Type de jeu | Bluff Déduction Ambiance |
Auteur | Nicolas Chastaing |
Editeur (année) | Neko Corp (2004) |
Nombre de joueurs | 4 – 8 |
Durée de partie | De 30 à 45 minutes |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | – Le rendu du thème du jeu : on se croirait dans les 10 petits nègres d’Agatha Christie, – Les argumentations nécessaires quel que soit son statut (innocent ou meurtrier). |
Les – | – Le côté surfait du déplacement dans les pièces (un peu long et inutile), – La difficulté pour associer pièce, objet et nom du personnage. |
Configuration idéale | Le maximum de joueurs |
Note subjective | 14 / 20 (première impression) |
Nombre de parties effectuées | De 1 à 5 |
Illustrations | Dessus de la boîte (27 Ko) |
Aides de jeu |
Critique générale
« Ce n’est pas moi, pourquoi l’aurais-je tué
? Je ne suis pas un assassin. Pourquoi j’ai pris une arme du crime tout à
l’heure ? Mais… pour éviter que le vrai meurtrier puisse s’en saisir.
Vous ne me croyez pas ? Mais il le faut ! Je suis innocent… »
Voici, en quelques mots, résumée l’ambiance de ce jeu très
proche de Lupus in Tabula, c’est
à dire à la limite du jeu de société et du jeu d’improvisation
théâtrale. On est soit coupable, soit innocent, mais jamais en
manque d’arguments…
Dans ce jeu, chaque joueur
choisit un personnage parmi les 8 proposés (un riche héritier,
une infirmière, un majordome, …), prend la figurine correspondante
ainsi qu’une carte innocent ou meurtrier (un seul meurtier et n-1 innocents).
Les 7 cartes lieux sont posées sur la table avec 5 cartons indices aléatoires
par lieu, ormis la « Suite bleue » qui accueille 8 indices prédéterminés
et une arme du crime (Corde). Les figurines des joueurs sont placées
dans la « Suite bleue » puis chaque joueur, en commençant par
le plus âgé, choisit l’un des indices ici présent.
Sur chaque indice standard (hors arme du crime), figurent 3 informations :
– Le nom de l’indice (en pratique, cela ne sert à rien),
– Le nom d’un personnage (nécessaire pour accuser le joueur sus-nommé),
– Le nom d’un des lieux (nécessaire pour assassiner l’un des personnages
dans le lieu sus-nommé).
Certains cartons indices sont en fait des armes du crime et ils peuvent être
pris par les joueurs, dans la limite d’une par joueur innocent et de 3 pour
le meurtrier. Comme chaque joueur ne peut jamais excéder 3 cartons indices
dans sa main, si à un moment donné on excède cette valeur,
on devra reposer dans le lieu où on se trouve l’un des indices de sa
main, ce qui fait « tourner » les informations.
A son tour de jeu, sur un maximum de 8, on déplace sa figurine dans le
lieu de son choix, puis on peut soit prendre l’un des indices qui s’y trouvent,
soit échanger un indice avec un autre joueur présent au même
endroit (on prend au hasard dans sa main et on lui donne celui de son choix),
soit détruire un indice (écart définitif, limité
à 3 par joueur), soit, enfin, accuser un joueur d’être le meurtrier
(à partir du tour 5). Pour ce faire, on doit pouvoir jouer une carte
d’indice nommant le joueur suspecté, se rendre dans le lieu où
il se trouve et jouer sa carte d’accusation. Si l’on a raison, on gagne la partie,
sinon on donne sa propre carte d’accusation au joueur suspecté à
tort et la partie continue.
Une fois que chaque joueur a joué son tour, on va savoir si un meurtre
a été commis durant ce tour de jeu. Chacun des joueurs place un
indice dans la boîte de jeu (une fente a été prévue
à cet effet, un peu comme une urne), mais seul le meurtrier a le droit
d’y glisser une arme du crime. On révèle l’ensemble des cartons
indices et on regarde si un meurtre a eu lieu : il faut qu’une arme du crime
s’y trouve indiquant un lieu où se trouve au moins une figurine de personnage
innocent (le meurtrier ne peut pas jouer d’arme du crime dans la pièce
où il se trouve). Puis la partie se poursuit, sous les suspicions les
plus ouvertes et les moins évidentes…
Huis Clos est un très
bon jeu d’ambiance, un peu plus tordu que Lupus
in Tabula et, en même temps, aussi prenant. On se sent tout à
fait dans la peau des personnages d’Agatha Christie et cela est saisissant.
L’un des rares défauts du jeu est que la boîte ne permet pas un
brassage efficace des cartons indices déposés dans l’urne et que
l’on risque fortuitement de connaître le nom du meutrier (ordre de dépôt
dans l’urne). On remplacera avantageusement la boîte par un petit sac
de toile. Deuxième petit défaut : la règle ne précise
pas ce qu’il advient si l’un des innocents se retrouve avec 2 armes du crime
dans sa main après en avoir reçu une lors d’un échange
d’indices. C’est dommage, surtout si cela arrive lors d’une partie : la question
ne pourra pas être posée sous peine de disculper l’un des joueurs…
Il faut donc se mettre d’accord avant la partie sur ce point. Je conseille,
pour ma part, d’autoriser le joueur innocent à qui il arrive une telle
mésaventure d’avoir temporairement plus d’une arme du crime en main mais
de devoir se débarrasser d’une à la première occasion (nouvel
échange ou destruction).
Un bon jeu, donc, à jouer avec un maximum de joueurs et à pratiquer
assez souvent pour en maîtriser la finesse et la richesse.