Participants
– Elise, ma gauloise belle-soeur de Lugdunum,
– Rémi, son acolyte non moins gaulois,
– Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de la partie
Le jeu Der Grosse Gallier que nous allons tester ce soir simule des tournois gaulois dans ce qu’ils proposent de plus farfelus. Nous lisons les règles une première fois et nous nous rendons immédiatement compte que ce jeu est orienté bluff à fond, ce qui ne nous enchante guère dans un premier temps : aucun de nous 3 n’est un fervent adepte du genre.
Une fois les mécanismes imprimés Le jet de 5 dés propose 3 valeurs différentes,
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Les tours s’enchaînent assez rapidement De mon côté, après que |
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Je commets alors une erreur grandiose : je tente de bluffer 4 fois d’affilée afin de remporter 1 ou 2 jetons de tournois me permettant de franchir sans heurt les 2 case rouges de la fin du parcours… Mais, je suis démasqué lors de mes 3 premières tentatives, ce qui permet à mes 2 adversaires de revenir au score : nous sommes tous dans un mouchoir de poche à l’aube des dernières cases…Elise, fidèle à elle-même, se plaît à jouer des cartes de toutes les couleurs quelle que soit celle du tournoi, en y plaçant des jokers bien entendu, mais également, par fantaisie, des cartes ne comptant pas pour le total…
Heureusement (pour moi…), je parviens à remporter 3 tournois |
Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 59 points de victoire,
suivi d’Elise avec 52 et Rémi avec 43.
Débriefing
Der Grosse Gallier est l’un des jeux les plus curieux qu’il m’ait été
donné de jouer ! On passe son temps à jouer des cartes devant
soi, de manière plus ou moins logique, et à annoncer des totaux
des plus farfelus, tout en essayant de montrer du doigt son voisin, certainement
plus fourbe encore que soi…
La position de l’accusateur est extrêmement bien fichue, avec l’obligation
de se décider sur l’attitude de ses pairs et de tenter de repérer
le plus probable des bluffeurs.
Il est clair que remporter des tournois est fondamental pour espérer
gagner (seul moyen d’acquérir des points de victoire, si l’on ne retient
pas l’option d’échanger des jetons contre des cases), mais que sans jeton
il est quasiment impossible d’y parvenir (pioche de nouvelles cartes ou décalage
sur la piste de scores).
Cependant, il convient, en fin de partie, de tenter de sprinter pour
prendre une avance déterminante, et cela ne peut se faire que si le terrain
a été bien préparé :
– Plusieurs cartes intéressantes dans les couleurs se rapprochant de
Lugdunum,
– Conservation de cartes de bonus,
– 1 ou 2 jetons de tournois.
Se faisant, la fin de partie est l’un des moments les plus passionnants, car
tout le monde voit bien qu’il faut remporter des tournois, en dépit d’une
insuffisance de cartes de valeur (il n’est pas possible que chacun dépasse
18 points, on le sait bien, mais pour accuser quelqu’un il faut être en
dernière position sur la piste de bluff, et donc en position de ne marquer
aucun point si l’on se trompe sur son accusation…). C’est un cercle vicieux
très savamment dosé qui ressemble bien aux problématiques
totueuses de l’auteur.
Der Grosse Gallier est donc un jeu de bluff pur, agréable
à jouer, malgré 2 aspects moins attrayants :
– Le graphisme bizarre des éléments n’inspire pas à la
contemplation,
– Le jeu à peu de joueurs limite les possibilités et occasionne
des accusations successives sur le même joueur. Si l’on est 6, par exemple,
le problème ne se pose pas et le jeu devient plus délirant : imaginez
que 5 joueurs déclarent avoir misé plus de 18 points et que vous
êtes l’accusateur, vous savez pertinemment que plusieurs ont bluffé,
mais que vous ne pourrez en accuser qu’un seul !
Curieux et original, agréable à pratiquer,
Der Grosse Gallier est un bon jeu à connaître car il se révèle
bien meilleur que la réputation qu’il traîne.