Type de jeu | Placement Programmation Optimisation |
Auteur | Régis Bonnessée |
Editeur (année) | Tilsit (2004) |
Nombre de joueurs | 3 – 4 |
Durée de partie | De 1 heure 1 heure 30 minutes |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | – Le système vicieux de 2 récompenses sur 3 à choisir pour une mission remplie, – Les scores à élimination en fin de partie, – Le thème du jeu qui fonctionne bien, – La légèreté de l’ensemble qui se joue tranquillement. |
Les – | – La mauvaise qualité du matériel de jeu (plateau mal collé, paravent inadapté, …), – Le placement trop aléatoire des missions, – La règle avancée qui ne semble rien ajouter au jeu de base qui est entier et suffisant. |
Configuration idéale | 4 pour bénéficier du système d’élimination |
Note subjective | 17 / 20 (première impression) |
Nombre de parties effectuées | Entre 1 et 5 |
Illustrations | Dessus de la boîte (23 Ko) |
Aides de jeu |
Critique générale
Himalaya est l’édition professionnelle du jeu Marchands
d’Empire qui était téléchargeable jusqu’il y a peu sur
le site de son auteur, le sympathique Régis Bonnessée que beaucoup
connaissent sous le pseudo de Siegfried. J’avais, en son temps, téléchargé
la première mouture du jeu, imprimé, collé et découpé
l’ensemble des composants et j’avais même lu la règle. Mais…
je n’avais jamais pris le temps de tester Marchands d’Empire… Honte à
moi, surtout qu’au vu de Himalaya, le jeu était déjà un
petit bijou…
Dans ce jeu, chaque joueur
incarne une tribu des hauts plateaux himalayens qu’il va tenter de mettre en
valeur religieusement, politiquement et économiquement, en parcourant
les villages locaux afin de récolter et de distribuer des ressources
nécessaires aux populations de ces villages. Lors de chacun des 12 tours
que contient ce jeu, chaque joueur programme les 6 actions que va réaliser
sa caravane de yacks lors de ce tour. Au bout d’une ou deux minutes, chaque
joueur révèle sa suite d’actions et la première est résolue
successivement par chaque joueur, puis c’est au tour de la seconde, etc… Les
actions disponibles sont soit la réalisation d’un trajet entre deux villages
en emprutant un sentier de pierre, un chemin de terre ou une piste de glace,
soit la réalisation d’une transaction dans le village où se trouve
la caravane du joueur. Eventuellement on peut marquer un arrêt pendant
le temps d’une action. Les transactions sont le coeur du jeu, puisque soit on
récupère la ressource la moins lucrative qui se trouve dans ce
village (d’où parfois l’intérêt de marquer une pause le
temps que quelqu’un passe avant vous…), soit on distribue les ressources que
le village demandait (de 1 à 3 cubes de ressources). Si on honore ainsi
une commande, on a alors le choix entre 3 possibilités, sachant qu’on
en choisira 2 :
– Faire du troc : le joueur place derrière son paravent le disque de
commande, au verso duquel figure le nombre de yacks échangés contre
les cubes livrés (valeur de 2 à 8), ce qui lui donnera des points
d’influence économique en fin de partie,
– Réaliser une offrande : le joueur place l’un de ses 5 pions Stupa au
centre du village visité, ce qui lui donnera des points d’influence religieuse
en fin de partie (de 1 à 3 en fonction de la taille du village),
– Envoyer des délégations : le joueur place des pions de personnage
dans les régions environnantes (de 1 à 3 selon la taille du village
visité), ce qui lui donnera des points d’influence politique en fin de
partie (à condition d’être majoritaire dans la région).
Si moins de 5 villages contiennent des ressources ou si moins de 5 villages
contiennent des commandes, on en rajoute afin de toujours commencer un nouveau
tour avec 5 villages de chaque (sur 20 villages en tout sur le plateau).
Un nouveau tour commence alors, sauf si l’on est en fin de tour 4, 8 ou 12,
auquel cas un inventaire a lieu, type de ressource par type de ressource. Chaque
joueur qui est majoritaire dans un type de ressource gagne un jeton de valeur
3 d’influence économique qu’il place derrière son paravent.
Enfin, si l’on est en fin
de tour 12, la partie est terminée et on procède au décompte
final pour désigner le vainqueur (nous ne parlerons ici que de la configuration
4 joueurs) :
– Le joueur qui possède le moins d’influence religieuse est éliminé
et tous ses pions délégation sont retirés du plateau,
– Le joueur qui possède alors le moins d’influence politique, parmi les
joueurs restants, est à son tour éliminé,
– Le vainqueur est celui des deux joueurs encore en course qui totalise le plus
grand total d’influence économique.
Himalaya est une très
très bonne surprise pour moi. Avec son système de programmation
original, ses choix cornéliens lors de la réalisation de commandes,
ses éliminations en fin de partie, il se positionne comme un très
bon jeu de ma ludothèque. Les deux seuls vrais reproches à formuler
concernent, d’une part, la part de chance générée par la
pioche totalement aléatoire des disques de commandes (heureusement j’ai
téléchargé depuis une variante, à tester, qui résoudrait
visiblement ce problème), et d’autre part, le manque total de crédibilité
de la maison d’édition qui nous livre à un jeu génial en
terme de règles et de mécanismes, mais incroyablement décevant
au niveau du matériel : le plateau est mal collé, les pions sont
bourrés de « carottes » une fois détachés des planches,
les villes sont numérotées à l’aide de stickers autocollants
et, cerise sur le gâteau, les paravents ne tiennent pas debout alors
qu’ils sont déplacés en permanence (ce dernier défaut est
le plus saisissants, car il aurait suffi de faire deux encoches dans chaque
et le tour était joué). Je me demande comment une maison d’édition
de cette envergure peut se laisser aller à un tel manque de professionnalisme
éditoriale.
Sinon, restons sur le plus important : le jeu est un petit bijou et j’ai vraiment
hâte d’y rejouer. A mon avis, c’est le meilleur de la gamme Jeux d’auteurs
de chez Tilsit.