[31/05/2003] Dampfross

Participants
– Jérôme, grand amateur de jeux de trains et de réseaux qui va donc se faire beaucoup plaisir avec Dampfross,
– François H., très grand amateur de jeux de trains et de réseaux qui va donc se faire franchement beaucoup plaisir avec Dampfross,
– Sophie, amatrice de jeux qui va donc se faire plaisir avec Dampfross,
– Elise, qui apprécie de jouer et qui va donc apprécier de jouer à Dampfross,
– Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Enfin ! Enfin ! Après un an et demi de stagnation sur mes étagères, je vais pouvoir tester ce grand jeu de trains paru voici 20 ans et récompensé par un jeu de l’année en Allemagne en 1984. Je suis ravi à l’idée de plonger dans ses mécanismes, tout en ayant de farouches craintes à l’idée de tracer les voies au crayon gras sur les jolies cartes plastifiées. M’enfin, si le jeu est prévu comme ceci, c’est bien que cela ne doit pas endommager le matériel…
N’empêche que je ne suis pas rassuré…

M’étant assuré que François connaissait la règle de ce jeu, et en raison de la défection de Gaël qui était censé le préparer, nous écoutons attentivement l’exposé que François nous prodigue. Il parcourt la règle de ma boîte mais préfère nous initier avec la règle qu’il utilise couramment et qui diffère légèrement de l’originale :
– Nous utiliserons des jetons pour comptabiliser les crédits de chacun,
– Le gain par ville reliée en premier sera de 5 et non de 6 crédits,
– Les villes ne seront pas sources de revenus (croisement ou jonction),
– Les courses seront moins strictes : aucune obligation de montrer la route à emprunter en amont et les paiements à chaque joueur ne seront pas  proportionnels au nombre d’hexagones réellement parcourus mais s’élèveront à 1 crédit par lancer de
dé, ce qui encourage les « gros » jets,
– L’ordre d’arrivée des courses se fait en direct sans attendre
que chacun aie lancé autant de fois le dé,
– Nous n’utiliserons pas la possibilité de construire toutes les 2 courses, le réseau sera donc figé à l’issue  de la phase de construction.


Sophie allonge son réseau en « essayant » de tracer
des voies à peu près droites.
Ce n’est pas gagné mes amis…

Parmi les joueurs, je suis le seul qui ne
me focalise pas sur l’atteinte rapide des villes non reliées. Je
suis persuadé, en effet, qu’il est plus important de créer
un réseau étendu qui relie les pays étrangers, puisque
chacun sera effectivement relié lors des courses. Je tente également
de monopoliser le Nord/Ouest de la carte, mais François, qui ne
l’entend pas de cette oreille rapproche ses voies à grands coups
de crayon et vient taquiner des villes que je m’étais promis…
Le coquin !

Sophie et Elise jouent tranquillement dans
leur coin, dans le sud de la Bavière, ce qui pourrait être
déterminant lors des courses qui se dérouleront à
cet endroit. Néanmoins, aucun course n’étant obligatoire,
je continue de penser qu’un réseau central a plus de chances d’être
emprunté qu’un réseau excentré. A voir.


Les courses ont déjà commencé, comme en atteste
la numérotation et les croisx sur les pays étrangers. Pour
les gares, nous avons noté celles utilisées sur un calepin…

Les courses constituent un grand moment de
la partie et beaucoup de choses vont se jouer à ce moment-là.
Lors des premières courses, François et Sophie renforcent
leurs capitaux, alors que les 3 autres joueurs éprouvent des difficultés
pour encaisser des revenus.
Les courses suivantes, en revanche, me sont incroyablement profitables,
puisque non seulement j’encaisse des primes (premier ou second) dans quasiment
toutes, mais en plus les autres joueurs sont contraints d’employer mes
voies et me rétribuent alors à juste titre.
Nous décidons de courir 10 courses et à mi-parcours, je
prends probablement la tête.


C’est fou l’avance que l’on peut prendre sur un jet de dé et
les revenus que l’on peut encaisser lorsque vos adversaires utilisent
vos voies…


Que les choses soient claires : François ne s’est pas mis à la cigarette, c’est bel et bien son crayon gras qu’il tient en main 😉

Nous choisissons la carte de la bavière
puis chacun choisit une couleur de crayon (Jérôme : marron,
François : noir, Sophie : rouge, Elise : bleu et votre serviteur
: violet) et nous entamons la prometteuse partie.

Le jet de dé initial nous permet
de bénéficier de 3 crédits et nous mesurons immédiatement
la difficulté de passer les montagnes et les fleuves. Qu’est-ce
que ce sera lorsque le dé nous sortira des 1 !


La carte se couvre progressivement d’un réseau de voies ferrées,
où violet et noir exploitent le nord et bleu et rouge exploitent
le sud. Quant à marron il se situe au centre…

Le nombre de villes non reliées décroît
grandement et il faut songer à ne pas laisser des voies inabouties.
Une course contre la montre s’engage entre les joueurs dont le réseau
est cohérent (François, Ludo le gars) et ceux dont le
réseau doit être affiné (Jérôme, Sophie
et Elise). Je tente de relier au plus vite les villes étrangères,
car le quota de 3 villes allemandes non reliées est d’ores et
déjà atteint. Finalement, je relie la province de Böhmen
et la phase de courses va pouvoir débuter.
A ce stade de la partie Sophie, François et Elise paraissent
les plus riches.


Ca rigole, ça rigole autour la table. Il faut dire que le
hasard du dé lors des courses n’y est pas étranger…

Les 5 dernières courses renforcent
encore ma position et je me dirige vers une victoire qui me paraissait
difficiel avant la phase de courses, même si la construction de
mon réseau avait été pensée pour cette seconde
phase.
En même temps, on peut déplorer de ne pas avoir réalisé
les 21 courses, puisque, ce faisant, de nombreuses gares du sud n’ont
pas été utilisées lors des courses et ont donc
pénalisé les joueurs qui avaient misé dessus (Elise
et Sophie).


La partie est terminée sur une incroyable course où
je finis second en Württemberg alors que deux autres joueurs avançant
avant moi étaient à 3 cases du but…

Décompte final
Je remporte cette partie, avec un total de 161 crédits,
devant François avec 142 crédits, Jérôme avec 115
crédits, Sophie avec 94 crédits et Elise avec 90 crédits.
Le détail, course par course, est le suivant :

Numéro de course
Départ
Arrivée
Jérôme
François
Sophie
Elise
Ludo le gars
1
65
63
10
20
2
45
22
10
20
3
64
16
10
20
4
23
Hessen
20
10
5
66
Thürigen
20
10
6
14
Böhmen
10
20
7
32
24
20
10
8
33
Österreich
10
20
9
11
34
20
10
10
43
Württemberg
20
10
Total
30
70
50
60
90

Bien entendu, seuls les
gains associés aux courses sont mentionnés et ceux liés
aux taxes pour emprunts de lignes adverses ne sont pas listés.

Débriefing
Belle impression. Ce jeu nous aura laissé une belle impression, même
si la répétitivité des courses nous a semblé un
peu forcée et assez hasardeuse. La phase de construction est un pur bonheur
de stratégie, puisqu’à l’exception du nombre de crédits
utilisables, aucun hasard ne vient perturber le traçage des voies. Et
encore, sachant que chacun utilisera la même valeur, peut-on vraiment
parler de hasard ?
Le contraste avec la phase 2 est saisissant, car, à l’inverse, le hasard
est proche du taux maximal, en tout cas dans cette version de règles
que François nous a proposée. Gageons que la règle orginale,
avec des phases de construction intercalées, des taxes plus élevées,
la possibilité de faire des courses communes et un nombre de courses
couvrant l’ensemble du réseau, nous aurions trouvé plus d’intérêt
à cette phase de courses.

Au final, le jeu offre de multiples choix et demande de se poser les bonnes
questions quant à l’expansion de son réseau et les courses à
entreprendre :
– Faut-il tenter de relier le maximum de villes quitte à ne pas être
premier dans chaque ?
– Faut-il essayer d’être premier dans le maximum de villes ?
– Faut-il réaliser un monopole dans une zone, de préférence
au centre, ou au contraire étendre son réseau de manière
à couper la carte en 2 ?
– Faut-il courir le maximum de courses ? Seul ou à 2 ?
– N’est-il pas préférable de prendre le minimum de risques et
d’encaisser ses taxes ?
– A quel moment prolonger à nouveau son réseau ? Lorsque les tirages
des gares ont le plus de chance d’arriver ou de manière préventive
ou encore pour gêner ses adversaires et les contraindre à vous
payer des taxes s’ils veulent relier de nouvelles gares ?
– Et pourquoi ne pas garder, finalement, son argent pour les courses plutôt
que de réaliser de nouvelles voies ?

On le voit, le jeu est riche et il me tarde de le jouer dans sa version complète,
car, même si cette partie nous a permis de sentir l’essence du jeu, je
suis convaincu que la règle originale nous ouvrira de nouvelles possibilités
renforçant encore son intérêt.
A rejouer, et vite !

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8 × = soixante-dix deux