).
Du gros, donc, pour aujourd’hui !

IMPERIAL :

Variante experte au programme ce soir : on ne part pas avec des binômes de nations prédéterminées mais on peut successivement investir dans chaque nation (en commençant par l’Autriche-Hongrie) à l’aide de son capital initial qui s’élève à 28 millions. Cela semble donner un jeu encore plus vicieux avec des moments où l’on est obligé de monter pour éviter qu’un joueur récupère 3 nations au premier tour…
Pour démarrer la partie, Jacques a hérité de la France et de l’Allemagne, François de l’Autriche-Hongrie et de la Russie, quant à moi je commence avec l’Italie (que je souhaitais) et l’Angleterre (que j’ai pris pour éviter que Jacques n’en ait 3). Cette photo présente la situation à l’issue du premier tour, au démarrage que je commence à trouver classique : 4 nations débutent à l’Usine, les 2 autres à l’Investissement…
Fin de deuxième tour sans beaucoup de surprises aussi : les 4 nations intialement à l’Usine se regroupent à nouveau sur la Production…
François semble apprécier ce jeu, lui qui n’a pas pour l’instant été emballé par Antike. On remarquera qu’il a chipé l’Allemagne à Jacques et que j’en ai fait de même pour la France (en contre-partie j’ai laissé filer l’Angleterre)…
La partie prend une belle tournure : ma stratégie consiste à améliorer la France, tout en gardant un oeil sur l’Allemagne et en me servant de l’Italie pour mes desseins (en plus, pour l’instant je suis le seul dessus alors je procède à moult taxations, des fois que…)
Deux nations éprouvent de vraies difficultés de développement : l’Angleterre et l’Autriche-Hongrie, lesquelles ont des marqueurs déjà en retard sur l’échelle du prestige et qui n’arrivent pas à s’étendre sur la carte, faute de moyens et de place laissée libre aux alentours…
Il est bien connu qu’il faut se méfier de l’eau qui dort : alors que Jacques paraissait hors-course avec sa seule nation anglaise et un tantinet à côté du jeu en terme de concentration, il refait doucement surface…
Le vent a tourné : Jacques a récupéré la Russie à son frère, ainsi que l’Autriche-Hongrie. De mon côté, je contrôle à présent l’Allemagne, que je visais, alors que François m’a repris la belle France…
Les choses sérieuses sont vraiment en train de se dérouler, comme en témoigne la hauteur de mes obligations : 36 millions en Allemagne, 41 millions en France, 28 millions en Italie et 2 millions en Angleterre. A noter que François s’est habilement adjugé le contrôle définitif de la France (toutes les obligations ont été prises)…
La situation n’est pas brillante pour l’Autriche-Hongrie, c’est clair. Ceci dit, cette nation aura une mission toute trouvée : massacrer les italiens, que je suis le seul à avoir gérés. Petit à petit, l’Italie s’enfonce (plus d’argent) et sera presque ruinée sur le plateau, détruite sous les coups de boutoirs des autrichiens et des français lesquels ont retourné leur veste…
La partie s’approche de son terme et le couinement majeur sera celui de François, lorsque Jacques s’adjugera définitivement le contrôle de la puissante Russie. Un autre grand moment aura été l’investissement définitif de sa part en France, alors que l’Angleterre commençait à remarquablement redresser la tête et qu’elle pouvait peut-être devenir une nation d’avenir sur laquelle investir…
La zone de jeu de Jacques à la fin de la partie : non content de contrôler 3 nations, il possède des obligations de très hautes valeurs et un capital final non négligeable. Pour un gars largué après un tiers du jeu, voire presque à la moitié de la partie, franchement chapeau…
La zone de François une fois la partie achevée : plus que la France pour lui, mais des titres de bonnes valeurs, notamment en Russie…
Et voici ma zone finale, avec une grosse main-mise en France et en Allemagne et un investissement bien peu rentable en France…
Une vue finale de la situation, juste histoire de mesurer l’incroyable remontée de l’Angleterre dans le jeu, à quelques encablures de l’intouchable Russie, alors que la France, sous l’impulsion de François, a été incroyablement retardée. Il faut noter que nous étions lui et moi à la même hauteur et qu’aucun de nous deux ne pouvait plus récupérer ses billes en France (le trésor était inférieur au paiement des deux dividendes, du coup jamais d’arrêt sur la case Investisseur)…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le rythme du jeu et la tension permanente
– La course à l’investissement dans les « bonnes » nations et la crainte que les adversaires s’adjugent la nation vraiment souhaitée
– L’histoire écrite par le jeu : chaque partie raconte quelque chose
– Les scores qui reflètent le niveau de tension du jeu : un joueur à 194 points ce soir termine dernier de la partie !!!

On a moins aimé
– ?

Scores de la partie :

vert violet jaune rouge bleu noir $ Total
Jacques 2 115 5 68 12 20 27 249
François 0 50 3 52 48 24 17 194
Ludo le gars 22 0 0 24 48 100 3 197

Note du jeu (sur cette partie) : 17 / 20

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MEDITERRANEE :

Nous nous répartissons aléatoirement les 3 capitales que nous jouerons : Thibault sera gênois, Julie vénitienne et moi-même valentinois. Après relecture de la règle et mise en place, nous débutons courageusement la partie à 1 heure du matin ! Y’a rien là…
Après un tour de jeu, chacun a commencé à vaquer à ses occupations. Ainsi, Julie et moi, en terrain connu, avons utilisé un bateau en marchand local alors que l’autre est parti plus loin pour récupérer de la « bonne  » marchandise. Thibault, découvrant le jeu, a plutôt cherché à intégrer les mécanismes…
Il se marre le Thibault, alors que nous sommes au quatrième tour et que cela commence à partir pour durer…
Les choses sérieuses ont lieu : je contrôle les deux ports d’or alors que Julie maîtrise celui des pierres précieuses. Il est 2 heures et demi et nous n’en sommes qu’à la moitié de la partie, à fortiori la plus rapide…
Et voilà le gênois qui vient taquiner le vénitien à Antioch…
Les visages se ferment un peu et nous fatiguons pour de bon…
Sur le plateau, la bataille fait rage, notamment en raison de mes grosses capacités d’investissement (en galères) dues à mes gains importants liés aux ventes de denrées à des villes avec de belles histoires de monopoles et autres pillages de bateaux vénitiens …
Mon attaque est couronnée de succès et je m’empare joyeusement de la capitale de Thibault : Gênes ! En même temps, j’avais un peu hésité à y aller, convaincu qu’il allait tout faire pour se venger jusqu’au boutiste par la suite. Mais bon, une capitale entièrement remplie, ça ne se refusait pas…
Là, c’est moi qui commence à gravement couiner : Thibault est venu me piquer ma capitale alors que j’entame, lors de ce neuvième et avant-dernier tour une série de jets de dés particulièrement désastreuse…
Il est 5 heure 20 et nous jouons notre dernier tour en en ayant tous un peu assez, à vrai dire : la partie est trop longue, clairement, et les choses semblent un trop bouger lors de ces deux derniers tours. Il est quasi-impossible de parier sur le nom du vainqueur, alors que jusque là, je semblais vraiment en avance…
5 heures 45 : la partie est terminée et je la remporte in-extremis (mais peut-être avec justice ?), en reprenant au couteau ma capitale, Thibault n’ayant pas assez défendu la place. S’il l’avait fait, j’avais encore l’option de compléter la ville de Napoli, ce qui aurait changé les scores de manière considérable. Ce final, pratiquement non prévisible, nous laisse dubitatifs et j’avoue ressentir un peu de peine vis à vis de ce jeu que Julie et moi adorions en 2001…
Bilan synthétique :

On a aimé
– Le système de remplissage des ports : achat-transport-vente
– La capacité des galères : 5 places à partager entre marins et denrées
– L’ordre du tour qui est choisi en fonction d’une mise cachée : il n’est pas toujours facile de savoir s’il vaut mieux être premier ou dernier

On a moins aimé
– La durée excessive de la partie : près de 4 heures 45 pour la terminer en 10 tours !
– L’imprévisibilité de la fin de partie
– Les combats qui se résolvent après les déplacements de chaque joueur, ce qui génère des situations bizarres : combien de galères peuvent être bloquées par le refus de passage d’une seule (qui plus est avec un seul marin à bord) ?

Scores de la partie :

Cap. Port
10
Port
5
Port
2
Port
1
$ Total
Thibault (Gênes) 10 10 0 6 3 0 29
Julie (Venise) 10 0 10 6 3 3 32
Ludo le gars (Valence) 10 10 10 2 2 3 37

Note du jeu (sur cette partie) : 16 / 20

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Une réponse à “[29/12/2006] Imperial, Méditerranée”

  1. "j’avoue ressentir un peu de peine vis à vis de ce jeu que Julie et moi adorions en 2001… "

    Mais quelle idée de lancer un Méditérannée à 1 heure du mat! 🙂 De mon côté, mon appréciation des jeux est souvent dépendant de l’état de fatigue de la tablée. J’ai déjà essayé de faire tourner un de mes proto à de telles heures et ça a été catastrophique.

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