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Type de jeu | Combinaison Enchères |
Auteur | Reiner Knizia |
Editeur (année) | Amigo (1995) Lui-Même (2005) |
Nombre de joueurs | 3 – 6 |
Durée de partie | De 45 minutes à 1 heure |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | – L’épurage total du principe des enchères en un seul tour, – Le double-effet des cartes : valeur et couleur, – La possibilité d’empêcher un joueur d’enchérir et/ou obliger la défausse de cartes, – Les tentations de certains lots (carte 10, …), – L’ambiance tendue autour de la table. |
Les – | – La possible répétitivité des parties. |
Configuration idéale | 6 pour la non-élimination de cartes initiales 3 ou 4 pour le contrôle sur le jeu |
Note subjective | 19 / 20 |
Nombre de parties effectuées | Entre 6 et 10 |
Illustrations | Dessus de la boîte de 1995 (24 Ko) Dessus de la boîte de 2005 (35 Ko) |
Aides de jeu | Variante de mise en place et résumé des décomptes (166 Ko) |
Critique générale
Si Euphrat & Tigris est considéré de manière
quasi-unanime comme étant LE chef d’œuvre de Reiner Knizia, certains
s’accordent à penser que Medici est son meilleur jeu d’enchère,
car le plus évident dans sa conception, l’un des plus malins et l’un
des plus tendus.
Lorsque j’ai enfin déniché une boîte de ce jeu à
Essen, j’étais ravi, tant j’avais hâte de pouvoir m’y adonner,
moi qui aime beaucoup Râ et même
qui, de plus en plus, apprécie les jeux où un système d’enchères,
bien dosé, est au centre.
Dans Medici, les joueurs sont censés incarner
des marchands italiens à l’époque de la Renaissance, et ceux-ci
doivent tenter d’acquérir au meilleur prix, ou au prix le plus juste
en fonction de leurs choix tactiques, des denrées représentées
par des cartes. Ces cartes renferment deux informations : le type de denrée
(la couleur de la carte en 5 types) et une valeur numérique (de 0 à
5). C’est l’accumulation de ces cartes qui rapportera de l’argent, représentés
par des points de victoire, selon deux décomptes : l’un sur la somme
des valeurs (le rang des joueurs est proportionnel à leurs gains) et
l’autre sur les denrées (idem pour le rang, mais denrée par denrée).
Chaque marchand va, à son tour, retourner de 1 à 3 cartes depuis
la pioche. Puis, dans l’ordre du tour de jeu, chacun va se positionner sur une
mise ou non sur le lot entier de cartes. Un seul tour d’enchères a lieu
et il se conclut par la position du joueur actif qui peut, donc, toujours se
porter acquéreur du lot, puisque dernier joueur dans le tour d’enchère.
Qu’est-ce qu’on mise ? Des points de victoire, sapristi ! Donc il faut bien
savoir évaluer la valeur intrinsèque d’un lot…
On continue ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les joueurs aient 5 cartes
devant eux (le dernier complète son total à 5 gratuitement s’il
en reste dans la pioche). A ce moment-là, on procède aux deux
décomptes sus-cités et les points de victoire sont alors ajoutés
aux totaux des joueurs. On recommence un nouveau tour, en conservant la position
de chacun sur les denrées (symbolisée sur des pyramides, denrée
par denrée), mais en remettant à la pioche l’ensemble des cartes.
On procède de même une troisième fois, puis le jeu s’arrête,
désignant le grand vainqueur de la partie.
Et c’est tout !
Medidi est donc un jeu très simple, qui convient
à tout type de public, même si des joueurs chevronnés y
prendront sans doute un plus grand plaisir que sur d’autres jeux de pure enchère,
comme Râ ou Industria.
Cependant, Medici constitue un jeu de choix pour faire découvrir ce type
de jeu aux bien connus non-joueurs, surtout que la fluidité de ses mécanismes
n’a que peu d’égal dans l’univers des jeux « modernes ».
Des joueurs réguliers pourront se mener la vie dure sur ce jeu, tenter
des coups de bluff de folie sur les enchères, tenter des stratégies
d’acquisition déroutantes, … bref se faire plaisir, en connaisseurs.
Reiner Knizia signe assurément là
l’un de ses tous meilleurs jeux, pas le plus profond en terme de stratégie
ou de renouvellement des parties, mais l’un des plus abordables et des plus
intéressants. Ce qui, convenons-en, n’est déjà pas si mal…
Medici : réédition
2005 par Lui-Même
Un jeu aussi exceptionnel ne pouvait pas ne pas ressortir un jour. Mais que
cette initiative, fort louable, provienne d’un petit éditeur français,
ben alors chapeau bas ! Lui-Même, la maison d’édition de Philippe
Des Pallières, a donc décidé de se lancer dans cette belle
aventure, suite à l’amour de son emblématique leader pour ce jeu
qu’il dit être celui qu’il a le plus joué depuis 10 ans. Pas mal,
bel hommage…
Dans cette version revisitée, donc, on y trouve le même jeu que
celui qui a fait la renommée de Knizia, mais… en plus joli, beaucoup
plus joli même, grâce au talent d’illustrateur de Dominique Ehrhard,
qui, au-delà d’être un excellent auteur de jeu est aussi un non
moins bon peintre à ses heures… Bilan : un jeu d’une beauté
rare, le tout dans une boîte plus petite que l’original et donc plus facilement
transportable.
Au final, cette réédition est un petit bijou |
Au rayon des nouveautés, sachez que Philippe Des Pallières n’a pas pu s’empêcher d’apporter son petit grain de sel, sous la forme de 4 cartes d’action qui pimentent agréablement le jeu. Pour ma part, je ne suis pas fan de celle permettant de revendre une carte préalablement achetée (trop fort !), mais les 3 autres sont très bien pensées, croyez moi : – L’une d’elle permet de porter son total de marchandises à 6 au lieu de 5 (très utile 🙂 – Une autre permet de remporter les égalités (capitaine), tant au niveau des valeurs de cartes en fin de manche, que du niveau de chacun dans les couleurs de denrées, – La dernière, enfin, est un joker de valeur 5, qui pourra se placer dans la denrée de son choix (puissant et coûteux pour le téméraire qui veut se l’adjuger 🙂
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